Description
Les Écoles Normales du Gard à l’époque des lois laïques
Au seuil des années 80, il y a dans le département du Gard, l’École Normale de garçons, ouverte, ainsi que l’École mutuelle annexe, le 1er septembre 1831, deux ans avant que la loi Guizot n’y oblige les départements. Une École Normale de filles est alors créée mais pas sans racines. Alors que la loi obligeant chaque département à créer une École Normale de Filles dans un délai maximum de 3 ans est promulguée le 9 août 1879, il existe depuis juillet 1841. un Pensionnat Normal, destiné à former des institutrices et fondé par le Consistoire de Nîmes. Pour le Département du Gard, les problèmes n’ont pas été cruciaux car les structures existaient déjà. Donc, on s’est surtout préoccupé de questions matérielles, en particulier des locaux.
La formation des instituteurs avant la laïcisation
A l’origine, l’École Normale de Garçons est installée dans des locaux de particuliers, rue des Fours à chaux, puis, à la rentrée de 1884, chemin de Sauve. L’insuffisance de ces locaux amène l’Administration à envisager l’acquisition d’un terrain et la construction d’une école. En 1862. le Directeur porte son attention sur un terrain complanté de vignes et d’oliviers, route d’Uzès, la propriété Guibal.
La première rentrée scolaire a lieu le 11 octobre 1869. Comme le constate le Directeur, le bâtiment répond aux besoins tous les services sont pourvus, on pourrait, s’il le fallait, augmenter le personnel de l’établissement : « Nous pouvons d’ailleurs affirmer qu’au point de vue hygiénique, nos espérances se sont complètement réalisées. Quelques élèves ont été, il est vrai, un peu éprouvés au début, par l’air vif de la campagne mais leur indisposition a été de fort courte durée et aujourd’hui, maîtres et élèves, parfaitement acclimatés, jouissent tous d’une excellente santé. Aucune trace de fatigue grâce aux travaux manuels du jardin auxquels les élèves ont pris une part très active, ce qui entraîne chez eux, un délassement de l’esprit ».
L’objectif de l’École Normale ? Former des gens capables d’enseigner, de transmettre un savoir. D’après le Directeur de l’École Normale des Instituteurs en 1842, le niveau est très bas : « quelques-uns d’entre eux sont arrivés à un âge qui laisse peu de possibilité au perfectionnement d’autres n’ont qu’une intelligence bornée, paresseuse d’autres ont beaucoup de peine à comprendre des méthodes qui s’éloignent tant de la routine où ils se sont toujours traînés enfin presque tous ne peuvent parvenir à apprendre par cœur, ne fût-ce qu’une règle, qu’une définition de 2 à 3 lignes – le nombre de ceux qui nous ont pleinement satisfait n’a donc pu être que très borné ».
Les normaliens passent trois années à l’École Normale où on cherche moins à étendre leurs connaissances qu’à les fortifier en les complétant : « Nous ne tenons pas aux sujets d’élite, à ceux du moins qui se font remarquer seulement par des facultés brillantes : ils font rarement des instituteurs modèles ».
Pour l’enseignement général, les élèves s’exercent longuement à la lecture ce qui laisse à désirer c’est la prononciation ils apprennent à faire tous les genres d’écriture à main posée pour ce qui est de l’orthographe, des analyses, il y a lieu d’être satisfait : quant au style on ne peut trop exiger en arithmétique, la moitié seulement des élèves suit convenablement les cours. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1985 |
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Nombre de pages | 6 |
Auteur(s) | Maryse CLARY |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |