Le retable de Pomerols
Le retable de Pomerols
p. 77 à 92
Les églises du département de l’Hérault conservent peu de retables du XVIIe siècle. Une documentation très riche révèle l’existence d’un nombre important de ces « monuments » et nous renseigne sur le travail des nombreux artistes et artisans qui les ont réalisés. Mentionnés jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, notamment dans les inventaires révolutionnaires, ces retables ont probablement disparu au XIXe siècle.
Parmi ceux qui sont conservés, quelques-uns ont fait l’objet d’études comme à Pézenas (église Sainte-Ursule), Montpellier (église Saint-Mathieu) ou Saint-Thibéry (église abbatiale) 1. Les autres, comme ceux d’Abeilhan, de Montagnac, de Bessan, de Notre-Dame du Peyrou à Clermont l’Hérault, sont tombés dans l’oubli et ne sont connus que de quelques paroissiens et érudits. Tous présentent de grandes qualités plastiques, mais le retable de l’église Saint-Cyr et Sainte-Julitte de Pomerols, classé monument historique le 1er mai 1950, se distingue par une importante documentation inédite 2. Elle permet d’en retracer l’histoire, d’en restituer les dispositions primitives, d’en comprendre les modifications et de mieux connaître les menuisiers, sculpteurs, doreurs, peintres qui ont travaillé à sa réalisation et à la décoration de l’église au XVIIe siècle.
Historique du retable
Le 18 novembre 1675, les consuls de Pomerols et l’ouvrier de la Fabrique de l’église Saint-Cyr et Sainte-Julitte passent un contrat avec « Jacques Cindrau maître menuizier de Frontignan » pour la réalisation du retable, du tabernacle et de la marche du maître-autel de l’église paroissiale 3. L’ensemble doit être réalisé suivant le dessin fourni par Pierre Calvet 4, sculpteur de Pézenas, dans un délai d’un an, à compter de Pâques 1675. Calvet recevra pour la réalisation du dessin 5 la somme de 30 livres qui lui sera réglée par Cindrau ; ce dernier les prélèvera sur le montant de la réalisation évaluée à 1 520 livres. Le prix-fait précise que le retable doit être réceptionné par Calvet en personne pour en vérifier la conformité au dessin. Le projet n’aboutit pas : l’exécution du mobilier est retirée à Cindrau sans que l’on en connaisse la raison.
Une nouvelle adjudication est remportée, l’année suivante par un autre sculpteur, Jean Cannet de Pézenas. Il est chargé de réaliser le retable, le tabernacle, le marchepied d’autel, ainsi que des bancs dont l’emplacement n’est pas précisé. Le montant des ouvrages s’élève à 1 905 livres. Jean Cannet s’engage à suivre le modèle initial fourni par Pierre Calvet et à rembourser à Cindrau les 30 livres que celui-ci a payé à Calvet pour l’exécution du dessin. Le cautionnement de l’ouvrage est assuré par un certain Michel Parin et par le maître-doreur de Pézenas Balthazar Trigit.
Le prix-fait contient de nombreuses indications sur les dimensions des diverses parties du retable ainsi que sur son ordonnance. L’ensemble sera réalisé en bois « d’auba » 6 et sera réceptionné par les consuls, « l’ouvrier de la Fabrique » et l’auteur du projet dessiné Pierre Calvet. Le contrat prévoit aussi la dépose de tableaux et de l’ancien retable ; Cannet doit replacer les peintures ailleurs dans l’église. L’échafaudage nécessaire pour les travaux sera fourni par les consuls et la Fabrique. Le sculpteur recevra 300 livres la semaine de la signature du contrat. Le reste lui sera payé en deux fois : la première après l’achèvement du tabernacle, l’autre lorsque le retable sera achevé, posé et réceptionné 7. Quelques semaines après la signature du contrat, le 8 avril 1676 8, les consuls de Pomerols passent prix-fait pour la peinture de la voûte de l’église à Claude Sabatier, peintre de Béziers.
Le contrat du retable ne mentionne aucun délai d’achèvement ; l’ouvrage est cependant terminé en 1680. Cette année là, Cannet demande, en effet, qu’on lui règle les 300 livres restantes. Mais l’ouvrage n’ayant pas encore été vérifié par Calvet, la Fabrique ne veut pas les lui régler conformément au contrat. Le différent est porté devant le Sénéchal de Béziers, mais le procès est évité grâce à un arrangement entre les deux parties. En plus des 300 livres, Cannet reçoit 46 livres supplémentaire : on en ignore la raison. En revanche, il ne reçoit que 104 livres sur les 200 demandées pour les « augmentations » apportées au travail. Cannet reçoit en tout 450 livres sans que le retable ne soit vérifié comme le voulait le prix-fait 9.
La même année, le 10 septembre1680, la dorure du retable et du tabernacle est confiée à Balthazar Trigit qui « promet et s’oblige de faire et par faire [la dorure] dans les dix huit mois prochains acompté du premier octobre prochain, moyenant le prix et somme de 2 000 livres » 10. Fait assez rare pour être signalé, le prix-fait mentionne un devis antérieur signé par les différentes parties. L’existence d’un tel document pourrait expliquer le manque de précisions sur le travail à réaliser par le maître-doreur. Dans ce même document, il est aussi fait allusion au travail que Trigit a exécuté sur le retable de Florensac, aujourd’hui disparu : on suppose que les différentes parties avaient en mémoire cet ouvrage au moment de la signature du prix-fait 11.
Contrairement au prix-fait signé par Trigit, signalons que les quelques textes concernant la dorure, repérés dans les minutes notariales, comprennent souvent des indications techniques. Les parties à réaliser en or bruni ou en or mat sont souvent spécifiées. Citons par exemple, le prix-fait de la dorure du tabernacle de la chapelle des pénitents bleus de Béziers : Pierre Canabassier devra réaliser « tous les reliefs du tabernacle et des degreds quy sont corniche et ornements… de bel or bruny, le cadre de bois quy entoure le tableau sera de mesme » 12. Un autre exemple concernant les techniques de traitement du fonds nous précise que le doreur, ici Jean Bondich de Béziers, « s’oblige à bien et duement dorer à fond brun et mat or de ducat » le tabernacle de la chapelle Notre-Dame-des-Agonisants de l’église du couvent des Carmes, « et les gradins à fond mat brotelés et les reliefs d’or brunet » 13. Il arrive aussi que l’utilisation de vernis dans la mise en œuvre de ces dorure soit mentionnée : « led Arnaud… sera tenu de vernir et fileté d’or mat [le tabernacle de l’église des clarisses de Béziers] sauf le cadre du tableau qu’il dorera d’or brun » 14. D’autres documents contiennent des indications sur la couleur des « assiettes », préparations servant à fixer la dorure, comme « les six cartouches du gradin dorés de glacure rouge et vert… » 15. La qualité de l’or est plus rarement mentionnée. Nous savons que Jean Bondich, qui est aussi batteur d’or, utilise de « l’or de ducat » 16. Dans certains contrats, le traitement des fonds est décrit avec précision : « il sera fait une moresque de basse taille cizelée à façon d’orfbrerie refondrée d’or vermeil, les petites frizes seront d’or bretellé et aux grandes frizes y aura une moresque de basse taille cizelée comme dessus… les basses tailles seront dorée façon d’ofervrerie… les deux colonnes tores seront entourées d’un feston de feuilles » 17. Ce traitement particulier des fonds de menuiserie se retrouve sur le retable de Pomerols (cf. infra).
Après ces considérations d’ordre techniques, revenons à Pomerols et à l’achèvement des travaux du retable. Une fois l’ouvrage doré, des tringles sont posées par Jean et Raymond Brémond pour « pour servir à supporter les rideaux qu’il convient y mettre pour la consécration dudit retable et tabernacle… de telle sorte que les rideaux du haut et du bas, puissent commodément fermer ». Les fenêtres situées au fond de l’église et sur le maître-autel reçoivent le même équipement 18. Les rideaux qui devaient jouer un rôle dans la liturgie devaient aussi protéger les retables et les peintures de la fumée des cierges. Ce type d’aménagement semble fréquent à l’époque. On trouve dans l’église des Ursulines de Pézenas « quatre grands rideaux d’indienne pour couvrir le retable du maître-autel avec trois tringles » ainsi que « quatorze rideaux de fenêtre d’indiennes avec sept tringles de fer » 19. L’inventaire du mobilier de l’église du couvent des Cordeliers de Pézenas mentionne : « le retable de l’autel bois sculpté et doré avec trois grands tableaux, et deux grands rideaux de toiles pour couvrir le retable » 20.
Le retable achevé, Cannet est sollicité une nouvelle fois pour la décoration de la chapelle Notre Dame l’église de Pomerols. Il est chargé, par contrat du 27 avril 1682, d’exécuter un cadre servant de devant d’autel et un reposoir pour l’autel 21.
Un nouveau contrat signé en septembre de la même année, nous apprend que Cannet est engagé pour réaliser un devant d’autel destiné au maître-autel, identique à celui de la chapelle Notre-Dame, avec en plus une frise sur ses quatre côtés et une « corniche ». Cannet doit aussi compléter le décor du chœur en fournissant « deux bras un peu plus grands qu’au naturel servant à porter les flambeaux qu’on allume de chasque costé dud autel à l’élévation du St Sacrement, lesquelles seront habillées d’une manche jusque au dessus du coude, sortiront d’une cartouche proportionnée et seront brizés à la naissance de lad cartouche, encore six cornettes ouvragées pour illuminer le st Sacrement, plus deux queux de lampes terminés au dessous d’une teste d’ange de largeur au dessus d’un pan en rond, servant au costé dud autel à la place d’une crédence ». Le sculpteur doit aussi couvrir « d’une chemise ouvrée les trois grandes nudittés quy sont au bas relief dud autel avec plastre blanc Marseille » 22.
Le décor mural peint par Sabatier semble en mauvais état en 1695. Le 31 décembre de cette année là, les consuls de Pomerols passent contrat à Jacques Pezet de Pézenas et Paul Guillou de Narbonne ; ils s’engagent à restaurer les peintures, selon les dessins de Sabatier 23. Ainsi prend fin le travail de décoration monumentale de l’église Saint-Cyr et Sainte-Julitte de Pomerols dont seul le retable est en partie conservé.
Le retable d'après le prix-fait de 1675
Le prix-fait passé au sculpteur Jean Cannet de Pézenas contient de nombreuses indications, notamment des mesures permettant de restituer l’ouvrage au moment de sa réalisation. Le retable repose sur un soubassement appelé « stylobate » ; il est constitué d’une travée centrale, flanquée de deux ailes latérales ornées de statues de bois placées dans des niches Dans certains cas, ce type de composition pouvait être amplifié de deux travées latérales supplémentaires comme le retable de l’église de l’église Sainte-Madeleine de Béziers, réalisé par Jean Calvet 24, et aujourd’hui disparu.
Dans la travée centrale du retable sera aménagé un cadre pour recevoir le tableau du maître-autel. Cette travée sera surmontée d’un deuxième corps appelé « couronnemant ou corps denhaut » 25 ; il se terminera par un fronton semi-circulaire d’anges. Les dispositions générales du retable de Pomerols ne sont pas sans rappeler celles du retable de l’église Sainte-Ursule de Pézenas réalisé en 1685 par le sculpteur biterrois Jacques Thomas 26.
La composition d’ensemble reste identique, mais, à Pézenas, les ailes latérales intègrent deux peintures à la place des niches prévues à Pomérols ; elles sont encadrées par d’imposantes statues contrairement aux colonnes torses de Pomerols. Dans les deux cas, le deuxième corps permet au retable de s’intégrer dans l’architecture du bâtiment : à Pézenas une voûte d’ogive, à Pomerols la voûte à six compartiments. Dans les deux également, des motifs en forme d’enroulement feuillagé, placés de chaque côté de la partie basse, terminent la composition. Ce type d’enroulement est décrit dans le prix-fait de Pomerols : « depuis ladite colonne (de la travée latérale) y aura une consolle quy garnira jusqu’au pillier (de l’arc triomphal) quy aura de large cinq pans » 27. Ce motif, présent dans les parties basses des deux ouvrages, est également utilisé dans le corps supérieur du retable de Pomerols 28.
Les diverses mesures contenues dans le contrat permettent de restituer les dimensions du monument. L’ensemble du retable mesure en hauteur 7,40 mètres environ, soit 1 mètre pour le soubassement et 6,20 mètres environ pour la partie principale 30. Le premier niveau mesure en hauteur, du socle de la colonne jusqu’à la corniche, 4 mètres environ 31, la travée centrale 3,40 mètres en largeur 32 et les ailes latérales 2 mètres environ 33. Ce qui fait une largeur totale de 9 mètres, avec les motifs d’amortissement qui font chacun 1 mètre de large 34. Pour le corps supérieur, les mesures sont de 2,40 mètres de hauteur sur 2,80 mètres de largeur 35. Il est surmonté d’un fronton semi-circulaire ayant 1 mètre de hauteur avec des anges de même taille 36.
Le prix-fait ne donne pas beaucoup de renseignements sur le décor sculpté. Le nom des saints représentés en statues dans les niches n’est pas précisé 37, contrairement à certains contrats. Le sculpteur Jacques Sénégua doit réaliser, pour le retable de la chapelle Saint-Raymond du couvent des Frères Prêcheurs de Béziers, deux grandes figures bien proportionnées à l’ouvrage, l’une desquelles représentera le bienheureux saint Pierre pape avec les ornements pontificaux et l’autre représentant Sainte Rose tenant le petit Jésus sur son bras auquel elle présente une rose 38. Comme le décor sculpté, celui des colonnes et des chapiteaux du retable de Pomérols n’est pas indiqué ; il arrive parfois dans d’autres documents que les colonnes soient décrites avec précision. Pour le retable de l’église Sainte-Madeleine de Béziers, le sculpteur Jean Calvet s’engage à faire trois colompne de chasque costé, touttes ornées de pampres de vignes et raisins, ses bases et chapiteaux à la corinte 39. Dans le prix-fait de Pomerols, seuls des anges sont mentionnés. Comme à l’église Sainte-Ursule de Pézenas, ils sont posés sur un fronton curviligne servant de couronnement à l’ensemble 40.
Concluons cette description en évoquant la réalisation du nouvel autel. Celui devra être plus grand que le précédent avec son marchepied 41. Hélas, aucun renseignement ne nous informe sur sa décoration. Il sera surmonté d’un nouveau tabernacle de 2 m environ en largeur comme l’autel, et 1,4 m environ en hauteur. Il sera décoré d’« une couronne impériale pourtée par deux anges quy sera ajourée pourque figuration du bas-relief puisse veoir ». L’autel et le tabernacle formaient un ensemble intégré au soubassement du retable. Ce dispositif était flanqué de deux portes ouvrant sur la sacristie de l’église située le plus fréquemment derrière le retable.
Le retable aujourd'hui
A une époque indéterminée, le retable a été reculé au fond du chœur, peut être en 1836, à l’occasion des travaux de réparation des voûtes 42. Il était placé à l’avant du chœur, les motifs d’amortissement latéraux en forme de console, venaient buter contre les piliers de l’arc triomphal 43. Cet emplacement permettait d’aménager à l’arrière du retable une petite sacristie. L’accès à cette pièce se faisait comme nous l’avons vu plus haut par les portes situées dans le soubassement. On retrouve également des portes au même emplacement dans le retable des Ursulines de Pézenas et dans celui, partiellement conservé, de l’église de Bessan. Des portes existaient également dans les retables, aujourd’hui disparus, des énitents noirs et des pénitents blancs de Pézenas 44. L’église de Castelnau-de-Guers conserve deux portes peintes, représentant saint Paul et saint Pierre, qui ont pu appartenir aux soubassements de l’imposant retable doré en 1669 par Balthazar Trigit 45.
Le corps central ne semble pas avoir subi d’importantes modifications. Seul un élément vertical servant de raccord entre les ailes latérales et les motifs d’amortissement a été supprimé, probablement au moment du remontage du retable. Les niches des travées latérales abritent une statue de saint Paul et une statue de saint Pierre qui reposent sur des consoles formées de têtes d’angelots. Le corps supérieur du retable a totalement disparu. Deux petits atlantes, fixés actuellement sur les planches qui ferment l’emplacement de l’ancien autel, et un bas-relief, représentant Dieu le Père, qui surmonte l’actuel corps central, pourraient être les vestiges du décor du couronnement initial.
Cette représentation du Créateur se retrouve souvent utilisé au même emplacement, soit traité en peinture comme dans la partie supérieure de retable des Ursulines de Pézenas, soit sculpté comme dans celui d’Abeilhan. Cette figure est mentionnée dans de nombreux prix-faits. Citons celui du retable, aujourd’hui disparu, des Carmes de Béziers qui précise que « le couronement dud retable sera aussy faict de mesmes architectures ornements et ses consoles, la face ou tableau du milieu représentera un Saint Père composé de nuages et rayons au dessous et au dessus un vase avec une croix » 46 ; citons aussi celui de l’église Sainte-Madeleine de la même ville, dont la partie supérieure sera ornée d’« un petit retable au dessus avec la représentation à Dieu le Père avec anges et ornements » 47.
Contrairement aux retables roussillonnais où la sculpture envahie toute la composition architecturale, se substituant même au tableau central, dans le retable de Pomerols le sculpteur joue sur l’opposition de parties planes et de parties sculptées ; l’ensemble est fortement structuré par le cadre architectural et peut faire penser à une façade de bois, de style baroque assagi, plaquée au fond de l’église. Ici, point de distorsion de l’architecture, point d’étagement des plans comme dans les retables roussillonnais de Jean-Jacques Mélair ou de Josep Sunyer 48.
Aucun document du XVIIe siècle ne mentionne le grand tableau central. La peinture actuelle, représentant le jugement de saint Cyr et sainte Julitte par le préfet Alexandre, est de faible qualité. Il pourrait s’agir, soit du tableau d’origine entièrement repeint au XIXe siècle, soit d’un tableau original contemporain du déplacement du retable au XIXe siècle. Seule une étude plus approfondie permettra une datation plus précise de l’œuvre.
L’autel prévu dans le contrat, placé dans le soubassement, sous la travée centrale, était surmonté de l’imposant tabernacle mentionné. Il a été supprimé et remplacé par un autel de marbre, placé à l’avant du retable. Le tabernacle de Cannet, doté d’un très riche décor sculpté, a été réemployé dans le nouvel autel au moment de ces transformations. Posé sur un petit soubassement, il est scandé par de petites colonnes torses. La réserve eucharistique est décorée d’un Christ aux outrages. Des niches, placées sur le côté, sont ornées de statues de saints posées sur de petites consoles reprenant la disposition en miniature des ailes latérales du retable. La réserve est flanquée de panneaux sculptés narrant la vie de Saint-Cyr et de sainte Julitte. Sur celui de droite, on assiste à l’arrestation de saint-Cyr et de sainte Julitte ; celui de gauche illustre le moment ou le préfet Alexandre jette à terre le jeune enfant qui refuse d’abjurer sa foi. Traitée comme un petit retable, la composition du tabernacle de Cannet est unifiée par un entablement décoré de rinceaux d’acanthe et une petite corniche ; il se termine de chaque côté par des enroulements végétaux.
D’après les textes, le projet primitif prévoyait pour l’autel une grande figure sculptée en bas relief de 1,20 m de hauteur, ainsi que deux anges portant une couronne placé sur la réserve eucharistique. Ces éléments, qui n’existent plus, pourraient avoir été supprimés au moment du remontage de l’ensemble. Il existe cependant dans la sacristie un tabernacle surmonté de deux anges portant une couronne qui pourraient provenir du tabernacle du maître-autel. L’analyse du tabernacle, à l’occasion d’une restauration, permettra de mieux comprendre la réalisation de cette partie du monument.
Au moment du remontage de l’ensemble du décor, il semble que l’on ait utilisé pour le tabernacle un certains nombres d’éléments en bois doré provenant d’autres décors. Les panneaux latéraux, qui somment le tabernacle, sont surmontés d’élégants médaillons représentant la Vierge et le Christ ; ces derniers auraient occulté en partie le tableau central s’ils avaient été placés là dès l’origine Par leur iconographie, ces médaillons auraient pu appartenir au décor de la chapelle de la Vierge pour laquelle Cannet effectua certains travaux. Il en est de même pour les deux petits frontons flanquant les volutes qui terminent le tabernacle primitif réutilisés afin de prolonger le décor de bois doré sur toute la longueur du gradin du nouvel autel de marbre. La réserve eucharistique est surmontée d’un socle décoré d’une guirlande de feuillage et de petites consoles. Bien que le décor soit très proche stylistiquement des guirlandes décorant le retable, il n’est pas possible de savoir s’il appartenait à la composition primitive du tabernacle.
Une grande partie de la dorure réalisée par Balthazar Trigit a aujourd’hui disparu sous un vernis brunâtre. La mise en place de ce vernis pourrait correspondre à une restauration au moment du déplacement du retable, certainement au début du XIXe siècle. Le traitement des fonds des parties planes, du soubassement et des grands panneaux du retable est toujours lisible. Après avoir été encollés et apprêtés, ils ont reçu un décor gravé se détachant sur un fond guilloché. Les panneaux ont été ensuite dorés, les motifs végétaux polis à l’agate, le fond laissé en or mat. Le résultat n’est pas sans rappeler le travail des orfèvres qui utilisent les fonds amatis pour mettre en valeur les décors gravés ou en léger relief. Certains motifs en réseau, visible sur les grands panneaux dans lesquels sont insérées les niches, font penser au travail des cuirs gaufrés. Le retable de Sainte-Ursule, à Pézenas, doré par Trigit en 1685, a reçu un décor analogue de reparure. Cette manière de traiter les fonds pourrait correspondre au travail de « moresque de basse taille cizelée à façon d’orfbrerie » réalisé par Jean Bondich pour le tabernacle et les gradins de la chapelle Notre-Dame-des-Agonisants de l’église du couvent des Carmes de Béziers. Ce type de décor rappelle les devants d’autels et les vêtements liturgiques en cuir gaufré que l’on trouvait dans les églises au XVIIe siècle 49. Le soubassement est orné d’un motif de faux marbre qui se retrouve derrière les colonnes. De facture médiocre, il a probablement remplacé au XIXe siècle la dorure d’origine. A la même période, les carnations des anges et des statues sont repeintes.
Pour conclure, signalons que l’église conserve une imposante statue de la Vierge du XVIIe siècle, ainsi qu’un tabernacle en bois doré orné de panneaux représentant l’Annonciation. Déposé dans la sacristie, il a peut être appartenu au décor de la chapelle de la Vierge, auquel Cannet a travaillé. Il a peut-être été réalisé à la même époque que le reposoir et le devant d’autel, par Jean Cannet 50. Espérons que cet ensemble d’exception, vestige d’une abondante production disparue et témoin des savoir-faire des artisans du Bas-Languedoc au XVIIe siècle, attire l’attention des spécialistes et fasse l’objet d’une restauration soignée.
Les artisans et artistes ayant participé à la réalisation du retable et à la décoration de l'église
Pierre Calvet
Pierre Calvet, auteur du dessin du retable de Pomerols, habite Pézenas dont il n’est probablement pas originaire 51. Il existe aussi dans cette ville, un autre artisan nommé Jean Calvet qui réalise, en 1677, le retable du maître-autel de l’église Sainte-Madeleine de Béziers 52. Bien qu’aucun lien de parenté n’ait été découvert, il est tentant d’imaginer, à Pézenas, un atelier familial spécialisé dans la réalisation de grands retables.
Jean Cannet
Aucune trace du sculpteur Jean Cannet n’a été retrouvée dans les registres paroissiaux de Pézenas. Il est témoin du mariage d’Étienne Pezet. Dans le contrat, il est dit habitant d’Agde 53, contrairement au prix-fait du retable de Pomerols qui indique qu’il réside à Pézenas. Cette mention est confirmée par un acte de 1676, année de la réalisation du retable de Pomerols. Cette année là, Cannet loue à Jean-Jacques de Queyrat, chanoine de la cathédrale de Nîmes, une boutique lui servant probablement d’atelier et une partie de maison situés à Pézenas, que le chanoine a achetée à feu Moïse André. L’autre moitié de la maison est occupée par les héritiers d’André 54. Cet acte marque peut-être l’installation du sculpteur à Pézenas.
Balthazar Trigit
Balthazar Trigit est de loin l’artisan le mieux documenté. Il est probablement né en 1622 55. Il épouse Isabeau Enjalvin à la collégiale Saint-Jean de Pézenas, le 24 février 1656 56. L’année suivante est née Élisabeth, le premier enfant du couple, puis suivront cinq autres enfants 57. Balthazar semble bien intégré à la société piscénoise, il fait parti, comme son beau père, de la Confrérie des Pénitents noirs de la ville 58. Il en est nommé secrétaire en 1660. Il est aussi lié à la famille, d’origine agathoise, des peintres Pezet. Paul Pezet, le plus célèbre, est le parrain de son fils Paul Joseph 59. Balthazar est choisi comme parrain d’Antoinette Pezet, fille de Jacques, lui aussi peintre 60.La marraine est Antoinette Flaugergue, la femme de Paul. Le 11 février 1673, Balthazar Trigit se trouve à Montpellier où il assiste au mariage de Marguerite Pezet et Jacques Beaudeau, en l’absence du père de la mariée, Paul Pezet 61. Après la mort du doreur en 1687, son épouse réside dans la demeure piscénoise de Jacques Beaudeau. Elle y restera jusqu’à la mort du peintre en 1707 62. Elle décède le 24 juillet 1712 63.
On ne sait rien de l’apprentissage de Balthazar Trigit. Première œuvre connue par les sources : le retable de la confrérie des Pénitents noirs de Pézenas. Le 26 octobre 1659, le prieur Barrès fait un appel de fonds pour la dorure du retable que le sculpteur biterrois Jean Cousseran vient d’achever. Il fait un don de 60 livres, suivi par le sous-prieur qui donne à son tour 20 livres. Il est donc délibéré de passer un contrat à prix fait avec frère Balthazar Trigit. Le restant du montant du prix de la dorure sera prélevé sur les fonds de la confrérie 64.
En 1664, il réalise la dorure du tabernacle du maître-autel de l’église de Castelnau-de-Guers. En 1666, Trigit n’était toujours pas payé pour ce travail. En 1667, la Fabrique lui doit encore 400 livres 65. En 1665, Il est chargé de dorer le retable donné par les Ursulines de Pézenas aux pénitents blancs de cette ville 66. On retrouve Trigit à Castelnau en 1669. La Fabrique lui confie la dorure des cadres réalisés par Darnoye destinés à deux tableaux qu’elle a commandés deux ans auparavant. Un nouveau retable est réalisé afin d’intégrer les deux tableaux ; le prix-fait de la dorure est passé, la même année, à Balthazar Trigit. En 1679, les Pénitents noirs confient la dorure « du boisement du chœur et du lambris » de leur chapelle à Trigit. L’ensemble doit être assorti au grand retable, à fond blanc, or bruni et cabochons imitant les pierres précieuses 67. C’est probablement à la même époque que Balthazar entreprend la dorure du retable de l’église Saint-Jean-Baptiste de Florensac 68. En 1680, il réalise la dorure du retable et du tabernacle de l’église de Pomerols 69. Dernière œuvre documentée : Trigit est chargé de dorer le tabernacle réalisé par Guéraud Lédenac pour la nouvelle chapelle des Hospitaliers de Pézenas 70. Il meurt à Pézenas, le 8 mai1687, à l’âge de 65 ans 71.
Claude Sabatier
En 1676, les consuls de Pomerols passent prix-fait pour la peinture de la voûte de l’église à Claude Sabatier peintre de Béziers. Ce peintre n’est pas connu. Toutefois, il serait séduisant de le rapprocher d’Antoine Sabatier, actif à Béziers dans les années 1650 72 et de voir en ces deux artistes, qu’une génération semble séparer, les premiers représentants identifiés d’une dynastie de peintres biterrois active dans le courant du XVIIe siècle.
Jacques Pezet
La restauration des peintures de Sabatier est confiée, en 1695, par les consuls de Pomerols, à deux autres peintres : Jacques Pezet de Pézenas et Paul Guillou de Narbonne. Si Guillou est à ce jour inconnu, Jacques Pezet appartient à une dynastie de peintres originaire d’Agde, travaillant entre Montpellier et Pézenas Il est né à Agde, le 2 septembre 1649 73, et est le frère cadet de Paul et d’Étienne, tous deux peintres 74. Il épouse Suzanne Cortinel le 5 août 1677 75. Le couple a 5 enfants 76.
Jacques Pezet possède une maison à Pézenas, dans laquelle il réside et où se trouve aussi son atelier. A la mort du peintre, le matériel de dessin et de peinture semble éparpillé dans la demeure. Dans les tiroirs d’un cabinet placé dans une chambre du premier étage « ont été trouvés entre autre: un petit mortier de terre…un petit compas de proportions quy estant attendu à de largeur un pan de tour, plus un petit crayon de laton, plus un autre compas ordinaire…, plus autres deux petits crayons ». Dans le « désabilhoir » d’une autre chambre « s’est trouvé quelques vases de terre, quelques drogues pour la peinture avec deux oreilles et une petite pierre de marbre de trois car de pan en carré ». Quelques tableaux et gravures ont aussi été inventoriés dans la maison : « plus a esté trouvé dans lad chambre un petit tableau vieux d’un pans et trois car d’auteur représentant quatre personnes quy jouent (35cm de hauteur), plus un autre tableau de cinq pans en ault ou environ représentant saint François au millieu de trois anges (100 cm de hauteur) et sur la cheminée a esté trouvé un portrait du déffunt sans cadre, plus deux petits tableaux de un pan et cart d’auteur représentant des fleurs (22,5 cm de hauteur), un tableau doré sur du carton représentant la S Vierge estant enfant de deux pans d’auteur vieux (40 cm de hauteur) ; Plus dans la chambre suivante servant de cuisine s’y est trouvé une vieille mach à pétrir or d’usage avec son couverte et pieds dans laquelle s’est touvé plusieurs estampes sur du papier avec un petit tableau à l’huille sans cadre et deux regard d’un pan d’autheur chacun (20 cm d’hauteur), plus un tableau à l’huille représentant la Magdelaine dauteur deux pans et trois de long (40 cm x 60 cm) » 77.
Il est probable que Jacques et son frère Paul aient travaillé ensemble. En effet, bien qu’habitant à Montpellier 78 comme son frère Étienne, Paul réside souvent à Pézenas dans la maison du « Sieur Anthoine Dupred commissaire des domaines du roy au comté de Pézenas » 79 où il semble animer un important atelier. Il prend en apprentissage, Jean-Jacques Bedançon, le fils du doreur de Béziers Gilles Bedançon alors à Perpignan ; la formation doit durer 3 ans 80. Jacques Lacombe qui vit chez le peintre, lui doit 203 livres 15 deniers : 103 livres et 15 deniers pour diverses sommes que Pezet lui a prêtées et 100 livres pour les « despance de bouche et autres fournitures ». Il peut être en apprentissage comme Jean-Jacques Bedançon, ou travailler dans l’atelier 81. C’est dans cette même demeure qu’il rédige son testament le 8 septembre 1687. Paul Pezet possède aussi à Pézenas une maison avec un atelier de poteries 82 qu’il loue à Étienne Brunet potier 83. Jacques Pezet semble entretenir des liens privilégiés avec Balthazar Trigit. Après la mort du doreur, il loue à sa veuve, deux pièces de sa maison. Le peintre décède en 1711 84.
Il est à espérer que ces quelques lignes susciteront l’intérêt des chercheurs et que cela permettra de redécouvrir un pan entier de l’histoire de ces artisans et artistes du Bas-Languedoc. Et qui sait, peut être redécouvrira t’on un jour le peintre Robert Labro qui travaille en 1612 à la décoration de la chapelle des Pénitents noirs de Pézenas avec ses « compagnons » et qui n’hésite pas à envoyer un de ses garçons à Béziers pour inciter le peintre Jean Gautier à rejoindre son équipe 85 et que Pierre Becachel peintre de Pézenas, fils probable du peintre Montpelliérain du même nom 86, chargé par le prieur de Cassan de réaliser le retable de l’église Sainte-Anathalie de Fos 87, sortira de l’oubli 88.
Annexes
I - 1675, 18 novembre (ADH, II E 30/225)
[f° 357 v°] Prix faict du retable et tabernacle par les consuls et ouvrier de la Fabrique à Jacques Cindras, maître menuisier de Frontignan, d’après un dessain fait par Pierre Calvet maître esculpteur de Pézenas.
L’an mil six cen septante cinq et le dixhuitième jour de novembre avant midy, dans Pomayrols diocèse d’Agde, régnant très chrétien Prince Loys, par la grasse de Dieu Roy de France et de Navarre subsigné et témoings bas nommés ont esté présents Jean Serre, Pierre Satger, Gabriel Sicard, Pierre Puech consuls modernes dudit Pomayrols lesquels en suivant la déslibéracion prinze en conseil général dudit lieu et ensuite des enchères, proclamation et deslivrances faites en place publique dud lieu, ont bailhé et bailhent à prix faict à Jean Cindrau mestre menuizier de la ville de Frontignan icy présant, stipulant et acceptant à faire et parfaire un restable et un tabernacle et marchepied dicel pour estre mis à l’autel principal de lesglize paroissialle dudit Pomerolsz et tout à lentour du coeur de ladite esglise et d’un pillier à l’autre conforméman au dessain fait par le sieur Calvet mestre esculpteur de la ville de Pézenas qui a esté délivré audit Sieur Cidrau par lesdits consuls après estre signé au darrière par yceux et sieur François Nouvel ouvrier et paraffé par moy nottaire avec pacte et conditions que sansuivent – premièremant que lentrepreneur fera le restable suivan et conformemant au dessain et tout autour du coeur de lad eglize à prendre du costé de saint Pierre et le tabernacle à prendre du costé de saint Jean Baptiste, en second lieu quil fera et parfaira ledit travail en bon et dub estat et que le retable sera mis àfond, ou là où il sera marqué par lesdits consuls oeuvrier habitans et le Sr curé sil y veut estre et que les consolles, baizeront les pilhers de chasque costé et ledit travail fait sera receu par lesdits sieurs consuls, oeuvrier et prieur ou curé après estre bien et duement verriffié par mestre esculpteur pour…
[f° 358] voir sil a esté fait conformemant audit dessain lesquel mestre esculpteur et parties s’accorderont, plus sera tenu ledit Cindrau payer audit Calvet le dessain quil a fait tant seulement au dire et jugement d’expert sans que lesdits consuls et la Fabrique soient tenu dy contribuer en rien que ce soit, demeure accordé que le susdit travil sera payé audit Cindrau par les fermiers de l’oeuvre de la Fabrique, suivant et conformemant aux mandemans que leur seront expédiés par lesdits consuls, oeuvrier, prieur ou son curé pour lequel travail luy sera payé suivant la dernière moings ditte la somme de quinze cen vingt livres. Scavoir présentemant réellemant est le comptant payé par les fermiers de ladite Fabrique ou par Guillaume Barral en espèce la somme de cinq cents livres en pistoles despagne dor et argent et autres bonnes monnayes par led Sindrau prinze retirée et emboursée à la veue de moy nottaire et tesmoings soubsignés et que s’il conteste aura cinq cens livres à la moytié du travail et le restant qui est de cinq cens vintg livres pour faire le comptant de la susd somme de quinze cens vingt livres à la fin du travail et lorsquil aura esté vériffié et receu par lesd consuls, oeuvrier, prieur ou curé, lequel travail et vaccation dud dessain led Cindrau s’oblige à faire et parfaire du jour de Pasques présant le tout en un an, demeurant encore accordé que led Cindrau sera tenu et soblige de faire les figures orrnemans et tabernacle de bois de tel à peyne de reppondre de tout principal despans, domages et intherest et pour l’assurance desdits sieurs consuls et communauté oeuvrier et Fabrique dudit lieu, ont esté présans lessieurs Jean Ricard et jean Parrin habitans dudit Pomayrolz lesquels de leur bone grasce et bonne volonté à la prière et requizition dudit Sindrau se sont rendus et rendent caution sollidaire pour tout aussy sieurs consuls communauté oeuvrier de la Fabrique et prieur…
[f° 358 v°] promettent sans division de dette ni discussion et exception renonçant à l’ordre d’icelle et pour faire et parfaire led travail et construction desdit restable et tabernacle e de satisfaire aux susdits pacte et conditions comme sil estait le principal entrepreneur à peyne de réppondre de tout principal despans domages et intherest duquel cautionnement led Cindrau promet faire tout relief et indemnités et pour ce faire et obtenir lesd Cindrau, Ricard et Parin convoqués ont obligé tous et chacun leur biens présents et advenirs et lesdits sieurs consuls ouvrier ceux de lad charge qui ont soubmis à rigueur de justice d’envers les […] ont promis et juré. Fait et récitté à la maison de moy nottaire présans Jacques Grégoire, Jean Gelly Maître tailleur habitants dudit Pomerols, qui requis en regard fait au pacte et conditions est tenu de faire au présant contrat a esté accordé que par icelluy soit porté que sieur Guillaume Barral ledit fermier de l’oeuvre de la Fabrique ayan compté les cinq cens livres portées par ycelle réellement et de comptant, la vérité est quil na point fait paiemant des cinq cens livres et que le payemant de la somme de mille cinq cens vingt livres dudit travail sera payé par ledit fermier selon ledit mandeman quil seront expédiés par les consuls, oeuvrier, prieur, curé scavoir trois cens livres du commencemant du travail, trois cens livres au milhieu dudit travail et lorsque ledit entrepreneur apportera le tabernacle et la somme de neuf cens vingt livres la fin du travail et lorsquil sera receu et veriffié estre fait en bon et dub estat par le mestre escilpteur comme est dit au contrat, le surplus dud contrat demeurant en son entier comme il est exprimé et que les pactes et convention ont acquies et acquiesent, se sont soubsigné avec témoins et moy nottaire…
II - 1676, 22 mars (AD34, IIE 30/225)
[F°392] Prix-fait du restable et tabernacle du mestre autel de l’église de Pomayrols fait par les consuls et ouevrier à jean Cannet mestre esculpteur de la ville de Pézenas.
L’an mil six cens septante six et le vingt deuxième jour du mois de mars après midy, dans Pomayrols, diocèze d’Agde.Régnant Louis très chrétien et très grand prince, par la grâce de dieu roy de franc et de Navarre devant Mestes Pierre Paulhot docteur et lieutenant de justice de la baronnie de Florensac, et moy notaire royal soubsignés et temoins bas nommés quy ont cosigne tous nommés à la présente et acistance de Mestre Anthoine Girot prêtre et curé de la paroisse dud Pomayrol constitués en personnes les sieur Pierre Satgier, Gabriel Sicard et Pierre Perette consuls modernes dudit Pomayrols et sieur François Nouvel oeuvrier de ladite esglize St Ciricy et saint Julhiette dudit Pomayrols, lesquels pour et au nom de la dite Fabrique en conséquence des appointements rendus en la cour ordinaire et des enchères et proclamations faites à la place publique dudit lieu, ont bailhé et bailhent aud sieur Jean Cannet mestre esculpteur de la ville de Pézenas icy présant et acceptant – scavoir le prixfait du restable et tabernacle et marche pied du mestre autel de ladite ésglise suivant et conformémant au dessain quy en a esté fait, signé par lesits consuls et parafé par moy susdit nottaire quy sont entre les mains dudit jacques Cindrau menuysier de Frontignan auquel led Cannet promet payer la somme de trente livres pour domaiges et intherests souffert par ledit Cindrau quil ont demeuré daccord cejourd’hui d’iceluy et y payant ladite somme de 30 livres, led Cannet retire ledit dessain sur lequel il fera ledit travail et ledit Cannet fera le ban aves son acoudoir à chasque bout, depuis les degrés de la montée au clocher jusqu’à l’autel de St Maur le tout conformément aux articles suivants, premieremant toute les hauteurs dudit restable despuis le bas de pied d’estail quy posera à fleur de l’autel posé sur le stylobate ou soubassemant aura de hautteur trente deux pans, despuis le bas de pied d’estail jusque au dessus de la grand corniche vint pans. La colonne posée avec sa base et architecture aura d’hautteur douze pans et la colonne seulle dix pans, le cadre aura de hautteur treze pans qui portera sur le pied d’estal et montera jusqu’à la frise…
[F°392 v°] pourqu’il soit de hautteur, pour la figure du bas relief l’autel aura de largeur dix pans et le cadre sera de même largeur, toute la fasse d’une colomne à l’autre aura de largeur dix sept pans. Le couronnemant ou corps denhaut aura de hautteur en tout doutze pans despuis la grande corniche et de largeur quatorze pans avec ses consolles. Les ailes dudit restable et autres fasces aura la mesme scimétrie du corps du milhieu et aura de haulteur avec son stylobate despuis le pavé jusqu’au dessus de la grande corniche vingte cinq pans, le rond qui est au-dessus de lad corniche avec des anges qui posent dessus qui servira de couronnemant aura cinq pans juqu’au dessus du vase sept pans. Les anges du rond auront tous aussy cinq pans, les figures quy seront posées dans les niches auront une hautteur de sept pans et ladite niche bien proporcionnée, depuis la colonne de la fassade jusqu’à l’autre de chasque costé quy formera les ailles aura de largeur dix pans et depuis ladite colonne y aura une consolle quy garnira jusqu’au pillier quy aura de large cinq pans. L’autel se retournera de trois pans plus quy n’est présentemant ou à la première colonne posé quy portera son architecture quy continuera et régnera tout au tour du présbytère. Le tabernacle aura de longueur dix pans comme aura l’autel, et de hautteur sept pans à cause du bas-relief et sera fait à côté du dessain ou il y a une couronne impériale pourtée par deux anges quy sera ajourée pourque la configuration du bas-relief puisse veoir et la grande figure dudit bas-relief aurait de hautteur six pans plus autre à proporcion tout lequel tavail ledit Cannet promet de faire à son despans de bois de tel ?. La colonne et figure et l’architecture bois auba qu’il promet et s’oblige d’avoir fait entre icy et quatorze mois à peyne de reppondre de tous despans, domaiges et intherest et sur tout payé audit pacte l’accord que les dits sieurs consuls ou Fabrique luy payeront lechaffaut sur lequel sapuyera et la pose la depause dud autel et la repause…
[F°393] des tableaux et restable et tabernacle aparthiendra audit Cannet, lesquels tableaux et restable poser à l’endroit quy lui sera indiqué par lesdits sieurs consuls et oeuvrier de la Fabrique pour et moyennant le prix et somme de 1905 livres, led Cannet promet aussi d’indempniser tant le principal que les despens suivant que ledit prix-fait luy en aye esté fait par appointemn de ladite cou ordinaire que ledit Cannet, oeuvrier aussy et fermier et consuls lquelle somme mil nonante cinq livres lesdits sieurs consuls promettent de payer audit Cannet ou luy feront payer par ledit fermier de ladite Fabrique que le mandeman qu’il luy expédiron –savoir dans les huit jour la somme de trois cens livres suivant, la moitié du restan que ledit Cannet aura terminé le tabernacle et l’autre moitié restan, que ladite besougne sera achedvée posée et receu a peyne de reppondre de tous despans, domaiges et intherests et pour plus grande assurande dudit prixfait aussy sieurs consuls estre présan, Michel Parin habitan dudit Pomayrols, lequel devron certiffié de cy-desus comme fait en la présance et est rendu caution pour ledit Cannet promis et promet aux susdits consuls et oeuvrier de faire payer ledit travail attestant soit le principal entrepreneur a peyne de reppondre de tous despans, domaiges et intherests et contre caution duquel prix-fait a esté aussy présan sieur Balthasar Trigit mestre doreur de la ville de Pézenas lequel aussy devan certiffié de tout ce dessus a promis audits sieurs consuls et audit Parin caucion de luy et de tout ledit empruntté et qu’il pourrait souffrir à raison dudit cautionneman aussy reppondre despans, domaiges et intherests et audit Parin et Trigit et ledit Cannet promet aussy de tout empruntté de tout et principal despans domaiges et intherests et pour de tout – garder et observer ledit pacte comme les soubsignés lon obligé – savoir lesdits sieur consuls et oeuvrier et fermier de ladite Fabrique, observe que lesdits Cannet Parin Trigit leurs biens propres qu’ils ont souhmis à toute rigueur de justice et aussy ont promis que prometant lesdits sieurs consuls de payer à Jean Freylhe…
[F°393 v°] hostes la despans, que ledit Cannet aura avec sa caucion à fait pendant les enchères et proclamations, de tout que promis ainsi qu’ils en donneront dacord et ledit Cannet a fait et recitté à la maison de moy nottaire, présence Philibert Gillan, Éstienne Gilly et Pierre Nouvel dudit Pomayrols signés aux parties et moy nottaire soubsigné.
1676, 8 avril
[f°397v°] Prix-fait de la peinture de la voute de l’église de Pomayrols fait par les consuls à Claude Sabatier peintre de Béziers
L’an mil six cens septante six le huitième jour du mois d’apvril après midy, dans Pomayrols, diocèse d’Agde. Reignant très chrétien Prince Louis par la grâce de Dieu roy de France et Navarre, par devan moy nottaire et témoins tous nommés à la présente et acistance, mestre Anthoine Girot prête et curé en laditte paroisse de Pomayrols ont esté présens les sieurs Pierre Satger, Gabriel Sicard et Pierre Perette consuls modernes dudit Pomayrols et le Sieur François Nouvel oeuvrier de l’église parroissialle Saint-Ciricy et Julhiette dudit Pomayrols lesquels de leur bon gré et de suivant et bonne volonté de la délibération u conseil général des habitants dudit lieu du septième de ce mois et l’advis et conseil des habitants dudit pomayrols députtés par la ditte délibération conjointement avec eux et à suitte de l’arrest par eus fait ce jourd’huy dans la maison consulaire dudi Pomayrold ont bailhé et bailhent au sieur Claude Sabatier, peintre de la villed eBéziers, icy présent et acceptant , scavoir est à peindre la voutte…
[f°398] du mestre autel, fassade d’icelluy et autres choses, le tout conformémant au dessain qui en a étsé faict et article dont la teneur s’ensuit. Et premièrement ledit sieur Jean Sabatier sera tenu, comme il promet et s’oblige de peindre la première voutte le fond bleu, dans ledit fond y aura meultiplication d’anges pour garnir les places, qui tiendront chascun des palmes e de lauriers pour marquer le triomphe, plus au milhieu de ceste voutte il peindra la Sainte-Trinité – scavoir Dieu le Père, Dieu le Fils et le Saint Esprit qui n’est pas dans le dessin, plus au devant des deux grandes places de la voutte qu’il avait mis Dieu le Père, dieu le Fils il mettra le ravissemant de Saint cyrice et Sainte Julhiette, plus les ogives de laditte voutte seront peints de rouge, le premier carré et les autres ornements quy seront ensuitte seront peints en bleu orné d’ornement à fasson d’or, plus les ornement du […] seront peints à fonds bleu et enrichis d’ornements à fasson d’or, plus à costé des fenestres seront peint des pentes de fruits à ton naturel, plus à costé des fenestres les deux places qui restent il peindra le martire des deux saint Ciricy et Julhiette et peindra les pilliers des deux costés conformement au dessain de marbre, plus le dehors de laditte voutte appelée fassade sera peint un rideau d’ung beau rouge avec un brocard de dessous, ledit rouge à fasson d’or, plus deux anges qui sousthiendront ledit rideau du costé de la chapelle du Rosaire, plus deux anges seront peints sur l’arc de laditte chapelle Nostre Dame, qui tiendront un cartouche dans le dedans du cartouche sera peint l’image de Nostre Dame, plus du coté de la chapelle Saint Michel sera peint le mesme rideau avec deux anges qui soustiendront ledit rideau pour rendre la chose régulière, plus au milhieu de laditte chapelle st Michel sera peint deux anges tenant ung cartouche et dans le cartouche sera peint l’image du Sauveur qui sera en forme de regard de nostre dame, plus l’arc de la grande voutte qui est au dessous du rideau sera peint le fond bleu et les ornements rouges et colleur d’or, plus l’arc des deux chapelles seront peintes…
[f°398 v°] despuis le chapiteau jusque à font de terre, plus sera fait sur l’entrée de la porte de l’église une Nostre Dame de la grandeur du carré de laditte porte, il peindra les cordons de lad porte et sur lesd cordons peindra un pavilhon avec un ange de chasque costé pour tenir led pavilhon, un toute laquelle peinture sera faite par led Sabatier à l’huille et suivant couleur plus [ ] plus fournies est placé que celle qu’il a mis à la voutte du mestre autel de l’église de Florensac, et que rien n’esfasserait entre icy et dix années ledit Sabatier promet et s’oblige de resparer ce qui pourra être défait, à peyne de réspondre à tous despans avec pacte accordé entre partie, que les sieurs consuls et oeuvrier promettrent aud Sabatier de lui bailher une charrette pendant un jour aux dépans de laditte Fabrique pour porter de Florensac icy les estagères et eschelles qu’il a à Florensac ensembles de faire enduire ce quy sera nécessaire à la fassade de la dite chapelle Nostre Dame et autres endroits dudit travail s’il est nécessaire mesme au devan de l’entrée de la porte de l’esglise ou il doit peindre la Nostre Dame aux dépans de ladite Fabrique, lequel prix-fait de laditte peinture a esté fait audit siuer Sabatier pour et mouenant le prix et somme de 300 livres que lesdits sieurs consuls et oeuvrier promettent audit sieur Sabatier de luy faire payer aux fermiers de ladite Fabrique sur les mandemans qu’ils lui expédiront – scavoir un tiers au commencement de ladite besogne, autre tiers à moitié fait, l’autre tiers lors qu’elle sera achevée et resue à peine de tous dépans. Promettant ledit sieur Sabatier de faire la dite peinture ainsi qu’il a esté dit cy-dessus et lesdits sieurs consuls se devront de luy faire payer ladite somme au temps susdit, et pour ce faire lesdits sieurs consuls, ont obligé les biens de leurs charge, et ledit Sabatier ses biens propres, que ont soumis à toute rigueur de justice et attesté l’ont promis et juré. Fait et recitté, en la maison de moy notaire en présence des Sieurs Pierre Belonis vieux, Michel Perrin, Jean Gelly, Michel Esprelle, Pierre Belonis jeusne et Pierre Nouvel tous dudit Pomèyrols et dépputtés…
[f°399] par ladite deslibération du conseil général ont dit avoir réglé prétencions à la somme de trois cent livres, ainy qu’il est dit à moy Claude Malordy nottaire royal dudit Pomayrol soubsigné, requit.
III - 1680, 10 septembre (ADH, 2 E 30/225)
[f° 728] Prix-fait du doreman du retable et tabernacle de l’église paroissialle de Pomerols, bailhé par les consul, oeuvier et députtés dudit lieu, à Sieur Balthazard Trigit.
…mestre doreur de la ville de pézenas L’an 1680 et le dixième jour du mois de septembre après midy dans Pomerols, diocèse d’Agde, régnant Louis quatorze par devant Mr Jacque de Truc escuyer, viguier en la baronnie de florensac et Pomerols, en présence de moy notiare royal soubsigné et témoins tous nommés à la présence et acistance de Messire gaspard de St Martin prieur curé dudit lieu, constitués en leurs personnes sieur Jacques Moulines, François Vernis et François Doumergue consuls modernes dudit Pomerols, sieur Fulcrand Texier ouevrier, Mr Jean Malordy de truc, avocat, Pierre Malordy, André Nouvel et Jean Esperelle députtés par conseil général du 24 juin dernier, lesquel au nom et pour la Fabrique dudit Pomerols, en conséquence des enchères et proclamacions faites en la forme ordinaire et en exécucion de la délibération prose en conseil générale le huitième de ce mois et ordonnace et délivrance dudit jour, ont bailhé et bailhent à Balthazra Trigit, mestre doreur de la ville de Pézenas – Scavoir est le doremant du réstable et tabernacle du grand autelde l’ésglise paroissialle du présant lieu, suivant le devis et articles dressés le premier juillet dernier par lesdits sieur consuls, oeuvrier et dépputtés par la susdite déslibération et tout autrement et conformémant au doremant du…
[f° 728 v°] restable et tabernacle de l’église paroissialle St Jean Baptiste de Florensac lequel devis signé desdits sieurs consuls, oeuvrier dépputté et dudit Trigit a esté tout présantement remis en original devan moy notaire pour y avoir recour quand besoing sera lequel doreman y especifié ledit Trigit promet et s’oblige de faire et par faire dans dix huit mois prochains acompté du premier octobre prochain, moyenant le prix et somme de deux milles livres le vieux retable et tabernacle et banc de la dite ésglise suivant son offre, sur laquelle la deslivrance luy a esté faite, laquelle dite somme de deux milles livres luy sera payée comme lesdits sieurs consuls, oeuvrier dépputtés s’obligent – scavoir la somme de cens cinquante livres de jour en jour audit effet ils délèguent audit Trigit de prendre icelle sur le sieur Gabriel Barral fermier de laditte Fabrique et Guillaume Barral sa caution, que lesdits Barral fermier et caution luy délivreront encore sur la seulle quittance, la somme de trois cens livres le vingt huite de juin de l’année prochaine, autre trois cens livres pareil jour de l’année mil six cne quatre vingt deux, que lesdits siers consuls, oeuvrier et dépputtés luy délèguent aussi apprendre audit temps, sur lesdits Barral fermier et caution susdits, les douze cens cinquante livres restant pour parfaire ladite somme de deux mille livres à la prochaine ferme de ladite Fabrique qui ce fera en l’année mil six cen quatre vingt quatre et le même jour dans la passacion du contrat dycelle, et ledit vieux réstable, tabernacle et banc luy seront délivrés à sa volonté promettant lesdittes partyes chacune en droit soy de satisfaire à tout ce dessus, à quoy faire obligacions- à quoy faire sont obligés lesdits biens, scavoir lesdits consuls, oeuvrier, et dépputtés ceux de ladite Fabrique et…
[f° 729] ledit Trigit les siens propres, letout soumis à justice et renoncé atout droit contraire, fait et récitté dans mon estude presance sieur Mathieu Vernis, Jean Gillan, habitants ddudit Pomerols et François Rouquette de Florensac soubsigné avec partyes, et moy Claude Malordy notaire royal dudit Pomerols soubsigné et icy présant et acceptant…
IV - 1682 1 mars (ADH, 2 E 30/226)
[f°104 v°] Prix-fait du ferrement du retable de l’églize de Pomerols bailhé par Messieurs les consuls prieur ouvrier dud lieu, à Jean et raimons Brémond serrurier de Florensac
L’an mil six cens quatre vingt deux, et le premier jour du mois de mars, après midi dans Pomerols diocèse d’agde, régnant Louis par la grasce de dieu , pardevant moy nottaire royal ettesmoins bas nommésn on esté en leur personnes Messire Gaspard de St Martin prieur et curé dud Pommerols, Sieur François Barral, Jean Parrin et Barthélémy Bassas consuls modernes dud Pomerolset sieur Jacques Moulinier ouvrier de la Fabrique de l’église paroissialle dud lieu, M Jean Marlordy de Truc advocat, Pierre Malordy, AAndré Nouvel et Jean Espelle députtés ordinaires de la communauté lesquels en conséquence des délibérations prinzent en conseil général le huitième décembre dernier et second février aussy dernier, ont bailhé et bailhent à prix-fait à jean Bremond maître serrurier habitant dud Florensac et Ryamond Bremond aussy maître serrurier son fils icy présant et acceptant scavoir le pix fait du ferrement du retable et tabernacle de l’église paroissiale dud Pomerols, pour servir à supporter les rideaux qu’il convient y mettre pour la consécration dud retable et tabernacle consistant en potences, barres de fer, pollier et autres choses à luy nécessaire concernant led ferrement, pareil et semblable à celui qu’ils ont fait à l’église paroissiale dud Florensac, enemble le ferrement de la fensetre quy est au fond de lad esglise et de celle qui est sur le maître hautel avec des barres poliers et pottences en telles sortes que lesd rideaux du haut et du bas puissent commodément et facilement fermer et cest…
[f°105] pour et moyennant le prix et somme de cens trente livres suivant leur offre à moins dite et délivrance à eux faite, payable lad somme scavoir présentemant par advance soixante cinq livres et pareille somme de soixante cinq livres à la fin et perfection dud travail, icelluy receu, laquelle somme de soixante cins livres du premier payement a esté présentemant compté bailhée et deslivrée en escus demy escus et monnayée ausx Sr Brémond père et fils par Maître Jean Malordy de Luc advocat de l’ordre et indication desd Sr consuls prieur et ouvrier et députtés des deniers quy lui ont esté remis cy devant en dépôt par lesd brémonds prère et fils receu, nombrée et par eux retirèe à leur consentement, au veu de moy et tesmoin,otaire royal, de laquelle somme de soixante cinq livres led Mr de Luc demeure autant déchargé envers lad œuvre et Fabrique, moyennant quoy lesd Brémonds père et fils ont promis et promettent de travailler incessamment au prix-fait et icelluy parfaire et pozer dans trois mois à compter ce jourd’hui à peine de tous despans dommages et intherests, et ce fait lesd consuls prieur ouvrier promettent de payer et satisfaire aud Brémons père et fils la somme de soixante cinq livres restante dud prix-fait, à quoy faire toutes partyes se sont obligées scavoir lesd Brémonds père et fils solidairemant leur bien propres et [ ] et lesd consuls prieur ouvrier ceux de lad oeuvre et Fabrique quont soumis à toute rigueur de justice, ainsi l’ont juré, fait et récitté en mon estude présanst Mathieu Aubry mestre apothicaireet jean Jacques malordy habitants dud Pomerols soubsigné ou marqué avec partyes et moy…
V - 1682, 27 avril (ADH, 2 E 30/226)
[f° 120 v°] Prix fait d’un cadre et reposoir pour lautel de la chapelle Nostre Dame
L’an mil six cens quatre vingt deux, et le vint septième jour du mois d’avril avant midy dans Pomerols diocèse d’Agde, régnant Louis, par devant Me Maître Charles de Luc escuyer et viguier en la baronnie de Florensac et Pomerols et moy notaire royal et tesmoins bas nommés, ont esté en leur personne Sr Jean Parrin et Barthélémy Bassas consuls modernes dud Pomerols et Mr Jean Malordy de Luc docteur et advocat au parlement, Pierre Malordy et francois Gillan députtés ordinaires de la communauté dud Pomerols acistés de Jean Bourgade bassinier de la confrérie Nostre Dame érigée en l’esglize paroissialle dud Pomerols, lequel en ceste qualité, de l’advis consentement et agrément de Messire Noèl Prat vicaire général de l’évêché d’Agde, ont bailhé et bailhent aud Jean Cannet meste sculteur de la…
[f° 121 ] ville d’Agde, cy présant stipulant et acceptant à scavoir est la faction et construction d’un repozoir et cadre du devant d’autel de la chapelle Nostre Dame, lequel repozoir et cadre seront faits et sculturés suivant et conformemant au dessain et devis trassé par led Sr Cannet sur une feuille papier au dos uquel est l’aprobation dud grand vicaire inscripte et signée de sa main et au dessous par les Sr prieur, bassinier, consuls et députtés et led Sr Cannet, lequel devis et dessain reste et demeure au pouvoir dud Cannet quil a retiré a ma présence et desd tésmoins à l’effet dud travail duquel il se charge pour le représenter lors que besoing sera, duement convenu et arrété que led reposoir cadre ou chassis d’autel seront faits de bois de til et d’aubat bien sec et assaisonné et ouvragé, ayant huit pans de large et sept pans de hauteur à compter depuis l’autel jusque au dessus et led chassis de la mesme largeur et hauteur de l’autel, lequel travail led Sr cannet promet et s’oblige d’avoir fait parfait et pozé scavoir led chassis pet tout le mois de may prochain et led repozoir entre icy et partout le mois d’aoust aussy prochain, et cest pour et moyennant le prix et somm de cens livres suivant le marché à ce fait par lesd Sr grand vicaire, prieurn consuls, députtés avec led Sr Cannet laquelle somme de cens livres…
[f° 121v°] du prix dud prix-fait sera payée aud Sr Cannet par lesd prieur, consuls, bassinier et députtés comme ils promettent et s’obligent en la qualité quils procèdent ?, scavoir trente livres tout présentement que Estienne Gély habitant dud Pomerols icy présant et messire Gaspard de St Martin prêtre et prieur de l’ordre mandement et délégation que lesd Sr Prieur, consuls, bassinier et députtés luy en font, luy a tout présentement compté et deslivré en escus or et demy escus blancs jusque au parfait d’icelle, par led Sr Jean Cannet vériffié receu et retiré au veu de moy notaire royal tesmoins laquelle somme de trente livres led Gelly devait à lad confrérie de la ferme de l’olivette de Nostre dame, de laquelle somme il donne quitte et descharge de mesme que du restant du prix de lad ferme, trente cinq livres à moityé travail trente cinq livres à la fin perfection pozement et reception dud travail conformemant aud devis et pour tout ce dessus les consuls ont fait leur obligation soumission renonciation et jurement, fait et récitté dans mon estude présent Sr Matin Aubry Maître apothicaire et Jean mlordy habitnts dud Pomerols soubsigné avec party et moy notaire.
VI - 1682, 6 septembre (ADH, II E 30/226)
[f° 154 v°] « Prix faict bailhé par Messieurs les Consuls et prieur et oeuvrier de la Fabrique de Pomerols, à Jean Cannet mestre esculpteur de la ville d’Agde »
L’an mil six cent quatre vingt deux, et le sixième jour du mois de septembre après midy dans Pomerols diocèse d’agde
[f° 155] régnant Louis, et par devant M Me Charles de Luc escuyer viguier de la baronnie de Florensac et Pomerols, moy notaire et témoins bas nommés, ont esté en leur personne Messire Gaspard de Saint Martin pbre et prieur curé dud Pomerols, Sieur Michel tondu et Jean Champaignol consuls modernes dud lieu, sieur françois Barral ouvrier de l’œuvre de la Fabrique de l’église paroissiale dud Pomerols, mre Pierre Malordy, Jean Malordy de Luc, Jean Esperelle et François Gillan députtés de la communauté, lesquels ont bailhé et bailhent à prix-fait à Sr Jean Cannet mestre sculteur de la ville d’Agde icy présent et acceptant, scavoir la faction dun cadre, corniche au grand autel de lad église de la hauteur et largeur d’icelluy et ce conformement à celuy qui est à l’hautel de Nostre Dame de lad eglise, saulf quil sera plus large et y sera augmenté s’un frize quy régnera tout à l’entour de lad corniche, le vuide duquel cadre sera garny d’un grand panneau uny et assemblé en menuizerie, de plus deux bras un peu plus grands qu’au naturel servant à porter les flambeaux qu’on alume de chasque costé dud autel à l’élévation du St Sacrement, lesquelz seront habillées d’une manche jusque au dessus du coude, sortiront d’une cartouche proportionnée et seront brizés à la naissance de lad cartouche, encore six cornettes ouvragées pour illuminer le st Sacrement, plus deux queux de lampes terminés au dessous d’une teste d’ange de largeur au dessu d’un pan en rond, servant au costé dud autel à la place d’une crédence. Demeurant convenu et accordé que led cadre,…
[f° 155 v°] corniche, devant d’autel, queus de lampe ou crédence, bras et cornettes seront faicts de bon et grand bois de til et auba bien sec, assaisonné et ouvragé, et tous les ferrements nécessaires, les plaques et tuyaux de fer blanc sur les bras et les cornettes, finallement est convenu que led Cannet couvrira d’une chemise ouvrée les trois grandes nudittés quy sont au bas relief dud autel avec plastre blanc Marseille, tout lequel travail ledit cannet promet et s’oblige d’avoir fait et arfait et pozé dans deux mois à compter de ce jourd’hui, à peine de toute despance, et pour et moyennant le prix et somme de quatre vingt livres, laquelle somme sera payée aud Sr Cannet comme lesd prieur, consuls ouvrier et députtés promettent de faire à la fin perfection pozement et reception dud travail et pour tout ce dessus observé pactisé… »
VII - 1695, 31 décembre (ADH, II E 30/228)
[f °435] Bail à prix-fait par Monsieur le maire de Pomerols à Sr Jacques Pezet et Paul Guilhou paintre, led Pezet de Pézenas led Guilhou de Narbonne
L’an mil six cens quatre vingt quinze et le dernier jour de décembre avant midy dans Pomerols diocèse d’Agde, régnant très chrétien prince Louis roy de France et de Navarre, par devant moy notaire royal soubsigné et tesmoins bas nommés a esté présent…
[f °435 v°] Samuel de Courssac, conseiller duroy maire de Piomerols acisté de me estienne Dumas prêtre dessevant la cure en l’absence du prieur dud Pomerols, Sr Michel Parrin ouvrier de l’œuvre et de la Fabrique de l’esglise paroissiale dud lieu agissant en ceste qualité comme administrateur des rentes et revenus de la Fabrique de leur bon gré ont bailhé et bailhent à prix-fait la peinture de la voutte du couer de lad esglise aud Sieurs Jacques Pezet et Paul Guilhou paintres, led Sr Pezet en la ville de Pézenas, led guilhou en la ville de Narbonne icy présants et acceptant, laquelle peinture lesd Srs Pezet et guilhou prometent et s’obligent de remestre dans le mesme estat quelle estait cy devant faicte par led Sr Sabatier paintre de la ville de Béziers suivant et conformemant au dessain et articles contenus dans le contrat cy devant passé par led Sabatier avec moy notaire [ ] promettant lesd Srs Pezet et Guilhou de bien et duement faire led travail conformemant et en la manière qu’il estait sy devant, pour et moyennant le prix et somme de deux cens cinquante livres, laquelle susd somme led Sieur de courssac maire se promet et s’oblige de faire payer ausd entrepreneur, scavoir cens vingt cinq livres dans le mois à compter de ce jourd’hui et cens vingt cinq…
[436] livres restant à la fin dud travail qui sera fait et parachevé par lesd entrepreneur dans trois mois à compter de ce jourd’hui, comme lesd Pezet et Guilhou promettent et s’oblige en oultre de le faire et et travailler sil na esté cy devant fait par led Sabatier à l’huile de noixn à peyne de tout despences dommages et intherests, ayant esté convenu en oultre entre lesd parties que les estages qui conviendrait faire à la fassade de l’autel de lad esglise que lesd entrepreneurs doivent peindre de mesme que lad voutte seraient faits au dépant de lad oeuvre et Fabrique sauf celle quy serat faite sur le plancher quy esrt à présant sur le retable que lesd entrepreneurs fairont à leur frais et dépans prometant en oultre lesd entrepreneurs de bien et duement faire lesd travaux et comme ils ont dit cy dessus et lesd Sr consuls et maire de faire les paiements et expédier les mandements…
Notes
1. NOUGARET Jean, « Retables piscénois du XVIIe siècle », Études sur Pézenas et sa région, III-n°1-1972, p 18 à 32 ; ARNAL Francine, CHEVALIER Alain, Tableaux religieux du XVIIe siècle à Montpellier. Coll. Image du Patrimoine, imprimeries Maury, Millau, 1993, p 21 et s ; CHEDOZEAU Bernard, « L’abbaye royale de Saint-Thibéry », Études Héraultaises, 30-31-32, 1999-2000-2001, p. 63.
2. La documentation sera publiée en annexe.
3. Archives Départementales de l’Hérault, II E, 30/25 f°457 et s, minutes de maître Malordy, 18 novembre 1675 : prix faict du rétable et tabernacle par les consuls et ouvrier de la Fabrique à Jacques Cindrau maître menuizier de Frontignan, d’après un dessain fait par Pierre Calvet maître esculpteur de Pézenas.
4. infra.
5. Ce dessin de 1662, exécuté à la sanguine sur papier, était probablement associé à un prix-fait. C’est le seul document de ce type connu actuellement pour le département de l’Hérault. Il a été découvert et étudié par Jean Nougaret (NOUGARET Jean, Pézenas. Évolution urbaine et architecturale du XVIe à la fin du XVIIIe siècle. Pézenas, Les Amis de Pézenas, 1979, p. 117 et fig.145).
6. Sapin ? Le bois d’« auba » est utilisé pour le retable des Capucins de Pézenas. Le noyer est parfois utilisé. (cf. NOUGARET Jean, Retables piscénois du XVIIe siècle).
7. ADH, II E 30/225 f°392 et s, minutes de maître Malordy, 22 mars 1676 (Prix faict du restable et tabernacle du mestre autel de l’églize de Pomayrols fait par les consuls et oeuvrier à Jean Cannet mestre esculpteur de la ville de Pézenas).
8. ADH, II E 30/228 f°397 et s, minutes de maître Malordy notaire à Florensac, 8 avril 1676 (Prix faict de la peinture de la voûte de l’églize de Pomayrols fait par les consuls à Claude Sabatier peintre de Béziers).
9. ADH, II E 30/225 f°691-692, 6 mai 1680, minutes de maître Malordy notaire à Florensac (Accord des parties entre les consuls de Pomayrolz et Mr Malordy de Truc et Cannet esculpteur).
10. ADH, II E 30/225, ff 728-729, minutes de maître Malordy notaire à Florensac, 10 septembre 1680 (Prix faict du doreman du retable et tabernacle de l’eglize paroissialle, bailhé par les consuls, oeuvrier et députtés dudit lieu, à Sieur Balthazar Trigit mestre doreur de la ville de Pézenas).
11. Ibidem.
12. ADH, 2E 13/84, ff.6-8, minutes de maître Étienne Boissy, notaire à Béziers, 28 janvier 1667 (Prix-fait de la dorure du tabernacle de l’autel de la chapelle de la confrérie des pénitents bleus de Béziers, et du cadre de bois du tableau de l’autel, passé à Pierre Cannabassier, maître doreur de Béziers) – ADH, 2E 12/4, f°327, minutes de maître Pierre Tournal, notaire à Béziers, 11 janvier 1677 (Le R.P. Athanase de La Croix, prieur du couvent Notre-Dame des Carmes de Béziers, baille à prix-fait à Jean Bondich , doreur et batteur d’or, résidant à Béziers, à dorer le tabernacle et les gradins de la chapelle Notre-Dame-des-Agonisants de l’église dudit couvent des Carmes).
13. ADH, 2E 12/4, f°327.
14. ADH, 2 E 13/82, ff 21-22, (Prix-fait de la façon et dorure d’un tabernacle de bois pour le maître-autel de l’église du monastère Sainte-Claire de Béziers, passé à Jacques Ménard, maître menuisier de Béziers, et Pierre Arnaud, maître peintre et doreur de Béziers).
15. ADH, 2E 12/4, f°327. Il s’agit probablement d’assiettes colorées donnant un éclat particulier à la dorure.
16. Ibidem.
17. ADH, II E 13/84, ff.6-8.
18. ADH, II E 30/226, ff 104 v°-105 r°, minutes de maître Malordy notaire à Florensac, 1 mars 1682 (Prix faict du ferrement du retable de Pomerols bailhé par Messieurs les Consuls, prieur, ouvrier dud lieu à Jean et Raymond Bremond serruriers de Florensac).
19. ADH, 1 Q 465, 20 octobre 1790 : inventaire des meubles et effets du couvent des Ursulines de Pézenas.
20. ADH, 1 Q 465, 4 juin 1790 : inventaire des meubles et effets du couvent des Cordeliers de Pézenas.
21. ADH, II E 30/285 ff 120-121, minutes de Maître Malordy, 27 avril 1682 (Prix faict d’un cadre et reposoir pour l’autel de la chapelle Notre Dame dans l’église de Pomayrol, bailhé par les consuls, ouvrier et bassinier de la confrérie Nostre Dame érigé dans l’église avec le consentement de Messire Noel Prat vicaire général de l’evêché).
22. ADH, II E 30/226 f° 45 et s, minutes de Maître Malordy, 6 septembre 1682 (Prix faict bailhé par Messieurs les Consuls et prieur et oeuvrier de la Fabrique de Pomerols, à Jean Cannet mestre esculpteur de la ville d’Agde).
23. ADH, II E 30/228 f° 435 et s, minutes de Maître Malordy, 31 décembre 1695 : contrat passé avec Jacques Pezet de Pézenas et Paul Guillou de Narbonne pour la peinture de la voûte du choeur.
24. ADH, 2 E 10/27 ff 324 -325, minutes de Maître Guillaume Bourguès 6 novembre 1677 (Prix-fait du retable de l’église sainte Madeleine de Béziers baillé par les marguillers de la Fabrique à Jean Calvet, maître sculpteur de Pézenas).
25. AD34, II E 30/225 : le couronnemant ou corps denhaut aura de hautteur en tout doutze pans despuis la grande corniche et de largeur quatorze pans avec ses consolles.
26. NOUGARET Jean, Retables piscénois du XVIIe siècle.
27. AD34, II E 30/225 : « depuis ladite colonne y aura une consolle quy garnira jusu’au pillier quy aura de large cinq pans ».
28. Ibidem: « le couronnemant ou corps denhaut aura de hautteur en tout doutze pans despuis la grande corniche et de largeur quatorze pans avec ses consolles ».
28. [Appel manquant] Ibidem: 25 pans (6, 25 m). (Les ailles dudit restable aura la mesme scimétire du corps du milhieu et aura d’hautheur avec son stylobate depuis le pavé jusque au sommet de la grande corniche) moins 20 pans correspondant à la hauteur sans srylobate, ce qui donne une hauteur de 5 pans.
30. Ibidem: « despuis le pied destail quy régnera à fleur d’autel posé sur le stylobate 32 pans ».
31. Ibidem: « depuis le bas du pied destail jusue à la grande corniche 20 pans »
32. Ibidem: « toute la fasse d’une colomne à l’autre aura de largeur 17 pans ».
33. Ibidem: « depuis la colomne de la fassade jusue à l’autre de chasue cousté quy formera les ailles aura 10 pans de largeur ».
34. Ibidem: « console de cinq pans ».
35. Ibidem : « le couronnement ou corps haut aura dautheur en tout 12 pans depuis la grande corniche (environ 2,40 m), de largeur 14 pans avec ses consolles ».
36. Ibidem: « le rond qui est au-dessus d’iceluy corniche avec des anges qui posent dessus qui servira de couronnemant aura cinq pans… Les anges du rond auront tous aussy cinq pans ».
37. Ibidem: « les figures quy sont posées dans les niches auront une hautteur de sept pans et ladite niche bien proporcionnée ».
38. AD34, 2E 14/239, ff.216-217, minutes de maître Pierre Arman, notaire à Béziers, 17 septembre 1675 : prix-fait pour le retable de la chapelle Saint Raymond du couvent des Frères Prêcheurs de Béziers passé à Jacques Sénégua.
39. ADH, 2 E 10/27 f° 324,325, minute de Maître Guillaume Bourguès 6 novembre 1677 (Les marguillers de la Fabrique de l’église Sainte-Madeleine de Béziers baillent le prix-fait du retable de leur église à Jean Calvet, maître sculpteur de Pézenas).
40. NOUGARET Jean, Retables piscénois du XVIIe siècle.
41. ADH, II E 30/225 : « l’autel se retournera de trois pans plus quy n’est présentemant ou à la première colonne posé quy portera son architecture quy continuera et régnera tout au tour du présbytère ».
42. AD34, 2 0 207/5.
43. ADH, II E 30/225.
44. NOUGARET Jean, Retables piscénois du XVIIe siècle.
45. Notes de Jean Mascon, archives privées (il semble que l’érudit de Castelnau tire ses informations des registres de Fabrique, aujourd’hui disparus), cité par DURAND Geneviève, Castelnau-de- Guers, église paroissiale Saint-Sulpice, étude préalable (sous la direction de Jean Laforgue). janvier 2003.
46. AD34, 2E 14/239, ff.216-217, minutes de maître Pierre Arman, notaire à Béziers, 17 septembre 1675 (Prix-fait pour le retable de la chapelle Saint Raymond du couvent des Frères Prêcheurs de Béziers passé à Jacques Sénégua),
47. AD 34 2 E 10/27 f° 324 – 325, minutes de Maître Guillaume Bourguès, 6 novembre 1677 (Les marguillers de la Fabrique de l’église Sainte-Madeleine de Béziers baillent à prix-fait à Jean Calvet, maître sculpteur de Pézenas, à faire un retable au grand autel).
48. POISSON Olivier, « Les retables en Roussillon : un aperçu, de l’époque romane à la fin du XVIIIe siècle ». Regards sur les retables. Actes du colloque de l’association des conservateurs des antiquités et objets d’art. Actes Sud, 2004, p 57 et s.
49. FOURNET Jean Pierre, « Tentures et décors en cuir doré conservés en Région Languedoc-Rousillon », Études héraultaises, n°36, 2006, p 95 et s.
50. En 1696, Paul Trigit, fils de Balthazar, reçoit les 80 livres restantes que le bassinier de la confrérie de Notre-Dame du Rosaire lui devait pour la dorure du reposoir et du tabernacle de leur chapelle.
51. Aucun document relatif à Pierre Calvet n’a été retrouvé dans les registres paroissiaux conservés aux Archives Municipales de Pézenas
52. ADH, 2E 10/27, ff.324-325 : prix-fait du retable au grand autel de l’église Sainte-Madeleine.
53. ADH, 2 E 2/232 ; f° 667 verso et f° 698, 23 mai 1685, contrat de mariage d’Étienne Pezet peintre et de Delphine Christolle.
54. ADH, 2 E 69/82, f° 245
55. Les registres paroissiaux piscénois commencent en 1629. L’année de sa naissance peut être déduite de son acte de décès du 8 mai 1687 : « décès de Balthazar Trigit, à l’âge de 65 ans ».
56. Archives Municipales de Pézenas, registres paroissiaux, 24 février 1656, épouse à la collégiale Saint-Jean. Isabeau Enjalvin (fille d’Antoine et Marthe Moinée, baptisée le 25 mai 1640 à la collégiale).
57. Archives Municipales de Pézenas, registres paroissiaux : 22 juillet 1657, naissance d’Élisabeth (parrain : Antoine Enjalvin, marraine : Izabeau Trigite). – 6 octobre 1659, naissance de Paul Joseph Trigit (parrain : Paul Pezet peintre ; marraine : Claire de Montagut). – 6 septembre 1662, naissance d’Antoine (parrain : Antoine Anjalvy, son oncle, marraine : Izabeau Huberte). – 10 janvier 1666, naissance d’Anne (parrain : Jean Enjalvin, marraine : Anne Basue, femme de l’orfèvre Jacques Oudin). – 8 octobre 1673, naissance de François (parrain : François Bosc, marraine : MarieVassaille). – 31 mai 1676 : naissance de Jean-Jacques (parrain : Jacques Enjalvin, apothicaire, marraine : Marguerite Injalvine).
58. AMP, GG 34, registres de délibérations de la Confrérie de Pénitents noirs de Pézenas.
59. AMP, registres paroissiaux.
60. AMP, registres paroissiaux.
61. Archives Municipales de Montpellier, GG 154.
62. ADH, 10 BP 1150, inventaire après décès de Jacques Pezet.
63. AMP, registres paroissiaux.
64. AMP, GG 34, registres de délibérations de la Confrérie de Pénitents noirs de Pézenas
65. Notes de Jean Mascon, archives privées (il semble que l’érudit de Castelnau tire ses informations des registres de Fabrique, aujourd’hui disparus), cité par Durant Geneviève, Castelnau-de-Guers, église paroissiale Saint-Sulpice, étude préalable sous la direction de Laforgue Jean, janvier 2003 Sulpice.
66. NOUGARET Jean, Retables piscénois du XVIIe siècle
67. AMP, GG 34, registres de délibérations de la Confrérie de Pénitents noirs de Pézenas, et ADH, 2 E 68/82, f°58 et s.
68. Aucun document d’archives relatif au retable de l’église Saint-Jean-Baptiste de Florensac n’a été retrouvé. Le retable est mentionné dans le prix-fait de dorure du retable de Pomerols, passé à Balthazar Trigit. Il semble que l’église de Florensac ait fait l’objet d’une importante campagne de travaux de décoration, peu de temps avant la réalisation du retable de Pomerols. Le peintre Claude Sabatier, chargé de décorer l’église de Pomerols, y avait réalisé un important décor peint (Cf. annexes)
69. infra.
70. ADH, II E 68/28, folio 117, dorure du tabernacle réalisé par Guéraud Lédenac pour nouvelle chapelle des Hospitaliers. Ce dessin, qui était probablement associé à un prix-fait, est le seul document de ce type connu pour le moment, dans le département de l’Hérault. Il a été découvert et étudié par Jean Nougaret dans la thèse qu’il a consacrée à l’architecture piscénoise.
71. AMP, registres paroissiaux.
72. ADH, 2E 11/84, ff.260-261, 12 avril 1653, minutes de maître Pierre Guibal, notaire à Béziers (Les consuls de Béziers baillent à prix-fait à Antoine Sabatier, maître peintre de Béziers, à réaliser un tableau pour le vœu qui fut fait à Dieu par les religieuses de Sainte Claire de Béziers, le 20 juillet 1652, pour supplier très humblement sa divine bonté de vouloir soulager la ville de la peste dont elle était affligée). – ADH, 2E 10/4, f°161, 30 mai 1654, minutes de maître Guillaume Bourguès, notaire à Béziers : Jeanne Isabeau de Juvenis, femme de Jacques de Barbier, avocat du Roi au siège présidial de Béziers, baille à prix-fait à Antoine Sabatier, maître peintre de Béziers, à faire à l’huile un grand tableau représentant le Couronnement de la Sainte Vierge, pour le grand autel de l’église des religieuses Notre-Dame de Béziers « afin de satisfaire à la volonté de feue sa mère Marie Utglare, enterrée dans ladite églize».
73. Archives Municipales d’Agde, registres paroissiaux (parrain : Jacques Bouyer, marchand, marraine : Marguerite Causie, épouse de Pol Pezet.
74. Vers 1627, naissance de Paul Pezet à Agde, fils d’Antoine et Catherine Colombier (les registres paroissiaux ne conservent pas l’acte de naissance). Il est dit « natif d’Agde » dans son contrat de mariage avec Marguerite Caussie (AM Pezenas, registres paroissiaux). – 13 novembre 1644, naissance à Agde d’Étienne, fils d’Antoine et de Catherine Colombier (parrain : Étienne Guy, marchand, marraine : Marie Bouyer, épouse d’Antoine Cavalier) (Archives Municipales d’Agde registre paroissiaux).
75. AMA, registres paroissiaux : le 5 août, il épouse Suzanne Cortinel (fille de Jean et Suzanne Baducile).
76. AMP, registre paroissiaux : 7 juillet 1676, naissance de Marie-Anne Pezet (parrain, Bertrand Borrier, docteur en médecine, marraine : Marie de Maurel). – 21 février 1685 naissance d’Anthoinette Pezet (parrain, Balthazar Trigit, doreur, marraine, Antoinette Flaugergue, deuxième épouse de Paul Pezet). – 30 novembre 1690, naissance de Jacques Pezet (parrain, Jacques Baudan, beau fils de Paul Pezet, marraine, Marie Garrigues). – 27 juillet 1681, naissance de Jean Antoine Pezet (parrain, Jean Bellon, orfèvre, marraine, Claude Bour-det). – 23 janvier 1684, naissance de Marie Cécile Pezet (pa-rrain, Jean Arnal maître de musique, marraine, Marie Lafore).
77. ADH, 10 BP 1150, 1er juin 1711, inventaire des biens et effets de Jacques Pezet, peintre,
78. A Montpellier, Paul Pezet est à la tête d’un important atelier dans lequel il prend en apprentissage Étienne Boulhaco vers 1650, Laurent Alangre, de Saint-Gély, en 1659 (renseignements communiqués par Jean Louis Vaysettes) et Hyacinthe Rigaud vers 1674 (biographies roussillonnaises de l’Abbé Capeille).
79. ADH, 2 E, 68/7 ; f°17.
80. LUGAND Julien, Peintres et doreurs en Roussillon au XVIIe et XVIIIe siècle, Cahors, France Quercy, 2006 p. 159, et p. 200.
81. ADH, 3 E, 68/73, f° 277 et s, acte passé le 13 octobre 1685.
82. AMP, CC 1, compoix de 1680 : « Paul Pezet, une maison et pattus estable four de potier avec un puid en indivis avec Guiraud Viala à la rue de l’hospital, confronte de terral une ruelle non passant Molinier et Jacques Ricard, narbonnais la murailhe de la ville, rue entre deux, marin led Viala, aguial lad rue, contient la maison dix neuf cannes, estable sept cannes et demy, couvert ou est le four huit cannes et demy, ciel ouvert vint cannes fait tout neuf livres ».
83. ADH, 2 E 66/71, f° 443 verso et s, 1er juillet 1686, location pour 5 ans à Guillaume Brunet potier, de la maison et du four de potier, que Paul Pezet possède à Pézenas. Le loyer se monte à 63 livres par ans, payables en 2 fois tous les 6 mois.
84. AMP, registres paroissiaux.
85. AMP, GG 34.
86. BONNET Emile, Dictionnaire des Artistes et ouvriers d’art du Bas-Languedoc. Notes publiées par Jean-Claude et Nancy Richard. Montpellier, AVL diffusion, 2004.
87. AD34 2E 68/6, f°217 v° et s, 12 septembre 1637.
88. Nous remercions André Nos et Jean-Louis Vaysettes d’avoir bien voulu relire nos transcriptions.