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Description

Les Renouvier dans la société montpelliéraine (1790-1863)

La présente étude s’est inscrite dans un programme de recherches sur Charles Renouvier, initiative d’Annie Petit, professeur à l’université Paul Valéry, de Laurent Fédi, agrégé et docteur en philosophie, et de Jean-Claude Richard, de l’association des amis des frères Renouvier. Elle a été présentée le 23 avril 2000 à la première des rencontres pluridisciplinaires sur Charles Renouvier. Deux autres journées de travail sont prévues à Montpellier le 23 avril 2001 d’une part, en 2002 de l’autre, dans la perspective d’un colloque qui sera tenu en 2003 à l’occasion du centenaire de la mort du philosophe.

Parallèlement à ces rencontres à l’université Paul Valéry, le récent renouveau des études renouviéristes bénéficie d’un double effort. La bibliothèque universitaire a entrepris l’inventaire du fonds Renouvier, essentiellement brouillons et lettres sauvés de la dispersion par Gérard Pyguillem. La récente réédition de L’Organisation communale (Lacour, Nîmes) devrait être suivie de publications similaires favorisant l’accès à quelques uns des nombreux ouvrages d’un auteur trop longtemps négligé.

Un peu moins de trois quarts de siècle, telle est la durée de la présence des Renouvier à Montpellier. C’est en effet à Loupian, au diocèse d’Agde, que Barthélèmy Renouvier a vu le jour le 6 septembre 1749. L’acte de baptême du 10 présente le père, Jean-Marie, comme « bourgeois », indice de, richesse et de notabilité locale, tant pour l’époux d’Élisabeth Maigne, la mère, que pour le grand-père paternel, Barthélémy, parrain du nouveau-né. Quelque vingt-huit ans plus tard ce dernier, toujours à Loupian, fait baptiser le 28 juin 1777, Jean-Antoine, le fils que vient de lui donner le 20 sa femme, née Françoise Vaquier. Sa qualité d’« avocat en parlement » indique qu’il ne plaide pas. Instruit, fortuné et oisif, il peut prendre une part active aux débats de la communauté de Loupian le 11, janvier 1789, siéger le 5 à Pézenas à la délibération des trois ordres du diocèse d’Agde, et plus tard à l’assemblée du Tiers État de la sénéchaussée de Béziers. L’année suivante, il est l’un des sept représentants du canton de Mèze à la réunion, dans l’église montpelliéraine de la Merci, pour la désignation des membres de l’assemblée départementale. Son élection à cette instance, le 16 juin 1790, et ses réélections, les 19 septembre 1791 et 14 novembre 1792, ne tardent pas à le fixer à Montpellier, même s’il n’appartient pas au directoire permanent. Pendant le conflit entre les autorités héraultaises et la Convention, Renouvier se signale par son absence aux séances du 12 au 17 juin 1793. S’il est présent à nouveau dès le 18, il a évité de se compromettre avec le fédéralisme bientôt vaincu, ce qui lui vaut de siéger dans trois des comités restreints constitués par le conseil du département le 10 juillet, sûreté générale, fournitures pour l’armée, impressions, et surtout de figurer dans la minorité qui échappe le 21 octobre à l’épuration opérée par le représentant en mission Boisset. La confiance de ce dernier lui vaut, quelques jours plus tard, d’être maintenu au comité de surveillance établi dans l’Hérault le 9 avril et réorganisé le 30 octobre. Après le 16 décembre, la mise en application de la loi du 14 frimaire an II supprime certes l’échelon départemental de police politique, mais Renouvier est nommé par Bnisset le 31 décembre 1793 au directoire dont les douze membres sont désormais seuls responsables de l’administration de l’Hérault. Il en est écarté le 20 février 1795 lorsque le représentant Girot-Pouzol doit réduire l’effectif à cinq. Bien que conservant maison, bergeries, vignes, champs et olivettes à Loupian, il est désormais considéré comme montpelliérain et il est, à ce titre, sollicité sans succès en mars 1796 pour compléter la municipalité. Il faut le coup d’État du 18 fructidor et la destitution des administrateurs élus du département pour ramener à la vie publique l’ancien membre de la société populaire régénérée du 1er nivôse an II. Mais des cinq républicains alors nommés par arrêté du Directoire du 23 fructidor an V et installés le 21 septembre 1797, un seul surmonte l’épreuve des élections du printemps suivant. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2001

Nombre de pages

6

Auteur(s)

Roland ANDRÉANI

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf