Publications du
GRHISTA

Groupe de Recherches
Historiques Agathoises

Numéro 5 - Année 2013

130 pages

Présentation

En bas-Languedoc, où le manque d’eau durant des siècles s’est fait rudement sentir, la ville d’Agde, comme d’autres communes côtières, occupe une place particulière. Ici, l’eau est partout avec la mer, l’Hérault, le Canal du Midi. De la mer, la ville a reçu les premiers colons phocéens venus de Marseille au VIe siècle avant notre ère puis, jusqu’au début du XXe siècle, c’est grâce à la mer que s’est développé son port de commerce et par voie de conséquence la population. Aujourd’hui encore, c’est de la mer que les pêcheurs tirent une partie, certes très faible, de la subsistance des habitants mais c’est surtout grâce à la mer qu’Agde est devenue la plus grande station touristique de France. […]

L’Hérault force motrice et source d’eau potable

Si, sur sa partie inférieure, de la ville à la mer, l’Hérault est avant tout, et depuis l’Antiquité, une voie de communication et une voie de pénétration vers l’intérieur depuis son embouchure, à hauteur de la ville il a longtemps été utilisé comme force motrice et source d’eau pour les usages domestiques et notamment comme source d’eau potable avec les risques que cela comportait pour la santé publique. […]

Les inondations de l’Hérault à Agde

L’Hérault est un fleuve côtier long d’environ 150 km. Les sources du fleuve jaillissent à 1400 m d’altitude au Mont Aigoual. Ce mont est réputé pour être le lieu le plus arrosé de France : 2500 mm/an tandis que la zone littorale reçoit moins de 600 mm/an. Différentes cascades se regroupent pour former un premier lit. […]

Le franchissement de l’Hérault à Agde au cours des siècles

On a longtemps pensé que, dans la partie inférieure du cours de l’Hérault, le seul pont était celui de la Voie Domitienne. Celle-ci joignait l’Italie à l’Espagne depuis les années immédiatement postérieures à l’arrivée des Romains dans la région en 121, et franchissait l’Hérault à Cessero (Saint-Thibéry). On peut encore voir aujourd’hui les vestiges de ce pont, toujours dénommé Pont romain, dont la structure est antique. La Voie Domitienne reprenait très probablement le tracé de la très ancienne voie héracléenne. Mais, un autre pont enjambait l’Hérault dans l’Antiquité selon Monique Clavel qui écrit, qu’en 1965, « on a découvert à Agde trois piles d’un pont romain sur l’Hérault à la hauteur du canal et de la rue Claude Bernard ». […]

Bataille autour d’un pont (1971-1975)

Passer sur l’Hérault a toujours été, on l’a vu, d’une grande complexité. C’est à la municipalité dirigée par Patrick Lapeyre, qui en avait fait sa priorité, que l’on doit la construction du pont en béton, inauguré le 20 mai 19692. Ce dernier apparaissait alors comme une solution définitive. Mais la même année démarrait, au sommet de l’État cette fois, le projet d’un second pont. Ce fut donc la première municipalité dirigée par Pierre Leroy-Beaulieu de 1971 à 1977, qui accompagna la réalisation de cet aménagement, partie la plus emblématique, « de la voie rapide » qui devait relier l’autoroute A9 à la toute nouvelle station balnéaire du Cap d’Agde. […]

Les ouvrages d’art du canal du Midi sur l’emprise de l’ancienne division d’Agde

L’objet de la présentation qui suit est de décrire les elements qui constituent physiquement le canal du Midi dans un perimeter précis : l’emprise de l’ancienne division d’Agde, telle qu’elle était définie au milieu du XIXème siècle. Cette division commençait à l’écluse de Villeneuve-les-Béziers et s’achevait au phare des Onglous sur l’étang de Thau. Elle était administrée par un directeur qui avait ses bureaux à Agde. Cette division disparut au cours du XXème siècle, à la faveur de la division de Béziers. Elle est aujourd’hui incluse dans la subdivision de Languedoc-Est de la direction territorial sud-ouest de Voies navigables de France qui s’étend du phare des Onglous jusqu’à l’écluse de Marseillette. […]

Vivre et travailler sur le Canal du Midi de Riquet à nos jours

Par l’édit de Saint-Germain, le 5 octobre 1666, Louis XIV fait de Pierre-Paul Riquet à la fois l’entrepreneur et le propriétaire du future canal. Riquet devient le seigneur du canal. Son fief est transmissible à sa descendance avec le droit de faire « construire un château avec tours et créneaux pour son logement ». Ce fief est assorti de toutes les justices : haute, moyenne, basse. Sa garde est assurée par « deux officiers et dix gardiens portant livrée de Sa Majesté ». Riquet obtient le droit exclusif d’y établir des bateaux pour le transport des passagers et des entreprises. Il revient à l’autorité royale de règlementer les redevances péagères et les tarifs de transport. Les revenus doivent servir à l’entretien du canal, qui doit demeurer en parfait état. […]

L’eau, la cité, le collège (fin XIXe siècle-début XXe)

Tout d’abord une évidence : l’eau c’est la vie et celui qui se traîne égaré dans les sables du désert ne vous dira pas le contraire. Mais pas n’importe quelle eau, car cette eau merveilleuse on doit la mettre sous haute surveillance car l’air de rien elle abrite bien des microbes voyous. Accusés levez-vous ! Ceux qui, souvent dans le lait coupé d’eau, ont tué un nombre incalculable de nouveau-nés agathois et français par entérocolite ; ceux qui sont venus d’ailleurs et qui, dans les ravages d’une épidémie, tuent sans pitié comme le bacille virgule, le vibrion cholérique ; ceux qui persisteront à l’état endémique en pays agathois comme le bacille typhique, cette typhoïde qui mettra longtemps à disparaître de nos murs. […]