Les comptes des hôpitaux de Baillargues et Saint-Brès (1649-1679) :
la charité communale à l’époque moderne

Introduction

En avril 2009, les archives départementales de l’Hérault se sont portées acquéreur de deux liasses de documents mis en vente par la galerie des Augustins (Avignon). Il s’agissait de pièces de procédures remontant à l’Ancien Régime, et concernant l’Hôpital général de Montpellier, dont les archives sont conservées aujourd’hui dans la sous-série 3 HDT.

Les archives hospitalières constituent une source historique de première importance pour l’histoire politique, économique, démographique, sociale et religieuse de notre département. Elles ont largement été étudiées depuis les années 1970 : l’histoire de l’assistance s’est alors imposée comme un thème de recherche à part entière au sein des universités et centres de recherche scientifique. Des études telles celles de M. Mollat, constituent aujourd’hui des pages de références sur l’évolution de la société depuis le Moyen Age la prise en compte du pauvre, de l’exclu ou encore du lépreux est une illustration saisissante des croyances et des mentalités sous l’Ancien Régime 1.

Dans le cadre de la mise en ligne des inventaires sur leur site (archives.herault.fr), les archives départementales ont complété le traitement des archives hospitalières.

La série HDT comporte ainsi les archives de plusieurs hôpitaux du département, du Moyen Age jusqu’à 1968 : les hôpitaux de Saint-Eloi de Montpellier (1190-1900, 1 HDT), de la Charité de Montpellier (1385-1766, 2 HDT), l’Hôpital général puis la clinique Saint-Charles de Montpellier (1139-1943, 3 HDT), et les hôpitaux de Béziers (1337-1968, 4 HDT), Cazouls-lès-Béziers (1657-1937, 5 HDT), Clermont-l’Hérault (1388-1962, 6 HDT), Gignac (1789-1905, 7 HDT), Lodève (1283-1918, 8 HDT), Lunel (1320-1967, 9 HDT), Marseillan (1611-1922, 10 HDT), Sète (1759-1949, 11 HDT), la Miséricorde de Montpellier (1643-1931, 12 HDT), Pézenas (1707-an X, 13 HDT), Frontignan (1766-1779, 14 HDT), et enfin Nissan-lez-Ensérune (1699-1791, 15 HDT). Tous les inventaires de ces fonds sont désormais consultables en ligne.

Comme elles se rapportent à un procès soutenu par l’Hôpital général de Montpellier, les deux liasses achetées ont été intégrées dans la sous-série 3 HDT 2. Mais l’analyse de ces documents a permis de constater qu’elles comportent des données jusqu’ici inédites pour l’histoire de plusieurs hôpitaux des environs de Montpellier.

Description

Il s’agit de pièces rassemblées dans le cadre d’une procédure opposant les intendants de l’Hôpital général de Montpellier, à l’Ordre de Notre-Dame du Mont Carmel et Saint-Lazare de Jérusalem. Les documents sont conservés dans deux sachets en toile de jute (voir Fig. 1 et 2), portant deux étiquettes de papier. Sur la première on lit :

« Production

7 may et 31 juillet 1681

Pour les Intendans Recteurs de lhospital

General de montpellier deffenseurs

Con[tre] M[essieu]rs de N[ost]re dame de

Montcarmel S[ain]t-Lazare, dem[an]d[eur]s

Pour joindre

Mons[ieu]r Millon, Rap[porteu]r

2e sac

et le xiiie aoust 1681

P. Carré          Thibault Leze »

Sur la deuxième on lit

« Production nouvelle

23 Avril 82

Pour les administrateurs de lhospital

general de Montpellier, deff[ens]eurs

Contre messieurs de Lordre

S[ain]t Lazare. 4e sac

Monsieur Milon, R[apporte]ur

M[onsieu]r Dagnessian, R[apporte]ur

P. Carré          Thibault Leze »

Un inventaire de production des pièces en question nous donne un résumé de la situation (voir Fig. 3) 3.

L’Hôpital général de Montpellier, l’hôpital de la Charité de la même ville, les consuls de Baillargues, Castries, SaintGeniès, Lansargues, « et autres lieux dudit diocèse » ont tous été convoqués en justice par « le grand vicaire general Commandeur des chevalliers de l’ordre de Nostre Dame de Montcarmel saint Lazare ». Ils sont sommés de remettre les titres des hôpitaux du diocèse de Montpellier « mal gardés », pour permettre de localiser et évaluer la valeur des biens fonciers qui en constituent les sources de revenus initialement dévolus aux pauvres. Il est question de l’application de la tentative de réforme hospitalière mise en place par Louis XIV à partir de 1672.

1er sac sac de jute contenant les comptes des hôpitaux
Fig. 1 - ADH, 3 HDT B9, 1er sac sac de jute contenant les comptes des hôpitaux.
2e sac sac de jute contenant les comptes des hôpitaux
Fig. 2 - ADH, 3 HDT B9, 2e sac sac de jute contenant les comptes des hôpitaux.
Document 1 : inventaire de production (1681)
Fig. 3 - ADH, 3 HDT B9, le sac, Document 1 : inventaire de production (1681)

Le contexte historique et juridique

Le but était de réformer l’usage des maladreries du royaume tombées en désuétude.

La lèpre est une maladie qui a alors presque disparue de l’Europe occidentale l’évolution de l’hygiène et de la médecine a eu raison de qui était considéré comme une terrible épidémie, signe du jugement de Dieu, pendant tout le Moyen Age 4. Les nombreux établissements (léproseries, maladreries ou ladreries, selon les appellations locales) fondés pour isoler et accompagner les victimes de cette maladie réputée incurable, sont alors détournés pour la plupart de leur usage initial. N’accueillant plus que rarement des lépreux, ils sont convertis en domaines et sources de revenus agricoles 5.

Souhaitant remédier à cette situation, et pouvoir bénéficier en parallèle des revenus en question, la royauté décide de réunir tous ces biens à un ordre national chargé de venir en aide aux soldats et officiers de l’armée. Il s’agit de l’Ordre de Notre-Dame du Mont Carmel et Saint-Lazare de Jérusalem.

Ce titre long désigne l’institution héritière d’un ordre hospitalier fondé à l’époque des croisades 6. L’Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem apparaît vers 1130 parmi les institutions charitables du royaume latin d’Orient, tels l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem ou encore l’Ordre Teutonique. Tandis que le Temple se charge de la défense et de la protection des pèlerins arrivant en Terre sainte, ces hôpitaux les accueillent et les soignent. Parmi eux, l’Ordre de Saint-Lazare accueille plus spécifiquement les lépreux. Il bénéficie alors d’une réputation internationale qui prend encore plus d’importance au cours du XIIIe siècle lorsque, le pèlerinage évoluant en Guerre sainte, ces ordres imitent le Temple et se militarisent à leur tour. Le royaume latin d’Orient étant définitivement perdu avec la chute de Saint-Jean d’Acre en 1291, ces institutions se réfugient en Europe. L’Ordre de Saint-Jean s’établit successivement à Chypre, puis à Rhodes et enfin à Malte, pour constituer l’Ordre du même nom. L’Ordre Teutonique s’oriente vers la colonisation des territoires de la Prusse et des Balkans. Quant à l’Ordre de Saint-Lazare, il peine à trouver une nouvelle place. Il tente d’abord de s’insérer dans le tissu hospitalier européen, notamment dans le royaume de Naples, mais ne parvient pas à s’y maintenir : les acteurs civils et ecclésiastiques y sont déjà très présents. En France, il subsiste tant bien que mal jusqu’au XVIe siècle. C’est à la sortie des Guerres de religion qu’il trouve un nouveau soutien de la part de la royauté.

L’Ordre de Saint-Lazare devient alors Ordre royal, au même titre que l’Ordre de Saint-Michel 7. Les chevaliers sont d’anciens officiers de l’armée, récompensés de ce titre honorifique nobiliaire. Afin de bien distinguer cette institution désormais nationale, l’ordre prend le double titre de Ordre de Notre-Dame du mont Carmel et Saint-Lazare de Jérusalem, tandis que la dernière branche de l’ancien ordre croisé, en Italie, s’appelle Ordre de Saints-Maurice-et-Lazare 8.

En plus du titre de « chevalier », la royauté se doit cependant de fournir des pensions à ses militaires méritants. Se basant sur l’action passée de l’Ordre de Saint-Lazare vis-à-vis des lépreux, elle entreprend de lui unir les léproseries du royaume, ainsi que les dépendances de l’ancien ordre hospitalier du Saint-Esprit, dont la branche française est alors considérée comme surannée 9. Leurs biens, transformés en « commanderies », constitueront la source de revenu nécessaire. Toute une série de dossiers administratifs, portant sur les biens des anciens hôpitaux et maladreries, est ainsi mise en place, constituant une source historique précieuse sur l’état de l’assistance à cette époque 10.

Cette réforme hospitalière est semblable à celle qui avait été proclamée dans l’édit de mai 1662 relatif à l’établissement des Hôpitaux généraux sur l’ensemble du royaume : les hôpitaux antérieurs, du moins leurs revenus, doivent être mis à la disposition de l’hôpital moderne, chargé d’assurer une assistance à plus grande échelle, à leur place.

En décembre 1672, un édit demande l’application de cette réforme sur l’ensemble du territoire. Celui-ci est divisé en cinq provinces, dont celle dit « de Languedoc ». Une chambre royale est créée spécifiquement à l’Arsenal pour traiter des procédures inhérentes à ces unions 11. Pendant vingt ans, les procès sont en effet très nombreux, les autorités civiles et ecclésiastiques protestant contre cette réforme hospitalière qu’elles n’acceptent pas 12. Finalement, devant tant de difficultés, un deuxième édit, datée de mars 1693, annule le précédent, et unit à leur tour ces biens à l’usage des Hôpitaux généraux de chaque grande ville du royaume. Il s’agit donc d’une tentative de réforme finalement avortée 13.

C’est dans ce contexte précis que les documents qui nous intéressent ont été produits. Dans la perspective de l’application de la réforme hospitalière, les hôpitaux de Baillargues et Colombier, Castries, Saint-Brès et Saint-Geniès sont visés. Les consuls sont assignés en justice au mois de mars 1681. Mais ils répondent, à juste titre, que suite à l’édit de 1678 unissant à l’Hôpital général de Montpellier les hôpitaux du diocèse, ce sont les administrateurs de cette institution qui en sont désormais dépositaires. Ces derniers cherchent alors à prouver que les hôpitaux en question ne sont pas « mal gardés », et qu’ils étaient auparavant bien administrés.

Comparant, les deffendeurs exposent que « les demandes desdits sieurs de Saint Lazare ne sont que pour troubler lesdits Intendants recteurs, et que ce n’est que l’avidité qu’ils ont d’avoir le bien d’un pauvre hospital comme celle de la Ville de Montpellier ». Ils ajoutent que « l’on voit bien que lesdits Sieurs de Saint Lazare ne sont guere charitable, eux quy sont d’un caractère a faire des aumosnes et a solliciter les pauvres : bien loing de cela ils leur font des procès. » Ajoutant que les biens en question sont des hôpitaux, et non des maladreries, ils présentent alors plusieurs documents pour justifier de leur administration et fonctionnement jusqu’au moment où ils en ont obtenu la possession.

Cette recherche de preuves a effectivement donné lieu à des copies, pièces justificatives alors transmises à maître Carré, procureur du Parlement de Paris. Onze d’entre elles étaient conservées dans le sac de toile de jute intitulé « 2e sac », et sept autres celui intitulé « 4e sac ». Ces documents ne sont donc qu’une partie d’un ensemble de pièces de procédure initialement plus important, malheureusement non conservé dans son intégralité.

Analyse générale des documents

Ces copies officielles ont été effectuées par Louis Durranc, notaire royal à la cour des comptes de Montpellier 14, qui après sa signature, indique à chaque fois qu’elles ont été effectuées « gratis en faveur des pauvres ». Les documents concernés sont de deux types :

Nous trouvons dans le premier sac un bail d’arrentement de l’hôpital de Colombiers par les consuls de Baillargues en date du 6 avril 1649. Il énumère les obligations et charges du preneur, notamment son obligation de recevoir dans les bâtiments les pauvres qui leur seront envoyés par les consuls. L’inventaire de production du sac mentionne un deuxième bail semblable, en date du 20 novembre 1655, malheureusement non conservé dans le sac.

Puis vient une série de six comptes annuels de recettes et dépenses, rendus par les administrateurs successifs des biens de l’hôpital, pendant les années 1658, 1672-1675 et 1679. Deux comptes semblables, mais pour l’hôpital de Saint-Brès y figurent également, pour les années 1668 et 1678.

Enfin un « certificat de l’évêque de Montpellier par lequel il certifie avoir visité les hôpitaux dont il est question, qu’ils sont régis par des procureurs et hospitaliers, que l’on y reçoit actuellement tus ceux qui doivent estre receus », en date du 14 février 1681, n’a malheureusement pas été conservé avec les autres pièces de cette première production.

Le deuxième sac contient une nouvelle série de copies de ces comptes, pour l’hôpital de Baillargues les années 1671-1675, et pour l’hôpital de Saint-Brès les années 1671-1672.

Nous sommes donc en présence d’une succession continue de comptes annuels des deux hôpitaux entre les années 1671 et 1675, avec quelques comptes antérieurs et postérieurs. Si ces documents sont de nature comptables, ils contiennent néanmoins des données et des descriptions permettant de reconstituer et mieux appréhender l’administration, le fonctionnement et la vie quotidienne dans ces deux établissements hospitaliers locaux de l’Hérault. Grâce aux différentes mentions qu’ils comportent, et aux compléments précieux fournis par quelques visites pastorales de cette même période, ces textes nous permettent de retracer la vie quotidienne de Baillargues et ses communes limitrophes (Mudaison, Saint-Brès et Maugio) au milieu du règne du Roi Soleil.

1. L'hôpital de Baillargues

Modalité d'administration

L’hôpital de Baillargues est appelé dans les textes « Baillargues et Colombiers », du nom des deux localités voisines constituant la commune en question. Il est alors à la charge des consuls de la ville 15. Deux d’entre eux sont nommés annuellement à tour de rôle « procureurs des pauvres ». Ils se divisent la « rente » allouée à la gestion de l’hôpital qui, pour les années évoquées dans les documents, est de vingt-et-une livres. Ils assument alors la gestion chacun de son côté, honorant tour à tour les mandements qui leur sont envoyés pour les différentes dépenses.

Ces mandements proviennent des principaux représentants de la hiérarchie civile et ecclésiastique locale. C’est ainsi que les dépenses sont effectuées à la demande expresse soit du bailli (« bailhe » dans les textes), soit du curé de Baillargues. Ce sont eux qui décident de qui sera destinataire de telle somme, que ce soit pour les travaux, la gestion foncière, ou encore l’exercice de la solidarité locale. Les procureurs de pauvres ne sont en aucun cas décisionnaires de la gestion de l’hôpital et de ses activités charitables : ils doivent se contenter d’effectuer les prélèvements et paiements sur la somme dont ils sont dépositaires.

C’est ce qui explique que, pour une même année, l’on trouve deux comptes parallèles et complémentaires, chacun tenu par l’un des « procureur des pauvres » en question. Ainsi en 1672, Pierre Coste et Jean MiraI de Colombiers assument ces deux charges « conjoinctement » et leurs deux comptes sont présentés individuellement pour vérification 16. Les recettes et dépenses déclarées par l’un et par l’autre sont différentes. Elles ont été réglées pendant tout le long de l’année, éliminant ainsi l’hypothèse de deux gestions pouvant se succéder sur un terme de six mois. Les deux comptes sont donc à cumuler pour obtenir une vue globale de la gestion de l’hôpital sur une année complète.

Deux, voire trois années plus tard, les comptes sont effectivement systématiquement remis à destination de « Vous messieurs qui seres nommez et desputtes pour la cloture dud[it] compte et les comptables deschargés du faut de son administra[ti]on » : il s’agit des membres de la Cour des comptes, aides et finances de Montpellier, chargée de la vérification des comptes publics (ADH, sous-série 1 B). Les consuls conservent ainsi ces comptes dans la perspective de leur vérification. C’est d’ailleurs auprès de ceux-ci que l’Hôpital général de Montpellier a pu démarcher pour obtenir les copies en question, afin de justifier que les deux hôpitaux en question étaient actifs et bien administrés pendant les trois décennies précédentes 17.

Nous sommes ainsi en présence d’une administration déléguée, faisant l’objet de vérifications comptables sur plusieurs années. Mais à côté des chiffres et comptes rendus de comptabilité, ces textes comportent des mentions, précisions et détails qui évoquent plus d’un aspect de l’histoire de l’hôpital de Baillargues. Grâce à leur conservation, nous pouvons évoquer tout à tour son assise économique, mais également les bâtiments et le personnel qui le composent, sans oublier les actions charitables qui justifient son existence aux yeux des habitants de la localité.

Le domaine de l'hôpital

L’administration consulaire contrôle en premier lieu les comptes relatifs à la gestion des biens appartenant à l’hôpital. Comme la plupart des hôpitaux de l’Ancien Régime, il a été doté d’un patrimoine foncier, source de revenus devant suffire à son fonctionnement. La rentabilisation de ce capital peut se faire directement, le domaine fournissant les denrées nécessaires au fonctionnement de l’hôpital. Mais la plupart du temps, il se fait indirectement : les terres et terrains sont affermés à une personne qui, en contrepartie des fruits de son exploitation, remet aux administrateurs de l’hôpital une rente annuelle.

C’est le cas pour l’hôpital de Baillargues. Les visites pastorales de Baillargues estiment ce revenu à 25 livres en 1657 18, 45 livres en 1666 19, puis 32 livres en 1677 20. Le premier document reproduit dans la liasse est un de ces arrentements consentis directement par les consuls Barthélémy Verdier et Jacques Laval 21 (voir document annexe n° 1). Le bail est passé en 1649, pour une durée d’un an, en faveur d’un certain Antoine Bouquet. Les termes du contrat nous permettent d’apprécier la nature du capital en question.

Le bail stipule tout d’abord que le sieur Bouquet est obligé de demeurer sur place, dans la maison de l’hôpital. Il aura soin de l’entretenir, tout comme les terrains alentours. Ceux-ci se composent principalement de « jardin, vignes et olivettes », sur lesquels il est censé veiller « en bon père de famille ». Le domaine est relativement étendu : la visite pastorale de 1677 précise qu’il s’agit de « deux olivettes, une vigne et deux pièces de terres, situées dans les taillables de Maugio, Mudaison et Baillargues22 ».

Le compte de l’hôpital pour l’année 1671 23 nous donne une précision sur l’exploitation possible de ces terrains : « Premie-rement font recepte ledit comptable de la somme de dix livres cinq sols pour la vente du bois dell’olivette dudit hopsital ». Cette coupe est effectuée par une main d’œuvre externe, employée à la journée : « Somme de deux livres seitze sols quils ont payés a Jean Barandon et a Anthoine Allary, Jacques Martin et Pierre Coste pour avoir employé une journée chacun pour coupper et emonder les arbres de l’olivette dudit hospital quy est quatorze sols chacune journée revenant a la somme de deux livres seitze sols. ». Ces coupes, qui doivent intervenir cycliquement, assurent ainsi des rentes régulières à l’hôpital. Le domaine est donc sources de matières premières qui peuvent être revendues. La somme allouée pour une journée de travail (14 sols) nous fournit par ailleurs une bonne base de comparaison pour les sommes qui seront tour à tour évoquées dans les différents documents.

Le reste des terres sert principalement pour le pâturage de pourceaux, dans le cadre d’une sorte de monopole local pour l’élevage de ces bêtes. Dans le bail de 1649 24, Antoine Bouquet est en effet chargé de garder sur ces terres les pourceaux de Baillargues et Colombiers, moyennant une forme forfaitaire mensuelle que chaque habitant lui remettra, à savoir un sol par bête. Le bail stipule de plus qu’il « sera tenu de tenir un pourceau entier appelé Verée25 pour couvrir les truyes » : c’est seulement sur les terres de l’hôpital que la reproduction des pourceaux peut se faire. Ces obligations assurent ainsi une source de revenus et une place reconnue à l’hôpital au sein des échanges qui se font dans la localité : une sorte de convenance locale mise en place dans l’organisation de la vie économique de la commune.

Cependant, en ce dernier tiers du XVIIe siècle, la situation économique est telle que les consuls sont contraints de modifier cette gestion. Le compte pour l’année 1675 26 cite dans les dépenses, que « Monsieur Glanes, no[tair]e et greffier du marquisat de Castries27 auroit esté paié quatre livres dix sols suivant le mandem[en]t a luy expedié tant pour avoir prins une deslibera[ti]on pour donner pouvoir ausd[its] comptables de faire m[ett]r[e] aux encheres les biens dud[it] hospital ». Dans le même compte, on trouve qu’ « A M[aîtr]e Ambert huissier de Saint-Brès auroit payé une livre pour avoir fait les proclama[ti]ons des biens dud[it] hospital par trois d[er]niers dimanches en feste ». Enfin dans le compte de l’année 1678 28 on trouve également la mention suivante : « A Jean Passou sargent de Mudasons auroit baillé une livre pour avoir crié les biens de lhospital ».

Les biens composant le domaine de l’hôpital sont donc mis en vente sur plusieurs années, au moyen de criées effectuées dans les localités voisines (Saint-Brès et Mudaison) pendant les jours fériés. Nous avons ainsi un petit aperçu sur les modalités de diffusion des informations officielles à cette époque.

Le site et les bâtiments de l'hôpital

Ces textes nous permettent de mieux appréhender la localisation et la nature du bâtiment qualifié d’ « hôpital ». Il semblerait que cet édifice soit localisé à l’extérieur de l’enceinte urbaine protégeant le noyau de Baillargues depuis le Moyen Age.

Il est en effet protégé d’une enceinte qui lui est propre. Le compte de 1672 29 (voir document annexe n°2) précise que « plus demande ledit comptable luy estre alloué la somme de deux livres quil a baillé a Daniel Martin, m[aitr]e masson du lieu de Faubert et Cest30 pour avoir accomodé une muraille dudit hospital ».

Le site se compose d’une maison et des terrains adjacents. La visite pastorale de 1666 énumère « cinq membres grands et petits en bon estat », suggérant un édifice se divisant en cinq salles ou parties 31. La visite de 1677 utilise les mêmes termes descriptifs 32. Cet édifice nécessite des réparations de maçonnerie, attestées dans la comptabilité. On lit sur le compte établi pour la gestion de l’année 1658 (voir Fig. 4) 33 : « Premierement font recepte et despance en mesme temps par un mandemant quils ont expedié a monsieur Duvaux Viguier comme rantier des biens de l’hospital de la somme de dix huit livres pour payer a monsieur Estienne Veilay m[aitr]e masson pour employer aux reparations dud[it] hospital ». La somme est importante : si l’on compare aux quatorze sols attribués aux ouvriers agricoles pour une journée de travail évoquée plus haut, cela équivaut à un peu plus de vingt-cinq journées de travail. Nous trouvons également trace d’une réparation de serrure dans le compte de 1675 34 : « A m[aitr]e Pascal, m[aitr]e serrurier de Maugio auroit payé quinze sols pour fournir un Virol avec ses annelles et un crapon35 ».

Il est donc question d’un édifice assez vétuste, nécessitant un entretien régulier. Il abrite plusieurs types de personnes.

Document 3 : comptes de l'hôpital de Baillargues pour l'année 1658
Fig. 4 - ADH, 3 HDT B9, 1er sac, Document 3 : comptes de l'hôpital de Baillargues pour l'année 1658.

Le personnel

Le preneur du bail du domaine de l’hôpital a déjà été cité plus haut. Nous avons vu que le bail de 1649 stipule qu’il est tenu de demeurer dans la maison de l’hôpital. Mais ce texte 36 donne d’autres précisions montrant que ses obligations sont alors multiples.

« Premierement que led[it] Bouquer sera tenu de demurer dans la susd[ite] maison dudit hospital actuellem[en]t et d’y recevoir et loger tous les pauvres lors qu’ils y viendront, et issus conduire sy besoing est dun hospital un autre ». C’est donc lui qui est chargé de l’accueil des nécessiteux qui peuvent se présenter aux portes de l’hôpital. Il doit assurer leur logement, voire leur transport vers un autre établissement. Nous nous attarderons sur cette dernière question plus loin, lorsque nous aborderons la question des personnes accueillies dans l’hôpital.

Une autre responsabilité, et non des moindres, lui incombe alors également d’après ce même texte. « Et de mesme sera tenu led[it] Bouquer de faire les fosses de tous les pauvres qui mourront dans led[it] hospital pandant lad[ite] année et aussy celles des habitons et iceux h[abit]ans luy payeront ce qu’on accoustumé de payer en pareil cas. » Le preneur fait donc office de fossoyeur, non seulement pour les pauvres qui viendraient à mourir dans l’hôpital, mais également pour les habitants de Baillargues. Il ne s’agit donc pas d’une tâche limitée à l’usage de l’hôpital (certains établissements ont leur cimetière privé), mais bel et bien d’un service communal. Dans le registre des décès de la paroisse de ces années-là 37, dont les Archives départementales de l’Hérault conservent une copie numérique, on trouve ainsi la mention systématique du « cimetière commun de la paroisse », avec notamment un cas en 1673 pour une personne « mort à l’hopital ». Le fossoyeur, rattaché au fonctionnement de l’hôpital, œuvre aussi bien pour les pauvres que pour les bien-portant.

Si le preneur du bail est censé offrir un toit aux pauvres, on ne trouve en revanche aucune précision sur les soins à leur apporter. Peut être cela est-il lié au fait que cette fonction concerne une autre personne. Dans le compte de 1671 38 « font despance les comptable[s] de la somme dune livre dix sols sauf a bailler en reprinse qu’ils ont payés a Jullian Robert hospitalier par un mandement expedié à Laurent Milhe. » Il s’agit donc de la paie d’un « hospitalier », personne nommé pour l’accueil et le soin des malades et nécessiteux.

De quoi dispose cet hospitalier pour son travail ? Le compte de 1673 39 nous apprend qu’ « Antoine Borié hospitalier dud[it] hospital auroit baillé la somme de une livre dix sols pour l’achapt de quatre picher d’huille que la comm[unaut]é luy baille annuellem[en]t pour servir les pauvres apert du mandem[ent] de M[onsieu]r le Baille du 23 mars 1673. C’y raporté et cotté ». Jusqu’au XIXe siècle, les qualités bienfaitrices attribuées à l’huile d’olive dans le domaine de la santé ont été diverses selon les époques : onguent efficace contre les courbatures, les ulcères et le choléra elle est la base de nombreuses préparations médicinales contre toute sorte d’inflammations. Sous l’Ancien Régime, on a pu lui attribuer diverses valeurs thérapeutiques contre les maux, et notamment une forte efficacité contre la peste 40. De manière plus générique, elle constitue une protection contre les infections et les risques d’épidémies, source de soucis pour le personnel d’un établissement qui accueille, nous le verrons plus loin, des personnes de toutes provenances.

Enfin, nous avons deux dernières indications sur cet hospitalier. Le compte de 1673 41 ajoute à la ligne suivante, « Demande led[it] comptable la somme de III sols qu’il o baillé pour l’achapt d’un linsul pour ensevellir led[it] hospitalier estant decédé aud[it] hospital ; apert du mandemant expedié par M[onsieur] le Bailhe du 30 mars 1673 » Entre le 23 et le 30 mars 1673, l’hospitalier est décédé. Nous retrouvons sa trace dans le registre des décès de la commune en date de cette année-là 42 : « L’an que dessus le dernier jour du mois de mars a esté ensevely dans le cimetière commun de Bailhargues Antoine Bories, de Montels, ve[u]f, mort agé de soixante année ou environ apres avoir reçu les sacremens. Signé Delpuech, curé. » En marge figure la précision : « Mort a lhopital ».

L’hospitalier est donc une personne âgée, originaire d’une localité située à une centaine de kilomètres de là. Ce poste d’ « hospitalier » a pu constituer un secours pour une vieille personne démunie. En effet, il n’est pas question d’un personnel médical à proprement parler : cette tâche relève de personnes ayant bénéficié d’une formation poussée et pratiquant le métier à l’extérieur.

C’est en effet un spécialiste qui intervient en ce cas. Ainsi dans l’un des deux comptes de 1678 43, on peut lire la mention suivante : « A monsieur Lozes, m[aitr]e chirurgien, pour deux saignées a deux pauvres, aurait baillé dix sols suivant le mandemant du 18 juillet 1678 cotté n° x. » Il s’agit d’un médecin appelé spécifiquement pour une intervention, et payé à la tâche.

Les soins de bases sont ainsi proposés par l’hospitalier, et les soins médicaux plus approfondis sont sous la responsabilité d’un médecin, probablement celui employé par la commune. Nous avons pu évoquer par ailleurs une telle fonction dans notre article sur le fonds Grasset-Morel, où la comptabilité mensuelle du médecin de Lansargues au XVIIIe siècle est conservée : elle confirme que les saignées étaient alors l’activité principale des médecins 44. Les comptes dont il est question ici sont à ajouter aux documents qu’il conviendrait de compiler et comparer, pour pouvoir faire le point sur les pratiques médicales en Languedoc sous l’Ancien Régime.

Les assistés

La grande majorité des personnes secourues sont ce que les comptes qualifient de « pauvres du lieu ». Il s’agit de personnes habitant la commune et se trouvant dans le besoin. Les rentes sont alors utilisées pour leur venir en aide : elles constituent une sorte de fonds de solidarité local.

La décision émane alors soit du curé du village, soit des « procureurs des pauvres ». Le compte de 1671 45 énonce que « Finallement font recepte de la somme de une livre quinse sols sauf a bailler en reprinse que ledit milhe a payé aux pauvres necessiteux du lieu appert du certifficat a nous exibé signé Miral et Coste procureurs des pauvres ». Le compte de 1672 46 stipule avoir « fait despance led[it] comptable de la somme de quinze sols qu’il a baillé a quatre pauvres appert dit mandement expedié par M[onsieur] Delpuech p[re]b[t]re et curé ». Les sommes sont variables. Apparaissant souvent en fin de compte, elles sont peut-être des surplus, alors distribués aux plus nécessiteux de la communauté.

Il s’agit bien néanmoins d’une contribution à assumer régulièrement. Le compte de 1679 47 la qualifie ainsi : « A divers pauvres dudit baillargues avoit payé la somme de quinze livres et quinze sols suivant un raolle des subv[enti]ons qui en a esté faict par les curés dud[it] lieu. » Cette remise a d’ailleurs lieu en présence des personnalités officielles locales. C’est ainsi qu’en 1678, le compte 48 décrit que « A six pauvres necessiteux auroit baillé six livres h[abit]ants dud[it] Baillargues en présence de messieurs les curés et baille dudit Baillargues ainsi quil a esté deslibéré ce jourd’hui XIIe décembre 1678. ». Il est ainsi question d’une délibération communale, attribuant une livre par pauvre, prise cette année-là. C’est une donnée historique inédite, étant donné que le premier registre de délibération de la commune conservé ne date que de 1681 49.

A côté de cette aide régulière apparaissent des versements plus occasionnels, en faveur de « pauvres honteux dud[it] Baillargues ». Ces mots désignent en général les habitants qui, n’osant faire appel à la charité, préfèrent cacher leur pauvreté. Il semble qu’il soit ici davantage question d’une pauvreté que l’on pourrait qualifier de passagère. Ces « pauvres honteux » ne figurent pas systématiquement sur tous les comptes, mais plutôt occasionnellement. Et ils touchent des sommes relativement importantes, comme si ce soutien visait à compenser une situation difficile (famine, maladie, etc). C’est ainsi qu’en 1672, la somme de trois livre est attribuée à « un pauvre Honteux dud[it] Baillargues » 50. La remise de ce soutien financier anonyme a pu d’ailleurs se faire par l’intermédiaire et à la discrétion du curé. Le compte de 1674 51 indique « Plus jai baillé a monsieur Portai p[re]b[t]re et curé trois livres pour servir a une pauvre honteuze par mandemant de Portal curé et Martin Bailhe du vingtieme may 1674 ».

Cette solidarité n’est cependant pas toujours anonyme. Des noms, des précisions apparaissent sur certains comptes. Ils permettent de mieux apprécier les destinataires de ces aides. En 1679 est ainsi citée « une famille necessiteuse » qui bénéficie de trois livres 52. Mais en 1678, le compte 53 précise qu’ « A Jacques Castanier pauvre necesiteux suivant le mandemant a luy expédié du 15 avril 1678 auroit baillé une livre dix sols ». Il s’agit d’une personne en fin de vie ; un mois et demi plus tard, le compte ajoute : « A la veuve de Jacques Castanier auroit [baillé] une livre dix sols suivant le mandemant du 3e juin 1678 », puis quatre mois plus tard encore : « A la veuve de Jacques Castanier auroit baillé trois livres suiv[an]t le mandemant du 2 octobre 1678. » Sur l’année, il s’agit donc de la somme totale de cinq livres et vingt sols, attribuée pour venir en aide à une personne malade puis sa veuve.

Le registre paroissial de cette année là 54 nous précise l’âge de Jacques Castanier : « L’an mil six cens septante huict et le cinquiesme jour du mois davril est décédé en la communion de Nostre Saincte mere l’église Jacques castagnier agé denviron trente-six ou trente sept ans et a esté enterré au cimetiere de la paroisse de Baillargues par moy curé soubsigné apres avoir receu tous les sacremens le sisiesme dudit mois tesmoing Pierre Gourhan. [Signé] Laugier p[re]b[t]re curé de Baillargues ». Jacques Castanier est donc mort jeune, probablement de maladie, et pas dans les murs de l’hôpital. Celui-ci sert donc aussi à subvenir aux besoins de personnes dans le besoin, mais n’ayant pas eu recours directement à ses services.

Plusieurs autres cas de personnes malades mais ne séjournant pas à l’hôpital sont attestés. Ainsi, dans le premier compte de 1675 55, on lit « A Annet Escalas, h[abit]ant dud[it] Baillargues auroyt paié trois livres ce trouvant incomodé et mallade, suivant le mandemant expédié du 28 septembre 1675 ». Le même compte mentionne également « A Jean Boyer h[abit]ant dud[it] Baillargues estant malade, auroit payé trois livres ». Le deuxième compte de cette année-là cite quant à lui qu’ « A Anthoine Coste, h[abit]ant dud[it] Baillargues auroit payé trois livres ce trouvant incomodé dune maladie » 56.

Une situation de grand besoin, n’incluant pas forcément une maladie, est également fréquemment énoncée. Elle concerne le plus souvent des mères de familles ne pouvant assumer seules la santé de leurs enfants. On en trouve, dans le seul compte de l’année 1674 57, plusieurs mentions. La première concerne « La Bailesse Vielhe quelle est en grande necessité », avec une précision lors d’un versement ultérieur : « Plus a la Bailesse Vielhe trois livres pour servir son enfan quy est en grande necessité ». De même, en 1672, une dénommée « Marie Escribe, pauvre necessiteuze » touche deux fois, à une semaine d’écart la somme forfaitaire d’une livre dix sols 58. Or, on la retrouve mentionnée dans le compte de 1673 59, comme bénéficiaire de la même somme « ayant ses enfans malades ». Enfin, d’autres cas ne sont pas explicités, tels celui de « Bessone quelle est en grande necessité », dans le compte de 1674 60.

Les fonds de l’hôpital permettent donc de subvenir aux besoins de personnes ou familles se trouvant dans la détresse ou en difficultés passagères. Les modalités d’attributions peuvent cependant varier. On trouve ainsi la mention d’un soutien n’ayant pas de lien direct avec la maladie. Il s’agit d’un soutien de nature plutôt sociale et religieuse. Le compte de l’année 1674 ajoute « Plus a une famille jeunne nouvellemant convertie je luy ay baillé quinse sols par mandemant de Peujol curé et Martin baille du sixiesme octobre 1674. » Encore une fois par l’intermédiaire du curé de la paroisse, une jeune famille s’étant éloignée de la religion protestante bénéficie ainsi d’une aide. Celle-ci, minime par rapport aux sommes évoquées précédemment pour des besoins médicaux ou autres, est néanmoins unique dans les comptes.

Nous avons ainsi de précieuses indications sur les modalités d’attribution et de distribution d’aides financières charitables, assumées sur les biens de l’hôpital. Ses revenus constituent ainsi une ressource largement utilisée pour une solidarité active à l’échelle de la commune.

L’hôpital de Baillargues accueille néanmoins des personnes. Il ne s’agit cependant pas de patients issus de la communauté. La plus grande partie provient des chemins des environs. Il s’agit effectivement plutôt de passants, ou « passagers », régulièrement cités dans les comptes. Ils ne sont associés à aucun lieu spécifique, ce qui incite à penser qu’il est question d’étrangers, voyageurs ou vagabonds, ils « passent » de manière individuelle, sauf en 1672, où un groupe de quatre passants est cité 61. Chacun d’entre eux se voit attribuer une petite somme (de quatre à dix sols), qui constitue en quelque sorte une aumône à l’occasion de leur passage. Parmi ces passants on trouve quelques mentions permettant de penser que toutes les classes sociales peuvent être concernées.

Le compte de 1672 62 cite ainsi « un pauvre p[re]b[t]re passager », tout comme celui de 1678 63 mentionne à trois reprises « un pauvre preste ». Ce document cite également « un pauvre Religieux ». Religieux séculiers et réguliers se retrouvent ainsi sur les routes, profitant du refuge temporaire que leur fournit l’hôpital à l’occasion de leurs déplacements.

L’exode est également une réalité qui se reflète dans les comptes. On trouve ainsi énuméré « une pauvre femme et deux petits passagers » dans le compte de 1672 64. Il est question d’une petite famille en déplacement, probablement de la campagne vers la ville.

Ces personnes bénéficient de la présence de l’hospitalier et des soins à l’huile qui ont été évoqués plus haut, voire des soins médicaux pris en charge par le médecin ou chirurgien local. Mais les comptes citent surtout ce petit pécule remis en aumône aux personnes de passage, grâce auquel l’hôpital de Baillargues perpétue la tradition d’accueil de voyageurs et pèlerins héritée du Moyen Age. Cet investissement concerne des sommes modiques par rapport à la solidarité pratiquée activement envers les habitants de la commune. Ceci s’explique probablement par le caractère irrégulier et occasionnel de cette pratique charitable.

D’autres personnes demeurent cependant sur place. Mais il s’agit bel et bien de « pauvres passants », à savoir des personnes non originaires du lieu. Ceux qui restent plus longuement sont en ce cas malades, comme les deux pauvres sur qui l’on a pratiqué la saignée, évoqués dans le compte de 1678 cité plus haut. Ce même compte 65 mentionne également qu’ « A un autre mallade estant à l’hospital auroit paié dix sols suivant le mandement ».

Mais malgré ces soins et ce soutien charitable, certains viennent à y mourir. Rappelons alors que le preneur du bail du domaine de l’hôpital est alors chargé d’assurer leur enterrement. Les comptes des « procureurs des pauvres » de Baillargues citent en ce cas l’achat de linceuls dans cette perspective. Nous en trouvons en moyenne un chaque année. Dès 1658, le compte stipule qu’ « A Donne Riquarde auroit esté payé quinse sols pour l’achapt d’un linseul pour servir de suaire pour un pauvre décédé à l’hospital ». Deux autres sont acquis auprès de « Donne Bastide » la même année 66. C’est encore le cas en 1678 et 1679 67. L’hôpital assure donc les derniers instants et l’enterrement des pauvres passants qui viennent à mourir entre ses murs.

Conclusion

Cette première description nous a permis de reconstituer à la fois le fonctionnement de cet établissement, de faire le point sur le personnel y œuvrant et les bénéficiaires de ses actions.

Ce sont autant de renseignements historiques que l’on en trouve pas dans les Archives communales de Baillargues, dont les archives concernant l’assistance ne portent que sur la période 1723-1724 68. Les archives hospitalières conservées aux archives départementales de l’Hérault viennent ainsi combler une lacune historiographique.

Le cas de Baillargues n’est cependant pas généralisable. Chaque localité dispose de ses moyens propres pour assurer l’assistance, à la fois envers les habitants de la communauté et envers les passants qui ont recours à leur soutien. C’est ainsi que nous terminerons sur un deuxième exemple, documenté par ces mêmes comptes présentés à la chambre de l’Arsenal par les intendants de l’Hôpital général de Montpellier.

Plusieurs des copies évoquées en introduction portent en effet sur un hôpital voisin, à savoir celui de Saint-Brès. L’étude de ces comptes nous permet de constater les points communs et les spécificités de ces deux établissements.

2) L’hôpital de Saint-Brès

Les comptes conservés sont continus pour la période allant de 1671 à 1679. Le premier couvre les années 1671-1672 69, (voir document annexe n°3 et Fig. 5), tandis que le deuxième comprend les années 1673 à 1679 70. Ils contiennent à peu près les mêmes données, reportées d’une année sur l’autre.

L’administration se fait également sous la supervision d’ « auditeurs et procureurs des pauvres de l’hospital du lieu de saint Bres, m[aitr]e Laurens Lajasse et François Arnaud ».

Document 2 : comptes de l'hôpital de Saint-Brès pour les années 1671-1672
Fig. 5 - ADH, 3 HDT B9, 2e sac, Document 2 : comptes de l'hôpital de Saint-Brès pour les années 1671-1672.

L’administration se fait également sous la supervision d’ « auditeurs et procureurs des pauvres de l’hospital du lieu de saint Bres, m[aitr]e Laurens Lajasse et François Arnaud ».

Leurs comptes portent tout d’abord sur les recettes foncières. Celle-ci concerne plusieurs terres, mais celles-ci ne sont pas localisées sur place : les « terres dud[it] hospital » sont « scittués au terroir dudit Lansargues », soit à une distance de 5 kilomètres de là. Ceci peut s’expliquer du fait de la construction du capital de l’hôpital. Il peut se faire d’un seul tenant, avec un site contenant terrains et édifices, comme c’est le cas de Baillargues. Sinon, il peut s’agir de terres éparses, liées au hasard des donations ou des achats fonciers. La gestion se fait alors de manière complètement indirecte, avec la perception de rentes et redevances. C’est ainsi que les comptes énumèrent ces « rantes » et « censives » qui, additionnées, constituent un revenu annuel de six livres environs, établi en accord avec des habitants des localités concernées.

C’est ainsi qu’en 1674 71 est indiqué que « Font despance lesdits comptables de la somme de trois livres six sols un dennier quils auroint payé au sieur Vedel de Lansargues comme creantier de la communauté de Lansargues sur le departement quy en fut fait des pieces que ledit hospital et au taillable dudit Lansargues ainsi qu’apert de la quittance dudit sieur Vedel du trantiesme septembre 1674. ». Il est précisé que « Au sieur Aubin, no[tair]e de Lansargues auroit payé 10 sols tant pour la passa[ti]on du bail a Bar[thele]my Janin ou cancella[ti]on pour l’arrantem[en]t des biens dudit hospital appendu du certifficat au dos de la quittance dudit sieur Vedel du 23 septembre 1674 ». La gestion de ces terres se fait donc dans le cadre d’un arrentement, selon un contrat passé en liaison avec la famille Vedel de Lansargues, famille que nous avons déjà eu loisir d’évoquer à l’occasion de notre article sur le fonds Grasset-Morel 72 : les histoires se croisent et se complètent. La gestion indirecte des terres est confirmée par les visites pastorales leur gestion s’assimile à une rente touchée annuellement 73.

Tout comme à Baillargues, le bâtiment principal nécessite un entretien régulier. C’est ainsi qu’en 1671 74 est mentionné le fait que « font despance lesdits comptables de la somme de huit livres quils ont employé a l’achapt de deux portes pour metre a deux chambres dudit hospital y comprins les gondz bandes berouls75 comme appert de la quitt[an]ce du 7 mars 1670 signé Desfours cy produite et cotté n° 1. » Il est donc question d’un édifice comportant plusieurs chambres séparées les unes des autres.

Les visites pastorales sont plus précises. En 1657, elles affirment que l’hôpital se trouve « pres du pont, ou il y a trois membres biens, deux desquels sont pour les pauvres, et le 3 pour l’hospitalier76 ». Nous sommes donc en présence d’un édifice situé à l’extérieur de la ville, le long d’une voie de communication. Il se situe d’ailleurs à proximité d’une ancienne « maison de lépreux77 ». En 1677 la description est plus précise sur l’hôpital « lequel est scitué au bout du pont, composé de quatre chambres basses en pauvre estat, où il ni a ni linge ni lits78 ». En l’espace de vingt ans, cet édifice composite disposant d’une capacité et d’un personnel d’accueil est peu à peu tombé en désuétude.

En effet, les comptes nous donnent des indications précieuses sur la gestion de l’accueil des pauvres. En 1671 79 est cité qu’« encore font despance de la somme d’une livre doutze sols quils ont payés a Anthoine Ayguonin boucher pour de chair quil a fourni a un pauvre malade ; appert de la quitt[an]ce du troiziesme mars 1672. » Il s’agit de l’unique trace du type d’alimentation proposée à l’intérieur de l’hôpital. Il n’est cependant pas question d’une livraison régulière, mais plutôt occasionnelle, selon les malades concernés. On pense davantage à une gestion de matières au cas par cas.

Car tout comme à Baillargues, la plupart des revenus servent à subvenir aux besoins des habitants de Saint-Brès.

Plusieurs sommes d’une livre et dix sols (somme fixe, égale à celle attribuées par les procureurs des pauvres de Baillargues) sont accordées respectivement à « un pauvre honteux » cité en 1674 ou encore un « nécessiteux » en 1675. Seule la « Donne Malabouche » est précisément nommée comme bénéficiaire de cette aide en 1679 80. Les « passants » évoqués dans le cas de Baillargues, n’apparaissent presque pas ici. Tandis que les malades sont traités avec égard, il semble que les « pauvres » provenant des autres localités fassent ici l’objet d’un traitement particulier.

En 1674 81 est indiqué que « Plus font despance de la somme de deux livres qu’ils ont employée au louage de bestail pour porter les pauvres aux lieux circonvoisins et le louage de leurs routes pandant leur administra[ti]on de procureurs. » Les procureurs ont donc soin de faire ramener les pauvres étrangers à leurs lieux d’origine. Il s’agit d’une mesure locale, probablement mise en place pour lutter contre le vagabondage et la mendicité des pauvres dans les environs. Ici, les pauvres pris en charge et les malades soignés sont ceux de la communauté. Les autres sont accueillis, mais ramenés dès que possible chez eux, probablement dans une charrette faisant la tournée des environs. C’est bien ce que suggère le deuxième compte 82 contenant que « pour la conduitte de divers pauvres a divers villages suivant le roolle quil a teneu, aurait payé une livre sept sols ; appert du molle cy rapporté et cotté n° 6 ». La solidarité envers les pauvres ne vaut ici que pour les habitants du lieu.

Pauvres et malades sont bel et bien distingués dans les comptes de Saint-Brès. D’ailleurs une erreur de copie d’un des comptes a placé le mot « malades » à la suite de « pauvres » et a été promptement barré à l’occasion d’une correction 83. Ce sont deux problèmes différents, avec des solutions adaptées à chacun.

Seul le pauvre qui décède sur place est ainsi pris en charge directement. S’ils viennent à mourir, ils font l’objet des mêmes égards qu’à Baillargues l’achat de linceul et un enterrement est assuré par la communauté : « Finallemant demander leur ester allouer la somme de deux livres qu’ils ont payés au sieur Pierre Fontaine pour rante de deux linsuls que ledit Fontaine leur a fait pour ensevelir deux pauvres qui seroint decedés dans ledit hospital append de sa quittance du seiziesme mars 1671 cy produitte ».

Cette manière de percevoir le pauvre, le mendiant, est à replacer dans le contexte du siècle dit du « grand enfermement ». Si les mesures ne semblent pas aussi dures que celles mises en exergue par Michel Foucaulf 84, il demeure que la perception de la pauvreté et de la mendicité, et le traitement de ce problème au niveau local, n’y sont pas étrangers. Les indigents sont mal vus. Les hôpitaux généraux, s’ils ont une action hospitalière indéniable, ont pu servir également à « placer » vagabonds, prostituées et autres marginaux. Leur travail dans les manufactures attachées à l’Hôpital général constitue une sorte d’intégration à la société 85.

Ce n’est ainsi pas un hasard si les consuls de Saint-Brès tiennent apparemment à ce que les pauvres issus des localités voisines y soient ramenés. Mais plutôt que d’interpréter cette mesure comme un signe d’exclusion, l’historiographie actuelle préfère parler d’une organisation territoriale progressive de l’assistance. Chaque communauté investit davantage dans les secours au bénéfice de ses propres habitants, ceux qu’elle compte au nombre de ses citoyens. Des sommes prélevées sur le fonds commun constitué, les plus importantes vont à des personnes identifiées, voire désignées par le curé de la paroisse ou le consul. L’action extérieure, envers les mendiants, passants et autres itinérants, est d’une proportion inférieure si elle apparaît plus fréquemment dans les comptes, les sommes investies sont trois fois moindres en moyenne. L’assistance locale, peut être plus délimitée géographiquement, a pour but d’être apparemment d’être plus efficace.

Ces comptes montrent le suivi régulier de la situation financière de cet établissement. La situation est néanmoins critique économiquement et administrativement. Déjà en 1657, une visite pastorale précise que les bines de l’hôpital ont été saisis pour payer la taille 86. En mars 1677, une autre visite affirme que les terres relevant de l’hôpital ont été aliénées « pour payer les dettes », et que plusieurs procureurs n’ont pas rendu les comptes 87. Ceci peut expliquer le compte global établi à posteriori pour les années 1673 à 1679, et précède la réunion effective des biens de l’hôpital et la charge de leur gestion à l’Hôpital général de Montpellier. Les comptes en question sont tous vérifiés l’année 1680 88. Les sommes résultant du surplus de l’administration communale ne sont plus à remettre aux « procureurs des pauvres », mais aux « Sieurs de l’hospital g[e]n[er]al ».

Ce sont ceux-ci qui, suite la première réforme hospitalière résultant de la fondation des hôpitaux généraux (évoquée en introduction) succèdent à l’administration communale dans le domaine hospitalier. Ils n’apparaissent d’ailleurs plus dans les visites pastorales des années suivantes 89.

Conclusion générale

L’histoire de l’assistance procède par comparaisons et mises en lumière de nuances, qu’elles soient chronologiques, géographiques ou institutionnelles. Nous ne sommes pas en présence d’un réseau de composants analogues, mais plutôt de solutions propres à chaque endroit.

Les deux hôpitaux que nous avons évoqués à travers cet article présentent effectivement des points communs et des différences intéressantes. Si le but de leur fonctionnement est de fournir une aide aux malades et pauvres d’une localité, leur action vis-à-vis des nécessiteux étrangers diffère. Les soins vont de la simple aumône en faveur du pauvre passant occasionnel, aux éventuelles interventions chirurgicales sur place, avec un régime alimentaire suivi.

Mais leur point commun est un fonctionnement communal c’est au bénéfice des habitants de la communauté qu’ils fonctionnent en priorité. Par l’intermédiaire de ces établissements hospitaliers, celle-ci est en mesure d’exercer une solidarité active, en parallèle, voire à la place, de l’autorité ecclésiastique.

Les réformes hospitalières du dernier siècle de l’Ancien Régime vont peu à peu remplacer l’administration communale aux formes individuelles, par un réseau d’établissements hospitaliers tous calqués sur un modèle plus centralisé. Les comptes que nous venons d’évoquer sont les derniers témoignages d’une période de l’histoire hospitalière, pendant laquelle chaque localité déclinait à sa façon l’idéal chrétien de charité légué par le Moyen Age avec les prérogatives d’une assistance sociale émergente, qui trouvera toute sa maturité un siècle plus tard, avec la Révolution française et son renouveau.

Annexe 1

Arrentement de l’hôpital de Colombier par les consuls de Baillargues, en faveur d’Antoine Bouquer (6 avril 1649).
ADH, 3 HDT B 9, le sac, document 2.

PRO DEO [Signé] DURRANC

Le sixiesme jour du mois d’avril mil six cens quarante neuf avant midy, devant moy no[tai]re royal soubs[ig]né et tesmoins basnommés, ont esté en leurs personnes Barthélemy Verdier et Jacques Laval, consuls modernes du lieu de Baillargues, lesquels de leur bon gré, ont arranté à Antoine Bouquer presant, stipulant et aceptant, scavoir le bien et domaine despandant de l’hospital du lieu de Coulombiers, consistant en maison, jardin, terres, vignes et ollivettes, pour le temps et terme d’une année qui a commancé le jour de la Feste S[ain]t andré dernier, dernier jour de Novembre, et pareil jour finira, sous les pactes et conditions suivants.

Premierement que led[it] Bouquer sera tenu de demurer dans la susd[ite] maison dudit hospital actuellem[en]t, et d’y recevoir et loger tous les pauvres lors qu’ils y viendront, et iss[e]us conduire, sy besoing est, d’un hospital un autre, a ses despans.

Comme ainsy se charge de faire garder et de paitre tous et chacuns les pourceaux des habitants desd[its] lieux de Baillargues et Colombier jusque au jour et feste de S[ain]t André, apotre, prochain, pour un sol pour chaque pourceau par mois que tous et chacuns lesd[its] habitans desd[its] lieux seront tenus de luy payer chaque fin de mois. Et moyennant ce, sera tenu de tenir un pourceau entier appelé Verée pour couvrir les truyes.

Et de mesme sera tenu led[it] Bouquer de faire les fosses de tous les pauvres qui mourront dans led[it] hospital pandant lad[ite] année, et aussy celles des habitans. Et iceux h[abit]ans luy payeront ce qu’on accoustumé de payer en pareil cas.

Et moyennant ce, tous les fruits qui se culleront, aux heri[tag]es, vignes et ollivettes dud[it] hospital pendent lad[ite] année appartiendront audit Bouquer.

Pacte que led[it] Bouquer sera tenu de fere fossoyer au mois d’aoust prochain un plantier de vigne depandent dud[it] hospital, et de le fere en bon pere de famille, de cultiver tous les biens depandans dud[it] hospital, et uzera de la maison d’icelle en bon perede famille.

Moyenant ce, promettent les consuls de le faire jouir paisiblem[en]t d’iceux pendant lad[ite] année. Et pour l’observat[io]n de ce contract, les consuls envers led[it] Bouquer obligent les biens de la communauté, et led[it] Bouquer envers lesd[it]s consuls les siens propres, presans et advenir, qu’ont fournis aux rigueurs de la cour ordinaire du marquisat de Castries et a toutes autres requizes. Ainsy l’ont juré et renoncé.

Fait et récitté au lieu de Meyrargues, dans la maison de moy, no[tai]re presans, Jean et Jacques Quivelles pra[ctici]ens signés avec led[it] Verdier, et les au[tre]s partyes ont dit ne scavoir, de moy pierre Quirelles, no[tai]re royal du marquisat de Castries soubs[ign]é, a l’acte qui est dans les nottes dud[it] m[aitr]e Quirelle mon feu père, qui sont en mon pouvoir. Colla[ti]onné sur l’acte. Querelles signé.

Colla[ti]onné sur l’original par moy No[taire] royal de Montpellier [et] après rendu.
[signé] DURRANC Gratis en faveur des pauvres.

Annexe 2

Compte de recette et dépenses de l’hôpital de Bailiargues et Collombiers pour l’année 1672.
ADH, 3 HDT B 9, le sac, document 6.

PRO DEO [Signé] DURRANC

Compte de recepte et despance que Jean Mirai, de Coulombiers, et un des procureurs et administrateur des biens et rantes de l’hospital des lieux de Baillargues et Coulombiers, en l’année mil six cens septante deux, conjoinctemant avec Pierre Coste, que mest et baille pardevant vous Messieurs qui seres nommés et desputtés pour la cloture dud[it] compte, et les comptables deschargés du fait de son administra[ti]on.

RECEPTE

Premierement fait recepte led[it] comptable de la somme de six livres quatorze sols six deniers, que luy et son collegue ce charge pour la moityé de la somme de treize livre neuf sols quils ont receu de Jean Bourcis, [et] de Barthellemy Milhe, sy devant procu[reurs], provenant du relliquat de son compte.

Cy… VI £. XIIII s.

Plus fait recepte led[it] comptable de la somme de neuf livres qu’il a recu de Laurent Milhe, rentier dud[it] hospital que est la moityé de dix huit livres qu’ilz ont pris chacun neuf livres et revenant lad[ite] somme de dix huit livres de la rante dud[it] hospital.

Et par ce… IX £.

DESPANCE

Fait despance led[it] comptable de la somme de quinze sols, qu’il a baillé à quatre pauvres appert du mandemant expédié par m[onsieu]r Delpech, p[re]b[t]re et curé signé.

Par ce n° 1… XV s.

Autre despance faite par led[it] comptable de la somme de trois livres, qu’il a baillés à un pauvre honteux ; apert de mandement de m[onsieu]r le baille et de Guillaume Lauret, consul, du second Novembre 1672.

Et parce n°2… III £.

Plus demande led[it] comptable la somme de une livre seitze sols six deniers, qu’il a baillé a un pauvre honteux apert du mandem[en]t expédié par m[onsieu]r le baille Guillaume Lauret, du secong Novembre 1674.

Et par ce n° 3… I £. XVI s.

Plus demande led[it] comptable leur estre alloué la somme de six sols, qu’il a baillé à un pauvre pasager, suivant un mandem[en]t de m[onsieu]r Delpuech, p[re]b[t]re et curé, et m[onsieu]r le bailhe du douziesme Octobre 1674.

Cy raporté et cotté n° 4… VI s.

A un pauvre p[re]b[t]re passager auroit baillé dix sols apert du mandem[en]t de m[onsieu]r le bailhe et de Jean Gras, consul, du 10-iesme novembre 1672.

Cy raporté collé n° 5… X s.

Plus demande led[it] comptable lui estre alloué la somme de deux livres qu’il a baillé a Daniel Martin m[aitr]e masson du lieu de Faubre et cest, pour avoir accomodé une muraille dud[it] hospital ; apert de sa quittance du 11-iesme Decembre 1672.

Cy raporté et cotté n° 6… II £

A un pauvre passager auroit baillé dix sols apert du mandemant expedié par m[onsieu]r Despuech, p[re]b[t]re et curé, dud[it] lieu du dernier janvier 1673.

Cy raporté et cotté n° 7… X s.

Plus a un pauvre p[re]b[t]re passager, auroit baillé sept sols, suivant un billet expedié par m[onsieulr Delpuech, p[re]b[t]re et curé dud[it] lieu, et de m[onsieulr le bailli du 21[iesme] mars 1673.

Cy raporté et cotté n° 8… VII s.

A Antoine Borié, hospitalier dud[it] hospital, auroit baillé la somme de une livre dix sols pour l’achapt de quattre picher d’huille, que la comm[unaut]é luy baille annuellem[en]t pour servir les pauvres ; apert du mandem[ent] de m[onsieu]r le bailhe du 23 mars 1673.

Cy raporté et cotté n° 9… I £ X s.

Demande led[it] comptable la somme de une livre 10 sols, qu’il a baillé pour l’achapt d’un linsul pour ensevellir led[it] hospitalier estant decédé aud[it] hospital ; apert du mandemant expedié par m[onsieu]r le bailhe du 30 mars 1673.

Cy raporté cy cotté n° 10… I £ X s.

A un pauvre passager auroit baillé cinq sols de l’ordre de m[onsieu]r Delpuech, p[re]b[t]re et curé, dud[it] lieu sans aucun mandement : seullement parole…V s.

Demande led[it] comptab[le] pour l’adresse du p[rése]nt compte ou pour le papier une livre et un sol.

Cy…I £ II s.

Plus demande led[it] comptable destre alloué la somme de une livre dix sols, qu’il a baillé a un pauvre honteux dud[it] lieu apert du billet signé m[onsieu]r Delpuech, p[re]b[t]re et curé dud[it] lieu, et m[onsieulr le bailhe du unzie[sme] avril 1674.

Cy raporté et cotté n° 11… I £ X s.

Plus demande led[it] comptable leur estre [alloué] la somme de cinq sols, qu’il a baillé a un pauvre passager, de l’ordre de m[onsieulr Delpuech, p[re]b[t]re et curé dud[it] lieu, et de Jacques Martin, consul, du dix septiesme avril 1674.

Cy raporté et cotté n° 12…

La recepte du presant ce monte [à] quinze livres et la despance ce monte quatorze livres six sols. Partant doit le comptable pour plus que quatorze sols qu’il a remis entre les mains de Barnier, lors l’un des procu[reurs] des pauvres de l’année courante, que ledit Bosc en l’année a baillé p[rese]ntement à un pauvre passant estropié. Fait clos et arresté par m[essieur]s p[re]b[t]re et curé et consul, en la p[rése]nce de m[onsieu]r Grégoire Martin bailhe qui a pr[ocurati]on [et] autho[rité].

Collationné sur l’original par moi notaire royal de Montpellier, et après rendu
[signé] DURRANC Gratis en faveur des pauvres

Annexe 3

Compte de recette et dépenses de l’hôpital de Saint-Brès pour l’année 1672.
ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 5.

Compte de recepte et despance que met et baille devant Vous messieurs, alors auditeurs et procur[eurs] des pauvres de l’ospital du lieu de S[ain]t-Brès m[essieur]s Laurens Lajasse et François Arnaud, cy devant procureurs dud[it] hospital les années mil six cens septante un et M[ilIe] VI [cent] Septante deux, pour estre par vous ouy et clos et aresté en la forme ord[on]ée

RECEPTE

Premierement, font recepte lesd[its] comptables de la somme de doutze livres, qu’ils ont recue de Barthelemy Janin, ha[bit]ant de Lansargues, rantier des terres dud[it] hospital scituées aud[it] terroir dud[it] Lansargues, pour les rantes des années M[ille] VI [cent] septante et septante un et M[ille] VI [cent] septante deux.

Par ce cy… XII £.

Plus se chargent lesd[its] comptables de la somme de trois livres qu’ils ont recus du sieur Jacq[ues] Cabrieu, pour sencive qu’il fait aud[it] hospital, et c’est pour les années M[ille] VI [cent] septante, septante ung et M[ille] VI [cent] septante deux, à raison de une livre pour chaque année.

Par ce cy… 111 £

Se chargent encore de la somme de trois livres qu’ils ont recue du sieur Pierre Fontayne, pour des sencives qu’il fait aud[it] hospital qui est ainsi, à raison d’une livre par an. Et c’est pour lesd[ites] années M[ille] VI [cent] septante, septante un et M[ille] VI [cent] septante deux.

Et par ce cy… III £

Font encore recepte de la somme d’une livre dix sols, qu’ils ont receu d’André Justin, pour les cencives qu’il fait aud[it] hospital pour les années M[ille] VI [cent] septante, septante un- et M[ille] VI [cent] septante deux.

Cy… I £.X s.

DESPANCE

Font despance lesd[its] comptables de la somme de huit livre qu’ils ont employées à l’achapt de deux portes pour mettre a deux chambres dudit hospital, y compris les gons bandes et veroulz, comme appert de la quittance du 7 mars M[ille] VI [cent] septante, signée Desfours et cy produitte et cotté n°1

Et par cy… VIII £.

Plus font despance de la somme d’une livre qu’ils ont baillée à un pauvre honteux dud[it] lieu, par ordre de mons[ieur] Servel, p[re]b[t]re et curé aud[it] lieu de S[ain]t Brès ; appert de son mandem[ent] du quatorzie[sme] mars M[ille] VI [cent] septante un signé Servel cy cotté n°2

Et par cecy… I £

Encore fait despance de la somme d’une livre douze sols, qu’ils ont payées a Anthoine Ayggouin, boucher, pour de [la] chair qu’il a fourny a un pauvre malade appert de sa quittance du trentiesme mars mil six cens septante deux signée par Martin et ce cy cotté n°3

Par cecy… I £. XII s.

Plus font despance de la somme de deux livres qu’ils ont employé au louage du bestal pour porter les pauvres [malades] aux lieux circonvoisins le long de leur routes pand[ant] leur administralti]on ou procur[ation].

Par cecy… II £.

Plus font despance lesd[its] comptables de la somme de trois livres dix sept sols qu’ils ont teneu en compte a Barthelemy Janin, pour les tailhes qu’il a payées a Grégoire Martin, collecteur dud[it] Lansargues en l’année MVI [cent] soixante neuf comme appert de la quittance dud[it] Martin, à la descharge dud[ it] Janin. Cy cotté n°4

Et par ce cy… III £ XVII s.

Et finallement demandent leur estre allouer la somme de deux livres qu’ils ont payés au s[ieu]r Pierre Fontaine, pour vante de deux linsuls que led[it] Fontaine leur a fait pour ensevellir deux pauvres quy seroint decedés dasn led[it] hospital. Appert de sa quittance du seiziesme mars M[ille] VI [cent] septante un icy produictes et cottée n°5

Par cecy… II £.

Et pour la dresse du p[rese]nt compte coppie et papier auroint payer a leur procur[eur] la somme dune livre

Cy… I £

Le p[rese]nt compte devant nous remis par m[essieur]s Laurens Lajasse et François Arnaud, cy devant procur[eurs] des pauvres de l’hospital du lieu de S[ain]t Bres. L’avons calculé et arresté et avons trouvé la recepte se monter a la somme de dix neuf livres, dix sols. Et la despance faitte par les s[ieurs] Lajasse et Arnaud ce monter a la somme de dix huit livres dix neuf sols.

Et partant pour avoir plus receu que fourny, la somme de onze sols que lesd[its] Lajasse et Arnaud se trouvent redevables envers led[it] hospital, laquelle ils remettront devers les s[ieurs] de l’hospital g[é]n[ér]al ou autre par son ordre. Et lesd[its] Lajasse et Arnaud demeureront valablement deschargés.

Fait et arresté le vingt et septiesme avril M[ille] VI [cent] huitante.
Signé Durand, consul, et Fontayne, baille.

Colla[tion]né sur l’original mar moy no[tai]re royal de Montpellier et après rendu
[signé] DURRANC. Gratis en faveur des pauvres

Notes

 1.  MOLLAT (Michel), Les pauvres au Moyen Age : étude sociale, Paris, Hachette, 1978. Pour le Midi, voir LE BLEVEC (Daniel), La part du pauvre : recherches sur l’assistance dans les pays du Bas- Rhône du XIIe au milieu du XVe siècle, Rome, Ecole française de Rome, 2000.

 2.  ADH, 3 HDT B 9.

 3.  ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 1.

 4.  BERIAC (Françoise), Histoire des lépreux au Moyen Age : une société d’exclus, Pairs, Imago, 1988. TOUATI (François-Olivier), Maladie et société au Moyen Age, Paris, De Boeck Université, 1998.

 5.  Voir par exemple LE GRAND (Léon), « Les Maisons-Dieu et léproseries du diocèse de Paris au milieu du XIVe siècle », in Mémoires sur l’histoire de Paris et d’Île-de-France, 24-25, 1897-1898, pp. 61-365 et 47-179.

 6.  Pour l’histoire de cette institution, HYACINTHE (Rafadi), L’Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem au Moyen Age, Millau, E & C, 2003 (Milites Christi, 1)

 7.  BARBICHE (Bernard), Les institutions de la monarchie française à l’époque moderne, Paris, PUF, 1999. 2e édition 2001, pp. 42-46.

 8.  Pour la branche française, voir LANGLE (Henry-Melchior de) et TREOURRET de KERSTRAT (Jean-Louis de), Les Ordres de Saint-Lazare de Jérusalem et de Notre-Dame du Mont-Carmel aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, LTK, 1992. Pour la branche italienne, voir CIBRARIO (Luigi), Précis historique des Ordres religieux et militaires de Saint-Lazare et Saint-Maurice, Lyon, L. Perrin, 1860.

 9.  Voir les archives de cette institution, conservées à la fois aux Archives départementales de l’Hérault (sous-série 51 H) et à l’Archivio di Stato di Roma, fondo Ospedale San Spirito. Voir également les modalités de cette fusion Archives nationales, M 42-46 et MM 193-198b.

10. Archives nationales, S 4812 à S 4935 : titres par l’ordre alphabétique des diocèses et par l’ordre alphabétique des localités. Répertoire numérique détaillé manuscrit par P. de Vaissière et Ch. Schmidt, 1901.

11. Archives nationales, M 220.

12. Pour les nombreuses sources, voir HYACINTHE (Rafaél), L’Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem en France (XIIe-XVIIIe siècle), mémoire de maîtrise d’histoire et archéologie de l’Université paris I (Panthéon-Sorbonne), volume 2, 1995.

13. DISSARD (François), La reforme des hôpitaux et maladreries au XVIIe siècle, Paris, Editions Internationales, 1938.

14. CLERC (Pierre) et al., Dictionnaire de biographie héraultaise, Montpellier, Editions P. Clerc, 2006, tome 1, p. 760.

15. Pour l’histoire général de Baillargues, voir CAPION (Alphonse), Baillargues (1819-1930), Nîmes, Lacour, 1999, et VIEU (L.), Baillargues sous Louis XIV, Nîmes, Lacour, 1988.

16. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, documents 6 et 7.

17. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 1.

18. ADH. G 1147, page 151 (visite du 23 novembre 1657).

19. ADH. G 1147, page 293 (visite du 22 juin 1666).

20. ADH, G 1149, page 15 (visite du 21 mars 1677).

21. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 2.

22. ADH, G 1149, page 15 (visite du 21 mars 1677).

23. ADH, 3H DT B 9, 2e sac, document 1.

24. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 2.

25. Mot (également écrit « verret ») utilisé en occitan et provençal pour désigner un porc non castré.

26. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 10.

27. Depuis 1645, Castries a été érigé en un marquisat qui englobe la commune de Baillargues.

28. ADH, 3 HDT B 9,2e sac, document 7.

29. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 6.

30. Localité non identifiée.

31. ADH, G 1147, page 293 (visite du 22 juin 1666).

32. ADH, G 1149, page 15 (visite du 21 mars 1677).

33. ADH, 3 HDT B 9, le sac, document 3.

34. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 10.

35. Mots occitans désignant le verrou, la chaîne de fer et le cramponnet.

36. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 2.

37. Archives communales de Baillargues, registres paroissiaux, GG 3.

38. ADH, 3 HDT B 9 ,2e sac, document 1.

39. ADH, 3 HDT, B 9, 1er sac, document 6.

40. Voir par exemple : SPRENGEL (Kurt), Histoire de la médecine depuis son origine jusqu’au XIXe siècle, Paris, J.B. Baillière, tome 6, 1832, p. 376.

41. ADH, 3 HDT, B 9, 1er sac, document 6.

42. Archives communales de Baillargues, registres paroissiaux, GG 3, folio 21.

43. ADH, 3 HDT B9, 2e sac, document 7.

44. ADH, 157 J 90. Voir HYACINTHE (Rafaël), « Les archives de la famille Grasset-Morel : des sources inédites pour l’histoire locale », in Etudes héraultaises, 39 (2009), pp. 285-291.

45. ADH, 3 HDT B 9, 2e sac, document 1.

46. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 6.

47. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 14.

48. ADH, 3 HDT B 9, 2e sac, document 7.

49. Archives communales de Baillargues, Registre de délibération BB1. Voir PERDRIOLE (Nancy) et SEVERAC (Delphine), Répertoire numérique détaillé des Archives communales de Baillargues, Mission Archives 34, Centre de Gestion de la Fonction publique territoriale de l’Hérault – Conseil général de l’Hérault, 2006 [ADH, BRA 5575]

50. ADH, 3 HDT B 9, 2e sac, document 3.

51. ADH, 3 HDT B 9, 2e sac, document 5.

52. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 14.

53. ADH, 3 HDT B 9, 2e sac, document 7.

54. Archives communales de Baillargues, Registres paroissiaux, GG4. folio 17.

55. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 10.

56. ADH, 3 HDT B 9, 2e sac, document 6.

57. ADH, 3 HDT B 9, 2e sac, document 5.

58. ADH, 3 HDT B 9, 2e sac, document 3.

59. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 5.

60. ADH, 3 HDT B 9, 2e sac, document 5.

61. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 6.

62. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 6.

63. ADH, 3 HDT B 9, 2e sac, document 7.

64. ADH, 3 HDT B 9, 2e sac, document 3.

65. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 7.

66. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 3.

67. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, documents 13 et 14.

68. Archives Communales de Baillargues, Assistance, GG6. Voir PERDRIOLE (Nancy) et SEVERAC (Delphine), Répertoire numérique détaillé des Archives communales de Baillargues, Mission Archives 34, Centre de Gestion de la Fonction publique territoriale de l’Hérault – Conseil général de l’Hérault, 2006 [ADH, BRA 5575]

69. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 5 et 2e sac, document 2.

70. ADH, 3 HDT B 9, 2e sac, documents 2, 11, 12 et 13.

71. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, documents 11, 12 et 13.

72. Voir HYACINTHE (Rafaël), « Les archives de la famille Grasset-Morel : des sources inédites pour lhistoire locale », in Etudes héraultaises, 39 (2009), pp. 285-291.

73. ADH, G 1147, page 146 (visite pastorale du 20 novembre 1657) et G 1149, page 133 (visite du 29 mars 1677).

74. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 5 et 2e sac, document 2.

75. Termes occitans servant à désigner les gonds, bandes et verrous.

76. ADH, G 1147, page 145 (visite du 20 novembre 1657).

77. Idem.

78. ADH, G 1149, page 133 (visite du 29 mars 1677)

79. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 5 et 2e sac, document 2.

80. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, documents 11, 12 et 13.

81. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, documents 11, 12 et 13.

82. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, documents 11, 12 et 13.

83. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 5.

84. FOUCAULT (Michel), Histoire de la folie à l’âge classique, Paris, Gallimard, 1972.

85. Voir l’exemple des premières années d’existence du couvent du Refuge et du Bon Pasteur de Montpellier: ADH, sous-séries 73 H et 74 H. Pour les manufactures rattachées à l’Hôpital général, voir 3 HDT E 455-488.

86. ADH, G 1147, page 144-146 (visite pastorale du 20 novembre 1657).

87. ADH, G 1149, page 133 (visite du 29 mars 1677)

88. ADH, 3 HDT B 9, 1er sac, document 5.

89. ADH, G 1152 à G 11 555 (visites de 1678 à 1689).