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Description

Histoire moderne (1995-1996)

FONVIZINE, Denis. Lettres de France (1777-1778). Traduites du russe et commentées par H. Grosse, J. Proust et P. Zaborov. Paris, éd. du C.N.R.S. – Oxford, Voltaire Foundation, 1995, 221 p.

La célébrité des frères Platter et de John Locke font oublier que Montpellier est fréquenté à l’époque moderne par des étrangers venus d’autres horizons que ceux de la Suisse et de l’Angleterre. Denis Fonvizine est l’un d’eux. Descendant lointain d’un baron allemand capturé pendant la guerre de Livonie (1558-1583), il appartient à une famille noble peu fortunée. En 1755, il a alors dix ans, il entre au gymnase de l’université de Moscou où ses talents sont vite reconnus. Sept ans plus tard, il est nommé au bureau moscovite du Collège des Affaires étrangères comme traducteur de latin, d’allemand et de français. De Moscou, il passe à Saint-Pétersbourg. Le succès de sa comédie Le Brigadier lui permet alors de devenir le secrétaire, et bientôt, l’homme de confiance de Panine, c’est-à-dire de celui qui dirige la politique extérieure de la Russie. Son nouveau protecteur le récompense de généreuses gratifications qui lui permettent de se rendre à Montpellier pour y faire soigner son épouse.

Denis Fonvizine séjourne dans la capitale du bas Languedoc de la fin de l’automne 1777 au milieu de l’hiver 1778. Quelques aspects l’émerveillent. Mais beaucoup d’autres le conduisent de déconvenues en déconvenues : « Je croyais que la France était le paradis terrestre. Mais je me suis cruellement trompé » (p. 62). Certes, il reconnaît à plusieurs reprises qu’il n’est pas de meilleurs climats au monde que celui de cette ville (p. 59). Il souligne le nombre des moyens de s’instruire dont disposent les Montpelliérains. Pour quelques kopecks, il engage un professeur de philosophie et un avocat pour l’initier à la jurisprudence française. Il rend hommage à la science et à la sagesse du professeur, François de Lamure, qui a soigné avec succès sa femme. Mais les rites officiels le font rire, ceux de l’ouverture des États comme ceux des offices épiscopaux. Il ne supporte pas les concerts : « Je n’ai jamais entendu pareils bêlements… Ma femme prend toujours du coton avec elle : à peine se mettent-ils à bêler en chœur qu’elle se bouche les oreilles… ». En fait, tout en reconnaissant que le peuple d’ici ressemble à celui de la Russie, il ne peut s’empêcher de réfléchir sur les différences de penser et d’entreprendre un parallèle avec les mœurs et les institutions russes : du linge de table « abominable » à une liberté qui est proche de l’esclavage. Et de conclure : « … Je préférerais mille fois vivre avec des Allemands qu’avec des Français » (p. 88).

DUBOST, Jean-François. Les Étrangers en France, XVIe siècle 1789. Guide des recherches aux Archives nationales. Paris, Archives nationales, 1993, 315 p.

Auteur d’une très brillante thèse sur Les Italiens en France au XVIe siècle et au début du XVIIe siècle, J.-Fr. Dubost fournit avec ce guide les moyens d’accomplir sans difficulté des recherches sur les étrangers en France à l’époque moderne. L’ouvrage s’ordonne en deux grandes parties, la première présente les documents « spécifiquement consacrés aux étrangers » et la seconde signale les principaux fonds dans lesquels des étrangers peuvent apparaître. Plus précisément, dans la première, sont mentionnés les textes législatifs fixant le statut des étrangers et leur application et les sources fiscales et policières. Dans la seconde, l’auteur indique les documents plus ou moins riches en informations sur tel ou tel groupe d’étrangers, défini tout d’abord par son origine géographique, ensuite par son milieu social en France. Ceux qui ne font que séjourner en France ne sont pas oubliés, ni les voyageurs, ni les diplomates, ni les artistes. Non seulement ce guide est très riche, mais encore, il est très pratique, d’autant que J.-Fr. Dubost achève son travail sur « quelques orientations pour poursuivre et affiner les recherches », qu’il s’agisse de la localisation des étrangers dans Paris ou des pistes à suivre pour découvrir le plus rapidement possible des actes notariés. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1996

Nombre de pages

3

Auteur(s)

Henri MICHEL

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf