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2.00

Description

Évolution paysagère de la vallée du Salagou :
L’Inversion du relief, et après ?

* Chercheur de l’IRD retraité, actuellement au Mas des Terres Rouges.

Introduction

L’inversion du relief volcanique a été identifiée pour la première fois en Auvergne à la fin du 18e siècle en même temps que Nicolas Desmarest reconnaissait en 1771 l’origine volcanique du basalte. La connaissance du volcanisme du Salagou débute en 1859 par une publication de De Serre et Cazalis de Fondouce. En 1949, Gèze publie une étude géologique de la Montagne Noire et des Cévennes, puis une étude du volcanisme des Causses et du bas Languedoc en 1955, textes résumés plus tard dans un guide géologique.

L’inversion du relief volcanique fait partie des particularités du paysage de la vallée du Salagou. Plusieurs auteurs s’y sont intéressés, en recherchant notamment à identifier le relief pré-volcanique et le réseau de drainage qui lui correspond. Le principe de base de l’inversion des reliefs volcaniques est de creuser de nouvelles vallées sur les bords de la coulée venue combler un ancien vallon, c’est-à-dire de créer deux nouveaux drainages là où il n’y en avait qu’un seul, en laissant l’ancien vallon et son remplissage de basalte en relief. Le nouveau drainage post-volcanique est donc peu différent du précédent, juste décalé latéralement. C’est le cas dans la vallée du Salagou comme le remarque Salze. Il s’ensuit que le réarrangement du drainage après l’épisode volcanique de l’Escandorgue, qui commence juste avant le Quaternaire et se termine au Quaternaire ancien, n’a jamais suscité un grand intérêt scientifique. Pourtant la morphologie actuelle de la vallée du Salagou est loin d’être aussi simple que ce que prédit le modèle géomorphologique d’inversion de relief. On peut voir des tronçons de vallées qui sont actuellement abandonnés, un segment du cours du Salagou remontant au Nord, à l’inverse de la direction régionale du drainage, et deux élargissements de la vallée sans raison apparente, structurale ou volcanique, situées l’une en aval d’Octon – la plaine des Landes – et l’autre sous Liausson. Entre l’altitude de la base des coulées volcaniques et le fond de la vallée actuelle du Salagou, l’érosion est profonde de 150 à 200 m. et donc suffisamment importante pour envisager des variations dans l’évolution du drainage au cours de ce creusement.

Cadre géographique et géologique

Le bassin du Salagou a une taille modeste d’environ 76 km.2 une orientation Est-Ouest sur une longueur de 20 km. pour une largeur de 10 km. au plus, et un dénivelé de 301 m. entre le col de la Merquière où se trouve la source du Salagou (interfluve avec le bassin de l’Orb à l’altitude de 369 m.) et la confluence du Salagou avec la Lergue à 68 m. Dans ses grandes lignes ce bassin a une forme triangulaire, pointant au Nord vers Lodève, à l’Ouest vers le col de la Merquière, et à l’Est vers le barrage par lequel le bassin versant rejoint la Lergue. Le côté nord-ouest du triangle suit la ligne volcanique de l’Escandorgue, et le côté nord-est ferme le bassin du Salagou par la longue ligne volcanique qui va du Cayroux à l’Auverne en dominant la vallée de la Lergue. Le côté sud du triangle est plus irrégulier, marqué par la présence de la montagne de Liausson-Mourèze qui déborde sur la vallée par le Mont Mars (ou de Ste. Scolastique), et où on trouve vers l’ouest les coulées volcaniques les plus méridionales de la ligne de l’Escandorgue. Les côtés sud et nord-ouest sont structuraux et correspondent le premier aux zones de failles des Cévennes et des Aires (ou des Naves) et le second à la zone de failles d’Olmet. Ces faisceaux sont formés de segments de failles parallèles et discontinues, proches et répétitives, occupant une bande de terrains dont la largeur peut atteindre 2 à 3 km. et dont on ne représente souvent que les lignes majeures. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2021

Nombre de pages

15

Auteur(s)

Jean-François DUMONT

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf