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Description

Henri Pitot (1695-1771),
l’ascension du constructeur de l’aqueduc de Montpellier

* Ingénieur Génie civil

Cinquième enfant de la famille Pitot, Henri naît le 31 mai 1695 à Aramon, petite ville languedocienne bordée par le Rhône. Six jours après sa naissance, il est baptisé dans l’église paroissiale qui n’est qu’à deux pas de la maison familiale :

L’an ci-dessus [1695] et le cinquième de juin fut baptisé Henri Pitot, âgé de six jours, fils de M. Anthoine Pitot, bourgeois, et de demoiselle Jeanne de Juilhan, mariés. Son parrain M. Henry Juilhan, sa marraine demoiselle Marguerite de Martin, pour demoiselle Catherine de Maillian, femme de M. Jean Fouquet, conseiller du Roy, commissaire des inventaires de la ville et viguerie de Nismes.

Notre connaissance de l’enfance d’Henri Pitot aurait pu se limiter à ces lignes figurant sur le registre paroissial d’Aramon. Heureusement, un manuscrit autobiographique de vingt pages, corrigé de la main même de Pitot, mais s’arrêtant hélas en 1722, nous renseigne sur ses premières années à Aramon et ses débuts parisiens. Ce texte écrit sous la forme d’une Lettre de Mr P **** à Madame de *** et datant vraisemblablement du milieu du XVIIIe siècle, donne plus particulièrement l’image que Pitot a voulu laisser transparaître de sa jeunesse. Ratte et Grandjean de Fouchy y puiseront pour rédiger leurs éloges funèbres.

Une famille bourgeoise

La famille paternelle d’Henri est originaire de Marguerittes, à proximité de Nîmes. De tradition très catholique, c’est sans doute à la suite des guerres de religion qu’elle a dû quitter ce village pour venir s’installer à Aramon où plusieurs Pitot occuperont la fonction de notaire royal. Le père d’Henri n’a pas suivi cette voie. Militaire, il a terminé sa carrière comme capitaine, avant de se retirer dans sa ville natale pour y mener une vie de bourgeois et d’exploitant agricole.

La mère d’Henri, Jeanne Juilhan, est issue d’un milieu bourgeois de Beaucaire car, dans l’acte de baptême d’Henri, il ne faut pas prendre la particule qui précède son nom comme un signe nobiliaire. Ratte et Grandjean de Fouchy n’hésiteront pourtant pas à indiquer dans leurs éloges que la mère de Pitot était native d’une famille noble de Beaucaire et que son père était écuyer. Ces assertions ne prouvent rien et faisaient partie d’une complaisance courante dans ce genre de circonstance. Pitot, dans sa lettre à Madame de *** ne s’aventure pas sur ce terrain et se contente d’écrire qu’il est issu « d’une famille qui a prétendu depuis longtemps être noble », en ajoutant toutefois qu’elle « fut distinguée dans le pays, puisque mon bisaïeul Denis Pitot épousa la sœur du seigneur d’Aramon et Jean Pitot, mon grand-père, épousa la nièce du même seigneur ». Affirmation flatteuse ! Lorsque Denis Pitot, son arrière-grand-père, avait épousé Françoise Sauvan, il n’était pas encore question de la fille du seigneur d’Aramon, mais seulement de celle d’un riche marchand, Jean Sauvan, trésorier de la communauté d’Aramon. L’anoblissement et la seigneurie ne viendront que plus tard, après que celui-ci ait acheté en 1634 une charge de secrétaire du roi pour son fils aîné, Jacques. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2016

Nombre de pages

16

Auteur(s)

Louis GABARD

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf