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Description

Le recrutement de la Milice Royale à Pézenas de 1689 à 1788

L’armée royale de l’Ancien Régime se recrutait par engagements volontaires, le nombre des engagements diminuant en temps de guerre, Louvoir songea à y remédier par la création, en 1688, de régiments de réserve sous le nom de milice; comme tout le monde ne pouvait être soldat, il fallut recourir au tirage au sort pour désigner les défenseurs du royaume.

Au moment où le système de la milice était institué, Pézenas connaissait politiquement le déclin ; avec la mort, en 1666, d’Armand de Bourbon, prince de Conti et gouverneur du Languedoc, cette petite ville avait perdu non seulement son protecteur mais encore sa place de capitale régionale. Au lieu de s’y réunir comme auparavant les États de Languedoc se tinrent à Narbonne, Nîmes, Montpellier… Cependant, grâce à sa situation géographique et à ses foires annuelles, Pézenas garda encore un rôle économique de quelque importance.

Les archives municipales ont conservé dans leur fonds non classé une cinquantaine de liasses ou cahiers, plus diverses lettres, affiches ou procès-verbaux de tirage au sort, concernant le recrutement de la milice royale pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il nous a paru utile de compléter ces documents par les renseignements sur le même sujet contenus dans les cahiers de dé libérations consulaires de 1688 à 1750.

Nous nous sommes proposé, après un examen rapide des sources fort diverses à notre disposition, d’étudier le fonctionnement théorique et le fonctionnement réel du recrutement des miliciens, puis l’accueil réservé à ce système par la population d’une bourgade de province.

De 1688 à 1712 les cahiers de délibérations indiquent, surtout par aperçu, la manière dont les consuls se sont procurés hommes et argent, ainsi que quelques détails sur la milice bourgeoise dans ses rapports avec la milice royale.

Il n’est plus question de milice ensuite avant 1726. Jusqu’en 1750 les ordonnances royales et celles des intendants sont soigneusement recopiées pour les années où le tirage au sort a eu lieu. Les dépenses pour les miliciens et les frais de voyage des consuls chargés de les conduire à Montpellier apparaissent mieux que le nombre d’hommes pris. Aucun des « états de la jeunesse qui doit tirer au sort » ne nous est parvenu pour cette période.

Entre 1750 et 1758 nous possédons 6 procès-verbaux de tirage au sort grâce auxquels nous pouvons connaître le nombre des absents, celui des exempts et le motif de leur exemption, enfin le nombre des individus « bons pour le service ».

Pour quatre années, de 1766 à 1769, les procès-verbaux de tirage au sort ont été conservés mais aussi les listes de « miliciables » établies par les prévôts de chaque corps de métier et le travail de vérification des commissaires chargés de remettre une liste définitive au subdélégué de l’intendance.

Enfin, de 1771 à 1788 les seules listes des corps de métier nous restent, elles sont peut-être sujettes à caution car les chiffres qu’elles fournissent de 1784 à 1788 ne concordent pas avec ceux des archives de l’intendance. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1975

Nombre de pages

16

Auteur(s)

Claude ACHARD

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf