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Description

Espezel, en pays de Sault au temps des Rois (XVIIe -XVIIIe siècles)
Croissance et Opacité. Recherche d’une formulation de la bonne ménagerie

« Les patilasses de Plansols », les ruines du Fort de Plansols. Un site défensif, près du Rebenty, qui est rentré dans la nuit, laissant la place au village d’Espezel (Alt. 900 m), une « font d’Espouzoulha », quelque chose comme Pouzois ou Puits-en-Sault.

Ce village a prêté son nom au plateau occidental. Par ce marche-pied, on passe de la Haute Vallée de l’Aude, vers Belcaire et la ville d’Aix. Cinq communautés se partagent quelques milliers d’hectares, le tout cerné de pâturages et de sapinières. « Saltus », forêts et pâturages de montagnes. La gorge de Rebenty, à l’Est, juste en dessous, le pouvoir d’eau, les moulins fariniers, les scieries. Plus des minières et une forge à Merial.

Nous cernerons un espace et une communauté par des textes, des mémoires, des nombres. À peine de se laisser écraser par eux, on les doit dominer. Ensuite, en toute modestie, suivre cette leçon de Marx (Lettre à Engels, 31-5-75, citée par W. Léontiev). Théoriser à partir d’un matériel statistique suffisamment filtré. Nous disposons d’un cadastrage toujours recommencé, de précieuses listes de terres ouvertes, d’impositions, de « capbreaux ». Même des plans et dessins grossiers.

Découvrir je ne sais quelles lois ! Forcer la matière à entrer dans des cadres forcés, des trends joliment inventés par d’autres ! Naïvement, laisser vivre les hommes, laisser les faits s’imposer et théoriser contre nous.

I. – Espezel, Centre du Comté dans les grandes occasions

D’excellents mémoires savent nous faire entrer par la grande porte dans le passé du Comté de Sault.

Sans doute Belcaire était le chef-lieu du pays. Là, le Baillif, qui résidait à Niort, exerçait la justice ordinaire au nom du Roi, tous les lundis et jeudis. Puis le Roi n’a gardé que les forêts et des albergues dans une dizaine de villages.

La justice avait été démembrée par des inféodations au Moyen-âge et des engagements, vers 1700. Espezel n’est qu’un village parmi les autres, disons le quatrième autrefois, le troisième aujourd’hui. Dans la hiérarchie des 22-27 communautés de Sault, trois étaient « chefs de consulats » avec trois et quatre consuls, Belcaire, Roquefeuil et Rodome. Plus « de tour » à l’Assiette et de loin en loin aux États.

Espezel est l’annexe de Roquefeuil ; on dit la Paroisse de St-Jean-Baptiste de Roquefeuil et de St-Julien d’Espezel. Il y a un vicaire ici. Mais cette localité est assez bien située. Par là du plateau occidental on descend au Rebenty, de Belfort à Niort et l’on monte à Mazuby et à Rodome. Les maîtresses voies passent proche du village. Espezel est lieu d’étape.

« Tout le pays ne se trouve intéressé pour s’assembler qu’en deux cas, savoir lorsqu’il s’agit, ou de faire confirmer le privilège concernant le sel »… « ou de faire confirmer dans l’usage des bois et forêts »… Pour lors tout le pays généralement s’assemble à Espezel. 1789 ce fut un cas nouveau. Le 12 Mars 1789, à 11 heures s’ouvrit « au lieu d’Espezel, centre dudit Comté dans l’Hôtel de Ville » l’assemblée qui devait rédiger le Cahier de Doléances de tous les habitants : 16 curés, 8 nobles et 127 du Tiers. Parmi les derniers, trois bourgeois ayant acquis Seigneuries, un Chevalier de St. Louis, 26 bourgeois, 3 médecins, 10 avocats, un notaire, 3 chirurgiens, un ex-consul, 78 ménagers et un « ménager-maréchal ». Le ménager, c’est le propriétaire-exploitant, le paysan de la contrée, laboureur et brassier ensemble […]

Informations complémentaires

Année de publication

1980

Nombre de pages

14

Auteur(s)

G. MAUCHARD

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf