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Description

La tour de Valros, histoire et archéologie d’un édifice militaire médiéval

La « tour », ainsi que les habitants de Valros la qualifient, se trouve sur un plateau au nord-est du village. Bien que visible à des kilomètres à la ronde, le monument est resté trop longtemps méconnu. Son aspect de grosse tour ou de petit château dont seuls trois murs sans couronnement subsistent ainsi que son type de construction en faisait une énigme pour les rares chercheurs qui la connaissaient.

Les premiers travaux effectués sur les lieux ont été motivés par l’installation d’une antenne relais. Lors de cette opération des tombes d’époque carolingienne ont été mises au jour. Nous avons donc entamé une fouille programmée afin de mieux connaître un type de cimetière peu connu à ce jour et qui n’attire guère les suffrages (pauvreté en mobilier ?). Nos objectifs ont dû être revus lorsque les découvertes directement liées à la « tour » se sont avérées plus importantes que prévues.

Voici une première présentation de nos conclusions. Cette étude n’a pu être possible qu’avec l’aide de la commune de Valros, qui outre son intérêt pour notre travail, nous a fourni une aide logistique et matérielle conséquente. Nous remercions aussi les « Amis de la Tour  » pour leur efficacité à la fouille et leur soutien à la commune de Valros pour la sauvegarde du site.

L’environnement géologique de la « tour »

Le relief sur lequel a été construit le bâtiment correspond à ce que les géographes appellent un « éperon barré, « situation privilégiée pour implanter un site défensif. C’est une butte de cent mètres d’altitude dominant le paysage environnant à trente kilomètres à la ronde. Cette étroite crête s’allonge en direction du nord-nord-est, sur une longueur d’environ deux cent cinquante mètres et sur soixante dix mètres de large. Elle a été incisée par l’érosion plioquaternaire aux dépends d’alluvions fluviatiles essentiellement composées d’argiles à galets siliceux. Cette formation localement épaisse d’une trentaine de mètres est recouverte d’un « bouchon » de scories et de laves volcaniques développées le long d’un petit vallon. Le « bouchon » est resté en place malgré l’érosion alors que les argiles des versants de la vallée étaient évacuées. La conservation de la coulée basaltique laisse apparaître ce que l’on dénomme une « inversion de relief ».

Localisation du site :

La « tour » occupe l’extrémité sud-est du plateau basaltique qui marque le passage entre le bassin de la Thongue et la dépression de l’ancien étang de Pézenas, largement ouverte sur la vallée de l’Hérault. Au pied de la « tour », les chemins de Béziers à Pézenas et de Saint-Thibéry à Roujan se croisent au niveau de l’actuel village de Valros. La fortification contrôle donc deux voies dont l’origine remonte à l’Antiquité (Mauné 1994b, 143).

Source historique

Un texte de 1199 indique que Raymond Roger, vicomte de Béziers, donne le podium de Valros à Etienne de Servian. Par cette donation, Etienne de Servian obtient le droit d’y lever des redevances, d’y exercer la basse justice (HGL, V, col. 553). Un bâtiment existe sur le site mentionné, il est désigné sous les termes de forcia ou de castrum.

C’est le seul texte relatif à la forcia. A la suite, plus aucun texte connu n’a mentionné le bâtiment. La justification du fait peut provenir d’un rapide abandon de la construction en tant qu’ouvrage à vocation militaire, voire de résidence seigneuriale. Le mot forcia est un terme assez peu utilisé qui désigne une fortification. Quant au mot castrum, il faut certainement le traduire par « château ». […]

Informations complémentaires

Année de publication

2003

Nombre de pages

11

Auteur(s)

Didier PAYA

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf