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Description

Jean Nougaret critique d’art,
ses chroniques de vision sur les arts (1960 1963)

* Chargé de la conservation du patrimoine, communauté d’agglomération Hérault Méditerranée

L’entreprise de presse Vision sur les Arts fut une des rares revues culturelles d’envergure dans notre région dans la seconde moitié du XXe siècle ; elle demeure aujourd’hui une documentation indispensable pour mesurer la vitalité artistique languedocienne de cette période et identifier les hommes et les femmes qui ont œuvré à lui donner corps.

La revue a été fondée au seuil des années soixante à Béziers par le peintre Henri Gineste. Dès le premier numéro paru au mois de juin 1959, l’existence de la publication est ainsi présentée : « Il était nécessaire autant qu’utile qu’une Revue d’Art bien informée dans le milieu artistique sans aucune tendance ou idée préconçue, prenne naissance dans le Midi. » Sont nommés ensuite les collaborateurs, les auteurs et les amis qui participent à la parution, présentation qui se double d’un appel à candidature : « lecteurs écrivez-nous votre article car à partir du prochain numéro une tribune libre d’un genre nouveau sera ouverte à toutes et à tous. » Cette ouverture au lectorat serait-elle à l’origine de la collaboration, dès l’année suivante, du jeune étudiant Jean Nougaret ? Nous l’ignorons, mais la pertinence de ses articles sur le spectacle, l’art et les musées, et son – fort –  engagement dans la revue jusqu’en 1963 révèlent la grande culture du jeune homme et ses qualités précoces pour la « vulgarisation » de l’art.

La première mention de son nom dans Vision sur les Arts apparaît lors du huitième numéro en 1960. À 21 ans, il y assure la critique de spectacles sous l’intitulé « Vision théâtrale », chronique qu’il tiendra pendant dix numéros jusqu’en 1961. Signe d’une grande érudition, d’emblée il s’y révèle doué, connaissant les grands textes des auteurs du XXe siècle, Jean Giraudoux ou Jean Anouilh par exemple. Observateur attentif des formes, son jugement le porte également à apprécier la qualité des décors, comme ceux de Jean-Denis Malclès pour le théâtre d’Anouilh. Ces préférences n’excluent nullement le théâtre « de boulevard », celui d’un Sacha Guitry ou de Barillet et Gredy ; là, il y distingue, avec justesse, la mise en scène, souvent absente, du jeu des comédiens, généralement irréprochable ; ces comédies sont aussi l’occasion pour Jean Nougaret de se laisser aller à un brin d’ironie et de fantaisie. Mais ce que l’on retiendra de ses chroniques, ce sont ses préférences pour toute la génération « moderne » de metteurs en scène, comédiens ou scénographes, à savoir celle du Théâtre national populaire de Jean Vilar ou de Roger Planchon par la suite.

Ces critiques théâtrales se combinent à partir de 1961 à une série de reportages sur les musées du Midi, du Roussillon à la Provence. Dans le premier article consacré aux musées de Béziers, Jean Nougaret motive l’existence de ce panorama muséal, expliquant aussi que les conservateurs – ou toute personne responsable des collections ou les connaissant parfaitement – seront chargés des articles, le jeune journaliste se réservant leur présentation. En réalité, près de la moitié des articles sur les douze musées évoqués jusqu’en 1963 seront de la main de Jean Nougaret, une manière de mettre en pratique ses études d’histoire de l’art et d’anticiper sa future fonction de conservateur. À ce titre, il est particulièrement émouvant de lire dans la rubrique « Informations » de décembre 1961 de la revue ce qui suit : « Montpellier. Licence de l’Histoire de l’art à notre collaborateur Jean Nougaret. C’est avec plaisir que nous avons appris que notre collaborateur et critique de “Vision sur les Arts” M. Nougaret a passé sa deuxième licence de l’histoire de l’Art. Nous sommes heureux de lui adresser nos sincères félicitations. » […]

Informations complémentaires

Année de publication

2016

Nombre de pages

7

Auteur(s)

Laurent FELIX

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf