Description
Les stèles discoïdales d’Usclas-du-Bosc (Hérault)
L’étude si controversée de l’origine et de la signification symbolique des stèles discoïdales a pu, grâce à la découverte du gisement d’Usclas-du-Bosc, franchir une étape nouvelle. Leur usage connu et étudié surtout en Pays Basque et dans la région dite « cathare » du Minervois, du Lauraguais et des Corbières, laissait dans l’ombre l’extraordinaire richesse des régions du piedmont du Massif Central, entre Lot et Méditerranée. Le terroir héraultais, entre le flanc sud du Larzac et la plaine de Gignac, possède désormais un haut lieu pour ce type de monument. L’ensemble du gisement d’Usclas, où toutes les stèles ont été étudiées « in situ », présente un intérêt majeur pour ce chapitre de l’histoire occitane.
LE VILLAGE D’USCLAS-DU-BOSC
Usclas-du-Bosc (75 hab.) est un modeste village du Lodévois, chef-lieu d’une commune (arrondissement et canton de Lodève), au relief particulièrement accidenté, à 200 mètres d’altitude, dans la zone montagneuse épaulant le plateau du Larzac (800 m.), au débouché Nord de la plaine de Gignac (158 m.). Assis à l’extrémité d’une avancée montagneuse, formant éperon au midi, on le découvre au hasard de la route qui le traverse dans sa partie récente et l’ouvre ainsi aux deux principaux axes dévalant du Causse vers la plaine languedocienne : route de Lodève à L’Escalette et route d’Arboras par le passage du même nom. Cette bretelle, joignant deux itinéraires fort anciens, était le chemin idéal S/O-N/E permettant l’accès au Larzac méridional.
L’étymologie du nom actuel, Usclas-du-Bosc, est en elle-même un indice précieux quant à l’environnement ancien de la localité. En effet, en dialecte du pays ces mots, signifiant respectivement « brûlé » et « bois », sont très fréquents dans le secteur concerné. On peut dire que, placé au cœur d’une région très boisée où le défrichement et les brûlades permettaient l’extension des zones cultivables, il occupa très tôt une clairière gagnée sur le massif forestier. Après les coupes de bois et le nettoyage par le feu de la végétation indésirable, la cendre, riche engrais phosphorique et potassique, donnait un sol arable facile à exploiter. Le terrain se convertit ainsi en pâtures et en cultures, sauf dans les parties caillouteuses qui accueillirent vigne et olivier. Ces deux dernières plantations sont, avec les massifs de chênes et chênes-verts, les seuls vestiges de cette époque de grande mutation agraire. Signalons cependant la désignation de notre village dans la carte de Cassini (XVIIIe), sous le nom d’Usclas-de-Plaux.
Jusqu’en 1936, la population assez nombreuse du village, partageait son activité entre l’agriculture et la taille de la pierre meulière. Ce matériau provenait d’une carrière située à 300 mètres d’altitude et 1,5 kms d’Usclas, en un lieu appelé Bruyère-d’Usclas, auquel on accédait par l’ancien chemin de Lodève via Grammont.
Cette industrie d’extraction et de taille fournit ainsi au cours des âges, la pierre de construction ou de parement de la majeure partie des bâtisses du pays. Si le schiste local, utilisé pour le gros œuvre après les XIe ou XIIe siècles, remplaça la meulière encore remarquable dans le bel appareil de maisons romanes, celle-ci fournit, grâce à sa très grande finesse, la matière première idéale de meules réputées, tirant leur valeur abrasive d’une teneur en quartz dépassant les 70 %. Il est possible que les Hospitaliers qui résidaient à Usclas aient pu tirer un bénéfice important de cette industrie, la taille de ce matériau ayant occupé plus de la moitié des habitants à la fabrication de meules et galets fort appréciés. A partir des années trente, il fallait la concurrence des meules synthétiques pour voir sombrer cette industrie […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1980 |
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Nombre de pages | 14 |
Auteur(s) | Abbé Joseph GIRY, Robert AUSSIBAL |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |