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Description

Le Groupement 25 des Chantiers de Jeunesse au Bousquet-d’Orb (1940-1943)

Le Chantier de Jeunesse n° 25 est né le 20 août 1940 au Bousquet-d’Orb, à l’époque petite ville minière de l’Hérault, située sur la ligne de chemin de fer Béziers-Paris par Neussargues, à douze kilomètres de Bédarieux, le long de l’Orb, ce fleuve côtier qui se jette à la mer à Valras.

A partir de cette date, la gare du Bousquet, connut une agitation inhabituelle train après train des groupes de jeunes habillés de kaki ou de bleu horizon militaire, débarquaient, traversaient la ville au pas cadencé, et prenaient la route en direction de la montagne. Ces jeunes gens appartenaient auxclasses 1939/3 et 1940/1, appelées sous les drapeaux les 8 et 9 juin 1940.

Un nombre important d’entre eux, incorporés au Dépôt de guerre du Génie, avaient fait une longue retraite depuis Montargis jusqu’à Béziers, toujours encadrés par des jeunes aspirants à peine plus âgés qu’eux, qui les avaient conduits en bon ordre à travers les dangers de cette longue route.

D’autres venaient d’un régiment d’artillerie basé à Castres et du 132ème Dépôt d’infanterie de Clermont-Ferrand.

Tous ces jeunes soldats arrivèrent donc sur les lieux d’implantation de leur groupe avec pour tout abri les tentes boutonnées de l’armée.

Implantation : A l’origine, les groupes entre lesquels furent répartis les membres du groupement furent les suivants :

    • Gours et les Pascals (groupes 1 et 2) voisins, séparés par une vallée à 8 km à l’Est du Bousquet.
    • Le Vernazoubre et les Clares (groupes 3 et 5) également voisins à 10 km dans le nord-ouest du Bousquet, établis sur les bords d’un petit torrent affluent de l’Orb.
    • Dans la même direction mais plus au Nord, toujours le long de l’Orb, se trouvaient Baudesert (groupe 4) et Avène-les-Bains (groupe 10) et, encore plus au Nord, la Rode Haute (groupe 9) à 400 m. d’altitude.
    • Les Cazalets (groupe 7) au sud-ouest du Bousquet, dominaient le petit bourg minier de Graissessac. Un détachement de ce groupe, installé aux Vignères, au dessus du Village de Camplong, devint à l’arrivée du 2ème contingent, le groupe 8.
    • Toujours dans le sud-ouest du Bousquet mais beaucoup plus loin, à 10 km environ de saint-Gervais, dans le massif de l’Espinouse, à 800 m. d’altitude, se trouvait le Mont Caroux (groupe 6).
    • Enfin, le groupe de commandement (groupe 11) s’établit sur le stade du Bousquet et l’infirmerie à La Tour-sur-Orb à mi-chemin entre le Bousquet et Bédarieux.

Pionniers

En attendant les baraques qui arrivèrent dès octobre 1940 mais dont les premières furent destinées au groupe 11 et installées sur le stade du Bousquet, chaque équipe dans les camps construisit sa hutte de branchages couverte d’abord avec les éternelles toiles de tente dont on connait l’étanchéité puis à l’aide de tôles d’éverite qui devaient constituer la toiture des futures baraques. Ces dernières commencèrent à arriver dans les camps à la mi-novembre. Leurs éléments étaient amenés par camions le plus près possible du camp de destination : il s’agissait le plus souvent de panneaux qui pesaient 250 kgs ; Leur manutention à bras d’hommes par les sentiers muletiers enneigés constitua pour des camps comme les Cazalets et le Mont Caroux une véritable épopée.

Ces deux citations à l’ordre du groupement illustrent bien les conditions de vie et les aventures qui furent celles de ces pionniers :

« Gaudry Roger du groupe 7, 9ème équipe. Le 3 janvier, au milieu d’une tempête effroyable, n’a pas hésité à monter sur le toit de la baraque des Cazalets pour tenter de rétablir les plaques d’éverite arrachées par le vent. Frappé par une plaque d’éverite dans les reins, a refusé d’abandonner son travail. Est resté sur le toit de 7 h 30 à 12 heures malgré le réel danger de sa position…

« Louviot Robert, du groupe 11, chauffeur : grâce à une volonté farouche est parvenu le 3 janvier à monter le ravitaillement au Mont Caroux malgré d’énormes difficultés. L’arrivée inespérée de ce camion a apporté un réconfort moral aux jeunes du groupe 6 pris depuis 36 heures dans une tempête effroyable…

Malgré les difficultés et le ravitaillement pas toujours très abondant, la rareté des nouvelles pour ceux de la zone occupée et même leur manque total pour les Alsaciens-Lorrains assez nombreux, le moral des jeunes, entraînés par l’enthousiasme de leurs jeunes chefs dont la plupart n’avaient que 21 à 22 ans, restait à un très haut niveau. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2010

Nombre de pages

18

Auteur(s)

André SOUYRIS-ROLLAND

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf