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Description

Le décor intérieur et le mobilier à Pézenas aux XVIIe et XVIIIe siècles

L’architecture privée à Pézenas, aux époques qui nous occupent, apparaît liée, pour le XVIIe siècle, à la fortune politique de la ville et à la présence des Montmorency tout d’abord, d’Armand de Bourbon – Conti ensuite. D’où deux périodes fastes pour cette architecture : le premier tiers du siècle (au cours duquel l’effort constructif sera porté dans le nouvel enclos délimité par l’enceinte moderne), puis, grosso modo, les années 1650-1680.

Le XVIIIe siècle, au contraire, verra construire peu d’édifices privés. C’est l’époque où négociants et bourgeois, alors en plein essor, aux côtés de l’aristocratie foncière traditionnelle, toujours présente, achètent terres et hôtels particuliers, qu’ils aménagent et font embellir selon le goût du moment.

Nous avons tenté ailleurs de définir les constantes de cette architecture. C’est donc maintenant le cadre de la vie quotidienne, à l’intérieur de la demeure, qui retiendra notre attention.

LE DÉCOR DES MURS

Les murs, que l’entrepreneur, selon les clauses d’un contrat de prix-fait extrêmement précis, était tenu d’enduire intérieurement ou de badigeonner à la chaux, étaient ensuite décorés de diverses manières.

Aucun témoignage n’a pu être relevé sur l’existence à Pézenas de boiseries murales, rares il est vrai en Languedoc méditerranéen. Pourtant un exemple très proche de Pézenas doit être cité, au prieuré Sainte-Marie de Cassan, près de Roujan, vers 1758.

Au XVIIe siècle, les murs reçoivent parfois un revêtement de cuir, comme cela se faisait, depuis quelques temps déjà, à Fontainebleau ou Cheverny. Cette mode, qui connut un remarquable succès, persistera durant tout le siècle. Il s’agissait de feuilles de cuir bouilli, aux dessins répétitifs obtenus par estampage et rehaussés de dorures, selon une technique inventée au XVe siècle. En 1675 est mentionnée une tapisserie cuir doré dholande rellevé en bosse…, encore en place en 1749. A la Grange-des-Près, les dix pièces de tapisserie de cuir étaient timbrées aux armes du duc de Montmorency, ce qui permet d’en situer la mise en place au moins dans le premier tiers du XVIIe siècle. L’abbé Cassan signale l’existence à Aniane, en 1754, d’un cuir, il est vrai tout déchiré, et d’un second en grisailhe avec les bordures dorées. Une tenture murale de ce type est encore en place au château de Villevieille, dans le Gard.

Toutefois, c’est à la tapisserie de lisse que vont surtout, suivant en cela une mode fort ancienne, les faveurs de l’aristocratie résidant à Pézenas au XVIIe siècle.

Trois contrats de prix-faits nous sont parvenus, passés avec des tapissiers marchois d’Aubusson et Felletin. Le premier, du 23 mai 1630, est établi entre le baron de Paulhan, Pierre-Jean de Vayrac et le lissier d’Aubusson, Michel Declaravaux, pour la confection d’une suite de huit pièces représentant l’Histoire de Joseph, le tout pour mille livres. Le second, du 21 Mai 1651, lie François Couderc, de Felletin, à Jean de Peyrat, seigneur et baron de la Redorte. Le sujet choisi est l’Histoire de Céphale et Prochris.

La suite de l’Histoire de Joseph constituait en fait la seconde des trois commandes du baron de Paulhan au lissier d’Aubusson. En 1628, en effet, celui-ci lui avait vendu une tapisserie a fasson de fleurs et, dans le contrat de 1630, est consignée la vente d’une pièce de tapisserie a fleurs et fruicts de mesme façon que l’autre que le sieur de Paulhan a si devant (suite illisible…) à laquelle seront les armoiries dudit sieur de Paulhan… […]

Informations complémentaires

Année de publication

1981

Nombre de pages

15

Auteur(s)

Jean NOUGARET

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf