Description
Le catholicisme en Lodévois dans la seconde moitié du XIXe siècle
Durant la seconde moitié du XIXe siècle, le Lodévois est victime de la décadence de l’industrie textile à Lodève et à Clermont. Les cantons de l’ensemble des régions médianes de l’Hérault – du Larzac au littoral agathois, sont tous d’ailleurs en stagnation ou en déclin démographique entre 1851 et 1891, situation qui contraste avec l’essor des régions placées sous l’influence immédiate de Montpellier ou de Béziers.
Frontière religieuse, ces pays médians de l’Hérault ne comptent plus de « paroisses de chrétienté » unanimes dans le signe visible de leur attachement à l’Église, la pratique religieuse publique. Cependant, par rapport à la situation sous la Monarchie de Juillet, le nombre des pascalisants a progressé. Le doyenné du Caylar (Larzac) compte en 1876 une majorité de pascalisants (57 % pour les deux sexes, 30 % pour les hommes et les jeunes gens). La remontée est sensible à Lodève, Clermont et Gignac. Faut-il voir là le résultat d’une reprise en mains pastorale, attestée par la présence d’un clergé plus nombreux – prêtres, frères enseignants, religieux ? Du recul des refus d’absolution qui caractérisaient les tendances rigoristes des confesseurs avant que ne se fassent sentir les effets de la théologie morale de Saint-Alphonse de Liguori ? Ou s’agit-il d’une des conséquences de la déprolétarisation de ces cantons par suite de l’exode rural et de la désindustrialisation ? Il est bien difficile de trancher. Pour ce qui est des vocations sacerdotales et religieuses, ces cantons se situent au-dessus de la moyenne diocésaine. Lodève, Montagnac, Clermont-l’Hérault contribuent fortement au recrutement sacerdotal.
Dans le doyenné du Caylar, fort bien pourvu en desservants – chaque paroisse, et elles sont peuplées, a alors le sien – l’immense majorité des femmes et la plus grande partie des hommes assistent à la messe le dimanche (1876). A Pégairolles et au Cros les hommes sont même nombreux aux Vêpres et presque tous communient à Pâques. Les points noirs sont alors St Maurice – aucun homme n’y fait ses Pâques – et Les Rives. La nouvelle église de Navacelles a été bénie en 1874. Les paysans des paroisses rurales du Lodévois concilient en général, travail du dimanche et assistance à la messe. Les hommes s’approchent rarement et en petit nombre des sacrements. Beaucoup de communautés sont divisées et dès le Second Empire il existe des conflits entre maire et curé. Jusqu’aux environs de 1875 les missionnaires parviennent à gagner une majorité, parfois importante, d’hommes. La situation politique ne permet plus d’espérer de tels succès par la suite dans une région ralliée à la République. A Lodève, où la Saint Fulcran attire des milliers de pèlerins, un jésuite prêchant à la Noël 1855 avait obtenu 6 à 700 communions d’hommes. Le 31 mai 1858 fut inauguré un monument en l’honneur de l’Immaculée Conception en présence d’une foule, « jusque sur les toits des maisons ». Trois ans plus tard la statue de Notre-Dame fut couronnée et une immense procession déroula à nouveau ses cortèges. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1975 |
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Nombre de pages | 4 |
Auteur(s) | Gérard CHOLVY |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |