Description
Jacques Moulinier (1757-1828)
Un peintre de paysages montpelliérain à l’époque néoclassique
L’on doit aux publications de Laure Pellicer et d’Alain Chevalier une meilleure connaissance du peintre de paysages Jacques Moulinier. A l’aide de ces travaux et à l’occasion de la redécouverte de certaines de ses œuvres, notamment la vue du Jardin des Plantes de Montpellier, revenons sur la vie et l’œuvre, de cet artiste formé à Montpellier, Paris et Rome dans les dernières années de l’Ancien Régime.
La formation à Montpellier et à Paris
Jacques Moulinier est né à Montpellier en 1757. Si ses premiers pas dans l’art ne sont pas connus, nous savons en revanche qu’il se forme dans un contexte artistique fortement marqué par la figure du libraire Abraham Fontanel dont l’enseigne Au rendez-vous des artistes était devenue le lieu de réunion des artistes, marchands et collectionneurs. Cet homme de l’art était également à l’origine de la création de Société des Beaux Arts de la ville en 1779. L’une des missions de cette Société était l’organisation d’un enseignement artistique réparti en quatre classes de dessin dirigées par les peintres Jean Coustou et Dominique Vanderburch, le sculpteur Journet, les architectes Giral et Donnat, et l’ingénieur Roussel. L’autre mission de la Société était l’organisation régulière de Salons d’exposition dont le premier se tint en 1779. Un panorama du paysage français contemporain, peint ou dessiné, y était largement représenté avec des œuvres de Vernet, Clérisseau ou Hubert Robert mais aussi de Demachy ou de Boissieu.
Jacques Moulinier reçoit de cette Société des Beaux-Arts son premier enseignement officiel même si son âge – 22 ans – indique une formation antérieure dans l’atelier d’un de ces enseignants méritants, certainement Vanderdurch père. D’autres artistes, tous d’origine montpelliéraine, suivent une formation identique comme Jérôme-René Demoulin, Jacques Vanderburch et le jeune et talentueux Fançois-Xavier Fabre. Un autre peintre, promis également à une carrière de critique et d’écrivain, fréquente les derniers feux de l’académie, le paysagiste Antoine-Laurent Castellan.
A partir de 1780, le puissant baron de Puymaurin, membre associé de la Société des Beaux-Arts, réussit à nommer à la tête de l’institution un talentueux peintre sous sa protection, Jacques Gamelin. La formation de Gamelin à Paris dans l’atelier de Deshays mais surtout ses années passées à Rome dans l’entourage d’Anton Raphaël Mengs entre 1765 et 1773 l’avaient préparé à mener une carrière de premier plan. S’il obtint à Rome une reconnaissance rarement atteinte par un peintre français, comme la décoration de la voûte de la galerie du palais Rondinini, Gamelin avait démontré à cette époque sa capacité à rendre les beaux effets de la nature et du paysage dans des copies d’œuvres de Vernet aussitôt reproduites par le graveur italien Faccenda. Dès son retour en France, Gamelin exposa à Toulouse en 1774 des œuvres toujours inspirées de Vernet ; plus tard, ce goût pour le paysage se manifestera de façon sensible dans ses nombreuses vues des batailles du Roussillon ou ses ports de mer, et dans son amitié avec le paysagiste Jean-Baptiste Pillement. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2009 |
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Nombre de pages | 27 |
Auteur(s) | Laurent FELIX |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |