Description
Les universités populaires dans l’Hérault
Le mouvement des universités populaires s’est développé en France dans la région parisienne mais aussi en Languedoc. Il est issu de ce double combat républicain, dreyfusard d’une part et laïc d’autre part qui a littéralement coupé la France en deux entre 1896 et 1906. Nées à la fin du XIXe siècle ces universités populaires se sont confondues dans les villages languedociens avec les cercles républicains. Les universités populaires se sont développées, et ce n’est pas étonnant, dans l’environnement social et politique de leurs territoires respectifs.
Le mémoire de maîtrise qui a été dirigé par le professeur Gérard Cholvy au début des années quatre vingt a été mené à bien grâce au travail de conservation d’un adhérent de l’Université populaire de Montpellier, Monsieur Dieudonné Soulié. Personnage important du mouvement social montpelliérain Monsieur Soulié est un parfait représentant de ce mouvement populaire qui militait pour l’émancipation par le savoir. Lutter contre l’ignorance, promouvoir l’hygiène sociale et la moralité publique étaient les objectifs principaux des fondateurs du mouvement des universités populaires.
Les origines, entre intellectuels et militants républicains
Les présidents de ce mouvement sont issus du monde intellectuel, on y retrouve des enseignants comme Louis Planchon, le premier président, Gaston Milhaud titulaire successivement de la chaire de mathématiques et de philosophie à Montpellier avant de terminer sa carrière à la Sorbonne, MM. Meslin et Bouniol professeurs à la faculté de sciences et de lettres, Célestin Bouglé, titulaire de la chaire de littérature française à Montpellier et futur directeur de l’École normale supérieure, MM. Bonnel et Charmont, professeurs de grec et de droit, M. bel bibliothécaire de l’Université et enfin le seul non-enseignant, Maître Benjamin Milhaud, avocat et futur maire de Montpellier.
Ces fondateurs sont proches de par leurs trajectoires personnelles et forment un cercle de sociabilité dont on a retrouvé le premier lieu de réunion, une sorte d’Enclos, situé sur l’ancienne route de Castelnau. Ce groupe de fondateurs s’est renforcé lors de l’affaire Dreyfus. Aucun de ses membres ne s’est fourvoyé dans le camp des anti-dreyfusards. Dans cette distribution, les intellectuels montpelliérains se situent clairement du côté des Droits de l’Homme, de la liberté, de la Justice et de ceux qu’ils appellent « le peuple ». Ils se situent dans une mouvance radicale, même si, et notamment dans l’ouest du département, des courants socialistes sont très présents1. À ce peuple, ils veulent apporter leur savoir, leurs connaissances, leur science. Ce peuple auprès duquel ils se sentent appelée comme des missionnaires, ils ne le connaissent que par la lecture de Michelet. Le peuple est chez ces intellectuels plus une idée qu’une réalité vécue. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2009 |
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Nombre de pages | 3 |
Auteur(s) | Bruno MODICA |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |