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Description

Les fastes de la gloire :
Milice bourgeoise et garde nationale de Pézenas (1770-1871)

La Milice bourgeoise de Pézenas n’a rien de commun avec les régiments de milice provinciale de l’Ancien Régime ; elle est établie, en janvier 1770, à la suite de « désordres et vols journaliers » pendant l’hiver 1769-1770. Le règlement de cette simple force de police est définitivement donné par le comte de Périgord le 27 janvier 1772, il ordonne de diviser les habitants en deux classes : « l’une pour commander la patrouille et l’autre pour servir de soldats. La première classe sera composée des bourgeois faisant la profession de négociants en gros et en détail et des notaires, procureurs postulants et autres de cette qualité. Ne seront exempts de commander la garde bourgeoise que les officiers militaires, les officiers de justice, les avocats reçus en Parlements, les médecins et les maîtres-chirurgiens. La seconde classe sera composée de tous les arts et métiers et tous les habitants y seront sujets. On observera de ne commander les travailleurs de terre à la patrouille que les jours de fête, autant que faire se pourra ».

Le service est peu à peu relâché ; en 1782, la patrouille commence le 1er octobre et finit le 31 mai. Trois ans plus tard, le service est repris et le comte de Périgord autorise l’achat de fusils « mais sans baïonnettes ».

La garde nationale n’est donc pas née exactement des événements révolutionnaires.

La garde nationale a été en France une institution originale : formée au début de la Révolution de façon spontanée et quelque peu anarchique, elle est organisée par l’Assemblée nationale ; seuls les citoyens « actifs » en font partie, c’est- à-dire ceux qui paient une contribution directe égale à la valeur de trois journées de travail ; seules les municipalités, les directoires de district ou de département pourront requérir la garde nationale ; les gardes nationaux prêtent serment « d’être fidèles à la nation, à la loi et au roi, de maintenir la Constitution du royaume et de prêter main forte à l’exécution des ordonnances de justice et à celle des décrets de l’Assemblée nationale acceptés et sanctionnés par le roi ». En 1792 elle accepte tous les citoyens de 20 à 60 ans qui ne sont pas sous les drapeaux. N’appartenant ni à la Police ni à l’Armée, elle tenait pourtant de ces deux corps ; si elle devait veiller à la tranquillité publique, elle n’en était pas moins une énorme armée de réserve (2.500.000 hommes sur le papier en 1791) à laquelle on recourt largement dès les premiers chocs de la Révolution avec l’Europe. C’est bien ainsi que Napoléon l’utilise, quoiqu’il ait achevé d’en faire le garant de l’ordre établi en n’y admettant que « les propriétaires les plus imposés, ou les négociants ou ceux qui ‘exerceront une profession utile, ou les fils des uns et des autres »… La Restauration la conserve mais ne l’utilise pas. Louis-Philippe la ressuscite avec le bonheur que l’on sait dans la répression des émeutes républicaines ; à Paris elle perd 2.000 hommes entre 1832 et 1834, tombés pour défendre « la royauté constitutionnelle, la Charte et les droits qu’elle a consacrés ; pour maintenir l’obéissance aux lois, conserver ou rétablir l’ordre et la paix publique ». Le rôle des gardes nationaux dans l’insurrection de juin 1848 est également connu. Son existence est purement nominale sous le Second Empire qui la remet pourtant en activité au début de la guerre de 1870 comme armée de réserve. Elle est abolie par la loi du 25 août 1871. La garde de Pézenas a suivi de loin toutes ces vicissitudes – souvent de fort loin, pour le bonheur de ses habitants. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1973

Nombre de pages

18

Auteur(s)

Claude ACHARD

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf