Description
Le site antique et médiéval de Saint-Pierre de Pabiran à Montagnac (Hérault)
1 – Introduction
L’existence d’un site archéologique à Saint-Pierre de Pabiran n’avait fait l’objet que d’une simple mention dans la littérature locale ainsi F. Rey-Lacroix considère ce gisement comme la plus importante des villas gallo-romaines de la commune ; il ne donne cependant aucune précision sur les découvertes qui justifient cet intérêt. Les auteurs de synthèses régionales, comme E. Bonnet, qui a publié ses « Antiquités et Monuments du département de l’Hérault » en 1905, n’ont pas une ligne pour ce site qu’ils ignorent visiblement. En 1972, l’un de nous avait pu faire étudier quelques tessons de céramique paléochrétienne recueillis sur ce site 3, où la tradition locale encore vivace place l’un des principaux établissements antiques de la commune.
1.1 – Localisation
Situé à 1,6 Km au Nord du village actuel, le gisement occupe le versant Nord d’une petite vallée peu profonde, celle de La Font du Loup, qui rejoint à l’Ouest 2 Km plus loin, le cours de l’Hérault. En fait, le relief est si peu sensible à cet endroit qu’il serait excessif de décrire l’emplacement comme exposé au Sud. Les terrains de ce plateau peu accidenté constituent les dernières terrasses dominant la plaine alluviale de l’HérauIt, à 44 m d’altitude.
1.2 – Toponymie
Comme beaucoup de domaines actuels, celui de Pabiran doit son origine à une fondation d’époque romaine. Il est d’ailleurs remarquable que le nom du propriétaire antique (probablement Papirus ou Papirius) soit parvenu jusqu’à nos jours sans déformation notable – Le seul problème toponymique reste celui du vocable chrétien accolé au nom antique à la période médiévale. En effet le domaine actuel qui occupe l’emplacement du fundus porte le nom de St-Jean de Pabiran, et la tradition voudrait qu’il y ait eu deux églises voisines St-Jean et St-Pierre. Dans les sources médiévales, dont les plus anciennes sont du XIe siècle, le nom de St-Jean n’apparaît jamais. En revanche, la croix de la Clapière qui doit marquer l’emplacement de l’église, encore visible en 1690, est dite aussi croix de St-Peyre, ainsi que le tènement voisin.
Les sources écrites apportent les éléments suivants :
- « villa que vocant Papiranum » 1027 (Cartulaire d’Aniane. p. 204) ;
- « monachi de Pabeira » (Cartulaire de Gellone. p. 140) ;
- « villa que vocatur Pabeirani » 1120 (Cart. Anian. p. 209) ;
- « villa de Pabirano » 1136 (Cart. Anian. p. 217) ;
- « capellani de Papirano » 1146 (Cart. chap. Agde p. 134) ;
- « ecclesia Sti. Petri de Pabirano » 1158 (Cart. de Valmagne. LXIII, E. f° 60) ;
- « parrochia S. Petri de Pabirano » 1161 (Cart. Gellone. p. 497) ;
- « Eccl. S. Petri de Papirano » 1173/1174 (Diplôme de Louis le Jeune en faveur de l’église d’Agde. Cart. Agat. 252. Cart. Chap. Agde p. 91 et 327) ;
- « terminio de Pabira » 1212 (Cart. Gellone. p. 497) ;
- « villare de Pabirano » 1224 (H.G.L. VIII, c. 802) ;
- « Prieuré de Pabirano » 1518 (carte du Diocèse d’Agde) ;
- « St-Pierre » 1770/1775 (carte de Cassini).
1.3 – Découvertes et recherches
C’est sans doute la découverte constante de tessons de céramique, lors des labours, qui révéla aux agriculteurs et aux érudits du siècle dernier l’existence d’un site ancien à cet endroit. Aucune description de ces éventuelles découvertes ne nous est parvenue. Seules, les trouvailles récentes nous apportent quelques précisions sur l’organisation spatiale du domaine. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1985 |
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Nombre de pages | 8 |
Auteur(s) | Daniel ROUQUETTE, Michel FEUGERE |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |