Catégorie : Étiquette :

Description

La céramique gallo-romaine tardive de la nécropole des Clapiès
à Villeneuve-lès-Béziers (Hérault)

I. Présentation

Le site des Clapiès se situe à plus d’un kilomètre au Nord du village de Villeneuve-lès-Béziers, sur la pente ouest d’une colline qui constitue le point culminant de la commune.

L’habitat, qui semble comprendre deux villae, localisées par prospection, apparaît au début du 1er s. ap. J.-C., perdure au cours des siècles suivants et disparaît aux alentours du VIe s. La nécropole qui en dépend se trouve à environ 100 m à l’Est. Seul le secteur le plus récent caractérisé par des sépultures à inhumation, a pu être observé aux cours de fouilles récentes (entre 1985 et 1989). Le mobilier présenté dans cette étude se rattache donc à une période allant de la fin du IIIe au Ve s.

II. Étude de la céramique

A. Approche quantitative et qualitative

La céramique représente la part la plus importante des dépôts observés à Villeneuve. Le mobilier est généralement placé à l’intérieur de la structure tombale, près de la tête ou/et aux pieds, ou encore sur le thorax. Mais dans certains cas il peut être déposé dans la fosse à l’extérieur du cercueil. La mise en évidence de pièces incomplètes, au contact des défunts, est la preuve que certains vases ont été volontairement brisés avant d’être laissés dans la tombe. L’usure de certains récipients ou la présence de cassures antérieures au dépôt des offrandes sont des indices qui attestent que ceux-ci n’avaient sûrement pas de spécificité funéraire mais qu’ils faisaient partie des services de vaisselle d’usage courant.

Au Clapiès, la céramique est attestée dans 76% des sépultures. Le nombre de vases offerts varie de un à six, mais dans plus d’un tiers des cas il ne dépasse pas deux exemplaires.

Notre étude porte sur un échantillon de 112 céramiques réparties en grandes classes : cruches, bols, assiettes (et coupelles), gobelets, lampes à huile et urnes. Le classement par type met en évidence la nette prédominance des cruches. Les autres formes bien représentées sont les gobelets et les assiettes.

L’association la plus fréquente est celle de la cruche et de l’assiette (15 cas), puis de la cruche et du bol (12 cas). Toutefois, la diversité des lots et l’absence de constantes d’une sépulture à l’autre laisse supposer qu’il n’existe pas de modèle type de dépôt. D’autre part, la variation du nombre de vases pour une même période chronologique ne semble pas être l’expression d’une véritable hiérarchisation sociale.

Le manque d’informations sur le contenu de certaines des céramiques limite, en outre, les possibilités d’interprétation du rôle de ces derniers : contenants ou vases d’accompagnement. Toutefois la mise en évidence de petits os correspondant aux restes du repas funéraire, à plusieurs reprises dans des assiettes, et les observations que nous avons pu faire sur les restes alimentaires de deux tombes à incinération nîmoise du Ier s. av. J.-C., nous amènent à considérer que la fonction première était celle de conditionnement des offrandes liquides ou solides, et que celles-ci n’ont pas forcément laissé de traces (boissons, pains, fruits …).

Les 28 cruches se rangent toutes, comme la majorité des vases exhumés, dans la catégorie des productions à pâte calcaire et cuisson oxydante vraisemblablement issues d’ateliers locaux.

Le type le plus courant est celui possédant un col à bord mouluré

Des exemplaires comparables sont connus à Lunel-Viel, Montpellier, Narbonne et Lansargues, dans des contextes contemporains […]

Informations complémentaires

Année de publication

1992

Nombre de pages

6

Auteur(s)

Yves MANNIEZ

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf