Description
Le portail du château de Cambous (Hérault)
Au XVe siècle, le château appartenait aux Cambous de Cazalis. À la suite du mariage de Marguerite de Cambous avec Jean Ratte, Lieutenant du Viguier de Gignac, les Ratte étaient devenus les seigneurs de Cambous.
Les Ratte qui, d’après Gariel, passaient pour tenir leur origine d’un chevalier de Carmagnole dans le Piémont, seraient venus de Bologne selon Grasset-Morel et tireraient leur nom du Mas de Rate (situé à deux kilomètres de Gignac), selon le chanoine J. Segondy. Ils se seraient distingués par les armes avant l’acquisition de leurs bénéfices et l’exercice de divers offices. Jean de Ratte, « magistrat royal », fut le père d’Etienne et de Guitard, le fameux évêque de Montpellier (1597-1602).
Conseiller en la cour du Parlement de Toulouse, le chanoine de Ratte, Aumonier Ordinaire du Roi, fut sacré par le Cardinal-évêque de Paris, Pierre de Gondi. Pendant les troubles, il avait soutenu le grand choc de Toulouse, avec le Président Durand et le Procureur Daffis. Se comportant en fidèle d’Henri III et d’Henri IV, il fut envoyé en Normandie ; il y conserva la fidélité de la ville de Caen, joignant ses efforts à ceux de son cousin Pelet, seigneur de Laverune, et contribua à maintenir dans l’obéissance les places de Normandie. Prisonnier des Ligueurs, il avait été libéré par les victoires d’Henri IV.
Nommé à Montpellier, à la suite de la résignation d’Antoine de Subjet, il constitua un parti épiscopal, soutenu par ses parents, les Grasset, puissants dans les domaines de la justice et de la finance.
Guitard travailla au rétablissement de la religion et tint bon lors d’une sédition qui éclata à l’occasion de la démolition du ravelin (demi-lune) qui faisait face à l’église Notre-Dame-des-Tables, démolition ordonnée par le duc de Ventadour.
L’évêque mourut d’une chute de cheval provoquée par trois dogues, alors qu’il pressait sa monture. Son épitaphe, dans l’ancienne cathédrale de Maguelone, rappelle les liens qui l’unissaient à Cambous : « DE CAMBOUS MATERNA DEDIT, DE RATTE PATERNA ». La suite est significative de l’atmosphère du temps : « DUM LUPUS ARMA PARAT/ RAPUIT TE, PASTOR OLYMPI / TOTUS UT IN COELO PASCUA TUTA PETAS/ ».
Fils d’Etienne et neveu de Guitard, Jean-Antoine de Ratte, Seigneur de Cambous et de Sainte Foy, gentilhomme ordinaire servant de la Chambre du Roi, louvetier ès diocèses de Montpellier, Nîmes et Uzès, épousa en 1618 Jeanne de Roquefeuil, probablement du Rameau des Roquefeuil, barons du Pouget.
En 1584, Antoine Subjet, évêque de Montpellier, avait cédé à Antoine de Cambous tous les droits sur son domaine mais s’en était réservé l’usage. Mgr Pierre de Fenoillet, à la poursuite de ses triomphantes actions, réclama, bien avant la paix d’Alès, l’hommage de Jean Antoine de Ratte pour Cambous (juillet 1620). Jean promit fidélité « contre qui appartiendra, excepté contre le roi de France, notre souverain Seigneur ». Le même évêque, vingt ans plus tard, au lendemain du trépas de Jeanne de Roquefeuil, devait rendre hommage à la dame de Cambous.
Nous connaissons mal Jean-Antoine de Ratte mais infiniment mieux son épouse, Jeanne de Roquefeuil.
On découvrit en 1915, en Avignon, le grand registre de la Province de Saint Bernardin, rédigé par le Père Cambin, annaliste de l’ordre des Recollets. Dans ce registre, figure, à propos de Gignac, un Discours sur la vie et la mort de la seigneuresse de Cambous, la baronne Jeanne de Roquefeuil. Entre autres biographies édifiantes, celle-ci nous apprend que Jeanne eut de nombreux enfants dont Marc-Antoine, qui succédera à Jean-Antoine dans la seigneurie (il est considéré comme le constructeur du portail du Château) ; François, un troisième fils, mortellement blessé dans un duel à Gignac, et au moins cinq filles, deux qui furent moniales bénédictines, deux autres, dames clarisses à Béziers, et la jeune Isabeau. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1982 |
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Nombre de pages | 18 |
Auteur(s) | Jean CLAPAREDE |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |