Description
François et Philomen Mioch, de Florensac,
deux ouvriers agricoles au devant de la vie
Site :http://rose.mioch.free.fr/
* Docteure en langues romanes, spécialité occitan.
Rattachée au RedOc (L.L.A.C.S.) à l’Université Paul Valéry.
Au début du XXe siècle deux frères, François (1898-1945) et Philomen (1903-1990) Mioch sont ouvriers agricoles à Florensac. Engagés dans le syndicalisme des ouvriers viticoles, ils choisissent en 1924 d’adhérer au Parti communiste de la IIIe Internationale. Nous avons suivi leurs parcours, leur formation, leurs prises de responsabilité dans la France et l’Europe de l’entre-deux guerres et notamment au moment du Front Populaire et de la défense de l’Espagne Républicaine.
Opposés au fascisme, arrêtés en avril 1942 par la police de Vichy dans leur village, condamnés aux travaux forcés, ils ont été internés, se sont évadés de la prison du Puy en Velay en octobre 1943, pour reprendre la Résistance. Arrêté une seconde fois en mai 1944 par la Milice à Saint-Etienne, François Mioch est mort à Mauthausen en janvier 1945. Philomen Mioch a participé avec son maquis à la Libération, puis s’est installé à Montpellier et a consacré son militantisme aux droits ouverts par la Sécurité Sociale.
At the beginning of the 20th century, two brothers, François (1898-1945) and Philomen (1903-1990) Mioch were farmworkers in Florensac, France. As involved in the union activities of the winery, they joined the Third International of the Communist Party in 1924. This paper describes their course, training, and promotion between the two world wars, in France and in Europe, especially during the French Popular-Front, and by the Republican side in Spain. Engaged against fascism, by the French militia in Saint-Etienne they are arrested in their village in April 1942 by the Vichy’s police.
Condemned to hard labor, they succeeded in escaping from in Puy-en-Velay prison in October 1943, from where they rejoined the Resistance. Arrested again in May 1944, François Mioch died in Mauthausen in January 1945. Philomen Mioch participated to the liberation of France with his Maquis, and then settled in Montpellier from where he devoted his militant activities to improving social rights within the framework of the French Social Security.
Nés autour de 1900 à Florensac, François et Philomen Mioch deviennent, dès leur sortie de l’école, ouvriers agricoles. Leur engagement syndicaliste et communiste les conduit ensuite à travers l’Europe « Au-devant de la vie ».
Philomen Mioch (1903-1990) laisse des « souvenirs » sous le titre Les tribulations d’un ouvrier agricole, présentés à la Fête de la Fédération communiste de l’Hérault en 1984. Il aurait pu intituler son livre Souvenirs d’un fondateur du Parti communiste en Languedoc ou encore Souvenirs de Fau ma tèsta. Ce surnom languedocien – langue parlée par tout le monde au village alors – lui a été donné par son grand-père et souligne son caractère bien trempé.
L’édition, à compte d’auteur, est l’aboutissement d’une première écriture sur des cahiers d’écolier, au début des années 1960. Philomen Mioch habite alors à Montpellier et a cessé toute activité, terrassé par la maladie. Certificat d’études en poche, il quitte l’école à 12 ans, mais il a toujours écrit avec un certain plaisir comme en témoignent ses lettres de prison. Entre la rédaction des cahiers et leur édition, il prend soin de vérifier les faits notables au travers d’une correspondance avec d’anciens camarades ou compagnons.
La sortie des « Tribulations » suscite des témoignages sur la vie des ouvriers agricoles, leur engagement au Parti communiste et dans la Résistance. Nous les avons confrontés aux documents d’archives et aux journaux que nous avons pu consulter ainsi qu’aux études sur le communisme rural et ses dirigeants. Dans la préface du livre qui comprend onze chapitres, Paul Balmigère, député de l’Hérault, écrit : « Philomen Mioch […] est le type d’homme qui développa dans l’entre-deux-guerres, le PCF en terre languedocienne ».
La complexité des relations biographe-biographié(s) est connue, et nous allons tenter de développer notre récit en référence à la définition de Serge Wolikow : « L’approche biographique en histoire est d’abord une lecture du social à hauteur des individus… ».
Nous suivrons les frères Mioch dans leur formation, leur engagement dans la section française de l’Internationale communiste (SFIC) dans l’entre-deux-guerres jusqu’à la guerre d’Espagne et le Front populaire, enfin de la guerre d’Espagne à la Résistance. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2014 |
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Nombre de pages | 14 |
Auteur(s) | Rose BLIN-MIOCH |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |