Description
Le modèle économique transmis par les règles orientales de Saint Benoit d’Aniane
En 817, un concile tenu à Aix-la-Chapelle décida la réforme de la vie monastique dans l’empire carolingien. Saint Benoît d’Aniane, qui était l’instigateur de cette réforme, profitait de son expérience dans le monastère qu’il avait fondé à Aniane. La règle qu’il désirai t voir appliquer et qu’il fit préciser en 817 sur le chapitre de la prière était celle de Saint Benoît de Nursie. Pour lui, la règle bénédictine offrait un modèle complet, un aboutissement des expériences et des législations précédentes. Il a consacré toute son activité intellectuelle à rassembler les textes des règles monastiques alors connues et à les comparer à la règle bénédictine. Le résultat de ce travail s’est conservé en deux volumes. Le premier volume est un recueil de règles, Codex Regularum : règles orientales traduites en latin à la fin du IVe siècle et au début du Ve siècle, règles occidentales directement rédigées en latin mais inspirées des modèles orientaux. Le second volume, Concordia Regularum, suit les chapitres de la règle de Saint Benoît de Nursie en les accompagnant des extraits correspondants des règles recueillies dans le premier volume. Ces deux ouvrages se présentent donc comme une édition de règles et une compilation : on n’y apprendra rien sur Benoît ni sur Aniane. Les textes rassemblés ne renseignent que sur les monastères où ils ont été élaborés. J’ai pensé cependant qu’il pourrait être utile d’étudier dans son ensemble la collection des règles orientales traduites en latin et conservées ensuite par Benoît d’Aniane, car cet ensemble est particulièrement cohérent.
Il s’agit des documents les plus anciens-sur un genre de vie tout à fait nouveau dans le monde antique méditerranéen. On apprit dans l’occident latin où se développait au grand jour un christianisme devenu licite, qu’en Égypte, puis en Syrie, et dans tout l’orient, certains menaient une vie parfaite qui assurait le salut, De partout les chrétiens ont voulu s’informer. Une intense correspondance s’établit entre les latins venus s’établir en orient aux sources du monarchisme, et les aristocrates occidentaux désireux de perfection. Mais l’idéal était le contact. Ceux qui le purent firent le voyage d’Égypte avec l’intention de vulgariser ce qu’ils auraient vu, ou même d’en répéter l’expérience à leur retour en occident.
Comme la connaissance de la langue grecque se perdait chez les latins, le meilleur moyen de vulgarisation fut la traduction des œuvres essentielles. Bien entendu, si l’on veut étudier le monarchisme égyptien ou syrien, c’est aux textes coptes et grecs qu’il faut se reporter, aux traductions syriaques et slaves, et faute de mieux seulement aux traductions latines. C’est pourquoi celles-ci ne sont généralement prises en compte que pour repérer les influences orientales en occident. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1975 |
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Nombre de pages | 20 |
Auteur(s) | Aline ROUSSELLE |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |