L’église Saint-Vincent de Soulages (Hérault) : les débuts d’un programme triennal de Recherche

L’église Saint-Vincent de Soulages (Hérault) :
les débuts d’un programme triennal de recherche

Agnès BERGERET *, Alexis CORROCHANO **, Guergana GUIONOVA ***,
avec la collaboration de Vivien VASSAL ****

* INRAP, UMR 5140 , ** doctorant, UMR 7041 ;
*** ingénieur d’études, UMR 6572, **** chargé d’études, Association GRAL

Le site de Saint-Vincent de Soulages se situe au nord du département de l’Hérault, sur les hauteurs du plateau du Larzac, et plus précisément au sud-ouest de la commune de Saint-Maurice-Navacelles (figure 1). L’église, sujet de notre étude, est en partie conservée. Elle se situe dans un secteur éloigné du noyau villageois à proximité d’une exploitation agricole tournée vers l’élevage ovin.

Carte de localisation du site
Fig. 1 - Carte de localisation du site

Cet édifice de plan préroman a été découvert par Etienne Paloque, en 1963 (Paloque 1963). Ce dernier en dresse alors le plan et mentionne la présence de « tuiles plates » à proximité. L’année suivante le découvreur lui consacre un article (Paloque 1964). Ce n’est que très récemment, en 1997, qu’André Soutou reconnait dans « l’église du hameau de la Barre », un sanctuaire mentionné aux XIe-XIIe siècles dans le cartulaire de l’abbaye de Gellone (Soutou 1997).

En 2008 et en 2009 le site a bénéficié de deux années de fouille probatoire 1. L’étalement des campagnes de test du potentiel archéologique des parcelles s’est avéré indispensable face à la superficie des terrains disponibles (plus de 6 000m²). Les données recueillies ont permis de mettre en évidence l’intérêt scientifique du site en ajoutant à la problématique primitive liée à la mise en place et l’évolution du sanctuaire, jouxté par une zone funéraire, celle d’un habitat inédit observé en deux endroits des parcelles testées (figure 2).

L’ensemble des mobiliers archéologiques assemblés à ce jour permet de caler les phases d’occupation sur trois périodes principales : le haut Moyen Âge (VIIe-VIIIe siècles), le bas Moyen Âge (XIIIe-XIVe siècles), l’époque moderne (XVIIe-XVIIIe siècles).

En 2010, une première année de fouille triennale a été engagée, qui concentre l’attention des chercheurs sur le sanctuaire et ses abords immédiats. L’observation des pôles d’habitat n’est pas abandonnée, ils feront l’objet d’une autre demande de programme triennal.

Vue d’ensemble des fenêtres de fouille ouvertes entre 2008 et 2010
Fig. 2 - Vue d’ensemble des fenêtres de fouille ouvertes entre 2008 et 2010

L’étude de cette église rurale vient s’ajouter à celle de l’église Saint-Martin-de-Castries (La Vacquerie et Saint-Martin-de-Castries, Hérault) qui, la première, a initié la recherche sur la mise en place du réseau ecclésial à l’époque carolingienne au nord du département de 1’Hérault (Bergeret et alii, 2006, Bergeret, 2008). N’oublions pas de compléter le nombre de sites étudiés depuis le début des années 2000 en citant l’église Saint-Clément-de-Man (Soubès), abordée dans le cadre de plusieurs campagnes de sondages archéologiques menés en collaboration étroite avec l’association Sauvegarde du Patrimoine et de l’Environnement de Soubès (SPES) présidée par Yves Vellas. Les premiers acquis issus de ces sites ont fait l’objet dune courte synthèse parue en 2010 (Bergeret et Robin 2010).

Le site, appartenant à des particuliers, Dominique Voillaume et Daniel Laborde, sa gestion est placée durant la campagne triennale sous l’administration de la Communauté de Communes du Lodévois et Larzac (Mathieu Guillot direction), dans le cadre d’un commodat 2. L’équipe de recherche fédérée autour du projet est interinstitutionnelle et pluridisciplinaire : A. Bergeret (INRAP, UNIR 5140) : responsable d’opération ; A. Corrochano (Doctorant, UMR 7041 ARSCAN Paris-Nanterre) : étude archéothanatologique ; R. Donat (INRAP) : étude anthropologique ; V. Forest (INRAP, UNIR 5608 TRACES-CRPPM Toulouse) : archéozoologue G. Guionova (UMR 6572, LAMM Aix-en-Provence) : étude céramologique ; V. Vassal (chargé d’études, Association GRAL) : étude historique.

Cet article se propose de fixer un état, certes provisoire, des découvertes réalisées sur trois années, corrélées aux questionnements que ces découvertes suscitent. Il expose également les méthodes de fouille en contexte sépulcral et un bilan d’étape de l’étude céramologique.

Les origines de Saint-Vincent

(Vivien Vassal)

Sur l’origine de Saint-Vincent, avec l’aide des quelques textes qui nous sont parvenus comme seuls éléments de compréhension, on peut envisager une fondation privée. Vers 1077-1099, Déodat Despias, ou Des Plans (commune du canton de Lodève ?), donne l’église de Saint-Vincent et la quatrième part de Soulages à l’abbaye de Gellone 3. On ne sait rien de plus sur ce personnage excepté qu’il agit avec l’accord de son frère Géniès 4. Cette donation est rappelée en 1122 dans la liste des possessions de l’abbaye de Gellone 5. En 1126, Guilhem, fils de Richilde, du castrum d’Esparron cède au monastère le quart des revenus de l’église Saint-Vincent et un quart des revenus de Soulages 6.

Cet acte renvoie l’image d’un partage de l’édifice primitif avec ses revenus afférents, entre une ou plusieurs familles apparemment aristocratiques. Guilhem semble rattaché à la lignée châtelaine d’Esparron, castrum situé à plus de 18 Km au nord, dans l’ancienne viguerie d’Issunas, à moins qu’il ne s’agisse du hameau d’Esparrou, dans la commune des Plans, précisément situé 500 m à l’ouest dit village actuel. D’après le Dictionnaire topographique ce dernier site ne serait mentionné pour la première fois qu’en 1385 (Hamlin 2000, p. 146). Or un castrum existe bien en ce lieu au moins dès le XIIe siècle (Martin 1892, p. 7-8). Possession des seigneurs de Clermont qui en font hommage à l’évêque de Lodève, il conserve également les vestiges d’une tour datée des XIIe-XIIe siècles. Même si la détention de l’église Saint-Vincent par une seule famille originelle et fondatrice est une hypothèse séduisante, une filiation entre Déodat Desplas et Guilhem d’Esparon ne peut être entièrement validée par ces seules informations d’ordre topographique.

D’autre part il est encore question en 1122, comme vers 1077-1099 d’un manse (manse et apendarie à la fin dit XIe Siècle) qui paraît adjoint dès son origine à la dotation de l’édifice cultuel. Mieux encore il semble que l’église ait été construite elle-même a posteriori dans le domaine de Solatico : … ecclesia Sancti Vincentii de Solatico et quartam partem ipsius mansi, in quo fundata est ipsa ecclesia. Sa fonction précise ne peut être assurée (édifice privé au sein d’un domaine agricole ?). En revanche elle ne semble déjà plus en usage au XIVe siècle. Si elle n’est pas mentionnée dans la description du diocèse réalisée en 1331 par l’évêque de Lodève, cette absence ne signifie pas de manière formelle un abandon. Elle est néanmoins incontestablement ruinée au début du XVIIe siècle 7.

L'habitat du haut Moyen Âge

(Agnès Bergeret)

Les vestiges qui témoignent de la présence d’un habitat alto-médiéval ont été fouillés au sud du terrain et à l’est de l’église. Au sud, seule une fosse est à ce jour comptabilisée pour la période des VIIe-VIIIe siècles. A l’est, les éléments sont concentrés à environ 100 m du sanctuaire et conservés sous la forme de creusements plus ou moins profonds mais dans lesquels il est possible de distinguer des fosses, des fossés, des trous de poteaux et de piquets et une grande excavation, dégagée en partie seulement.

L’ensemble de ces structures en creux est caractéristique des différents aménagements liés à des habitats ruraux du premier Moyen Âge (figure 3). A terme, lorsque les observations auront été réalisées sur une plus grande superficie, l’analyse sur plan du mode de répartition des différents creusements permettra d’associer certains éléments morphologiquement similaires et de distinguer des ensembles. Parmi ces derniers, pourraient être alors identifiés de potentiels bâtiments sur poteaux porteurs, qui voisinent vraisemblablement avec une ou des aires d’ensilage. Les limites d’extension de cet habitat pourront peut-être se lire dans les fossés, dégagés à ce jour sur des tracés encore très réduits.

Vue d’un ensemble de trous de piquets et de poteaux, depuis l’est
Fig. 3 - Vue d’un ensemble de trous de piquets et de poteaux, depuis l’est
(Cliché D. Voillaume)

Actuellement, la relation spatiale entretenue par ces vestiges et le sanctuaire n’est pas délimitée de façon certaine et la présence de quelques trous de poteaux alignés au nord-est des premières sépultures dégagées pourrait, à terme, matérialiser deux espaces à usage distinct et donc, un temps tout au moins, simultanés. Reconnaissons toutefois qu’il est encore, à ce stade de la fouille, impossible d’affirmer une telle contemporanéité d’occupation entre cet habitat et l’église.

Sous l'église actuelle, un sanctuaire plus ancien

Un des acquis importants des premières campagnes de fouille est la mise en évidence, sous l’église actuelle, d’un bâtiment et, d’au moins une sépulture antérieure. Ce bâtiment primitif, observé à l’ouest de l’église, est orienté est/ouest une partie d’un de ses murs est aujourd’hui englobée dans le mur occidental du sanctuaire en élévation (figure 4). La campagne de fouille à venir va se concentrer sur la poursuite du dégagement de cette maçonnerie et la recherche de son pendant afin de documenter la largeur et, pourquoi pas, la limite orientale de cette première construction.

Mur antérieur à l’église intégré dans le mur occidental du sanctuaire en élévation
Fig. 4 - Mur antérieur à l’église intégré dans le mur occidental du sanctuaire en élévation, vue depuis l’ouest (Cliché J.Gindre,H. Lagamier)
Sépulture [SP2125] : coffre coupé par la tranchée de fondation de l’église en élévation
Fig. 5 - Sépulture [SP2125] : coffre coupé par la tranchée de fondation de l’église en élévation, vue depuis le nord (Cliché A. Corrochano)

C’est en 2009 qu’une des rares tombes présente à proximité et à l’est du chevet de l’église en élévation a été fouillée. Il est apparu que le coffrage de cette sépulture avait été coupé lors du creusement de la tranchée de fondation du chevet de l’église présente sur le site (figure 5). La datation de cette sépulture au radiocarbone s’est alors imposée. Le retour datation situe la mise en terre de l’enfant entre les années 653 et 772 de notre ère. Cette datation est importante à plus d’un titre, pour la compréhension du site et la datation des édifices religieux à chevet carré.

L’association des deux éléments présents sous l’église préromane tendrait à enrichir l’hypothèse d’un potentiel sanctuaire plus ancien que l’église actuelle, ce premier édifice étant jouxté par des sépultures. Mais cela n’invalide pas encore pour autant la seconde hypothèse qui associerait la tombe coupée par l’église actuelle, non pas à un premier sanctuaire, mais à une potentielle nécropole liée à l’habitat proche de l’édifice. Actuellement, les deux suppositions coexistent et les opérations archéologiques prochaines vont être déterminantes pour la compréhension de ce point important de l’évolution du site.

Revenons un instant sur la datation au radiocarbone, en élargissant cet acquis au dossier architectural. Celle-ci permet également de faire remonter, au plus tôt, au dernier tiers du VIIIe siècle la construction de cet édifice à chevet carré, type architectural généralement daté, de façon large, des IXe-Xe siècles. Si cette datation haute se confirme, cette donnée, jointe à celle obtenue également lors de la fouille programmée mise en œuvre sur le site déjà mentionné et relativement proche de Saint-Martin-de-Castries (Bergeret 2008), permet de porter à deux les édifices élevés durant cette période sur le plateau du Larzac.

A ce stade de l’étude, il convient toutefois de ne pas négliger la possibilité d’un hiatus entre l’enfouissement de la tombe et la construction du sanctuaire qui l’endommage en partie. Cette tombe appartiendrait potentiellement à un possible espace funéraire, dissocié de tout lieu de culte comme cela est courant pour la période de peu antérieure, celle des VIe-VIIe siècles.

L'église carolingienne et la zone funéraire

L’église en élévation présente un plan préroman à nef unique et chevet quadrangulaire à épaulement externe. Ce chevet est éclairé par deux haies, l’une percée dans le mur oriental, la seconde dans le mur méridional. La porte d’accès à l’édifice est ouverte au sud.

Le nettoyage du chevet a permis de dégager un sol dallé à deux niveaux, le dernier entourant encore la base de l’autel plaqué à l’est (figure 6). L’instabilité des murs gouttereaux, en attente de restauration, nous prive pour le moment d’observations dans son sous-sol.

Chevet de l’église en élévation après son nettoyage en 2008
Fig. 6 - Chevet de l’église en élévation après son nettoyage en 2008, vue depuis l’ouest
(Cliché A. Bergeret)
Vue d’ensemble de la fenêtre de fouille à l’est de l’église actuelle
Fig. 7 - Vue d’ensemble de la fenêtre de fouille à l’est de l’église actuelle (Levée topo. F. Audouit, A. Bergeret, DAO A. Bergeret, A. Corrochano, A. Recolin)
Vue d’ensemble de la portion septentrionale de la zone funéraire ouverte en 2010
Fig. 8 - Vue d’ensemble de la portion septentrionale de la zone funéraire ouverte en 2010, vue depuis l’est (Cliché D. Voillaume)

Ainsi seuls les abords de l’édifice sont ils fouillés. Les sondages, répartis aux quatre points cardinaux (cf. figure 2), ont mis en évidence une très faible densité des sépultures au contact de l’église (figure 7). L’hypothèse émise alors pour expliquer l’indigente quantité des inhumations au contact du chevet, généralement très attractif pour les tombes, se basait sur la faible épaisseur des remblais dans cette zone où le rocher, support du sanctuaire, affleure au plus près du sol actuel. Nous avions alors supposé que l’espace privilégié pour l’enfouissement des inhumations était décalé vers un secteur à plus fort recouvrement sédimentaire.

Cette corrélation entre l’importance du recouvrement sédimentaire et le choix de la zone sépulcrale a été confirmée en 2010, avec 30 tombes comptabilisées dans une zone qui s’étend en direction du nord-est, entre deux affleurements rocheux. Parmi cet ensemble, 25 sépultures ont été fouillées, trois ont été simplement localisées et seront étudiées en 2011 (figure 8).

La fouille des sépultures médiévales

(Alexis Corrochano)

Introduction

Les tombes découvertes lors des campagnes de fouille 2008 à 2010 ont été décapées, enregistrées et prélevées selon les méthodes de l’archéothanatologie (Duday, 2005). Développée dans les années 1980 avec l’essor des grands chantiers d’archéologie préventive, longtemps appelée « anthropologie de terrain », l’archéothanatologie se définit comme l’étude de la mort et des attitudes face aux morts à travers les vestiges matériels anciens. Elle exploite les savoirs et les savoir-faire de plusieurs disciplines mères : anthropologie biologique, archéologie, histoire, anthropologie sociale. L’un des objectifs premiers est de renseigner les pratiques funéraires, notamment les modes d’inhumation dont on distingue de mieux en mieux la grande variété typologique.

Néanmoins, si la reconnaissance des anomalies taphonomiques relevées sur le squelette offre de nombreuses possibilités d’interprétation, tant pour les modes d’inhumation (GAAFIF 1996 ; GAAFIF 1998) que pour les manipulations d’ossements (Gleize 2007), la restitution d’une architecture funéraire disparue doit cependant être avancée prudemment. A ce titre, on sait depuis longtemps que les tombes dites naguère en « pleine terre » regroupent en réalité un grand nombre de sépultures différentes, de nombreux éléments constitutifs (comme le bois, le cuir ou le textile) ne se conservant que très rarement dans les sols. Par exemple, s’il est aujourd’hui possible de distinguer une tombe en « pleine terre » d’une tombe aménagée en coffrage de bois par exemple, les études récentes montrent cependant qu’il n’est pas encore possible d’interpréter dans le détail et avec une absolue certitude la technologie mise en œuvre pour la réalisation de la dernière demeure (Blaizot 2008).

Méthodologie

L’étude d’une sépulture se définit en trois temps qui offrent, par leur synthèse, une interprétation sur le mode de dépôt et l’architecture funéraire. Pendant les campagnes de fouille, tous les participants (pour la plupart stagiaires étudiants en archéologie) ont été initiés à ces principes. En ce sens, ils ont dans un premier temps assuré la fouille fine et l’enregistrement archéologique des sépultures via l’utilisation des fiches sépulture (« SP »), fiches d’enregistrement des sépultures conçues d’après le logiciel SYSLAT (LATTARA 4) 10.

Dans un second temps, ils ont participé à l’enregistrement in situ des sépultures et au démontage des individus en accompagnant leur geste d’un enregistrement sur des fiches de conservation mises en place et réactualisées par le Laboratoire d’Anthropologie des Populations du Passé de l’Unité Mixte de Recherche 5199-PACEA à Bordeaux (Courtaud 1996).

In fine, l’analyse anthropologique a été assurée en laboratoire par Richard Donat 11 avec pour objectif la caractérisation de la population inhumée (diagnose sexuelle, estimation de l’âge, état sanitaire, recrutement, etc.).

Mise en application avec la tombe [SP2 139]

Ce protocole permet de proposer une étude complète de chaque sépulture et des individus associés sous forme de catalogue détaillé dont est extrait l’exemple qui suit.

Description archéologique

Vue d'ensemble de la tombe [SP2139] : niveau supérieur de tombe
Fig. 9a - Vue d'ensemble de la tombe [SP2139] : niveau supérieur de tombe, depuis l'ouest
(Cliché C. Ringenbach)
Vue d'ensemble de la tombe [SP2139] : niveau inférieur de tombe
Fig. 9b - Vue d'ensemble de la tombe [SP2139] : niveau inférieur de tombe, depuis l'ouest
(Cliché C. Ringenbach)
Vue d'ensemble de la tombe [SP2139] : squelette en place
Fig. 9c - Vue d'ensemble de la tombe [SP2139] : squelette en place, depuis l'ouest
(Cliché C. Ringenbach)

La sépulture [SP21391 se localise au nord-est de l’église en élévation, elle est recouverte par la tombe [SP2143], au nord. La tombe est orientée est/ouest avec la tête à l’ouest, il s’agit d’une inhumation primaire individuelle installée dans une tombe en coffrage de dalles calcaires et à couverture de dalles. Aucun creusement de fosse n’a été observé (figures 9a, 9b et 9c). Le coffrage se compose de huit dalles posées de chant ; l’une d’entre elles a été doublée contre la paroi sud-est de la tombe. Des éléments sont manquants dans la partie supérieure de la tombe, vraisemblablement en liaison avec l’aménagement de la tombe postérieure [SP2140]. La sépulture adopte un plan naviforme mesurant, en l’état, 1,40 m. de long. La couverture se compose de deux niveaux de dalles. Le niveau inférieur [us 2180] est constitué de cinq éléments visibles en partie dès la couverture supérieure et qui couvrent l’ensemble de la tombe. Seules deux de ces dalles présentent de grandes dimensions (0,64 x 0,41 x 0,06 m ; 0,90 x 0,51 x 0,04 m.). Le niveau supérieur de dalles de couverture [us 2159] se compose de grandes dalles fines (0,91 x 0,51 x 0,04 m ; 0,50 x 0,29 x 0,05/0,08 m) localisées principalement dans la partie inférieure de la tombe (figure 10).

Relevés en plan et coupes de la tombe [SP2139]
Fig. 10 - Relevés en plan et coupes de la tombe [SP2139] (Relevés C. Ringenbach, DAO C. Tranchant)

Description archéothanatologique

Le sujet inhumé est installé dans une fosse au profil longitudinal irrégulier, les pieds étant plus élevés que la moitié supérieure du squelette avec un point bas au niveau de l’abdomen (figure 11). Il repose allongé sur le dos avec les membres supérieurs fléchis et croisés sur le thorax. Un fort pendage s’observe de l’épaule droite vers la gauche, il témoigne d’une forte contrainte provoquée par l’effondrement post-dépositionnel de l’une des dalles de couverture qui a disloqué, au passage, certaines pièces osseuses (radius droit déconnecté). Le crâne apparaît en vue antérolatérale gauche avec une légère variante supérieure la tête est ramenée contre l’épaule droite et la région du sternum, la mandibule est déconnectée mais demeure en place, bloquée entre le calvarium et les cervicales : il pourrait s’agir d’un effet de paroi au chevet de la tombe (paroi de tête ou enveloppe souple).

La colonne vertébrale marque une légère torsion latérale en S, mais dans l’ensemble elle conserve une bonne cohérence anatomique (les seuls déplacements se localisent entre la 12, thoracique et la 3e lombaire). La ceinture scapulaire apparaît très serrée, les scapulas étant assez obliques et les clavicules très verticalisées. La cage thoracique est mise à plat à gauche tandis qu’elle conserve une partie de son volume initial à droite. Ces observations renvoient à un effet de contrainte provoqué par l’étroitesse de la tombe d’une part mais surtout par la dalle de paroi latérale sud d’autre part. Celle-ci semble avoir glissé et comprimé l’ensemble du côté droit du haut du squelette. L’humérus droit apparaît ainsi versé contre le thorax, en vue latérale et surtout complètement déconnecté de la scapula. Les connexions des coudes apparaissent lâches tandis que les mains déconnectées ne sont dispersées que dans leur région topographique d’origine (main gauche en partie supérieure de l’hémithorax droit et main droite sur le coude gauche).

Tableau des côtes d’altitude des squelettes
Fig. 11 - Tableau des côtes d’altitude des squelettes (A. Corrochano)

Le bassin est globalement fermé, les fémurs sont strictement connectés aux coxaux : cette bonne cohérence est provoquée par l’étroitesse et le coffrage de la tombe au niveau du bassin. Ici encore, il semble que la dalle pariétale sud ait glissé, passant partiellement sous l’aile iliaque droite et sur le grand trochanter du fémur homolatéral. Les membres inférieurs apparaissent resserrés au niveau des genoux (les patellas étant en place) tandis que les pieds se chevauchent partiellement (le droit sur le gauche). L’état des connexions est relativement bon jusqu’au niveau du tarse. Au-delà, les métatarsiens et les phalanges apparaissent déconnectés mais contraints dans leur région initiale, à l’exception de plusieurs phalanges qui ont migré le long des jambes d’une part, contre les dalles pariétales sud de la tombe d’autre part. Il faut voir deux phénomènes : les pieds semblent avoir été contraints par l’étroitesse de la tombe, mais suite à l’effondrement partiel de la dalle de couverture au niveau des pieds, certaines phalanges qui se situaient aux points les plus élevés de la sépulture ont été disloquées et ont migré en dehors de leur région d’origine.

Étude anthropologique 12

La sépulture a livré les restes d’un individu adulte dont le squelette est intégralement représenté. Il s’agit d’un homme, identifié à partir des caractères morphologiques et métriques des os coxaux (Bruzek 2002 ; Murail et al. 2005), âgé d’au moins 30 ans au moment du décès, d’après l’étude des modifications morphologiques sacro-pelviennes iliaques (Schmitt 2005). Les signes pathologiques observés sur le squelette se réduisent à de fines appositions périostées couvrant les diaphyses des deux tibias (face latérale). La localisation préférentielle de ce type de lésion osseuse au niveau des tibias est d’observation fréquente en paléopathologie comme en imagerie médicale. Elle surviendrait notamment en cas d’insuffisance veineuse chronique, une anomalie fonctionnelle du système veineux dont les varices sont l’expression la plus commune.

Interprétation du dépôt - architecture funéraire

Malgré le recours à deux niveaux de couverture de dalles, les indices d’une décomposition en espace vide apparaissent limités au volume initial du cadavre. Les nombreux effets de contrainte (tête, épaules, bassin, pieds) laissent envisager un colmatage différé au sein d’une tombe en coffrage étroit de dalles. Il n’est pas possible de confirmer ici l’emploi éventuel d’une enveloppe souple.

Conclusion :

Toutes les sépultures ainsi détaillées permettent, dans une vision plus globale et sous forme de synthèse, de réfléchir à l’échelle du cimetière, sur sa chronologie, son fonctionnement et son rapport aux vivants. Après deux campagnes probatoires et une première année de fouille programmée triennale, c’est plus d’une trentaine de sépultures qui a pu être étudiée, sachant que la fouille est en cours.

On distingue plusieurs types de sépulture : coffrage de dalles, bâtière de dalles, coffrage de bois, coffrage mixte associant pierre et bois, fosse rupestre à couverture de dalles, « pleine terre ». Cette variété typologique renvoie à une période médiane et étendue du Moyen Âge sans pouvoir préciser, pour le moment, la fourchette chronologique. Plusieurs cas d’inhumation en enveloppe souple (linceul) ont été observés, le mobilier funéraire est par contre absent. On sait de plus que la typo-chronologie des tombes, bien qu’elle demeure un bon outil de départ (Colardelle et al. 1996), doit désormais être refondue en regard de la multiplication des fouilles récentes, des observations archéothanatologiques et, par dessus tout, des mesures en radiocarbone.

A ce titre, les premières datations14 effectuées à Saint-Vincent-de-Soulages proposent une fourchette maximale d’utilisation du cimetière : la tombe la plus ancienne [SP2125], dont il a déjà été question, et la tombe la plus récente [SP2013]. Celle-ci a été aménagée dans le clapas contre le mur gouttereau Nord de l’église, elle est datée des années 1455-1644 (Code laboratoire : Lyon-14765).

Cette dernière datation nous permet d’aller au-delà de l’étude centrée sur les modes d’inhumation et la gestion d’un espace sépulcral. La présence de cette inhumation, dans les éléments de démolition de l’église, doit plus au pouvoir attractif de cet ancien lieu de culte qu’à la pérennité de son utilisation. En effet, les indices historiques et archéologiques disponibles situent l’abandon du cimetière et de l’église de Saint-Vincent-de-Soulages vers la fin du Moyen Âge.

A l’exception du dépôt secondaire et de la tombe [SP2215], toutes les sépultures sont individuelles et on n’a observé aucun signe de manipulation osseuse post-dépositionnelle. Dans le cas de [SP2215], on a observé un individu en place et les ossements réduits d’un second individu. Ces ossements, partiellement connectés, ont été rangés sur les côtés de la tombe. Ils proviennent de la destruction partielle (par recoupement) de la sépulture sous-jacente [SP2235]. En outre, la structure [ST2157] correspond à l’aménagement d’un dépôt secondaire d’au moins trois individus adultes. Cette réduction est localisée dans l’espace funéraire, au contact du rocher et limitée par un empierrement soigné dont la fonction reste à interpréter.

La population inhumée est représentée par 36 individus, dont 14 adultes (parmi ceux-ci quatre femmes et deux hommes ont pu être déterminés), deux adolescents (âgés entre 15 et 19 ans) et 20 immatures. En l’état de la fouille, l’étude anthropologique révèle surtout la bonne représentation des jeunes immatures (une situation absolument normale pour les populations préindustrielles) et dans l’ensemble les signes distinctifs d’une population naturelle, rurale et modeste.

Le mobilier céramique : apport de la campagne de 2010

(Guergana Guionova)

La campagne de fouille de 2010 sur le site de Saint-Vincent-de-Soulages a livré à peine plus de 200 fragments, répartis en 30 unités stratigraphiques, principalement dans la zone 2. Ainsi, par cette faible quantité et l’importance de la fragmentation, les recollages étaient quasi absents et la morphologie est très partielle. En conséquence, l’identification des formes au sein des catégories de pâte et les observations sur les assemblages restent assez fragiles. Toutefois, les dessins de la totalité des éléments morphologiques complètent l’aperçu sur la céramique, surtout au cours des premiers temps d’occupation du site, et confirment les données déjà réunies pour les périodes du Moyen Âge et, dans un moindre aspect, pour l’époque moderne.

Parmi les pâtes grises à noires tournées se détachent deux séries. L’une, à surfaces noires, à cœur souvent plus clair, à inclusions de quartz roulé, de grains de calcaire et de mica, présente des vacuoles sombres, probablement des traces de matière organique (figure 12/1 à 6). Les fonds sont plats, les bords en poulie, réguliers, portant de nettes traces de tournage. Une autre série se différencie uniquement par des nuances plus claires des surfaces et des parois apparemment plus épaisses, les caractéristiques de la pâte étant similaires à la première (figure 12/7 à 9). Des données déjà exploitées lors des études précédentes et, plus concrètement, celles recueillies dans le cadre des PCR coordonnés par J.-L. Boudartchouk et F. Martin, tendent à cerner une chronologie autour des VIe-VIIe siècle pour ces productions identifiées autour du et sur le site de Maubert (Carme, Pédoussaut 2003 Martin (éd.) 2009).

Plus rares dans la série étudiée sont les fragments en pâte de type kaolinitique. Un bord complexe en double poulie et étroite gorge intérieure présente l’aspect de pâtes craquelées bleutées (figure 12/10) déjà identifiées dans les rapports précédents et diffusées en Languedoc depuis le VIe siècle. Un autre bord de section triangulaire et gorge externe (figure 12/11) se retrouve parmi les formes kaolinitiques connues en Languedoc dans les VIe-VIIe siècle (C.A.T.H.M.A 1993, catégorie 8).

Planche céramique (G. Guionova)
Fig. 12 - Planche céramique (G. Guionova)

Aux pâtes tournées s’ajoutent de rares fragments en pâte grise ou noire truffée de paillettes de mica. Ici, un élément morphologique indique un fond plat (Fig. 12/ 12). Cette pâte très micacée, rarement décrite dans les publications céramologiques régionales, se retrouve sur le site de l’Ermitage (Paulhan) dans la plaine de l’Hérault, fouillé par O. Ginouvez (résultats communiqués par le fouilleur. A paraître). Les fragments d’une production modelée proviennent d’une fosse datée de la fin du VIIIe au milieu du Xe siècle où ils sont associés à des pots en pâte fine, tournée, à grains blancs de calcaire et des formes ouvertes kaolinitiques. Si cet assemblage est proche de ce qu’on observe à Saint-Vincent, le mode de façonnage semble différent.

La catégorie de céramique sombre, souvent noire à dégraissant schisteux, confirme les observations déjà effectuées en 2008 et 2009 en s’inscrivant largement dans les parallèles des IXe-XIIIe siècles de Saint-Martin ou des sites proches d’Aniane et du Rocher des Deux-Vierges par ces profils « mous », peu marqués (figure 12/13 et 14) (Bergeret 2006 et alii ; Schneider, Paya 1995 ; Ginouvez, Schneider 1988). En revanche, dans ce lot, aucun fragment à tendance oxydante n’est observé pour cette catégorie. De même, la céramique beige grise à dégraissant de grains de quartz roulé suggère des observations un peu différentes de celles effectuées en 2009 : elle est d’abord plus fréquente dans les contextes que celle à dégraissant schisteux ; si la majorité des fonds sont plats (figure 12/17 à 19), les rares bords de cette catégorie sont « mous », un peu évasés (figure 12/15 et 16) et on n’observe pas les bords en bourrelet évoqués précédemment. Les assemblages de ces fragments à travers les US ne permettent pas, dans la limites des petites séries étudiées ici, de tirer des conclusions sur une éventuelle évolution chrono-morphologique.

Pour le reste des catégories présentes dans le lot étudié, les nouvelles données ne font que confirmer les observations déjà exposées. La céramique à pâte rouge orangé, tendre, savonneuse et micacée a livré deux éléments morphologiques qui soutiennent l’hypothèse qu’il s’agit ici d’une variété de la céramique rouge (polie ?) oxydante, dont la diffusion s’inscrit de la fin du Xe au XIIIe siècle (figure 12/21 et 22) (Breichner et al. 2002).

La chronologie à partir du XIIIe siècle, bien établie par la présence de catégories de céramiques glaçurées, est très pauvrement illustrée par le matériel de cette dernière campagne. Les rares fragments de céramique rouge glaçurée confirment ses variantes en pâte régionale (similaire à la beige grise à grains de quartz), à glaçure pauvre et partielle, reconnue dans des contextes du début du XIIIe et du XIVe siècle (Leenhardt 1999 ; Leenhardt, Raynaud 1995).

Quelques fragments en pâte beige-rouge à grains de quartz et cuisson oxydante, mais sans revêtement, sont à rattacher à cette série (figure 13/1 à 3). Les difficultés d’identification de cette catégorie pauvrement glaçurée parmi le mobilier si fragmentaire ont déjà été évoquées.

Les pâtes grises sableuses des productions des XIIIe-XIVe siècles ont livré encore une fois des éléments de cuviers (figure 13/4 et 5) ainsi que de rares fragments de parois de formes fermées, probablement des cruches (Leenhardt 1995).

La vaisselle en pâte kaolinitique glaçurée confirme sa présence par des fragments de productions à usage culinaire provenant de l’Uzège ou, plus vraisemblablement, d’ateliers régionaux plus proches en activité aux XIIIe-XIVe s. (figure 13/6). Les formes tardives des XVIIIe-XIXe siècles de Saint-Quentin-la-Poterie ne sont représentées que par un seul fragment (figure 13/2) (Thiriot (dir.) 1983).

Enfin, la céramique régionale glaçurée sur engobe, essentiellement celle des ateliers de Saint-Jean-de-Fos, est illustrée par de rares fragments comme un haut de cruche, un bol à pied disque et un bassin (figure 13/8 à 10) (Vayssettes 1987).

Planche céramique (G. Guionova)
Fig. 13 - Planche céramique (G. Guionova)

En conclusion, la partie essentielle des données recueillies cette année concerne les périodes de l’Antiquité Tardive et le haut Moyen Âge. Il reste, en revanche, beaucoup de questionnements autour de l’évolution morphologique et de la datation plus précise des catégories de céramique beige grise à noir, à grains de quartz ou de schiste, qui semblent toujours couvrir une grande partie de la période médiévale. Des séries plus importantes devraient permettre de proposer des observations moins contradictoires sur ce mobilier et surtout sur son apparition, probablement autour du VIIIe siècle.

Les perspectives de recherche

L’étude du site de Saint-Vincent-de-Soulages permet de renouveler nos connaissances sur les contextes ecclésiaux ruraux dans bien des registres. Le premier concerne la genèse de ces ensembles qui sont le fruit, parfois (ou souvent ?), d’initiatives privées et qui ne sont qu’ensuite rattachés à une grande abbaye voisine. Le laps de temps qui s’écoule entre la création de chaque édifice, le moment de sa « fondation » en tant qu’édifice chrétien et celui de son rattachement à une abbaye sont des points qui souffrent encore (et peut-être pour longtemps) de beaucoup d’inconnues.

Au-delà de l’évolution propre à cet édifice et de l’analyse de l’organisation des sépultures enfouies à ses abords, la question posée est aussi celle de sa relation d’interdépendance avec un habitat proche, rappelons-le, insoupçonné jusqu’en 2008. Ce site devrait à terme, souhaitons-le, permettre d’enrichir le dossier encore trop vide de l’occupation des plateaux du nord héraultais au cours du haut Moyen Âge.

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Notes

 1.  Ce dossier n’aurait pas pu se concevoir sans l’aide d’étudiant(e)s qui, nombreux, viennent chaque année durant un mois se former aux techniques de fouille en contexte funéraire : Aurélie Aubignac, Morgane Aubry, Thomas Bernard, Clément Borrell, Caroline Brossier, Alexandra Cardullo, Agathe Chen, Audrey Desbat, Maude Ehrenfeld, Justine Gindre, Yulene Gourgoury, Chloé Hauswirth, Hervé Laganier, Emmanuelle Leblay, Laura Lorenzini, Céline Marcot, Laurène Matern, Hyacinte Mattei, Aurélien Mignan, Melissa Quériaud, Camille Ringenbach, Gwendoline Rupin, Jessica Salustri, Micha Stoll, Marie Valenciano ; accompagnés sur des périodes plus ou moins courtes de Garion Caisso, Loup Cannaux, Abel et Pauline Diet.

 2.  L’intervention archéologique fait l’objet d’une prescription émise par Christian Olive (DRAC-SRA Languedoc-Roussillon). Elle est financée par l’État (DRAC), le Conseil Général, la Région et la Communauté de Communes du Lodévois et Larzac. Elle est réalisée dans le cadre d’une convention signée entre l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (organisme de rattachement de la responsable d’opération) et la Communauté de Communes du Lodévois et Larzac.

 3.  ecclesiam Sancti Vincencii, cartam partem de Solaticos et cartam partem manso et cartam partem apendarie (C. Gel., n°CCXV, p. 185-186).

 4.  In nomine Domini, ego, Deodatus Desplas, cum consulio fratris mei Genesii, dono… (C. Gel., op. cit. ). Géniès est un prénom assez rare qui rattache indéniablement ce personnage à l’espace lodévois.

 5.  Le don de l’église de Soulages figure sous le numéro L : Item donum ex ecclesia Sancti Vincentii de Solatico quod Deodatus Desplaz (fecit) (C. Gel., n° CLVII, p. 137).

 6.  Ego Guillelmus, filius Richeldus de castro Esparron, dono altari Sancti Salvatoris Gellonensis monasterii, … quartam partem habeo in ecclesia Sancti Vincentii de Solatico et quartam partem ipsius mansi, in quo fundata est ipsa ecclesia et quartam partem de omni usatico, et in hominibus et in feminis, et hoc est in episcopatu Lutevensi : ecclesia autem hec et mansus in parrochia Sancti Mauricii… (C. Gell., n°CCCCXXXXIIII, p. 361-362).

 7.  « Il y a deux chapelles ruynées aud. terroir (de Saint-Maurice) lune nommee S. Vincens de Labarre qui est sur le chemin de la Vacarie aux Besses » (Visite pastorale de Plantavit de la Pause en 1631 [ADH G 4436], citée dans Alzieu, 1998, p. 137).

 8.  [Appel manquant] La tombe [SP2125].

 9.  [Appel manquant] Cette datation a été réalisée par Christine Oberlin et son équipe au Centre de Datation par le radiocarbone de Villeurbanne. Code attribué : Ly-6801 (GrA).

10. Ces fiches ont été modifiées par Agnès Bergeret qui assure le suivi et l’étude archéologique des sépultures.

11. Anthropologue à l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, CRA Perpignan.

12. Texte de Richard Donat extrait du rapport de fouille 2010.