La ville de Pézenas dans le cartulaire de l’abbaye cistercienne Sainte Marie de Valmagne
La ville de Pézenas dans le cartulaire
de l’abbaye cistercienne Sainte Marie de Valmagne
* Majoral du Félibrige, président de la Société archéologique, scientifique et littéraire,
ancienne Académie des Belles-Lettres et Sciences de Béziers.
[ Texte intégral ]
La ville de Pézenas, naguère dans le diocèse d’Agde, est à égale distance ou peu s’en faut de trois établissements religieux médiévaux de grande importance : l’abbaye de Saint-Thibéry (moines noirs), de fondation carolingienne, l’abbaye de Valmagne (cisterciens), fondée en 1139, et le prieuré de Cassan (chanoines), fondé en 1080 mais situé dans le diocèse de Béziers. Les malheurs de l’histoire ou plutôt la cruauté et l’incurie des hommes ont dispersé les archives des monastères de Saint-Thibéry et de Cassan, dont il ne reste que des sources obliques. Tout au contraire, le cartulaire de l’abbaye de Valmagne a été heureusement conservé. Malheureusement, le monastère de Valmagne, le plus récent des trois, s’est peu implanté à Pézenas, qui est peu représenté dans les chartes cisterciennes. Ces moines ont fait porter leurs efforts sur l’implantation périurbaine et urbaine à Montpellier et à Béziers. Ils ont été absents à Lodève, fort discrets en Agde et plus encore à Pézenas. Toutefois un petit nombre d’actes ont été stipulés dans cette ville, et révèlent une présence secondaire mais active des moines cisterciens 1.
L’abbaye de Valmagne elle-même
La fondation
Proche de lieux de cultes antiques ou anciens, le monastère de Valmagne est pourtant une création ex nihilo d’ordres nouveaux, issus de la réforme grégorienne 2. Les fondateurs laïques ou donateurs initiaux appartiennent à une famille féodale de second rang du Clermontais : Guillaume Frédol et Ermessende sa femme, avec le consentement de leurs enfants Pierre, Guillaume, Bernard de Cabrières, Frédol, Aimée et son mari Bérenger Rostaing, et un parent, Pierre de Pradines. Ces personnages appartiennent à la famille de Cabrières issue du château du même nom. Le noyau de la donation initiale, les biens cédés en premier lieu le 1er mars 1138 (1139 n. st.), sont au lieu-dit Tortoreria, Tourtourière. Nous sommes dans la région comprise entre Mèze et Saint-Pons-de-Mauchiens, aujourd’hui dans la commune de Villeveyrac. L’objet de la donation était de créer une maison religieuse : « […] ad construendam ecclesiam in loco qui vocatur Vallis magne ». Les bénéficiaires sont désignés : « […] damus domino Deo et Beate Marie de Ardorello et tibi Fulconi abbati ejusdem loci et omnibus fratribus aliis tuis presentibus et futuris ». Il est précisé que la construction de l’église se fera « […] secundum ordinem vestrum […] ». La fondation est donc nouvelle et faite en faveur de l’abbé Foulque d’Ardorel.
Ardorel (Ardurellum, Ardorellum) est une maison de l’ordre de Cadouin ou Cadunienses, fondé par Géraud de Sales. Géraud, disciple de Robert d’Arbrissel, aurait été rebelle à l’autorité dévorante et possessive de l’abbesse Pétronille de Chemillé. Quittant Fontevrault, il revint vers le Quercy dont il était originaire. Il fonda des ermitages, exclusivement masculins, et s’établit enfin à Cadouin, au diocèse de Cahors, en 1114. Cadouin essaima dans plusieurs autres lieux : Grandselve, Condom, Flairval et Ardorel au diocèse d’Albi, actuellement commune d’Augmontel près de Mazamet. Chez les Cadunienses, l’abbé lui-même et un groupe de moines émigraient en un autre lieu pour fonder une abbaye-fille. Ainsi, l’abbé Hélie de Cadouin, successeur de Géraud de Sales, émigra à Ardorel, puis Foulque, abbé d’Ardorel, émigra à son tour à Valmagne en 1139.
Le passage de Valmagne à Cîteaux
La réforme de saint Robert à Molesmes, parachevéepar Étienne Harding et Aimeric des Trois-Fontaines, et installée à Cîteaux, suscita un fort engouement. Bernard de Fontaines, devenu abbé de Clairvaux, lui donna par sa personnalité hors du commun et ses écrits éblouissants un lustre inégalé.
Dans le futur Languedoc, saint Bernard vint prêcher en 1145 contre les hérétiques pétrobrusiens et albigeois. Il séjourna à Grandselve, alors monastère de Cadunienses, et rayonna à partir de cette base. C’est alors, peut-être influencés par le prestige ou les qualités de saint Bernard, que les religieux de Grandselve quittèrent l’ordre de Cadouin et s’affilièrent à Cîteaux. Grandselve devint une véritable tête de pont de Cîteaux dans le Midi ; successivement Fontfroide, Calers, Bonnecombe et Poblet s’affilièrent à Cîteaux parGrandselve.
Valmagne, fondation cadunienne d’Ardorel, tenta une première fois d’adhérer à Cîteaux en avril 1149 (acte 28). La division s’installa alors dans le monastère entre les pro-cisterciens et les pro-caduniens. En 1155, l’abbé de Cadouin renonça à ses droits sur Valmagne, en faveur de Guy, abbé de Bonneval, maison cistercienne au diocèse de Vienne en Dauphiné, qui reçut Valmagne comme abbaye-fille dans la filiationde Pontigny.
La prospérité cistercienne
On peut exciper de l’acte de passage définitif de Valmagne à Cîteaux que le monastère a pu être reconstruit : « […] ad construendam et ordinandum et ad faciendum quicquid facere volueritis ». Les cisterciens ont-ils alors rebaptisé le lieu ? Certes, les actes transmis par le cartulaire donnent le nom de Vallis magne dès la fondation initiale. Mais le lieu-dit originel du site est bien Tortoreria. Vallis magne, Valmagne, est un toponyme typiquement cistercien comme Valbonne, Valsainte, etc. De 1155 à 1195, le monastère connaît une grande stabilité ; cinq abbés se succèdent. En 1195 est élu Pierre de Antuno qui le restera jusqu’en 1210. Cet abbé Pierre III est associé à la légation de Pierre de Castelnau, naguère archidiacre de Maguelone, qui avait fait profession cistercienne à Fontfroide.
Épilogue de l’histoire de Valmagne
Le XIIIe siècle voit l’apogée avec la construction de l’immense église actuelle commencée en 1257. L’édifice à trois nefs, transept, déambulatoire, chapelles rayonnantes et narthex, n’a presque rien de cistercien. Ses dimensions sont considérables : 82 mètres de long, 22 mètres 30 de large, le transept mesure 30 mètres de long. La reconstruction de l’église est le chant du cygne : les Grandes Compagnies passent de 1353 à 1362, les rivalités entre religieux apparaissent, le relâchement s’installe. La commende s’applique à Valmagne avec Arnaud de Lauzières nommé en 1477. Les guerres de Religion dévastent le monastère. Une longue agonie succède à ces troubles. Le cardinal de Bonsi, archevêque de Narbonne, abbé commendataire, fait construire au XVIIe siècle un palais abbatial, aménager des jardins, tandis qu’un petit nombre de moines suit une vie monastique tiède. La Révolution française abat un fantôme.
Les textes citant Pézenas dans le cartulaire
Treize chartes seulement sur un total de 961 mentionnent la ville de Pézenas d’une manière ou d’une autre. C’est une proportion très faible. Vingt-et-un personnages dont quatre femmes portant le nom de Pézenas comme patronyme sont par ailleurs cités dans quatre-vingt-neuf actes.
Les personnes portant le nom de Pézenas
La plupart des Piscénois identifiés d’après le patronyme de Pedenacio sont de simples témoins d’actes divers, souscrits ou non à Pézenas. Seuls quelques-uns peuvent être rattachés à l’aristocratie locale. Toutefois, ne voyons pas systématiquement dans le port du nom de lieu l’indice d’appartenance à une famille féodale ou aristocratique. C’est le plus souvent une indication d’origine.
C’est le cas du plus fréquemment cité, Bernard de Pézenas, moine de l’abbaye de Valmagne dont le nom apparaît dans 38 chartes. On peut présumer qu’il était moine à Valmagne avant l’adhésion du monastère à Cîteaux puisque, en juin 1152, il est déjà cité en cette qualité comme témoin (acte 58). L’abbé cistercien Ermengaud lui confie des missions de confiance : à Montpellier en juin 1155 il reçoit des donations au nom du monastère, qui constitueront le premier noyau de l’implantation urbaine (actes 48, 132, 450, 451). Longtemps après, à Béziers, il stipule au nom de l’abbé les donations des maisons de Béziers (acte 306) et les largesses de Guillaume de Margon, abbé de Saint-Aphrodise, en faveur des cisterciens (acte 307). Il est présent également à la grange de Cambert en 1186 et souscrit à la profession monastique de Guillaume Pierre de Vintrou (acte 264).
Enfin, il est témoin des actes de donations de certains des proceres piscénois, Pierre Bernard de Pézenas et Ermessende sa femme en 1182 et 1187 (actes 236, 331, 332), mais absent des cessions et arrangements familiaux correspondants de Pierre de Pézenas et les siens (actes 461, 462, 463, 464).
En décembre 1187, il est à Saint-Thibéry et souscrit à l’accord arbitré par l’abbé de ce monastère entre Amédée abbé de Valmagne et Guillaume Guy de Pézenas sur les tasques de Vayrac. Le silence retombe sur Bernard de Pézenas après une longue vie monastique d’au moins trente-cinq ans, attestée de 1152 à 1187.
Autres personnes portant le patronyme Pézenas
Guillaume Guy de Pézenas
Par un acte conclu en décembre 1187 dans l’abbaye de Saint-Thibéry, Guillaume Guy de Pézenas d’une part et Amédée abbé de Valmagne et les religieux d’autre part, mettent fin par arbitrage de Bérenger, abbé de Saint-Thibéry, et sous caution de Guillaume d’Abeilhan, à leurs différends au sujet des droits de tasque de Vayrac. Guillaume Guy de Pézenas reçoit cent sous melgoriens (acte 331).
Le 3 ou le 4 décembre de la même année, Guillaume Guy de Pézenas, fils de Guillaume de Clermont, et sa sœur Guinarde cèdent pour cent sous au monastère de Valmagne leurs biens de Vayrac et de Tourtourière. Ils obtiennent le consentement de Marie, femme de Guilhem Guy et de Pierre de Margon, époux de Guinarde (acte 332).
Les Pierre de Pézenas
Quelques générations d’une possible dynastie portant le patronyme sont également mentionnées :
Pierre de Pézenas, sa femme Raimonde et leurs enfants Hugues et Guillaume, en 1151, accordent au monastère de Valmagne la faculté de moudre son grain sans payer le droit de mouture à leurs moulins sur l’Hérault, qu’ils possèdent avec Pierre Bernard de Montagnac (acte 461).
En 1160, un autre Pierre de Pézenas, fils de Pierre de Pézenas et de Raymonde sa femme, confirme la faculté accordée au monastère de Valmagne de moudre aux moulins de l’Hérault, sans acquitter le droit de mouture (acte 462).
Plus tard encore, en 1174, Pierre de Pézenas confirme les donations faites au monastère de Valmagne par sa mère, d’une rente d’un muid de grain annuel, huit livres d’argent reçues en dot par sa mère, et l’exemption des droits de mouture ; le monastère en échange lui donne un cheval (acte 463).
Enfin, le 10 juillet 1178, par acte conclu à Béziers, Roger, vicomte de Béziers, confirme les donations faites au monastère de Valmagne par Pierre de Pézenas, sa femme Raimonde et Pierre de Pézenas ainsi que celles de Pierre Bernard de Montagnac. Le monastère de Valmagne percevra une rente annuelle de deux muids de blé prise sur les moulins des donateurs, payable pour la Saint-Michel, et en outre il sera exonéré des droits de mouture (acte 464).
Une nouvelle génération portant le prénom Pierre et le patronyme Pézenas intervient à partir des années 1180 : En septembre 1182, dans la maison de Valmagne à Pézenas, Pierre Bernard de Pézenas, Ermessende sa femme et leurs enfants vendent pour mille sous plus une part du mas de Pabiran au monastère de Valmagne leurs droits de tasque et de quarte sur Vayrac et Tourtourière. Cet acte est revêtu solennellement du sceau de Pierre Raymond, évêque d’Agde, le 9 mars 1183, encore à Pézenas (acte 326). Un jeudi de juillet 1201, dans la ville d’Agde, Pierre de Pézenas, fils d’Arsende et de Bernard de Capestang, et Ermessende sa femme, confirment au monastère de Valmagne moyennant trente sous melgoriens des donations ou cessions ayant fait l’objet d’un autre instrument, et non rapportées ici. En sus, Ermessende reçoit cinq sous melgoriens (acte 509). Cet acte a fait concomitamment l’objet d’un arrangement familial ou successoral dans la famille de Capestang. En juillet 1200 et en juin 1201, Arsende, femme de Bertrand de Capestang, donne à son fils, Pierre de Pézenas, tous ses droits sur le castrum d’Aumes et plus généralement partout ailleurs, moyennant le vêtement et les aliments ainsi qu’une rente viagère de cinq cents sous melgoriens. Avec le consentement de Bertrande, fille d’Arsende de Capestang et sœur de Pierre de Pézenas (acte 538).
Les actes concernant le monastère de Valmagne à Pézenas
Quelques actes mentionnent Pézenas de manière incidente (le chemin qui va de Pézenas à…) ou comme lieu remarquable pour paiement de droits, ou pour donner cautions. La possession principale de Valmagne est un local (unum localem) ou mieux un terrain à bâtir (ad edificandam secundum voluntatem vestram), donné en alleu en 1175, un vendredi, par Roger, vicomte de Béziers, à Jean abbé de Valmagne et aux moines de cette maison. Ce local confronte la maison de Pierre Adalbert à l’aquilon, de Bernard Castille à l’autan, et des autres confronts les rues publiques du castrum. L’acte a été conclu dans la maison de Pierre de Vaurela, en présence de Pierre, archidiacre de Carcassonne, Ugues de Roumegous, viguier de Carcassonne, Auger de Pézenas, Pierre Bernard et Raimon de Corbian, Vidal, clerc et Pierre, scribe (acte 449).
Dans cette maison de Valmagne, seuls quatre actes sont stipulés pour le monastère :
En avril 1191, Bertrand de Paulhan, fils de Raymond Guilhem, pour son salut et en réparation de divers méfaits, et pour avoir part aux prières des moines, donne au monastère de Valmagne le rivage de l’Hérault au-dessous des moulins des Laures (acte 417).
En avril 1192, Bertrand de Paulhan et ses sœurs Guillelme et Raimonde, celle-ci assistée de Guillaume son mari, donnent au monastère de Valmagne un rivage près de l’Hérault au terroir de Paulhan. Ce don est fait pour réparer des méfaits commis contre le monastère et pour le salut de l’âme de Bertrand de Paulhan (acte 866).
Le 22 février 1204, Béatrice, veuve de Pierre Rivière, avec le consentement de ses enfants, vend pour cinquante sous melgoriens au monastère de Valmagne la quatrième partie des dîmes de Saint-Pierre de Pabiran (acte 554).
Guillaume Gui, après arbitrage par Pierre Laur l’ancien et Pierre Fabre de Lézignan, prud’hommes de Pézenas, et moyennant trente sous melgoriens, renonce à toutes prétentions sur les linges d’un lit que lui devaient annuellement les moines de Valmagne en raison d’un honneur à Vayrac (acte 769).
La faiblesse de l’implantation de Valmagne à Pézenas transparaît encore dans le choix du château vicomtal pour la conclusion par arbitrage de la vicomtesse Adélaïde de Béziers le 8 février 1199 :
Adalais, vicomtesse de Béziers, assistée de Raymond, son bayle, Raymond Calvet, causidicus, et Arnaud d’Alzone, notaire de Béziers, rend une sentence par laquelle Raymond de Nébian, cellérier du monastère de Valmagne, renonce à toutes prétentions et toutes poursuites pour la moitié des dîmes de Vayrac contre PierreAgret, Ermessende sa sœur et Pierre Pèlerin, époux d’Ermessende. Ces dîmes avaient appartenu à Claria, mère de Véziane, elle-même mère des comparants. Le cellérier de Valmagne affirmait que le monastère avait acquis ces dîmes et les possédait depuis plus de quarante ans. Pierre Agret sera tenu de restituer au monastère de Valmagne trois bœufs qu’il séquestrait en raison du litige (acte 791).
Ou encore dans l’arbitrage entre Valmagne et Pierre de Mèze souscrit dans la maison du Temple à Pézenas : arbitrage rendu par Raymond de Mèze et Frédol de Neffiès entre d’une part Pierre de Mèze et d’autre part Pierre, abbé et le monastère de Valmagne. Pierre de Mèze prétendait que Gaucelin de Claret, père d’Elzéar de Castries, avait donné à son propre père un alleu à Palnes. L’abbé de Valmagne, au contraire, assurait que cet alleu avait été donné au monastère par Elzéar de Castries, en exhibant la charte. Il est accordé que, moyennant quatre cent cinquante sous melgoriens, Pierre de Mèze, assisté de Saurine, sa mère, renoncera à toutes revendications sur cet alleu.
Enfin deux actes passés au hameau de Conas, dans la maison de Bernard Imbert de Conas : en juin 1204, Bernard Imbert vend pour cent-trente sous melgoriens au monastère de Valmagne les droits qu’il possède à Tribus mensium, indivisément avec Marie Gabiana. Consentement de sa femme Élisabeth et d’Imbert, son frère (acte 674).
Le même jour, le même Bernard Ymbert de Conas, avec le consentement de sa femme Élisabeth vend pour cent quatre-vingt sous melgoriens au monastère de Valmagne la sixième partie des droits de tasque, foriscape et autres qu’il possède sur les terres du lieu de Tribus mensibus. Consentement d’Élisabeth, femme de Bernard Ymbert de Conas, et d’Ymbert son frère (acte 894).
Conclusion
L’examen des textes contenus dans le cartulaire de l’abbaye de Valmagne révèle la faiblesse de la présence cistercienne dans la ville de Pézenas, et son influence très minime dans la vie urbaine ou la société féodale locale. Les efforts des cisterciens ont porté sur la ville et la périphérie de Montpellier, ville universitaire où ils ont créé un studium partagé avec l’abbaye de Sylvanès, et la ville et la périphérie de Béziers où ils commerçaient.
Pézenas n’est pas une terre cistercienne…
Documents
Actes concernant des biens
449
1175, un vendredi.
Roger, vicomte de Béziers, donne au monastère de Valmagne un emplacement pour construire à Pézenas.
fol. 146.
791
1199, 8 février. — Château de Pézenas.
Adalais, vicomtesse de Béziers assistée de Raymond, son bayle, Raymond Calvet causidicus et Arnaud d’Alzone, notaire de Béziers, rend une sentence par laquelle Raymond de Nébian, cellérier du monastère de Valmagne, renonce à toutes prétentions et toutes poursuites pour la moitié des dîmes de Vayrac contre Pierre Agret, Ermessende sa sœur et Pierre Pèlerin époux d’Ermessende. Ces dîmes avaient appartenu à Claria, mère de Véziane, elle-même mère des comparants. Le cellérier de Valmagne affirmait que le monastère avait acquis ces dîmes et les possédait depuis plus de quarante ans. Pierre Agret sera tenu de restituer au monastère de Valmagne trois bœufs qu’il séquestrait en raison du litige.
fol. 143 (172) v°.
866
1192, un samedi d’avril. — Pézenas, maison de Valmagne.
Bertrand de Paulhan et ses sœurs Guillelme et Raimonde, celle-ci assistée de Guillaume son mari, donnent au monastère de Valmagne un rivage près de l’Hérault au terroir de Paulhan. Ce don est fait pour réparer des méfaits commis contre le monastère et pour le salut de l’âme de Bertrand de Paulhan.
fol. 179 (207) v°.
Actes concernant des personnes
326
1182, septembre, un samedi. — Pézenas, maison de Valmagne,
1182 (1183 n.st.), 9 mars.
Pierre Bernard de Pézenas, Ermessende sa femme et leurs enfants vendent pour mille sous plus une part du mas de Pabiran au monastère de Valmagne leurs droits de tasque et de quarte sur Vayrac et Tourtourière. Scellement de la charte par Pierre Raymond, évêque d’Agde.
fol. 103 v°.
331
1187, décembre. — Abbaye de Saint-Thibéry.
Guillaume Guy de Pézenas d’une part et Amédée, abbé de Valmagne, et les religieux d’autre part mettent fin par arbitrage de Bérenger, abbé de Saint-Thibéry, et sous caution de Guillaume d’Abeilhan, à leurs différends au sujet des droits de tasque de Vayrac. Guillaume Guy de Pézenas reçoit cent sous melgoriens.
fol. 105 v°.
332
1187, 3 ou 4 décembre. — Château de Margon.
Guillaume Guy de Pézenas, fils de Guillaume de Clermont, et sa sœur Guinarde cèdent pour cent sous au monastère de Valmagne leurs biens de Vayrac et de Tourtourière. Consentement de Marie, femme de Guilhem Guy et de Pierre de Margon, époux de Guinarde.
fol. 106.
461
1151.
Pierre de Pézenas, sa femme Raimonde et leurs enfants Hugues et Guillaume accordent au monastère de Valmagne la faculté de moudre leurs grains sans payer le droit de mouture à leurs moulins sur l’Hérault, qu’ils possèdent avec Pierre Bernard de Montagnac.
fol. 150.
462
1160.
Pierre de Pézenas, fils de Pierre de Pézenas et de Raymonde sa femme, confirme la faculté accordée au monastère de Valmagne de moudre aux moulins de l’Hérault, sans acquitter le droit de mouture.
fol. 150 v°.
463
1174.
Pierre de Pézenas confirme les donations faites au monastère de Valmagne par sa mère, d’une rente d’un muid de grain annuel, huit livres d’argent reçues en dot par sa mère, et l’exemption des droits.
fol. 150 v°.
464
1178, 10 juillet. — [Béziers]
Roger, vicomte de Béziers, confirme les donations faites au monastère de Valmagne par Pierre de Pézenas, sa femme Raimonde et Pierre de Pézenas ainsi que celles de Pierre Bernard de Montagnac. Le monastère de Valmagne percevra une rente annuelle de deux muids de blé prise sur les moulins des donateurs, payable pour la Saint-Michel, et en outre il sera exonéré des droits de mouture.
fol. 150 v°.
509
1201, un jeudi de jui1let. — Agde.
Pierre de Pézenas, fils d’Arsende et de Bernard de Capestang, et Ermessende sa femme confirment au monastère de Valmagne moyennant trente sous melgoriens des donations ou cessions ayant fait l’objet d’un autre instrument, et non rapportées ici. En sus Ermessende reçoit cinq sous melgoriens.
fol. 15 (44) v°.
538
1200, un mardi de juillet. — Agde.
1201, un samedi de juin. — Agde.
Arsende, femme de Bertrand de Capestang, donne à son fils, Pierre de Pézenas, tous ses droits sur le castrum d’Aumes et plus généralement partout ailleurs, moyennant le vêtement et les aliments et une rente viagère de cinq cents sous melgoriens. Consentement de Bertrande, fille d’Arsende de Capestang et sœur de Pierre de Pézenas.
fol. 28 (57).
NOTES
1. La totalité des éléments rapportés ici sont extraits de l’édition du Cartulaire de l’Abbaye Sainte-Marie de Valmagne, ordre de Cîteaux, diocèse d’Agde, par l’auteur, édition à paraître dans la collection « Méridiennes », Presses universitaires du Midi, Toulouse. Nous renvoyons également à la bibliographie générale de Cîteaux et de Valmagne dans les prolégomènes de ladite édition. À noter que le manuscrit du Cartulaire, des XIIe et XIIIe siècles, a été depuis le XVIe siècle conservé à Pézenas, ce qui lui a permis d’échapper aux destructions des guerres de Religion et de la Révolution. C’est à Pézenas que Madame Fabre-Luce le racheta en 1924 dans la succession d’un notaire de cette ville. Il a été donné par Mme Gaudard d’Allaines, propriétaire de l’abbaye, aux Archives départementales de l’Hérault. Pour Pézenas nous renvoyons à l’ouvrage un peu ancien : Delouvrier, abbé Alphonse, Histoire de Pézenas ville latine, seigneurie féodale, comté, chef-lieu de canton et de ses environs (Hérault), Nîmes, réédition Lacour, 1993 (avec une présentation de Jean Nougaret).
2. Valmagne a été d’abord une fondation érémitique des Cadunienses, institution du bienheureux Guiraud de Sales, puis une reprise par les cisterciens.