Description
Les métiers du bois a Montpellier sous l’Ancien Régime
Les corporations peuvent être entrevues par la lecture des statuts et aussi par les résultats des enquêtes provinciales ou générales de 1751, 1761 et 1776. Précieuses à plus d’un titre, ces enquêtes forment une base solide constituant un tableau général de l’état juridique et financier des corporations languedociennes. Ces documents ne peuvent cependant que refléter l’aspect purement institutionnel des corporations. Les aspects les moins connus, ceux de la pratique quotidienne du métier, n’y sont guère évoqués. Il faut pour cela recourir à des documents d’une tout autre nature pour obtenir quelques renseignements sur les lieux privilégiés, les relations des corporations entre elles et avec le public. A ce stade, quelques lueurs apparaissent quant à l’emploi des compagnons, quant à la classification sociale des maîtres, quant aux prix et aux productions et enfin quant à la réaction des maîtrises et jurandes devant leur suppression en 1791.
Le travail ainsi constitué présente des points positifs à caractères généraux, d’autres à caractères plus particuliers, mais également des aspects négatifs, ou, plus exactement des aspects encore mai éclairés.
Ces points positifs à caractères généraux résident dans l’étude des statuts et dans l’étude et la comparaison des trois enquêtes sur les jurandes.
Les statuts qui ont pu être retrouvés concernent trois corporations ; il s’agit du statut des menuisiers : statut de 1585 extrait aux originaux de 1646 ; du statut des tonneliers : statut de 1603, le document datant de 1739 ; enfin du statut des coffretiers-bahutiers : statut de 1596, le document datant de 1729.
Ces statuts sont classiques, répondant en tous points au schéma traditionnel. Les articles régissent la vie du métier dans le détail, tant dans la fabrication que dans la pratique des coutumes et des règles de la jurande. Cependant leurs caractères respectifs sont sensiblement différents par leurs préoccupations premières. Les menuisiers et les tonneliers mettent surtout l’accent sur les aspects formels des métiers, régentant la vie privée des maîtres, l’attitude des veuves de maîtres, l’attitude à laquelle l’on doit se conformer pendant les cérémonies religieuses. L’on découvre, à cet égard, que les rapports avec l’Église ne revêtent que des caractères formels ; par ailleurs, rien dans ces documents ne permet d’entrevoir l’ombre de relations avec le clergé. Le statut des coffretiers, ne présente pas le même contenu. Les quelques maîtres qui exercent ce métier, méprisé à la fois par les institutions de la ville et par les autres corporations, réunissent tous leurs efforts dans la confection de statuts aux précisions techniques élaborées, seul moyen pour eux de s’affirmer vis à vis des autres.
Si les statuts renseignent abondamment sur les métiers, les documents primordiaux restent néanmoins les enquêtes qui donnent un tableau général et précis des corporations dans leurs aspects institutionnels et financiers. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1981 |
---|---|
Nombre de pages | 4 |
Auteur(s) | J.-M. COQUIO |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |