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Description

La pierre fine des Vierges Approche ethnographique
de l’évolution socio-économique de l’exploitation de la pierre de Castries

* Ethnologue.

Le bassin carrier de Castries est situé à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Montpellier. Les carrières dites de « pierre de Castries » concernent les communes de Beaulieu, Castries, Lunel Viel, Restinclières, Saint-Geniès-des-Mourgues et Sussargues, où ce type de pierre est extrait. Malgré la concurrence des nombreuses carrières de la région en activité au début du siècle, comme celles de Saint-Jean-de-Védas ou de Pignan, la pierre de Castries, par ses qualités, a acquis une certaine renommée régionale.

Son exploitation est très ancienne. Elle est utilisée dès l’époque romaine, mais son usage s’est réellement développé grâce à l’extension de la ville de Montpellier à l’époque Médiévale et au XVIIIe siècle. En 1824, Creuzé de l’Essert, dans son rapport statistique sur le département de l’Hérault, en vante la beauté : « c’est aux qualités réunies de cette pierre mise en œuvre par d’habiles artistes, que la ville de Montpellier doit la beauté de ses édifices ».

L’activité économique liée à la pierre évolue, de façon générale, au début du XXe siècle. On passe alors d’une exploitation artisanale à l’expansion d’entreprises d’extraction, d’un outillage traditionnel à un outillage mécanisé. Cette évolution est associée aux périodes de reconstruction après les deux conflits internationaux, et à un développement important de l’urbanisme. Ce phénomène s’observe dans la région, pour l’exploitation de la pierre de Castries, par de grands chantiers de construction à Montpellier comme par exemple, l’hôpital Saint-Charles entre 1934 et 1939, le centre de la sécurité sociale en 1948 avec des pierres en provenance de l’entreprise Soustelle de Saint-Geniès-des-Mourgues, les premiers immeubles de la Paillade construits de 1964 à 1972 dont la pierre était fournie par l’exploitation du Génie Civil de Lens à Beaulieu.

A partir des années soixante, la fermeture successive de plusieurs entreprises a marqué le déclin de l’activité du bassin carrier de Castries, comme pour la majorité des exploitations de carrières. Il s’explique notamment par la concurrence des nouveaux matériaux tel le béton et par un coût élevé de la main d’oeuvre des maçons poseurs qualifiés. Actuellement, il ne reste que deux entreprises d’extraction qui ont su adapter leurs productions à de nouvelles demandes, essentiellement en pierre de décoration.

Cette approche ethnographique est centrée sur l’étude de l’évolution socio-économique de la profession de carrier. Les villages concernés sont, par tradition, des communautés d’agriculteurs et de carriers sédentaires contrairement aux tailleurs de pierre. Ces derniers devaient se déplacer de chantier en chantier pour trouver du travail. La présence de deux artisans tailleurs de pierre implantés dans cette région est très récente.

Les récits des anciens carriers, témoins des transformations technologique et sociale liées à ce secteur économique, permettent de comprendre l’importance et l’évolution de cette activité encore mal connue dans la région. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1996

Nombre de pages

14

Auteur(s)

Zoé VALAT

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf