Catégorie : Étiquette :

Description

L’âme et la langue des pays d’Oc.
Les chantres du Midi

* Docteur en Histoire

Le thème de cet article provient de plusieurs de nos ouvrages portant sur les villages du Midi et du livre écrit en collaboration avec Jean Sagnes intitulé « Ils ont parlé à la jeunesse » qui analyse un certain nombre de discours des prix prononcés dans les lycées de notre région dans les années 1880 à 1950. L’idée clé est que le Languedoc a une âme originale, toute imprégnée de l’héritage des Grecs et des Romains. La présentation de toutes ces richesses a constitué un des thèmes majeurs que se sont plu à mettre en valeur nombre de professeurs appelés à faire le discours des prix, tout particulièrement aux lycées de Montpellier ou de Béziers. Pierre Brun en 1902, Bernard Sarrieu en 1909, Henri Gautier, Paul Marres en 1925, M. Sauvage en 1932, M. Gaston Galtier en 1936, M. Berne en 1937, Charles Camproux (1939) s’y attelèrent, chacun à leur tour, avec passion et enthousiasme. Ils demandent que soit faite sa place à l’histoire locale.

Une place pour l’histoire locale

Ces enseignants expriment avant tout, à partir d’un manque, une exigence : que l’on fasse à l’histoire du pays l’aumône d’une place. Leurs discours expriment en effet un regret cuisant : l’histoire « locale » n’a pas dans l’enseignement du second degré la place qu’elle mériterait. Cette remarque formulée par M. Berne en 1937 rejoint les critiques faites par Paul Marres douze ans plus tôt, dans la belle fresque dont voici un extrait :

« Cette histoire locale si riche en souvenirs, je n’ai presque rien vu qui parle d’elle dans nos programmes. C’est à peine si de récentes instructions ont bien voulu lui faire, parmi nos disciplines, l’aumône d’une place effacée. Cendrillon dédaignée, elle contribuerait pourtant à faire mieux comprendre l’histoire générale, sa sœur aînée, la seule connue et honorée. Humble servante du passé, elle nous attacherait davantage à ce foyer spirituel que composent pour nous les pierres dorées de nos arènes, les portails ciselés de nos églises romanes, les murailles altières de nos cités fortes, dont la couronne de créneaux découpe le bleu de notre ciel incomparable. Le premier but de l’histoire locale doit être de vivifier et d’illustrer l’histoire générale, mais cette histoire locale ne saurait limiter sa tâche à celle d’une discipline auxiliaire de l’histoire générale. »

Et de montrer à travers un large panorama historique « la personnalité vigoureuse que notre province développe à travers les âges », ce qui justifie à ses yeux, le mot de Lavisse : « L’histoire, c’est un ciel, un climat, qui se traduisent en pensée et en actes. » Il conclut qu’ainsi comprise, l’histoire locale est « susceptible de donner plus qu’aucune autre forme d’histoire le sens historique, la curiosité du passé, l’intérêt pour le présent, la confiance dans l’avenir ». L’esprit acquiert ainsi le sens de la continuité, de la solidarité des générations. La connaissance de notre passé local nous attache davantage à nos horizons aimés. L’amour de notre province, mieux connue, est de nature à atténuer les progrès fâcheux d’une centralisation parfois excessive. Il peut épargner à bien des jeunes les amères déceptions des déracinés. » […]

Informations complémentaires

Année de publication

2016

Nombre de pages

9

Auteur(s)

Louis SECONDY

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf