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Description

Le retable de Pomerols

Les églises du département de l’Hérault conservent peu de retables du XVIIe siècle. Une documentation très riche révèle l’existence d’un nombre important de ces « monuments » et nous renseigne sur le travail des nombreux artistes et artisans qui les ont réalisés. Mentionnés jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, notamment dans les inventaires révolutionnaires, ces retables ont probablement disparu au XIXe siècle.

Parmi ceux qui sont conservés, quelques-uns ont fait l’objet d’études comme à Pézenas (église Sainte-Ursule), Montpellier (église Saint-Mathieu) ou Saint-Thibéry (église abbatiale). Les autres, comme ceux d’Abeilhan, de Montagnac, de Bessan, de Notre-Dame du Peyrou à Clermont l’Hérault, sont tombés dans l’oubli et ne sont connus que de quelques paroissiens et érudits. Tous présentent de grandes qualités plastiques, mais le retable de l’église Saint-Cyr et Sainte-Julitte de Pomerols, classé monument historique le 1er mai 1950, se distingue par une importante documentation inédite. Elle permet d’en retracer l’histoire, d’en restituer les dispositions primitives, d’en comprendre les modifications et de mieux connaître les menuisiers, sculpteurs, doreurs, peintres qui ont travaillé à sa réalisation et à la décoration de l’église au XVIIe siècle.

Historique du retable

Le 18 novembre 1675, les consuls de Pomerols et l’ouvrier de la Fabrique de l’église Saint-Cyr et Sainte-Julitte passent un contrat avec « Jacques Cindrau maître menuizier de Frontignan » pour la réalisation du retable, du tabernacle et de la marche du maître-autel de l’église paroissiale. L’ensemble doit être réalisé suivant le dessin fourni par Pierre Calvet, sculpteur de Pézenas, dans un délai d’un an, à compter de Pâques 1675. Calvet recevra pour la réalisation du dessin la somme de 30 livres qui lui sera réglée par Cindrau ; ce dernier les prélèvera sur le montant de la réalisation évaluée à 1 520 livres. Le prix-fait précise que le retable doit être réceptionné par Calvet en personne pour en vérifier la conformité au dessin. Le projet n’aboutit pas : l’exécution du mobilier est retirée à Cindrau sans que l’on en connaisse la raison.

Une nouvelle adjudication est remportée, l’année suivante par un autre sculpteur, Jean Cannet de Pézenas. Il est chargé de réaliser le retable, le tabernacle, le marchepied d’autel, ainsi que des bancs dont l’emplacement n’est pas précisé. Le montant des ouvrages s’élève à 1 905 livres. Jean Cannet s’ ‘engage à suivre le modèle initial fourni par Pierre Calvet et à rembourser à Cindrau les 30 livres que celui-ci a payé à Calvet pour l’exécution du dessin. Le cautionnement de l’ouvrage est assuré par un certain Michel Parin et par le maître-doreur de Pézenas Balthazar Trigit. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2009

Nombre de pages

16

Auteur(s)

Denis NEPIPVODA

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf