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Description

L’enseignement secondaire féminin public dans l’académie de Montpellier
(1867-1939)

L’histoire de l’enseignement secondaire féminin est demeurée longtemps un domaine peu étudié. Au plan régional, tout reste à faire et le non-classement des archives de la série T rend ce travail complexe. Il s’agit ici d’une première synthèse, qui peut d’autant moins prétendre donner une vision exhaustive de la question que l’enseignement féminin n’offre pas grande homogénéité. Avant 1867, c’est l’imbroglio. Ensuite, à peine né, il s’effondre. Sa renaissance dans les années 1880 aboutit à la création d’établissements de types et de niveaux divers, ayant des statuts et des droits différents, tandis que se modifient, sous la pression du corps social, en fonction de l’évolution des mœurs, sa finalité et son contenu : il finit par se fondre dans l’enseignement secondaire masculin. Nous analyserons quelques aspects de cet enseignement secondaire en Languedoc-Roussillon, l’échec de l’expérience de 1867, la mise en place progressive des établissements féminins entre 1881 et 1939 ; enfin leur évolution globale et l’analyse des principaux freins mis à leur développement et des atouts qui les ont favorisés.

I – L’expérience de 1867

1) Avant 1867 ?

Avant cette date la notion d’enseignement féminin secondaire est si floue que mieux vaut essayer de savoir ce qui se fait dans les établissements. Nos connaissances se réduisent à un seul texte, pour l’instant, qui concerne l’Hérault. En mai 1863, le recteur écrit : « Il existe 64 pensionnats, dont 23 tenus par des maîtresses laïques et 41 par les religieuses. Qu’y fait-on ? On n’y apprend d’une manière passable que les matières obligatoires du brevet simple, des éléments fort incomplets d’histoire de France et de géographie, un peu de dessin et de musique ce sont les ouvrages d’aiguille et de crochet qui sont surtout en honneur ». Les études ne semblent guère poussées. Cela correspond à un idéal défendu par l’Église. Nous en avons une preuve dans cet article, repris par la Semaine Religieuse de Montpellier en 1881 : « Pour les travaux qui sont proprement ceux de la femme, couture, broderie, tapisserie, trois heures seulement leur sont consacrées par semaine. Cela seul peut faire juger le système d’éducation adopté pour les lycées de filles »

Ainsi malgré l’opinion de prélats qui, comme Monseigneur Dupanloup, avaient des vues plus hautes sur l’éducation des filles, J. Simon n’avait pas tort d’écrire : « Les filles, même dans l’es pensionnats les plus élevés, reçoivent une instruction futile, incomplète, toute d’arts d’agrément mais sans rien de sérieux et d’élevé.., nous les réduisons à n’être que des idoles parées ». Une évolution était donc nécessaire. La tentative de V. Duruy va-t-elle y suffire ?

2) Les Cours Secondaires de Jeunes Filles

Le ministre de Napoléon III part d’une constatation : « Il faut fonder l’enseignement secondaire des filles qui, à vrai dire, n’existe pas en France ». Il le faut pour donner à la jeune fille de condition « une instruction forte et simple Le 30 octobre 1867, il invite les recteurs à provoquer la naissance de cours publics de ce type. Mais, dans son esprit, il n’est pas question ni de créer des lycées de filles ni d’ouvrir des internats. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1985

Nombre de pages

8

Auteur(s)

Louis SECONDY

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf