Description
Henri Marès (1820-1901) Vainqueur de l’Oïdium
Henri Marès est né le 18 janvier 1820 à Chalon-sur-Saône. Il est mort à Launac, dans l’Hérault, le 9 mai 1901. Ingénieur à l’Ecole centrale mais aussi agronome, il gagna la reconnaissance du Midi en établissant le protocole du soufrage des vignes contre l’oïdium. Pour cela, il reçut l’un des deux grands prix de l’Agriculture décernés par le jury international de l’Exposition Universelle de 1867. L’autre prix fut attribué à Pasteur. Les deux hommes devinrent amis. Marès fut aussi membre correspondant de l’Académie des sciences et de l’Académie d’agriculture.
Les étapes de la vie d’Henri Marès
Le père de l’homme qui nous intéresse ici s’appelait Étienne Marés. Il était négociant en vin. Au début du XIXe siècle, il avait acquis le château de Launac, dans l’Hérault, à 12 km de Montpellier sur la route de Béziers, un peu après le village de Fabrègues. La propriété de Launac représentait 72 ha de vignes taillées en gobelet et plantées au carré à la densité de 4 444 souches à l’ha. Plusieurs enfants scellèrent l’union d’Étienne Marès avec Louise Bidreman. Parmi eux, Pierre-Louis-Henri Marès naquit le 18 janvier 1820 alors que ses parents étaient établis provisoirement à Chalon-sur-Saône. Le jeune Henri (c’est son prénom usuel) se révéla très vite d’une vive intelligence. Il fréquenta différents établissements dont le lycée de Montpellier puis fut reçu, à Paris en 1840, à l’École centrale des Arts et Manufactures. Là, il fut l’élève de professeurs éminents dont Jean-Baptiste Dumas, célèbre chimiste et membre de l’Académie des sciences. Sans doute grâce à Dumas, il entra en relation avec le baron Thénard et avec Balard. En 1843, il sortit de l’École centrale comme major de sa promotion. En 1844 et 1845, il travailla à Paris dans le laboratoire de Pelouze. Là il rencontra Gerhardt et Péligot. Une belle carrière aurait pu l’attendre dans l’industrie. Mais, son père étant mort quelques années plus tôt, Henri décida de retourner dans le Midi pour diriger la propriété familiale.
Héritier d’une famille connue, auréolé de son titre d’ingénieur d’une grande école, il est admis comme membre de la Société Centrale d’Agriculture de l’Hérault (SCAH), le 15 avril 1844. L’institution n’était pas médiocre. Fondée en 1799, sous le nom de Société libre d’agriculture, elle avait compté, dès ses débuts, des membres prestigieux, en particulier Chaptal, professeur à l’École de médecine et membre de l’Institut. Quelques années plus tard, en 1837, Antoine-Jérôme Balard, pharmacien et chimiste, rejoignait la société. Balard avait découvert le brome en 1826 et réussira, en 1845, à extraire la soude et la potasse de l’eau de mer. Il continuera sa carrière à Paris comme professeur au Collège de France et membre de l’Académie des sciences. D’autres noms mériteraient aussi mention, tel Planchon (Boulaine et Legros, 1998)…
Mais revenons à Marés qui prépare alors une licence de science physique. En 1846, il réalise un voyage à la mode chez les agronomes de son temps il se rend en Allemagne pour rencontre Thaër et visiter son Institut agronomique.
On sait peu de choses sur la personnalité de Marès. Son écriture était fine, régulière, penchée, avec une jolie calligraphie. Pourtant Pasteur signale à Jean-Baptiste Dumas, en lui transmettant une communication que Marès souhaite présenter à l’Académie des sciences : « Je vous serais fort obligé de vouloir bien vous charger de relire l’épreuve, car M. Marès n’est pas toujours très lisible. Des erreurs pourraient se glisser dans la composition ».
A la SCAH, Marès est un membre particulièrement actif, multipliant les interventions et les communications sur toutes sortes de sujets. En 1845, il est nommé secrétaire adjoint et, en 1847, secrétaire en titre. Peu de temps avant, il était entré comme membre fondateur de l’Académie de Montpellier nouvellement reconstituée.
Mais c’est surtout dans la lutte contre l’oïdium qu’il va s’illustrer. En 1854, il met au point la technique du traitement des vignes par soufrage à sec. Le succès est éclatant; Henri Marès atteint la célébrité. Il a 34 ans. En 1856, il est nommé membre associé de la Société nationale d’agriculture (section d’économie rurale). La même année, le 15 décembre, il devient secrétaire perpétuel de la SCAH et occupera ce poste jusqu’à sa mort en 1901. Cette exceptionnelle longévité dans ses fonctions lui vaut d’être le rapporteur du cinquantenaire de la société en 1849 et le rapporteur lors du centenaire en 1899 ! En 1865, il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur. En 1866 (ou 67 ?), il est élu membre correspondant de l’Académie des sciences. En 1867, il obtient le grand prix de l’Exposition Universelle en même temps que Pasteur. Entre les deux récipiendaires naissent estime et amitié. En 1868, Marès entre comme membre fondateur à la Société des agriculteurs de France.
En parallèle, il tâte de la politique. De 1846 à 1870, il est Conseiller municipal. En 1857, il est élu Conseiller général de l’Hérault et le restera jusqu’en 1870.
En 1868, lorsque le phylloxéra fait son apparition dans le Midi, c’est évidemment à Henri Marès que les viticulteurs font appel. Il dirige la Commission départementale instituée pour trouver des remèdes au fléau.
Par ailleurs, Marès est président du groupe de l’Hérault des anciens élèves de l’École centrale de Paris. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2001 |
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Nombre de pages | 8 |
Auteur(s) | Jean ARGELES, Jean-Paul LEGROS |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |