Le Groupement 25 des Chantiers de Jeunesse au Bousquet-d’Orb (1940-1943)

Le Chantier de Jeunesse n° 25 est né le 20 août 1940 au Bousquet-d’Orb, à l’époque petite ville minière de l’Hérault, située sur la ligne de chemin de fer Béziers-Paris par Neussargues, à douze kilomètres de Bédarieux, le long de l’Orb, ce fleuve côtier qui se jette à la mer à Valras.

A partir de cette date, la gare du Bousquet, connut une agitation inhabituelle train après train des groupes de jeunes habillés de kaki ou de bleu horizon militaire, débarquaient, traversaient la ville au pas cadencé, et prenaient la route en direction de la montagne. Ces jeunes gens appartenaient aux classes 1939/3 et 1940/1, appelées sous les drapeaux les 8 et 9 juin 1940.

Un nombre important d’entre eux, incorporés au Dépôt de guerre du Génie, avaient fait une longue retraite depuis Montargis jusqu’à Béziers, toujours encadrés par des jeunes aspirants à peine plus âgés qu’eux, qui les avaient conduits en bon ordre à travers les dangers de cette longue route.

D’autres venaient d’un régiment d’artillerie basé à Castres et du 132ème Dépôt d’infanterie de Clermont-Ferrand.

Tous ces jeunes soldats arrivèrent donc sur les lieux d’implantation de leur groupe avec pour tout abri les tentes boutonnées de l’armée.

Implantation

Al’origine, les groupes entre lesquels furent répartis les membres du groupement furent les suivants :

— Gours et les Pascals (groupes 1 et 2) voisins, séparés par une vallée à 8 km à l’Est du Bousquet.

— Le Vernazoubre et les Clares (groupes 3 et 5) également voisins à 10 km dans le nord-ouest du Bousquet, établis sur les bords d’un petit torrent affluent de l’Orb.

— Dans la même direction mais plus au Nord, toujours le long de l’Orb, se trouvaient Baudesert (groupe 4) et Avène-les-Bains (groupe 10) et, encore plus au Nord, la Rode Haute (groupe 9) à 400 m. d’altitude.

— Les Cazalets (groupe 7) au sud-ouest du Bousquet, dominaient le petit bourg minier de Graissessac. Un détachement de ce groupe, installé aux Vignères, au dessus du Village de Camplong, devint à l’arrivée du 2èmecontingent, le groupe 8.

— Toujours dans le sud-ouest du Bousquet mais beaucoup plus loin, à 10 km environ de saint-Gervais, dans le massif de l’Espinouse, à 800 m. d’altitude, se trouvait le Mont Caroux (groupe 6).

— Enfin, le groupe de commandement (groupe 11) s’établit sur le stade du Bousquet et l’infirmerie à La Tour-sur-Orb à mi- chemin entre le Bousquet et Bédarieux.

Carte de l'implantation des groupes. Première implantation avec le PC au Bousquet d'Orb
Fig. 1 - Carte de l'implantation des groupes. Première implantation avec le PC au Bousquet d'Orb. ©Droits strictement réservés

Pionniers

En attendant les baraques qui arrivèrent dès octobre 1940 mais dont les premières furent destinées au groupe 11 et installées sur le stade du Bousquet, chaque équipe dans les camps construisit sa hutte de branchages couverte d’abord avec les éternelles toiles de tente dont on connait l’étanchéité puis à l’aide de tôles d’éverite qui devaient constituer la toiture des futures baraques. Ces dernières commencèrent à arriver dans les camps à la mi-novembre. Leurs éléments étaient amenés par camions le plus près possible du camp de destination : il s’agissait le plus souvent de panneaux qui pesaient 250 kgs ; Leur manutention à bras d’hommes par les sentiers muletiers enneigés constitua pour des camps comme les Cazalets et le Mont Caroux une véritable épopée.

Ces deux citations à l’ordre du groupement illustrent bien les conditions de vie et les aventures qui furent celles de ces pionniers :

« Gaudry Roger du groupe 7, 9ème équipe. Le 3 janvier, au milieu d’une tempête effroyable, n’a pas hésité à monter sur le toit de la baraque des Cazalets pour tenter de rétablir les plaques d’éverite arrachées par le vent. Frappé par une plaque d’éverite dans les reins, a refusé d’abandonner son travail. Est resté sur le toit de 7 h 30 à 12 heures malgré le réel danger de sa position…

« Louviot Robert, du groupe 11, chauffeur : grâce à une volonté farouche est parvenu le 3 janvier à monter le ravitaillement au Mont Caroux malgré d’énormes difficultés. L’arrivée inespérée de ce camion a apporté un réconfort moral aux jeunes du groupe 6 pris depuis 36 heures dans une tempête effroyable…

Malgré les difficultés et le ravitaillement pas toujours très abondant, la rareté des nouvelles pour ceux de la zone occupée et même leur manque total pour les Alsaciens-Lorrains assez nombreux, le moral des jeunes, entraînés par l’enthousiasme de leurs jeunes chefs dont la plupart n’avaient que 21 à 22 ans, restait à un très haut niveau.

Les travaux

Outre les travaux d’installation et l’édification des baraques, les travaux forestiers commencèrent dès l’arrivée des jeunes dans chaque camp. Le grand employeur était les « Eaux et forêts » pour la construction ou l’élargissement de sentiers forestiers et la gestion des surfaces domaniales : abattage, carbonisation et reboisement. En 1937 un incendie avait ravagé la région et sur les flancs dénudés de la montagne un énorme travail de plantation de pins sylvestres fut entrepris.

Par ailleurs, des fermes abandonnées, en pleine montagne, furent remises partiellement en état comme la ferme du camp de Leygue, en amont du groupe 3, dont les terrains à peu près plats en bordure du Vernazoubre furent défrichés et sur lesquels poussa bientôt la pomme de terre, bienvenue en ces temps de rutabaga et topinambours. Le travail en cet endroit n’a pas été perdu : à l’heure actuelle les Eaux et forêts ont remplacé les pommes de terre par une magnifique pépinière de résineux permettant le reboisement permanent de la contrée.

L'encadrement

La place étant ici mesurée nous nous bornerons à citer le nom des principaux chefs qui constituèrent à l’origine l’Etat-major du Chantier en nous réservant la possibilité d’évoquer le souvenir et le destin, tragique pour quelques uns, des jeunes chefs qui encadrèrent successivement chacun des groupes.

C’est le Commissaire-Adjoint R.H. Louis qui fut le chef précurseur durant les premières semaines mais, dans le courant du mois de septembre, le Chef de Fontaines arriva et prit la direction du groupement, le Chef Louis demeurant son adjoint direct aidé des Commissaires-Adjoints André et Verstraete et des Commissaires-Assistants Courbet, Favreau et Bringer.

Le grand Chef de l’Administration était le Commissaire- Adjoint Lasserre avec le Commissaire-Assistant Brasseur au ravitaillement. Aux Travaux nous trouvons le Commissaire-Adjoint Rigal, aidé du Commissaire-Assistant Vaux. A l’édu-cation : le Commissaire-Adjoint Séverac avec le Commi-ssaire-assistant Thomas aux Sports et, enfin, le Commissaire-Assistant Schilles aux transports qui eut plus tard comme successeur à ce poste le Commissaire-Assistant de Cardenal.

Les aumôniers étaient le R. P. Ducatillon de la Compagnie de Jésus, l’abbé Luquet de Saint Germain, ancien curé d’Ailhon sur Aubenas dans l’Ardèche et le Pasteur de Robert.

L’infirmerie était dirigée par le Dr. Clausse puis par le Dr. Jarry assisté par les Docteurs Bretagne et Dinguirard, le dentiste Carpentier, le pharmacien Parayre et l’infirmière- chef Mlle. Boissonnet.

Cette équipe, animée par l’attachante personnalité du Chef de Fontaines, était extraordinairement soudée et se dévoua entièrement à la vie du Groupement.

La soudure

Fin janvier 1941, le premier contingent fut libéré. Le travail effectué par les pionniers durant ces six mois était considérable. Les baraques dans chaque camp étaient montées, offrant un confort relatif par rapport aux premières huttes. Dans les groupes présentant un espace suffisant, un foyer était installé lieu de réunions et salle de jeux où les jeunes pouvaient se distraire la journée de travail terminée.

Au Vernazoubre, des cuisines en dur étaient construites, alimentées par une adduction d’eau à partir d’un petit barrage placé sur le cours d’eau des Clares, petit affluent du Vernazoubre. La construction d’une chapelle qui devait devenir « Notre-Dame du Verna » était commencée.

Les trois mois qui suivirent le départ des pionniers furent fiévreusement employés à préparer l’arrivée des cadets dont l’incorporation commença dès le début mars 1941.

Deuxième contingent

La visite d’incorporation, agrémentée de l’inévitable piqure, effectuée au groupe 11, les nouveaux Jeunes de France, habillés maintenant de vert forestier, gagnèrent le camp auquel ils étaient affectés et rapidement se mirent au travail sous la direction d’ un encadrement de base fourni en partie par des Anciens du 1er contingent originaires de la Zone occupée ou interdite, qui ne souhaitaient pas ou ne pouvaient pas quitter le Chantier.

Ce second contingent et ceux qui suivirent étaient moins disparates au point de vue régions de recrutement que ceux du premier où se trouvaient mélangés des représentants de la plupart des provinces de France. Ces cadets venaient exclusivement de la Lozère, de l’Aveyron et d’un arrondissement de Marseille c’était donc un recrutement essentiellement paysan dans lequel se trouvaient de bons bucherons et même des charbonniers professionnels qui permirent à certains groupes d’augmenter considérablement leur production et, à la belle saison, de faire le charbon de bois selon la vieille méthode de la meule en plus de la carbonisation en four.

Commencèrent aussi les détachements viticoles où les jeunes étaient mis à disposition des vignerons de la région de Béziers pour le déchaussage des vignes, les sulfatages et les vendanges.

Il faut bien dire que parmi ces jeunes, beaucoup étaient semi-illettrés. Dans chaque groupe des cours de préparation au C.E.P. furent organisés et un nombre non négligeable de ces jeunes rentrèrent chez eux avec leur « certif » en poche.

De même, des ateliers furent créés, dirigés par des maîtres-ouvriers qualifiés, où étaient enseignés des métiers comme la forge, la menuiserie, l’électricité etc. Une saboterie fut également établie où quelques jeunes, connaissant le métier, l’enseignèrent à leurs camarades.

Enfin, dans chaque groupe, outre les travaux de forestage ou autres, l’emploi du temps journalier fit une place plus grande aux activités sportives et artistiques. Au Vema, un jazz fut formé, sous la direction du Commissaire-Assistant Jung qui était lui-même un excellent trompettiste. Ce jazz eut un remarquable succès non seulement dans le Groupement mais aussi parmi la population du Bousquet.

Les fêtes et cérémonies

Ainsi alla à cette époque la vie du Groupement, ponctuée par des visites, des cérémonies commémoratives et des fêtes dont nous citerons les plus marquantes :

— la remise de la flamme du groupement par le Commissaire- Régional Gaudinde Saint Remy ;

— la visite du Commissaire-Général de La Porte du Theil le 25 avril 1941 ;

— fêtes de Jeanne d’Arc, le 11 mai 1941, avec, sur le stade du Bousquet, un grand spectacle en forme de mystère écrit par le Chef R.H. Louis

— la consécration de la chapelle N.-D. du Vernazoubre et baptême de sa cloche « La Rolande » par Mgr Brunhes, évêque de Montpellier, en présence du Commissaire-Régional Gaudin de Saint Remy, le 30 mai 1941 ;

— fête anniversaire de la création du groupement 25, le 24 août 1941, avec, après la messe et le service Protestant, la cérémonie au Monument aux Morts et un défilé de 1 500 jeunes dans les rues du Bousquet. L’après midi suivirent une grande fête sportive et, le soir, un feu de camp où chaque groupe joua un numéro longuement préparé.

La vie du groupement était également marquée, tous les quatre mois, par le départ des « ainés » et l’arrivée des « cadets ».

Le 5 août 1941, le P.C. du groupement quitta le Bousquet d’Orb et s’installa dans le bourg voisin de Lunas, sur la route de Lodève et, petit à petit, le groupe 11 rendit le stade du Bousquet à sa destination première et s’installa entre Lunas et le Bousquet, au bord du Graveson, un autre affluent de l’Orb.

L'Echo de Roland

Le 1er novembre 1940 paraissait, pour la première fois, le journal du Groupement 25. Le premier numéro s’appelait L’Élan et il fut unique car ce titre était déjà celui du journal du Groupement 29.C’est ainsi que la deuxième publication, datée du 15 novembre 1940, porte à nouveau le numéro 1 sous le titre L’Écho de Roland. Le Directeur-Gérant était le chef R.H. Louis et le Rédacteur en chef était le chef Jean Bringer.

Cette revue était bimensuelle à ses débuts mais, à partir d’octobre 1941, elle ne parut plus qu’une fois par mois, en raison de la pénurie de papier. Outre le « Mot du chef », portant la signature du Chef de Fontaines, on y trouva les articles les plus divers, exaltant l’esprit des Chantiers, ou relatant les menus événements dans chacun des groupes, des conseils pratiques d’hygiène, des anecdotes et des dessins humoristiques. Ces articles étaient rédigés non seulement par des Chefs mais également et en grande partie par les jeunes eux-mêmes. Les aumôniers y avaient bien sûr leur place et l’on se souviendra longtemps d’un article rédigé par le cher abbé Luquet, publié dans le numéro 12 de mai 1941, qui fit grande sensation parmi les jeunes et leurs Chefs et dont voici un extrait :

« On dit que, la guerre finie, un grand concile international doit être réuni par le Pape et qu’à cette occasion beaucoup de lois de l’Église seront probablement changées : le Vendredi, le Carême, le jeûne eucharistique et bien d’autres. Peut-être !, quelle chance ! Mais les bigotes vont en faire une maladie ! Pensez donc… On n’a jamais vu ça… Pourtant, quoi, c’est la vie ! La vie qui passe, qui bouge, qui avance et qui se moque pas mal du bois mort… ».

Les jours sombres

Les années écoulées entre l’été 1940 et le printemps 1943 furent, malgré les difficultés du début, les jours heureux du Chantier 25. Certes l’encadrement s’était modifié et des mouvements importants s’étaient produits parmi l’équipe des Commissaires et des Chefs de groupe : juillet 1942 vit le départ des Chefs André, Brasseur et Camillerapt et, parmi les chefs de groupe, celui des Chefs Julien, Roure et Deville, seigneur des Cazalets à la belle barbe noire, dont le Groupe 7 ne survécut pas à son départ. C’est aussi à cette époque que le Père Ducatillon dont la haute et mince silhouette apparaissait alternativement au Mont Caroux, aux Vignères et aux Cazalets quitta le Groupement. Un nouvel encadrement les remplaça fourni en partie par la promotion interne et par l’arrivée de nouveaux chefs venant d’autres Groupements et de l’École Régionale des Cadres de Montpellier. Mais l’esprit du Chantier se conserva et l’équipe dirigeante resta toujours étroitement soudée autour du Chef de Fontaines.

Les mauvais jours s’annoncèrent avec le débarquement des alliés en Afrique du nord et l’envahissement de la zone libre par les Allemands. L’intégration rapide dans l’armée de tous les Chantiers d’Afrique du Nord, préparée de longue date par le Commissaire Régional Van Ecke, éveilla alors la suspicion des autorités d’occupation de l’Hérault. Le Groupement 25 et ses voisins de Lodève (groupement 24) et de Saint-Pons-de-Thomières (Groupement 23) étaient implantés dans une zone trop proche de la mer et l’occupant exigea leur déplacement vers l’intérieur du pays.

En avril 1943, le Groupement 25 quitta Lunas pour Mauriac dans le Cantal, ne laissant sur place qu’un organe liquidateur dirigé par le chef Lasserre…

Quelques semaines avant ce déplacement le chef de Fontaines avait quitté le Groupement, regretté par tous tant il était difficile d’imaginer le Groupement sans lui. Le Commissaire Brunet eut la tâche délicate de le remplacer : il sut très rapidement se faire estimer et aimer.

A Mauriac, après une installation qui s’effectua assez vite, les travaux habituels reprirent, notamment l’abattage des forêts de chênes bordant la Dordogne avant la mise en eau du barrage de l’Aigle et la participation à la construction des nouvelles routes nécessitées par la présence de ce nouvel ouvrage.

A la fin de mai 1943, quatre vingt quinze jeunes de la classe 42 furent embarqués pour le S.T.O. L’inquiétude quant à l’avenir des Chantiers s’installa tant chez les jeunes que chez les Chefs. Plusieurs groupes subirent des raids de maquisards. Ceux-ci furent bientôt, dans la région, vêtus de vert forestier ce qui ne facilitait pas les rapports avec les occupants qui multiplièrent alors les contrôles dans les Groupements. La situation se détériora rapidement. L’arrestation du général de La Porte du Theil et de ses principaux collaborateurs mit le comble à la consternation et à l’inquiétude. La nomination du remplaçant du Commissaire Général n’était pas faite pour apaiser les esprits.

Enfin, par lettre du 19 novembre 1943, l’Assistant Bolzinger annonça au chef de Fontaines avec lequel il était resté en correspondance la dissolution du groupement et la dispersion de ses groupes. Quelques uns partirent volontai-rement en Allemagne pour encadrer les jeunes du S T.O. comme le fit l’abbé Luquet de Saint Germain, d’autres passant à la production industrielle (« les chantiers bleus ») et d’autres encore furent mutés dans des groupements de la région Pyrénées-Gascogne ou purement et simplement remerciés.

Le Chef Brunet prit le commandement du Groupement 19 à Meyrueis, suivi par le Chef Delsol, le Dr Carpentier et l’assistante sociale Mlle Blaise.

Quelque temps après le Chef Brunet prit le maquis dans la région de Séverac-le-Château, avec les cadres et les jeunes du Groupement 19. Parmi les chefs qui le suivirent se trouvaient de nombreux anciens du Groupement 25 dont les Commissaires-Assistants Vernier et Claretto, l’assistant Brendie, le chef ouvrier Sallerin et bien d’autres. C’est là que, le 19 avril 1944, le Chef Claretto devait trouver une mort héroique lors d’une attaque contre la colonne en repli de la Kommandantur de Rodez, au Bois du Four, où une stèle a été érigée ultérieurement.

La suite

Le Chantier de Jeunesse 25 a largement survécu à sa dissolution de novembre 1943. Il se continua dans l’Amicale que fonda, dès la fin de la guerre, le Chef de Fontaines. Ce Groupement fournit un bon nombre d’officiers et de sous-officiers qui contribuèrent dans les maquis et dans l’Armée à la défaite de l’Allemagne. Beaucoup d’entre eux devaient continuer leur mission en Indochine d’où certains ne devaient pas revenir.

En clôturant ce « voyage dans le passé » il convient de rappeler lesouvenir de ceux qui donnèrent leur vie à la France en dignes Chefs deChantiers et on peut citer, outre Claretto :

— Jean Bringer qui devint le Chef départemental de la résistance dans l’Aude sous le nom de Myriel. Victime d’une dénonciation, il fut pris et fusillé en août 1944 après avoir été torturé par la Gestapo. Une rue à Carcassonne et au Bousquet-d’Orb portent son nom.

— Jean Camillerapt, premier Chef du Groupe 5 au Vernaszoubre, qui s’était donné corps et âme aux Chantiers et qui, passé à la Résistance sous le nom de « Chef Jean » peu après son départ du Groupement, tomba le 20 août 1944 entre Bédarieux et Béziers, alors qu’il parlementait pour la reddition d’une colonne ennemie. Une stèle à Magalas illustre cette action.

— Paul Marck, ancien Commissaire-Assistant aux travaux, mort le 26 novembre 1950 en Indochine au Cap Saint-Jacques.

— Henry Choppin de Janvry mort également en Indochine le 18 mars 1949.

— L’abbé Luquet de Saint Germain, parti en Allemagne volontairement pour y retrouver les jeunes, fut arrêté et déporté à Dachau dont il revint particulièrement éprouvé. Il disparut à la suite d’un accident de la route en juin 1949.

— Le Chef Lasserre qui disparut, lui aussi, dans un accident de la route.

Sur le Monument aux Morts de Lunas a été apposée une plaque commémorative : « Aux Morts pour la France du Groupement 25 ».

De très nombreux anciens des Chantiers, originaires de l’Aveyron et de la Lozère, rejoignirent le capitaine Brunet, devenu le chef militaire des maquis du centre Aveyron. C’est avec lui qu’ils formèrent la Brigade du Languedoc qui rejoignit la première Armée Française, libéra l’Alsace et participa à son épopée en Allemagne.

Notes

 1.  On pourra consulter les ouvrages suivants : Le carnet spécial de la Sabretache sur les Chantiers (avec planches en couleurs des uniformes), L’Histoire des Chantiers de la Jeunesse, Actes du colloque d’histoire du Service Historique de 1ère Armée, La véritable histoire des Chantiers de la Jeunesse, Paris, 2005, 208 pages, collection Mémoires des Chantiers : Les forces françaises de l’Intérieur du Languedoc-Roussillon/région R3 dans l’armée de la Libération, Montpellier 1996, actes du colloque préparés et présentés par A. Souyris-Rolland. Ces publications des Éditions Preal (57 avenue Jean Jaurès, 94110 Arcueil).

Le Bousquet d'Orb, place de la Mairie, Hommage des Chantiers au Monument aux Morts
Fig. 2 - Le Bousquet d'Orb, place de la Mairie, Hommage des Chantiers au Monument aux Morts.
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Insigne du Groupement 25, Roland
Fig. 3 - Insigne du Groupement 25, Roland.
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Rassemblement du Groupement 25 le 11 novembre 1940 au Bousquet d'Orb
Fig. 4 - Rassemblement du Groupement 25 le 11 novembre 1940 au Bousquet d'Orb. Les uniformes sont de couleur kaki avec un brassard blanc.
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Présentation et remise des fanions de groupe du groupement 25 sur le stade du Bousquet d'Orb
Fig. 5 - Présentation et remise des fanions de groupe du groupement 25
sur le stade du Bousquet d'Orb devant le Commissaire de Fontaines derrière
lequel se tient, en tenue d'officier de Chasseurs, le capitaine de Metz, officier de liaison Armée-Chantiers. ©Droits strictement réservés
Le chef de Groupe Linot devant les porte-fanions de ses équipes
Fig. 6 - Le chef de Groupe Linot devant les porte-fanions de ses équipes.
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Le Commissaire Valet portant le fanion du groupement 25 à la Mairie du Bousquet d'Orb
Fig. 7 - Le Commissaire Valet portant le fanion du groupement 25 à la Mairie du Bousquet d'Orb. ©Droits strictement réservés
Le docteur Jarry, médecin chef du groupement
Fig. 8 - Le docteur Jarry, médecin chef du groupement.
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La Chapelle du Vernazoubre au début de 1941
Fig. 9 - La Chapelle du Vernazoubre au début de 1941.
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Monseigneur Brunhes, évêque de Montpellier, lors de la cérémonie de bénédiction de la chapelle du Vernazoubre (31 mai 1941)
Fig. 10 - Monseigneur Brunhes, évêque de Montpellier, lors de la cérémonie de bénédiction de la chapelle du Vernazoubre (31 mai 1941) qui sert aux cultes catholique et protestant.
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La Chapelle du Vernazoubre en 2000, aujourd'hui propriété privée
Fig. 11 - La Chapelle du Vernazoubre en 2000, aujourd'hui propriété privée. La cloche d'abord transportée au Groupement 19 de Meyrueis a été envoyée, en 1945, en Côte d'Ivoire.
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Carte de l'implantation des groupes. Seconde implantation avec le P.C. à Lunas
Fig. 12 - Carte de l'implantation des groupes. Seconde implantation avec le P.C. à Lunas.
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Le Groupe 6 descend du Mont Caroux au Vemazoubre avec ses baraques qu'il a fallu démonter et remonter
Fig. 13 & 14 - Le Groupe 6 descend du Mont Caroux au Vemazoubre avec ses baraques qu'il a fallu démonter et remonter. ©Droits strictement réservés
Le poste de Commandement au manoir du Gravezon à Lunas
Fig. 15 - Le poste de Commandement au manoir du Gravezon à Lunas.
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Réception au Vernazoubre du Commissaire Régional de saint Remy
Fig. 16 - Réception au Vernazoubre du Commissaire Régional de saint Remy (de dos en vert) avec, devant lui, le Commissaire de Fontaines en tenue claire et la fanfare du groupement. ©Droits strictement réservés
Rassemblement des Groupements du Languedoc à Montpellier et passage sous l'Arc de Triomphe
Fig. 17 - Rassemblement des Groupements du Languedoc à Montpellier et passage sous l'Arc de Triomphe du groupement 25 avec, en tête, le Commissaire de Fontaines suivi du fanion et de ses adjoints. ©Droits strictement réservés
Vue du groupe Les Pascals, hameau abandonné à 4 km de Lunas
Fig. 18 - Vue du groupe Les Pascals, hameau abandonné à 4 km de Lunas, avec restauration des maisons. Centre d'Instruction du groupement 25. ©Droits strictement réservés
Un peloton de chefs d'équipe
Fig. 19 - Un peloton de chefs d'équipe.
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Réception des galons des chefs d'équipe qui entourent leurs Chefs
Fig. 20 - Réception des galons des chefs d'équipe qui entourent leurs Chefs.
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Sous-Groupement du Vernazoubre, vue d'ensemble avec le camp, la chapelle et les baraque
Fig. 21 - Sous-Groupement du Vernazoubre, vue d'ensemble avec le camp, la chapelle et les baraque (Cliché de L'Éclair). ©Droits strictement réservés
Le groupe 3 au Vernazoubre : élargissement de la piste forestière du col de Leygue
Fig. 22 & 23 - Le groupe 3 au Vernazoubre : élargissement de la piste forestière du col de Leygue. ©Droits strictement réservés
Une équipe du groupe 3 se prépare à rejoindre le détachement du groupement 25 à Roujan pour les vendanges
Fig. 24 - Une équipe du groupe 3 se prépare à rejoindre le détachement du groupement 25 à Roujan pour les vendanges. ©Droits strictement réservés
L'équipe artistique du groupement fait le tour de Bédarieux
Fig. 25 - L'équipe artistique du groupement fait le tour de Bédarieux pour inviter la population à assister au spectacle donné pour la fête de la Jeanne d'Arc (1941). ©Droits strictement réservés
Le Groupe 5 en action dans une coupe de bois
Fig. 26 - Le Groupe 5 en action dans une coupe de bois.
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Les stères sont descendus dans la vallée par les Jeunes
Fig. 27 - Les stères sont descendus dans la vallée par les Jeunes. ©Droits strictement réservés
Les charbonniers empilent le bois dans un four pour obtenir du charbon de bois
Fig. 28 - Les charbonniers empilent le bois dans un four pour obtenir du charbon de bois.
©Droits strictement réservés

Annexes

1 - Rapport du Commissaire adjoint Delsol sur le groupement 25 après sa dissolution.

GROUPEMENT 25

Noyau liquidateur du groupement n° 25 à Mauriac (Cantal), n° 852/B.E, Envoi Historique du groupement n° 25 (AN 39 113)

Mauriac, le 27.12.43, le Commissaire adjoint Delsol, chef du Noyau liquidateur à Monsieur le Commissaire en chef, Chef du Commissariat régional des Chantiers de la Jeunesse de la Province du Languedoc (1er Bureau) à VIC S/CERE.

Comme suite à votre note n° 2548-O.C. LA/I du 9 décembre 1943, j’ai l’honneur de vous adresser les renseignements suivants :

Rapport du Commissaire adjoint Delsol
Fig. 29 - Rapport du Commissaire adjoint Delsol

1) Date de formation et éventuellement date de dissolution : a) Formation : 15 Août 1940 ; b) Dissolution : 1er décembre 1943.

2) Noms des Chefs de Groupement : Chefs : De Fontaines du 23 septembre 1940 au 1er avril 1943 ; Brunet du 1er avril 1943 au 1er décembre 1943.

3) Commissariat Régional de rattachement : Languedoc

4) Lieu d’implantation du P.C. : Le Bousquet d’Orb (Hérault) du 15/8/40 au 31/7/41 ; Lunas (Hérault) du 1/8/41 au 15/4/43 ; Mauriac (Cantal) du 16/4/43 au 1/12/43.

5) Particularités importantes : Néant. 1) Ci-joint : historique à l’échelon Groupement ; 2) Ci-joint : historique à l’échelon Groupes.

Le Groupement 25 « Roland » Discipline-Camaraderie

Le Groupement 25 naquit en août 1940, lorsque le Commissaire-adjoint Louis mit le pied sur le quai de la gare du Bousquet pour procéder aux premières implantations. Peu après les premiers chefs arrivent : Veaux, Georges, Grandpierre, Bringer ,Brasseur, etc.. Les premiers jeunes débarquent le 29 août (900 hommes). Dès le lendemain les groupes sont formés et les travaux commencent. Les services sont installés à la Mairie du Bousquet d’orb. Le Commandement du groupement est pris par le Commissaire de Fontaines dont la bonhommie rallie tous les enthousiasmes. Et la vie du 25 commence. Nous essayerons de la suivre à travers ses chefs, ses aumôniers, ses médecins, ses Sous-Groupements, ses groupes et à travers les évènements marquants, joyeux et tristes, inscrits dans les fastes de son histoire.

Les chefs du Groupement

Le premier Chef du groupement fut le Commissaire de Fontaines qui fit au 25 l’unanimité parmi les cœurs. Il avait le souci du travail bien fait et alliait une très grande pratique de la vie chrétienne à un sens profond de la Patrie. C’est lui qui fit le Groupement 25 dans l’Hérault. Il le quitta en avril 43, lors de son déménagement dans le Cantal, au milieu de l’émotion et des regrets de tous. Le Groupement fut alors commandé par le Commissaire Brunet qui fut pour tous un exemple vivant par son sens du devoir et son esprit de désintéressement. Le Chef Brunet a créé le Groupement 25 à Mauriac et c’est avec tristesse que tous les jeunes et les chefs du 25 l’ont vu le quitter le 1er décembre pour prendre le commandement du groupement 19.

Les Aumôniers

Deux belles figures du début. Le Père Ducatillon et l’abbé Luquet de Saint-Germain.

Le père Ducatillon, infatigable marcheur, fin et dissert, qui était toujours prêt à partir en montagne pour voir ses groupes.

L’abbé Luquet, véritable curé des Jeunes, entre partout, mange à toutes les gamelles, lance des chants des veillées chaudes et entraînantes et se paie le luxe de confesser dans les baraques des hommes trop contents de l’accueillir. Sportif, motocycliste aux prouesses acrobatiques, il est aussi celui qui monte la belle bibliothèque du groupement 25 qui fait l’admiration de tous. Pour finir un service suprême l’attire hors de France auprès de la jeunesse qu’il veut préserver. Sa carrure puissante, son rire éclatant, sa fine distinction, son cœur immense en ont fait l’homme le plus populaire du groupement 25.

Après le départ du Père Ducatillion et de l’abbé Luquet, l’Aumônerie fut assurée par Monsieur l’abbé Lascaut qui resta trop peu de temps mais tout de même assez pour que l’on ait pu l’apprécier à ses services qu’il rendit aux groupes éloignés de Mauriac.

Les Chefs du P.C.

Ils furent nombreux et rendirent de grands services aux groupes que ce soit au Bousquet, à Lunas ou à Mauriac. L’Administration du groupement 25 reste de tous temps dirigée avec clairvoyance par le Commissaire-Adjoint Lasserre aimé de tous par son aménité et sa bonne humeur. Il reste une des personnalités marquantes du groupement 25.

Les dates du Groupement 25

Le premier évènement parquant fut le rassemblement général du Groupement le 2 novembre 1940 au stage du Bousquet. Pour la première fois le Groupement prenait conscience de lui-même dans le culte des Morts ;une messe fut dite et une gerbe déposée au Monument aux Morts du Bousquet-d’Orb.

Le Groupement participa aux fêtes de Vichy (mai 1941) : il y fut représenté par le Commissaire de Fontaines, le Commissaire-Adjoint André, le Commissaire-Assistant Brasseur, le Chef de groupe Mark, le Commis Le Boulanger et le Chef d’Atelier Nicolini. Il participa également à la présentation de la Province au drapeau des Chantiers aux fêtes de Montpellier en 1941 et de Vic-sur-Cère en 1943.

De tradition, la fête du Groupement se place le 31 août. Les deux premiers anniversaires furent fêtés avec un très grand faste. En 1942, le Chef remit en grande solennité aux Chefs de Groupes leurs nouveaux fanions. Une très belle veillée clôtura la fête.

En 1943, le faible effectif présent, les nécessités des travaux viticoles, contraignirent le groupement à une célébration des plus intimes et des plus limitées.

Les rapports avec l’Armée et particulièrement avec le 8ème R.I. qui était régiment parrain du groupement 25, donnèrent lieu à des contacts toujours enthousiasmants : défilés, rencontres sportives, permirent aux Officiers, Chefs des Chantiers, soldats et Jeunes de fraterniser. Ces souvenirs sont restés parmi les plus fervents dans les cœurs du groupement 25

Les travaux viticoles et les vendanges revenaient périodiquement chaque été. Joyeusement, les groupes partaient vers les vignes toute proches. La semaine on travaillait, le dimanche donnait lieu à des fêtes sportives et des veillées, au cours desquelles les chantiers et population fraternisaient. Les vendanges furent d’heureuses variantes à la vie courante du Groupement 25.Tous en gardent un excellent souvenir, plusieurs y laissèrent leur cœur !

Infirmerie

L’Infirmerie Hôpital du groupement 25 eut deux Chefs : le docteur Clausse et le docteur Jarry. Elle fut installée au départ sous la tente à La Tour-sur-Orb. La première baraque lui fut donnée le 1er novembre. Jusque là malades et infirmiers soutinrent un froid déjà très vif. La légende dit même que les malades des deux tentes (celle des galeux et l’autre) se chauffèrent avec des traverses de chemin de fer. Par la suite l’infirmerie devint un modèle dans le genre des installations sous baraque. A Mauriac elle s’installe dans un hôpital tout neuf qui lui fut offert (aimablement) par les autorités de la Ville.

A la Tour, des veillées célèbres groupaient infirmiers et médecins sous la direction du Père Ducatillion. Le service de santé du XXV s’est toujours signalé par un dynamisme tout particulier. Il garde à son actif une évacuation fort mouvementée par cable au-dessus de l’Orb sur le Pont du Vernazoubre submergé. Le docteur Jarry et le chirurgien dentiste Carpentier durent traverser la rivière avec de l’eau jusqu’au ventre par un très fort courant pour sortir de la vallée un jeune atteint d’appendicite.

L’infirmerie aligne au début de 1943 une équipe de Baskett de la haute réputation et uniquement composée de Chefs.

Les 3 Sous-Groupements

Il y avait à Lunas deux Sous-Groupements, celui du Vernazoubre et celui d’Avène.

Le Vernazoubre comprenait les groupes 3, 5, et 6 implantés dans la même vallée.Son intsallation était fort avancée,un barrage donnait de l’eau dans tous les camps, un stade très complet était terminé, enfin une très belle chapelle en briques y fut construite par les Jeunes. Elle fut solennemmeùent inaugurée le 30 mai 1941 et bénie part Monseigneur Brunhes Evêque de Montpellier, en présence des Chefs et du groupement entier. La cloche Rolande contient 78 % de cuivre et 22 % d’étain et pèse 50 kgs.Elle porte en ceinture les inscriptions suivantes :

ROLANDE 1941
J’appelle la Jeunesse à la Prière
Pour la résurrection de la France
Les Chantiers de la jeunesse fondés
Par le Maréchal PETAIN

Groupement 25

Elle eut pour parrain le Commissaire en chef Gaudin de Saint-Remy, Commissaire Régional et pour marraine Madame Brunel. Elle fut bénie le même jour que la Chapelle.

A la suite de la cérémonie, le Commissaire Régional remit au Chef de Fontaines la flamme du Groupement.

Le Vernazoubre vit par la suite de nombreuses cérémonies dans sa chapelle. C’est au Vernasoubre que le Commissaire Régional Gaudin de Saint-Remy vint faire ses adieux au groupement 25 .Siège de trois groupes ce sous-groupement fut successivement commandé par les Commissaires-Assistants Camillerap, Beauquier et Rodde.

Le second Sous-Groupement est celui d’Avène qui comprend les groupes 4, 9 et 10. Il est infiniment plus étendu que celui du Vernasoubre, aussi son chef est un lien précieux entre ses groupes et le P.C. Il fut commandé par le Commissaire-Assistant Mark et par le Commissaire-Adjoint Séverac.

A Mauriac, on forma le Sous-Groupement de Spontour commandé par le Commissaire-Adjoint Jullien. Il comprenait les Groupes 3,5 et 8.

Le Groupe I – Weygand - : « La France seule »

Le Groupe I a eu une courte durée. A l’origine il est implanté à 1’Espuizoux sous les ordres du Chef Collin. Le froid le fait émigrer aux Pascals.

Dissous, il est reconstitué à Mauriac où il forme le groupe « Transports » sous les ordres du Commissaire-Assistant Deirue.

Le Groupe II - Commandant Celerié - : « Serrer les dents »

Le Groupe, II a été implanté à Cours où il fait une route et du forestage. Par la suite il deviendra Centre d’Instruction des Chefs d’équipe et groupe agricole. C’est dans cette œuvre qu’il a donné le meilleur de lui-même en formant les C.E. du groupement. Il fut commandé successivement par les Chefs De La Bourdonnaye, Thomas, Cavro, Milhaud.

Le Groupe III - Guynemer - : « Faire Face »

Le Groupe III fut toujours implanté dabs la vallée du Vernasoubre jusqu’au départ du Groupement 25 pour Mauriac.

A l’origine, il vécut sous des huttes. Son premier travail fut la percée d’une route dans le rocher pour relier le camp à la ferme de Meygues qu’il s’agissait de remettre en culture.

En même temps que ce Chantier, le Groupe III poursuivait un travail fructueux de coupe et de carbonisation.

Au moment du repliement du Groupement, le Groupe III s’installe à Aynes où il travailla au barrage de l’Aigle. Il fut un des premiers groupes des Chantiers à avoir une activité industrielle et y fit la preuve d’une tenue physique et morale irréprochable.

Au Vernasoubre il fut successivement commandé par les Chefs Camillerap, Eglene, Josset, Dutheil, de la Rochère, Thomas, Capestang, Castella.

Le Groupe IV - Durandal - : « France »

Le Groupe IV naquit aux Vipères près d’une maison forestière dans une montagne escarpée et ingrate à quelques kilomètres de Campion. Son P.C. s’installa dans la maison et les jeunes sous la tente puis sous des maisons en pierres sèches, enfin sous des chalets. La forêt peu exploitée en cet endroit reculé promettait à ce groupe des années de Travail. Cependant des taches plus urgentes encore le firent déménager à Beaudessert près d’Avène. Le détachement qui était aux Vignères fut rattaché au Groupe VIII.

A Beaudésert le groupe s’installa rapidement à la fois dans le village abandonné et sous baraques.

Il exploitait près du camp un admirable chantier de coupe relié à la route par un cable impressionnant. Aux Pasturels il faisait vivre un chantier de carbonisation.

Par la suite le Groupe IV s’installa dans la vallée de la Dordogne près du village de Saint-Proget. II y déboisait des pentes destinées à être immergées à la suite des travaux exécutés pour aménager les barrages de la moyenne Dordogne.

Le Groupe IV fut toujours un modèle d’unité, d’enthousiasme et d’esprit Chantier. Il fut commandé par les chefs Cherer, Blaise, Lavalou et Bousquet.

Le Groupe V - Jean-Bart - : « Honneur d'abord »

Le Groupe V a lui aussi habité dés le début au lieu où le ruisseau des Clares se jette dans la vallée du Vernasoubre. Comme le Groupe 3 il débute sous les huttes.

Le Groupe V traça à l’origine un chemin forestier destiné à évacuer les bois qu’il exploitait. Le premier au groupement 25 il pratique la carbonisation en moules.

Un des ses plus beaux travaux de camp fut la construction d’un barrage qui permit l’adduction d’eau dans tout le sous- Groupement du Verna. Ce barrage faisait l’admiration des visiteurs.

On affectait au groupe V les illettrés du Groupement qui y apprenaient à lire. Ce groupe garde à son actif un nombre impressionnant de jeunes qui ont acquis grâce à lui les rudiments d’instructions indispensables.

Au repliement du Groupement dans le Centre le Groupe V s’installa à Lalot près d’Auyriac (Corrèze) où il y a les meilleures relations avec les villageois. Il faisait du forestage.

Le Groupe V fut célébré par l’accueil particulièrement cordial que ses hôtes y trouvaient.

Aux Clares : le Groupe V fut commandé par les Chefs Moures, Pilard, Beaudoin, Linot, Durel, Duballen et Brossard à Lalot par les Chefs Brossard et Devys.

Groupe VI - Verdun - : « Tenir »

Le Groupe 6 est à l’origine installé au Mont-Caroux à 1 000 m d’altitude sous des huttes en pierres sèches. Parmi les trois groupes installés dans la région il sera le seul qui fera l’épreuve de l’hiver en montagne où il sera fréquemment bloqué par les neiges. Dans la nuit du 2 au 3 janvier 1941 une tornade emporte une baraque de 30 mètres dont il ne restera que quelques planches le lendemain matin. Le Groupe est obligé de se replier l’hiver sur Saint-Gervais en conservant son emplacement d’origine comme camp d’été. Il restera dans la région jusqu’en juin 1942. Mais les difficultés de transport et l’éloignement du P.C. rendent les liaisons trop difficiles et le Groupe VI émigre dans la vallée du Vernazouibre où il retrouvera les Groupes 3 et 5 pour former avec eux le célèbre sous-Groupement du Vernazoubre. Il se consacre de tout temps à la coupe et à la plantation. Au Vernazoubre il hérite du détachement des Vignères rattaché au sous-Groupement. Dans le Cantal, il est stationné dans une maison à Vendes où il continue les travaux d’exploitation forestière.

Le Groupe VI fut de tout temps un groupe où les Jeunes gardèrent un excellent moral.

Il fut commandé au Mont-Caroux et au Verna par les Chefs Delsol, Bartolli, Pelletier, Milhaud ; à Vendes par les Chefs Cavro et Brossard.

Groupe VII - Charles de Foucaud - : « Tu peux car tu veux »

Le Groupe 7 est installé aux Cazalets à 700 mètres d’altitude dans un site des plus pittoresques. Il est relié au village de Graissessac par un chemin muletier de 3 kms. Le camp monté là-haut représente une somme d’énergie considérable. Deux à trois baraques ont été hissées à bras d’hommes. Aussi ce Groupe est devenu une école d’opiniatreté. Il est également resté célèbre par la barbe de son chef Deville qui a mérité que cet attribut passât dans l’histoire. Il est dissous au moment où le Groupement 25 est réduit de onze à huit groupes.

Dans le Cantal, le Groupe VII est reformé à Rodomont sous les ordres du Chef de Groupe Carré. Dans les gorges de la Maronne il a débardé près de 1.000 mètres de stères de bois en le jetant dans la rivière pour le recueillir plus bas et l’enserrer sur le bord de la route. Travail viril et sportif. Les hommes qui vivaient en détachement aux Estourocs avaient une apparence même qui leur était donnée par le hâle que tout leur corps avait pris.

Le Groupe VIII - Lyautey - : « La joie dans l'action »

Le Groupe VIII eut des fortunes diverses. Il le fut parmi ceux qui connurent le plus d’implantations. Etabli tout d’abord à l’Espinouse (ferme située à 1.200 mètres dans le massif forestier du même nom), il émigre en septembre 40 au presbytère de Douch (à 500 mètres du groupe VI) pour descendre finalement fin novembre au village de Cours près de Saint-Gervais où le froid l’a conduit. Les Jeunes logent dans des habitations abandonnées et aménagées. Ils se livrent à des travaux de route et de liaisons téléphoniques et de ravitaillement avec le Groupe VI. A Saint-Gervais il lie les relations les plus cordiales avec les habitants.

Au 1er Mars 1941 il est dissous et reconstitué aux Vipères où il s’acquiert une réputation de gros travailleurs qui lui vaudra le 1er mai 1942 la médaille du maréchal Pétain offerte à l’une de ses équipes. Le charbon de bois des Vignères fut toujours de haute renommée. Le Groupe 8 est à nouveau dissous pendant l’été 1942. Il ne reste plus aux Vignères qu’un détachement titulaire du groupe VI. Le Groupe VIII sera encore une fois reconstitué lors du repliement du Groupement 25 dans le Centre. Il s’implantera à Spontour et il travaillera à approvisionner en bois une usine de la G.I.G. qui extrait des sous produits du charbon de bois. Il fut commandé dans l’Hérault par les Chefs : Marcoul, Camillerap et Georges ; en Corrèze à Spontour par le Chef Voisin.

Le Groupe IX - Duguesclin - : « Regarde en face »

Des Chantiers le Groupe IX s’installent au Bournac jusqu’en Septembre. Il y construit une route.

En septembre il s’installe à la Rode, village abandonné où il poursuit d’excellents travaux à la route de Bournac et à la Coupe des Tilleuls (plantation).

Par la suite il s’installera à proximité de Bort (Corrèze).

Le Groupe IX a été successivement commandé par les Chefs Guyer, Lacointe, Voisin et Guillet de la Brosse.

Le Groupe X - Mermoz - : « Servir »

Comme le groupe IX, le Groupe X commence par passer au Bournac la majeure partie de l’été sous la tente.

La mauvaise saison le conduit à son implantation définitive à Avène-les-Bains. Le tout en montant son camp il travaille à la plantation de Peyriguille et à la coupe des pasturels.

Le Groupe X sous le commandement du chef Marok est célèbre par sa tenue et sa correction de son ordre serré. Il est considéré comme le groupe le plus discipliné du groupement.

Le relais de chevaux qu’on y installe, les bains chauds d’Avène, la présence d’une infirmerie de sous-Groupement avec un médecin et deux infirmières lui donnent un mouvement et un cachet tout spécial. Chacun aimera s’y arrêter.

A la troisième incorporation, le Groupe X devient le Groupe de tête. Il aura alors à cœur de rester dans les premiers. Les J.E.S. démontreront souvent qu’ils travaillent aussi bien et autant que leurs camarades. N’a-t-on pas vu l’équipe de baskett des J.E.S. aller jusqu’en finale au Championnat du Languedoc ?

Le Groupe X avait de plus monté des ateliers de vannerie et de saboterie pour faire travailler les plus faibles de ces Jeunes. C’est au groupe X que naquit l’ordre burlesque de Ferdinand le Taureau qui mit à la popote une nuance de raillerie tout moyennageuse. Les grades de cet ordre dont faisait partie plusieurs chefs dont le Chef de Groupement étaient Ferdinand le Taureau, Ferdinand le Bœuf, Ferdinand la Vache et Ferdinand le Veau. Devant le bureau de l’ordre le postulant devait témoigner de ses aptitudes à la sortie et à la tenue à table. A la suite de quoi un grade plus ou moins élevé lui était décerné.

A Mauriac on l’implante au couvent de la Thébaide site enchanteur et sauvage.

Il fut commandé par les Chefs : Marol, Duballen et Durand.

Le Groupe de Direction - Alsace-Lorraine - : « Quand même »

Implanté tout d’abord à l’époque héroique sur le terrain de Sports du Bousquet d’Orb, il changea son implantation lorsque le P.C. du groupement s’installa à Lunas. Situé entre Lunas et le Bousquet d’Orb il avait réalisé des installations de premier ordre lorsque le repli sur le Cantal le transporta à Mauriac où il vécut alors dans un espace boueux et étroit.

Mais ses divers Chefs Lazare, Herneger, Lefèvre, Favreau, Deville, Bartoli firent de ses éléments disparates les meilleurs serviteurs du groupement.

2 - Le IIe Anniversaire du « Groupement 25 »

[Itinéraires, Chantiers de la Jeunesse, revue mensuelle des Chefs de Languedoc, 11 octobre 1942, p. 43-45.)

« Dimanche 30 août [1942], a été célébrée au Bousquet-d’Orb, la fête anniversaire de la fondation du Groupement 25 « Roland ». Ce fut un grand succès et les invités auraient été encore plus nombreux si les départs aux vendanges, les fêtes de Mense et autres circonstances n’en avaient pas retenus dans leur Groupement.

La veille, un orage, qui dura toute la nuit, avait considérablement gêné les préparatifs et le temps était encore incertain, lorsqu’à 8 heures, le commissaire de Fontaines, chef du groupement 25, accompagné du commandant de Metz, passa en revue les groupes impeccablement alignés sur le terrain.

Remise des fanions. En un bref cérémonial, il remit aux Chefs de groupe, les fanions portant, sur soie, l’écusson et la devise du groupe, il leur dit ce que représentait pour eux et pour les Jeunes cet emblème.

Salut aux couleurs. Puis ce fut l’envoi des couleurs au mât tripode de plus de 20 mètres dressé au fond du stade.

La messe-construction de la cathédrale-chantier. Sur le stade eut lieu la messe en plein air : messe-chantier par excellence ; sur une vaste estrade, pendant que récitant et chœurs alternaient, on montait l’autel et ce que l’abbé Luquet de St-Germain appela la « cathédrale-chantier ».

Du fond du stade les Jeunes arrivaient et, en offrande, apportaient leurs outils et les rondins symboles de leur labeur ; petit à petit, l’autel prit corps, un auvent de vigne, de feuillage, abritait l’autel pendant que s’élevait une croix en rondins, flanquée d’une panoplie d’outillage. Les jeunes offraient leur labeur et leurs outils.

Cette messe chantée au pied du mât, sur cet autel symbolisant le labeur des Jeunes, fit une profonde impression sur l’assistance nombreuse qui écouta les fortes paroles de l’aumônier Lavartte montrant la tâche à faire pour que la France renaisse.

Un office protestant, célébré par Mr. le pasteur Roth, se déroulait pendant ce temps à la salle de la Mairie, décorée par les Jeunes, qui firent là une véritable exposition Chantier.

Dépôt d’une gerbe. Après la messe, ce fut la remise d’une gerbe au monument aux morts. Tous les Groupes, fanions en tête, étaient massés devant le monument quand le Chef de groupement alla déposer une gerbe au monument aux morts. Minute de silence, puis la musique du groupement joua la Marseillaise

Défilé. Le défila s’organisa ; en tête, la musique, superbe et pleine d’allant ; l’étendard du groupement et sa garde les Chefs, en blouson gris ; les Commis, un détachement d’Anciens de la Lozère, de l’Aveyron, en bérets verts et les Groupes avec leurs Chefs, tous en ordre impeccable, présentés par le commissaire-adjoint Louis, saluèrent le Chef de Groupement et ses invités personnalités civiles et militaires, représentants nombreux de tous les Groupements de la province.

Le déjeuner, ainsi que le dîner du soir qui fut servi aux Chefs et aux invités, était le même qui fut distribué aux Jeunes, dont la plupart étaient massés dans un vaste camp à proximité de la localité, camp de toiles de tentes qui résista magnifiquement à l’orage nocturne.

Fête sportive. L’après-midi, se déroula devant les représentants sportifs du département et un public venu de toutes les localités voisines, une grande fête sportive avec nombreuse participation des Groupements du Languedoc. Tout à tour, les équipes du 45, du 18, du 6, du 24, du 23 rivalisèrent avec les Jeunes et les Chefs du 25.

La finale des 100 mètres revint à Aparici, du groupement 24 (Lodève), en 11’3/5 devant son camarade Bringuier.

Un parcours de cross de 12 kilomètres fut couvert de brillante façon par l’excellent athlète Second, distançant Natheloff, également du groupement 25, Martrou, Gachis, Nougin et Nourrit, appartenant à d’autres Groupements.

Le 400 mètres fut l’apanage de Bringuier.

Fays, du groupement 6, s’adjugea le poids, et Bréchut, du groupement 18, emporta, devant Bris, Berthon et Mazars, le 1.500 mètres.

Le saut en longueur revint à Aparici, athlète d’une classe certaine, tandis que Martrou (Groupement 24) gagnait le saut en hauteur.

A l’issue des épreuves, le classement par Groupements donna les résultats suivants :

1er       Groupement 24, de Lodève ;
2ème    Groupement 25, de Lunas ;
3ème    Groupement 6, de l’Ardoise (Gard) ;
4ème    Groupement 18, du Vigan (Gard) ;
5ème    Groupement 23, de Saint-Pons.

En finale du tournoi de baskett, le Groupement 23 élimina, par 19 à 14, le Groupement 25.

Courses de relais, 1 000, 100 mètres, cross, partie de baskett, lancement du poids, sauts en hauteur, en longueur, challenge « Chantier », courses spectaculaires se déroulèrent, donnant lieu à des temps fort honorables.

Les Commissaires luttèrent avec les Jeunes en une émulation des plus « Chantiers ».Voici le classement final :

1er       Groupement    24    :    16    points
2ème    Groupement    25    :    10    points
3ème    Groupement      6    :      9    points
4ème    Groupement    18    :      7    points
5ème    Groupement    23    :      3    points

Feu de camp. Le soir, à 10 heures, tous se retrouvèrent pour le feu de camp. Le stade était bien garni quand on commença la veillée. Les haut-parleurs donnèrent, les projecteurs balayèrent le stade où, dans l’ombre, s’élaborait le jeu. Le thème en était : « La province du Languedoc » et chaque Groupe présentait un numéro à la gloire de la province. L’an dernier, on avait chanté le groupement, cette fois c’est la province que l’on célébrait, jeu dédié à tous : Anciens, Jeunes, amis sympathisants, indifférents, hostiles.

Le Groupe 4 fit la présentation, le Groupe 5 chantait la mer, ses profondeurs, la vague, cependant qu’une frégate passait sur le fond de la scène et que le coryphée disait la beauté des rivages méditerranéens, de ses sanctuaires et de ses ports.

Puis c’est, par le Groupe 9, la représentation d’une veillée dans les monts d’Orb, dite « rôtie » où toute la famille, dans le cadre des meubles ancestraux, s’assemble autour de l’âtre, pour griller les châtaignes ; cependant que les jeunes fiancés dansent la « bourrée ». Le Groupe 101 montrait : la sagesse des anciens ; et ce sont des évocations folkloriques qui défileront : voici le « camel » de Béziers ; le « cran » de Bouzigues ; « Louis XIV » de Montpellier ; les enfants du Clapas ; le vigneron de Murviel ; le pêcheur d’Avène ; le mineur de Graissessac, et la « Mamette » chère aux Languedociens.

Le Groupe 5 figurait enfin les provinces limitrophes ; ceux de Toulouse (Toulouse), ceux de la Provence (Magali), ceux des causses et finalement tous rassemblés, c’était tout le Midi qui chantait : « Se canto que canto ». Tous les Groupes massés maintenant formaient un tableau vivant et ce fut, en apothéose, le portrait du Maréchal qui, seul éclairé, reçut en hommage l’ardeur de tous ces Jeunes, chantant leur chant de Groupement.

Le Chef de Groupement leur parle alors. Après avoir fait un bilan des deux années écoulées depuis la défaite, il leur explique les grandes leçons données par nos Chefs, ainsi que les premières réussites obtenues. Il leur montre quels étaient leurs devoirs derrière le Drapeau frappé de la francisque, confié il y a un an, aux Jeunes des Chantiers et, associant les jeunes en cet anniversaire du groupement 25, au geste des Légionnaires à Gergovie, il les adjura de se préparer aux sacrifices que ceux de zone libre doivent être prêts à consentir pour soulager les malheurs de leurs frères séparés par les barbelés ou simplement la ligne de démarcation et rétablir un jour l’Empire dans son intégrité, la France dans sa grandeur mondiale.

Dans le feu des projecteurs, la flamme descendit alors du grand mât ; puis une fervente Marseillaise, entonnée par tous, Jeunes et spectateurs, chantèrent dans la nuit « l’Amour sacré de la Patrie ».

CONCLUSION. Impression profonde sur les spectateurs civils, frappés par les progrès acquis depuis un an dans la tenue et la présentation des jeunes, qui n’avaient pourtant que six semaines de service, et vivement impressionnés par la grandeur de la cérémonie religieuse du matin ainsi que par le symbolisme du feu de camp qui les changeait des numéros burlesques auxquels ils ont trop souvent été habitués. Quant aux Jeunes qui venaient de participer aux fêtes de la journée, ils s’embarquaient 48 heures après, pour les travaux de la vendange.

Nota. Le « Jeu du Languedoc » a été composé par le commissaire adjoint Sévérac, du groupement 25.

3 - Documents concernant les relations Pétain/Chantiers de jeunesse (ADH 18 W 13 [11])

Documents concernant les relations Pétain/Chantiers de jeunesse 4 janvier 1944
Fig. 30 - Documents concernant les relations Pétain/Chantiers de jeunesse
4 janvier 1944 (ADH 18 W 13 [11])
Documents concernant les relations Pétain/Chantiers de jeunesse 3 janvier 1944
Fig. 31 - Documents concernant les relations Pétain/Chantiers de jeunesse
3 janvier 1944 (ADH 18 W 13 [11])