Publications du
GRHISTA

Groupe de Recherches
Historiques Agathoises

Numéro 8 - Année 2016

156 pages

Présentation

Le 11 juin 2005, l’Association pour la promotion des archives d’Agde et de sa région (APAAR) organisait un colloque intitulé Paysages historiques du Languedoc-Roussillon dont les actes faisaient un an plus tard l’objet d’une publication sous ce même titre. Dans ce recueil, trois articles étaient consacrés au terroir agathois. […]

Le compoix de 1720.
Un état du terroir d’Agde au début du XVIIIème siècle

Qu’est-ce qu’un compoix ? « Registre servant de base aux impositions ». Le terme de compoix renvoie au latin « cumpensus » littéralement « pesé ensemble ». En langue d’oc « coumpes » signifie « équilibre ». Le compoix permet une répartition « équilibrée » de l’impôt, le fort portant le faible ». Cette définition est extraite de l’article de Jean-Louis Biget, Petite Histoire des Compoix. Elle explique la dénomination un peu particulière réservée à ces registres cadastraux. L’étude de Bruno Jaudon sur Les Compoix du Languedoc, précise un peu plus la définition que l’on peut donner à ces documents particuliers en les séparant entre « Estime » et « Compoix » : « C’est un document fiscal destiné à établir l’état des biens fonciers de chacun des propriétaires […] en tant que contribuables potentiels. » […]

La reconstitution du terroir d’Agde en 1720 à partir de son compoix

Férus d’histoire d’Agde, le groupe s’est constitué à partir du cours des débutants de paléographie. Voulant approfondir, nous avons demandé à travailler sur un projet. Celui de la reconstitution du terroir d’Agde en 1720 nous a été proposé. Pour cela, nous nous sommes réunis en cinq binômes, qui ont fluctué au fil des ans. Commencé en 2010 avec dix bénévoles, nous ne sommes plus que cinq aujourd’hui ! […]

Le « cayer des biens prétendus nobles » du compoix de 1720

L’autorisation de la faction du compoix délivrée par la Cour des Comptes Aides et Finances de Montpellier le 3 juillet 1666, impose la rédaction d’un « cayer (cahier) des biens prétendus nobles ». Depuis 1664, suite à une déclaration du Roi, une grande enquête est lancée sur les usurpations de noblesse. […]

Les femmes propriétaires au XVIIIème siècle

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser aux femmes propriétaires de terrains à partir du compoix de 1720, j’étais loin de m’imaginer à quel point ma tâche serait longue et difficile à mener à bien. Tout d’abord, on se trouve confronté à des listes de noms : noms des propriétaires et noms des lieux où sont situés les terrains. Ensuite, il y a des chiffres qui représentent les surfaces des terrains. Premier problème : le nom de certains propriétaires est inscrit dans les confronts, mais on ne le retrouve pas sur la liste des propriétaires .Pourquoi ? Difficile à dire. […]

Réalisation d’un plan cadastral de la Cité et du Bourg à partir du compoix de 1720

À la suite de la réalisation du plan des cultures concernant la campagne environnant Agde, le service des Archives de la commune d’Agde et le service archéologique de la Communauté d’Agglomération Hérault Méditerranée ont souhaité réaliser le même travail pour le centre-ville. […]

Jardins et jardiniers à Agde, 1720-1820

Le jardin correspond à l’ancien mot latin « hortus » qui a donné « hortes » en occitan. Le jardin est toujours entouré d’une clôture souvent en pierres sèches ou faite de haies vives aux épines dissuasives appelées « bartas ». La présence de jardins dans le terroir d’Agde est ancienne, et liée ici comme ailleurs à une économie d’autosubsistance. Dans le compoix le plus ancien d’Agde, celui de 1320, les jardins sont mentionnés à plusieurs reprises. […]

Étude du terroir agathois :
du compoix au cadastre, du cadastre à l’image satellite

Une des sources utilisables pour étudier un terroir est le cadastre. Il comporte de nombreuses indications : descriptions des propriétés, localisations des parcelles et cultures pratiquées, noms des propriétaires. La comparaison des cadastres successifs permet d’étudier l’évolution des terroirs. Pourtant, la difficulté réside dans l’absence de tels documents avant la Révolution française. Pour Agde, plusieurs équipes, encadrées par les services des Archives municipales ont réalisé des cadastres de cultures, synthèses tout à fait intéressantes à partir du compoix de 1720 et des feuilles de sections cadastrales de 1826 et 1942. Notre étude s’est donc appuyée sur leur travail, complété par un dernier cadastre de 2014. […]

L’agriculture et la question des subsistances à Agde à la veille de la Révolution

Dans les années qui précèdent la Révolution de 1789, la question des subsistances, c’est-à-dire celle de l’ensemble des vivres nécessaires à la vie des hommes, est liée à la situation de l’agriculture locale. En effet, la production de pain, denrée alimentaire essentielle dans les milieux populaires, est alors étroitement tributaire de la production locale de blé car la lenteur des moyens de transport ne permet pas, en cas de mauvaise récolte, des achats rapides de blé dans les régions voisines. C’est pourquoi, la diminution des terres ensemencées en blé peut avoir des répercussions directes sur l’alimentation d’une localité et c’est justement ce qui se produit à la veille de la Révolution à Agde. […]

La vente des biens nationaux à Agde

Le 5 mai 1789, sur convocation du roi Louis XVI, les États Généraux (1139 députés dont 270 pour la noblesse, 291 pour le clergé et 578 pour le tiers état) se réunissent à Paris. Le but de cette assemblée est de résoudre le grave endettement de l’État dû en grande partie à la participation de la France à la guerre d’indépendance des États-Unis d’Amérique et au fait que les privilégiés (Noblesse et clergé) ont refusé de renoncer à leurs privilèges. L’Église est un ordre extrêmement riche. Elle ne paie pas d’impôt et prélève même la dîme sur les revenus agricoles. Les évêques, issus pour la plupart de la noblesse, ont un train de vie qui n’a rien à voir avec celui de la grande majorité des curés qui sont parfois aussi pauvres que leurs paroissiens, en particulier dans les campagnes. […]

J.-J. Balthazar Jordan, un érudit aux champs,
agriculture et agriculteurs dans Histoire de la ville d Agde

«  […] Lorsque, dans des temps éloignés du nôtre, on voudra regarder derrière soi pour voir ce qu’était Agde à l’époque où nous vivons, on appréciera mieux l’utilité de cet ouvrage […] » espérait Jean-Jacques Balthazar Jordan dans, et de, son unique livre, Histoire de la ville d’Agde depuis sa fondation, et sa statistique au 1er janvier 1824 ; ou Agde ancien et moderne. Vœu exaucé puisqu’effectivement, pour qui s’intéressait au passé de la ville, l’ouvrage, paru en 1824, fut longtemps la référence. Il fallut attendre plus de cent ans, pour qu’il soit sinon remplacé du moins accompagné, sur les bureaux des chercheurs locaux, par Agde, des origines à nos jours du commandant André Vidal, suivi de L’histoire d’Agde de Joseph Picheire puis plus récemment par Agde, 2500 ans d’histoire, l’ouvrage collectif dirigé par Jean Sagnes. […]

Masculin/féminin dans les vignes et les jardins,
correspondance de Marie et Paul Loubet

L’historienne Michelle Zancarini qui estime à 3 millions environ le nombre d’agricultrices en France durant tout le XIXe siècle, souligne cependant qu’« il est bien difficile de comptabiliser les paysannes, le travail agricole étant particulièrement difficile à évaluer parce qu’il s’exerce dans le cadre familial et dans le cadre juridique d’un patrimoine privé.  » Ainsi, si beaucoup d’études récentes se sont penchées sur les identités de genre au travail, elles relèvent souvent la complexité de l’analyse pour l’agriculture où les activités, rémunérée et domestique, s’imbriquent fortement en ce qui concerne les femmes. […]