Description
Le réseau hydraulique souterrain autour de Pézenas
* Membres de la SPNP, 16 rue de la Foire, 34120 Pézenas
En montant à travers ces ruelles qu’il avait parcourues mille fois en direction de la butte du château, où nous allions animer une visite sur le thème des jardins d’agrément perdus, Jean Nougaret m’interrogeait avec insistance. « Et alors ces recherches sur Henri Reboul : où en êtes-vous ? Et les éléments de jardins d’agrément, en avez-vous référencé de nouveaux ? ». Curieux de tout ce qui pouvait renouveler l’histoire de sa ville et de ses habitants, Jean Nougaret restera en cela un personnage particulier, d’un souci tout universitaire quant à l’exactitude des faits avancés, et désireux de pousser les initiatives pour lancer de nouvelles personnes sur des thématiques de recherches autour du patrimoine piscénois. Il était d’un enthousiasme propre à galvaniser les troupes. Il ne ménageait pas ses conseils dans des correspondances régulières, quitte à se déplacer au cas où un élément nouveau se faisait jour. Une soif de connaître intarissable l’animait.
Jean Nougaret a collaboré bien souvent avec la Société de Protection de la Nature du Piscénois (SPNP). Son aide et ses avis éclairés ont été particulièrement précieux, au sujet des jardins d’agrément et de l’aqueduc souterrain qui parcourt le territoire de la commune, sur plus de cinq kilomètres. Les jardins constituent un patrimoine souvent négligé alors qu’ils attestent d’un passé où la ville était considérée comme l’une des capitales maraîchères du Languedoc. Le témoignage et les écrits de Jean Nougaret, notamment la version imprimée de sa thèse publiée dans Études sur Pézenas et l’Hérault, en 1979, ont contribué à sensibiliser la SPNP à cet aspect du patrimoine piscénois et aux vestiges de cette activité de production agricole. Cette occupation mixte, qui joint l’utile à l’agréable, et la maîtrise de l’eau ont permis le développement des jardins d’agrément dans tout le Piscénois, et principalement dans les secteurs les mieux irrigués et propices à l’édification de jeux d’eau, avec buffet d’eau en rocaille de style baroque. Parmi ces aménagements, pour la plupart bien mal conservés, on peut citer deux exemples.
Le jardin dit « de Lauret Melchior », édifié par un ancien négociant, est cadastré depuis 1830 en « serres et jardin d’agrément ». L’état actuel résulte d’un réaménagement de 1868, par Henri Bonnel, général d’Empire de Napoléon III. Hormis les éléments mobiles qui ont disparu (principalement des jarres d’Anduze), le jardin présente deux buffets d’eau, une fontaine au centre d’un parterre de buis et une serre-orangerie. Les constructions reprennent parfois des éléments statuaires du XVIIIe siècle (tête d’Hercule par exemple) en réemploi dans des éléments datés de la fin du XIXe siècle. Quant au jardin dit des « quatre saisons », situé dans le quartier des Calquières et Horts (improprement nommé Calquières hautes), il a conservé une murette supportant les statues des quatre saisons dans le style du XVIIIe siècle. On peut aussi y admirer, dans une serre d’agrément, une Vénus callipyge qui avait été revêtue d’un drapé de plâtre cachant sa nudité initiale. Fort heureusement, les crues de 1997 emportèrent ledit drapé, révélant au grand jour l’aspect premier de la statue. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2016 |
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Nombre de pages | 6 |
Auteur(s) | Jérôme IVORRA, Paul IVORRA |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |