Catégorie : Étiquette :

Description

Les débuts du collège d’Agde (1671-1676)

Les archives d’Agde et celles du département de l’Hérault nous ont révélé de nouveaux documents qui permettent de préciser les débuts du collège d’Agde. Nous nous attacherons surtout à mettre mieux en lumière le jeu des rapports sociaux, et l’action de l’évêque d’Agde, initiateur de cette entreprise.

Depuis 1652, Agde possède un séminaire diocésain desservi d’abord par les prêtres de la Visitation Sainte Marie, créé par Monsieur Bonal. Après la mort prématurée de ce dernier, les prêtres lazaristes le dirigent et dès lors, le séminaire est uni à la paroisse St-André dont le curé est nommé, sur présentation de l’évêque d’Agde, par le chapitre de St-Pierre de Montpellier, prieur primitif. L’évêque, Louis Foucquet, depuis l’arrestation de son frère le surintendant. Nicolas, réside à Villefranche-de-Rouergue où les prêtres bonaldistes ont une de leur principale maison. Or en 1671 les prêtres lazaristes abandonnent le séminaire St-André, n’ayant pu obtenir d’assurances sur l’avenir de leur fondation. C’est pour Mr d’Agde l’occasion d’essayer de prendre en main son séminaire en y établissant des prêtres séculiers ; c’est alors aussi qu’il songe à fonder un collège. Il obtient la nomination de Monsieur Bérard, un chanoine de Pézenas à la cure de St-André, et choisit Monsieur Carrade, un jeune prêtre du diocèse, comme vicaire général pour le « département » d’Agde, avec résidence au séminaire St-André. Cet ecclésiastique assure également la charge de vicaire de l’église paroissiale ; un troisième prêtre apparaît aussi à cette époque sur les registres paroissiaux : Monsieur Courtois qui signe plus d’une fois « curé et directeur du Séminaire » ; nous ignorons l’origine de Monsieur Courtois, mais il n’est pas impossible qu’il soit des prêtres de Monsieur Bonal. Les ouvriers de l’entreprise étant en place ou sur le point de l’être, Louis Foucquet s’adresse aux consuls par lettre du 23 juillet 1671 il leur dit le désir qu’il a « de procurer beaucoup d’avantages à la communauté et à la ville d’Agde en choisissant parmi la jeunesse les sujets les plus vertueux pour les faire élever et rendre dignes de servir Dieu, et outre cela l’institution de bonnes classes où l’on puisse élever les enfants à lire des livres de piété, et, dans la vie civile, à bien écrire, compter, bien entendre le latin et même à des ouvrages de main qui se puissent honnêtement pratiquer dans toutes sortes de familles ». Le prélat demandait au conseil de ville d’en conférer avec Messieurs Goudal et Delmas en fait c’est Monsieur Carrade qui remplacera Monsieur Goudal dans l’élaboration de ce projet. Les vues du prélat étaient donc doubles créer un petit séminaire qui puisse servir de pépinière à son grand séminaire d’Agde, et, en ouvrant cette création à tous les enfants de la ville pour que d’honnêtes citoyens s’y puissent former, créer du même coup un collège municipal. Il convient de noter que l’apprentissage aux ouvrages des mains s’adaptait bien à une ville où de nombreux artisans du fer et du bois travaillaient pour la marine ; elle ne nous étonne pas d’ailleurs de la part d’un disciple de Port-Royal qui désirait que les prêtres eux-mêmes consacrent quelques heures de leur journée au travail manuel. Cependant ce plan de 1671 n’eut pas de suite immédiate. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1979

Nombre de pages

7

Auteur(s)

Xavier AZEMA

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf