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Description
Évolution paysagère de la vallée du Salagou :
L’Inversion du relief, et après ?
* Chercheur de l’IRD retraité, actuellement au Mas des Terres Rouges.
L’inversion du relief dans la vallée du Salagou est analysée à partir de la morphologie pré-volcanique. Deux types d’érosion sont distingués. Le premier est linéaire et canalisé en bordure des coulées volcaniques qui descendent des volcans de la ligne de l’Escandorgue situés dans la partie haute des reliefs. Il contribue à déchausser ces plans volcaniques par érosion de la ruffe située sous et autour des coulées. Le second correspond à l’érosion linéaire régressive qui remonte depuis les parties basses du relief, situées sur la vallée de la Lergue entre Le Puech et Rabieux. Cette érosion intercepte le précédent réseau de drainage qui est capturé par un crochet amont, et est identifié morphologiquement par la présence d’un coude de capture. La capture fluviale par crochet amont reste le processus principal de l’évolution du relief de la vallée du Salagou, et on lui doit la division des longs plans en buttes isolées à sommet basaltique, et qui sont parfois confondues avec de véritables volcans.
Landscape evolution of the Salagou Valley:
The Inversion of the terrain – what next?
The inversion of the terrain in the Salagou valley is analyzed from the pre-volcanic morphology. Two types of erosion are distinguished. The first is linear and channeled along the edge of the volcanic flows that descend from the volcanoes of the Escandorgue line located in the upper part of the terrain. It helps to remove these volcanic planes by erosion of the ruffe located under and around the flows. The second corresponds to the regressive linear erosion that rises from the lower parts of the terrain, located on the Lergue valley between Le Puech and Rabieux. This erosion intercepts the previous drainage network which is captured by an upstream hook, and is morphologically identified by the presence of an elbow capture. River capture by upstream hooks remains the main process of the evolution of the relief of the Salagou valley, and we owe it to the division of the long planes into isolated buttes with basaltic apexes, and which are sometimes confused with real volcanoes.
Evolucion païsatgièra de la val de Salagon.
L’inversion del relèu, e aprèp ?
L’inversion del relèu de la val de Salagon es analisada a partir de la morfologia prevolcanica. Dos tipes d’erosion son destriats. Lo primièr es linear e canalizat a l’òrle de las coladas volcanicas que davalan dels volcans de la linha de l’Escandòrgue situats dins la part nauta dels relèus. Contribuís a descauçar aqueles plans volcanics per erosion de la rufa que se tròba al dejós e al torn de las coladas. Lo segond correspond a l’erosion lineara regressiva que remonta de las parts bassas del relèu, localizadas sus la val de Lèrga entre lo Puèg e Rabius. Aquela erosion intercèpta lo precedent malhum de drenatge qu’es capturat per un croquet amont e es identificat morfologicament per la preséncia d’un coide de captura. La captura fluviala per croquet amont demòra lo procediment màger de l’evolucion del relèu de la val de Salagon e li devèm la division dels longs plan en tuquets isolats de cima basaltica e que de còps son confonduts amb de volcans vertadièrs.
Introduction
L’inversion du relief volcanique a été identifiée pour la première fois en Auvergne à la fin du 18e siècle en même temps que Nicolas Desmarest reconnaissait en 1771 l’origine volcanique du basalte. La connaissance du volcanisme du Salagou débute en 1859 par une publication de De Serre et Cazalis de Fondouce. En 1949, Gèze publie une étude géologique de la Montagne Noire et des Cévennes, puis une étude du volcanisme des Causses et du bas Languedoc en 1955, textes résumés plus tard dans un guide géologique.
L’inversion du relief volcanique fait partie des particularités du paysage de la vallée du Salagou. Plusieurs auteurs s’y sont intéressés, en recherchant notamment à identifier le relief pré-volcanique et le réseau de drainage qui lui correspond. Le principe de base de l’inversion des reliefs volcaniques est de creuser de nouvelles vallées sur les bords de la coulée venue combler un ancien vallon, c’est-à-dire de créer deux nouveaux drainages là où il n’y en avait qu’un seul, en laissant l’ancien vallon et son remplissage de basalte en relief. Le nouveau drainage post-volcanique est donc peu différent du précédent, juste décalé latéralement. C’est le cas dans la vallée du Salagou comme le remarque Salze. Il s’ensuit que le réarrangement du drainage après l’épisode volcanique de l’Escandorgue, qui commence juste avant le Quaternaire et se termine au Quaternaire ancien, n’a jamais suscité un grand intérêt scientifique. Pourtant la morphologie actuelle de la vallée du Salagou est loin d’être aussi simple que ce que prédit le modèle géomorphologique d’inversion de relief. On peut voir des tronçons de vallées qui sont actuellement abandonnés, un segment du cours du Salagou remontant au Nord, à l’inverse de la direction régionale du drainage, et deux élargissements de la vallée sans raison apparente, structurale ou volcanique, situées l’une en aval d’Octon – la plaine des Landes – et l’autre sous Liausson. Entre l’altitude de la base des coulées volcaniques et le fond de la vallée actuelle du Salagou, l’érosion est profonde de 150 à 200 m. et donc suffisamment importante pour envisager des variations dans l’évolution du drainage au cours de ce creusement.
Cadre géographique et géologique
Le bassin du Salagou a une taille modeste d’environ 76 km.2 une orientation Est-Ouest sur une longueur de 20 km. pour une largeur de 10 km. au plus, et un dénivelé de 301 m. entre le col de la Merquière où se trouve la source du Salagou (interfluve avec le bassin de l’Orb à l’altitude de 369 m.) et la confluence du Salagou avec la Lergue à 68 m. Dans ses grandes lignes ce bassin a une forme triangulaire, pointant au Nord vers Lodève, à l’Ouest vers le col de la Merquière, et à l’Est vers le barrage par lequel le bassin versant rejoint la Lergue. Le côté nord-ouest du triangle suit la ligne volcanique de l’Escandorgue, et le côté nord-est ferme le bassin du Salagou par la longue ligne volcanique qui va du Cayroux à l’Auverne en dominant la vallée de la Lergue. Le côté sud du triangle est plus irrégulier, marqué par la présence de la montagne de Liausson-Mourèze qui déborde sur la vallée par le Mont Mars (ou de Ste. Scolastique), et où on trouve vers l’ouest les coulées volcaniques les plus méridionales de la ligne de l’Escandorgue. Les côtés sud et nord-ouest sont structuraux et correspondent le premier aux zones de failles des Cévennes et des Aires (ou des Naves) et le second à la zone de failles d’Olmet. Ces faisceaux sont formés de segments de failles parallèles et discontinues, proches et répétitives, occupant une bande de terrains dont la largeur peut atteindre 2 à 3 km. et dont on ne représente souvent que les lignes majeures. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2021 |
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Nombre de pages | 15 |
Auteur(s) | Jean-François DUMONT |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |