Description
Les Ecoles Normales Primaires de l’Académie de Montpellier
dans les années 1880
L’histoire de l’enseignement secondaire féminin est demeurée longtemps un domaine peu étudié. Au plan régional, tout reste à faire et le non-classement des archives de la série T rend ce travail complexe. Il s’agit ici d’une première synthèse, qui peut d’autant moins prétendre donner une vision exhaustive de la question que l’enseignement féminin n’offre pas grande homogénéité. Avant 1867, c’est l’imbroglio. Ensuite, à peine né, il s’effondre. Sa renaissance dans les années 1880 aboutit à la création d’établissements de types et de niveaux divers, ayant des statuts et des droits différents, tandis que se modifient, sous la pression du corps social, en fonction de l’évolution des mœurs, sa finalité et son contenu : il finit par se fondre dans l’enseignement secondaire masculin. Nous analyserons quelques aspects de cet enseignement secondaire en Languedoc-Roussillon, l’échec de l’expérience de 1867, la mise en place progressive des établissements féminins entre 1881 et 1939 ; enfin leur évolution globale et l’analyse des principaux freins mis à leur développement et des atouts qui les ont favorisés.
I. La décennie 1879-1889
Entre la loi du 9 août 1879 qui propose une école normale d’institutrices dans chaque département, et celle du 19 juillet 1889 qui impose la rémunération des instituteurs par l’État, une bonne part du système scolaire se met en place. Les rapports des recteurs au Ministre permettent d’apprécier la situation pour trois années consécutives.
a) 1878 – « La situation de ces divers établissements me paraît satisfaisante dans son ensemble, partout, les élèves de 3e A que stimule l’approche des examens définitifs sont notés comme travaillant avec beaucoup d’ardeur… Je ne doute pas, d’un autre côté que les nouveaux élèves ne soient pour la plupart en état de suivre avec succès les cours des écoles normales, les candidats seront partout assez nombreux pour que les choix puissent être satisfaisants…
Malgré tout, je suis de plus en plus convaincu qu’on est loin de retirer de ces utiles établissements tout le profit qu’on en peut attendre et j’incline à penser que depuis 20 ans ils n’ont fait que peu de progrès… Il n’y a pas de question qui intéresse davantage l’avenir de l’enseignement primaire…
b) 1879 – « En résumé, M. le Ministre, les Écoles normales marchent dans la voie du progrès quoique avec beaucoup de lenteur si, dans le courant de l’année qui vient de s’écouler, quelques-unes n’ont donné que des résultats très médiocres, du moins nous n’avons pas eu à regretter, dans une si grande proportion les humiliants échecs des années précédentes aux examens du brevet de capacité.
Je trouve dans les examens trimestriels établis par mon prédécesseur en exécution du décret du 2 juillet 1866, un moyen de fortifier et d’étendre les études et de juger à la fois l’enseignement des maîtres et le travail des élèves. Comme lui, je me ferai rendre un compte exact de ces examens et j’apporterai une attention particulière à ces utiles établissements ».
c) 1880 – « Toutes les Écoles normales du ressort ont tenu à profiter de la faculté que vous leur avez laissé de présenter un certain nombre d’élèves de 2e A aux examens du brevet de capacité. Cette mesure appliquée pendant les deux sessions de 1880 a été accueillie avec satisfaction et beaucoup d’élèves ont obtenu ce titre moins l’histoire et la géographie, matières réservées ». […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1985 |
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Nombre de pages | 4 |
Auteur(s) | Michel MARTINEZ |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |