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Description

Les plafonds peints médiévaux de la région de Pézenas

Le Languedoc est particulièrement riche en charpentes médiévales décorées dites « plafonds à la française ». C’est la sous-face décorée de ce type de plancher que nous appelons le plafond dans le langage quotidien. Les peintures sont exécutées selon la technique de la détrempe qui est très rapide et donne des coloris vifs et chatoyants. La palette comporte des blancs, des noirs, des rouges, des bleus, des verts et des jaunes.

Deux de ces charpentes sont proches de Pézenas. Elles se trouvent respectivement à Saint-Pons-de-Mauchiens et à Gabian.

SAINT-PONS-DE-MAUCHIENS

Ce petit village d’origine fort ancienne faisait partie du Pagus Biterrensis sous le nom de Milicianum villa. Son église est mentionnée dans le testament de Guillem, vicomte de Béziers, en 990 : « ecclesia quae vocant S. Pontii, cum ipso poio et ipsa villa quae vocant Malos Canos ». Le Mémorial des Nobles renferme un acte de septembre 1199 par lequel Guilhem VIII, seigneur de Montpellier, inféode tout ce qui est devant l’église de Sainte Marie et du bienheureux Pons, dans Saint-Pons-de-Mauchiens, à Pierre de Roquefiche et l’autorise à y construire un château et des fortifications. Cette inféodation mentionne que Guilhem donne en fief à Pierre de Roquefiche « totum castlarem et totum podium, cum toto plano quod est ante ecclesiam sancte Marie (et) beati Poncii », c’est-à-dire toute l’étendue qui se trouver devant l’église. L’examen attentif du plan de l’agglomération montre que la zone à peu près plane qui se trouve devant l’église est le lieu-dit « la cour » où se trouve notre maison dite des « Consuls ». Sur la crête de la colline se trouvaient les Guilhem, sur les flancs, Pierre de Roquefiche et Pierre de Fleix.

Le bâtiment appartenait-il toujours à la famille de Roquefiche au XIVe siècle ? C’est possible puisque, en 1374, un Pierre de Roquefiche rend hommage à l’évêque Hugues de Montruc, évêque d’Agde ; Saint-Pons-de-Mauchiens relevait-il alors du diocèse d’Agde ? La partition des fiefs ne contribue pas à la solution du problème et l’on ignore comment Saint-Pons passa des mains des Guilhem et de leurs héritiers : les rois de Majorque, à celle des évêques d’Agde.

Un réaménagement dû : soit à la vétusté et à l’inadaptation au progrès de l’armement et de la poliorcétique, soit au désir de posséder un cadre de vie plus souriant et plus luxueux opèrera une reprise et une transformation des bâtiments avec l’édification d’une cheminée monumentale et la construction d’un plancher décoré qui divise en deux la hauteur de l’édifice et fait l’objet de notre étude.

Il est curieux de constater à ce sujet que le nombre des parcelles du cadastre moderne contenues dans l’enceinte médiévale de Saint-Pons : 188, correspond exactement au nombre de feux recensés lors du dénombrement de 1346. La maison « des Consuls » recouvre quatre parcelles (n° 404, 405, 406 et 407), la tour de l’enceinte occupe la parcelle n° 404, la salle plafonnée les n° 405, 406 et 407. La nouvelle disposition des lieux semble donc postérieure à 1346. Comme ce fut souvent le cas, on aura regroupé plusieurs petites maisons adossées au rempart pour édifier un hôtel. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1978

Nombre de pages

12

Auteur(s)

Annick ROBERT, Jacques PEYRON

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf