Du petit séminaire de l’Enclos Farel à l’Internat d’excellence de Montpellier (1859-2010)

Du petit séminaire de l’Enclos Farel
à l’Internat d’excellence de Montpellier (1859-2010)

En 2010, l’Armée a quitté le bâtiment de la rue du 81e Régiment d’Infanterie qu’elle occupait depuis 1907. Mais sait-on ce que fut cet immeuble avant d’appartenir à la grande muette et dans quelles circonstances s’y fit son implantation ? Cette histoire, qui couvre un siècle et demi, touche de près à celle du diocèse de Montpellier comme à celle de la ville 1. D’où le double intérêt de cet article.

La difficile construction du petit séminaire du diocèse de Montpellier
à l’Enclos Farel (1861-1878)

Agrandir ou construire (1850-1865)

Le manque de place fut un des problèmes majeurs du séminaire de Montpellier dans les deux premiers tiers du XIXe siècle. Dans l’ancien couvent des Récollets, qui abritera plus tard les archives départementales de l’Hérault, ancien chemin de Castelnau, les grands et les petits séminaristes regroupés depuis 1807 vivaient à l’étroit. Mgr Fournier (1807-1834) avait bien songé à séparer les aînés des plus jeunes. Il avait même recueilli 60 000 francs pour construire un nouveau petit séminaire. Pour permettre aux élèves de s’aérer, il donna au séminaire sa campagne de Bel Air. Il avait acheté ce domaine, appelé aussi La Touzardière2, en 1822, pour les sorties des séminaristes. De plus, à sa mort, en 1834, il laissa ses rentes sur l’Etat et la campagne de château-d’Eau (sic) au séminaire – il s’agit du domaine de Puech-Villa qu’il avait acheté de ses deniers, en 1821, pour se délasser et faire de l’exercice, sur l’ordre de son médecin, le docteur Chrestien 3. On appela désormais ce lieu la « campagne de l’évêque 4 ». Il légua cette propriété à son séminaire de Montpellier, en en laissant la jouissance à ses successeurs. Mais ils devront appliquer les revenus de cette propriété à l’entretien des petits séminaristes pauvres de son diocèse. On voit là le prix qu’il attachait au recrutement du clergé et l’attention qu’il portait à ses séminaristes.

Son successeur, Mgr Thibault (1835-1861) va prendre d’importantes décisions à propos de l’ancien couvent des Récollets. En 1844, il change la direction de son grand séminaire, en le confiant aux Lazaristes qui remplacent les prêtres séculiers. Les deux séminaires vivant sous le même toit, était-il possible que la direction du Petit demeure entre les mains des prêtres diocésains ? Les Prêtres de la Mission furent donc amenés très vite à prendre aussi en main les élèves secondaires. En 1845, le professeur de morale, M. Marion fut choisi comme premier supérieur. Il sera remplacé, trois ans après, par M. Corby qui va être la cheville ouvrière de la construction et de la mise en place du nouvel établissement, durant ses 35 ans de supériorat (1848-1883). En attendant cette réalisation, pour pallier un peu le manque de place dans ce logis que l’on espère toujours provisoire, il fit exhausser les murs du couvent d’un étage 5, rendant moins aigu le problème de la cohabitation. Mais il fallait aller plus loin. L’espace restant toujours insuffisant, l’évêque songe un instant à installer ce petit séminaire aux environs de Mèze ou de Pézenas, soit à Valmagne, soit à Cassan. Ce projet n’ayant pas abouti, il décide de faire du neuf. Le 12 novembre 1859, il achète le clos Farel à M. Armand-Alfred Boissier qui l’avait lui-même acquis de M. Farrel-Deshours 6, d’où son nom. C’est là que va s’élever, non sans mal, le nouveau petit séminaire. Il faudra attendre vingt ans pour que s’y installent les premiers élèves. Durant ces longues années, M. Corby ne cesse de plaider pour la séparation des deux cycles. Ce n’est qu’en 1865 que Mgr Le Courtier prend la décision qui se faisait attendre. Il fait ressortir, dans les attendus où il justifie cette entreprise, qu’une simple décision ministérielle pouvait faire fermer le séminaire actuel pour manque de salubrité. Il parle de « pêle-mêle désastreux et malsain7 ». M. Revoil, l’architecte diocésain, est chargé d’en dresser les plans. L’affaire est lancée. Elle n’est pas prête d’aboutir. La principale difficulté : l’argent.

Mgr Le Courtier demande, dans son Mandement de Carême de 1865, qu’on ouvre des listes de souscriptions paroissiales et que l’on fasse des quêtes pour la construction du petit séminaire. Il s’y inscrit lui-même pour 12 000 francs. La question financière va devenir un problème crucial. Il a vu grand. Or la situation économique n’est pas bonne et la générosité des fidèles semble limitée. De nombreuses lettres font état des difficultés rencontrées et des très faibles résultats obtenus par cette souscription. Quelles sont les principales explications fournies par les curés ? D’abord de mauvaises récoltes dues soit à la longueur et à la dureté de l’hiver, soit à la grêle. S’y ajoutent le bas prix du vin « qui n’a même pas de cours », et une mauvaise année pour les « cocons» (Ganges). Les curés chargés de récupérer les ressources accumulent les doléances dans leurs lettres : pauvreté des paroisses (milieu ouvrier, montagne), chômage (à Ganges) ; impécuniosité de certains prêtres. Ailleurs, ils avancent la nécessité où l’on est de reconstruire ou de réparer l’église du lieu (Maureilhan, Les Aires, Montbazin…). Dans certains villages, ce sont les divisions politiques qui absorbent tout l’intérêt des fidèles. Ils signalent aussi la mauvaise volonté de certains, l’irréligion des riches, voire le fait que les plus aisés du village sont protestants. Tel prêtre met en cause « le luxe effréné (sic) qui s’étale, accablant, dans nos paroisses » (Montbazin). Dans plusieurs localités, les fidèles se plaignent de ce qu’il y a trop de quêtes (Cazouls). L’évêque se heurte aussi à des oppositions systématiques contre lui. Certains prêtres estiment d’ailleurs que l’on pourrait faire des économies en bâtissant le petit séminaire sur le terrain du château d’O. Dans ce cas, l’enclos Farel pourrait être vendu 75 000 francs et fournir ainsi l’argent pour construire le nouvel édifice 8. M. Corby, opposé à ce projet, le fait repousser le 10 avril 1865. Les travaux de l’enclos Farel vont pouvoir commencer.

La construction de Saint-Firmin : une longue épreuve

Le 5 juin 1867, Mgr Le Courtier pose la première pierre de la future école diocésaine. Dès septembre, se dessinent les grandes lignes du plan général. L’évêque est cependant obligé de revenir sans cesse à la charge pour financer l’opération. Il multiplie les demandes (Mandement de Carême de 1868, lettres pastorales du 4 octobre 1868 et de février 1869). Il fait appel à la bourse de prêtres. Le Conseil général ainsi que le Conseil municipal ayant refusé toute aide à la construction, on frise la catastrophe financière.

Malgré ce, le diocèse poursuit l’œuvre. Mgr Le Courtier, avant de partir à Rome pour le concile du Vatican, fait le point : « Le plan, écrit-il le 6 août 1869, sur toute sa superficie s’élève au cordon du premier étage et la chapelle a pu être construite presque à la hauteur des arceaux qui doivent la couvrir ». En 1870, le rez-de-chaussée est bâti. Cependant les offrandes continuent à baisser en 1870-71. Une nouvelle lettre pastorale en date du 10 octobre 1870 lance un nouvel appel aux fidèles en mettant l’accent sur l’aspect social de la question ne pas laisser un grand nombre d’ouvriers sans travail. Le 1er octobre 1871, la chapelle est enfin terminée, ainsi que d’autres parties. Le 2 octobre 1872, c’est la fin du deuxième étage. L’invasion du phylloxéra qui détruit les vignobles au cours de cette décennie tarit à nouveau les ressources et augmente le chômage. En 1873, Mgr Le Courtier, « démissionnaire », quitte le diocèse. Le 19 mars 1874, Mgr de Cabrières est sacré et, le 25, il arrive dans sa ville.

Le bruit circulait alors qu’une puissante société serait prête à acheter le nouvel immeuble pour en faire un collège catholique – on pense aux jésuites 9. Cette opération aurait permis de construire le petit séminaire ailleurs, plus modestement. Le nouvel évêque décida, poussé par M. Corby, de marquer le coup pour faire taire les rumeurs. Il prit officiellement possession de l’immeuble dès son arrivée, et, pour bien en marquer la destination, il ouvrit la chapelle au culte lors de la première communion, le 21 Juin 1874. Par la même occasion, il la bénit. Il fallut attendre encore cinq ans avant que les élèves ne s’y installent.

Dans les années qui suivent, les difficultés d’argent ne cessent pas. En 1875, les travaux sont à nouveau interrompus. Un sérieux différend oppose l’évêché et les entrepreneurs l’affaire sera jugée par le tribunal de commerce. Tout finit par se régler à l’amiable, après six ans de litige et de tentatives de conciliation. Les travaux ne reprendront que lorsque le chanoine Grégoire offrira 100 000 francs pour la reprise du chantier. Plus de trois ans et demi d’abandon avaient provoqué des détériorations (30 000 francs de surplus). Entre temps, l’architecte avait changé : M. Arribat succéda à M. Révoil.

Il faut trouver d’autres « sous ». Dans sa lettre pastorale du 7 novembre 1876, Mgr de Cabrières annonce la création d’une Commission permanente des Petits Séminaires pour la fondation et l’attribution des bourses aux élèves. Il sera fait appel aux fidèles et aux prêtres qui devront verser trente honoraires de messes par an à cet organisme. Les sommes recueillies iront, pour moitié aux travaux, pour moitié à la caisse des secours. Malgré une nouvelle aide du chanoine Grégoire de 40 000 francs, les fonds furent épuisés. La Commission fit alors un emprunt hypothécaire de 170 000 francs au Crédit foncier, qui fut autorisé le 30 novembre 1880. Les élèves étaient entrés dans leur nouvelle maison depuis plus d’un an et demi, à Pâques 1879. Le bâtiment n’était pas encore achevé. Il y avait les quatre murailles, les classes, les études, l’ancien mobilier. Pour le reste, un grand chantier. Le nouveau petit séminaire n’avait pas encore de nom officiel. Il ne sera placé sous le patronage de Saint Firmin qu’en 1893, soit quinze ans plus tard.

Petit Séminaire Saint-Firmin, vue cavalière, gravure, seconde moitié du XIXe siècle
Fig. 1 - Petit Séminaire Saint-Firmin, vue cavalière,
gravure, seconde moitié du XIXe siècle.
Petit Séminaire Saint-Firmin, façade sud, photographie ancienne
Fig. 2 - Petit Séminaire Saint-Firmin, façade sud, photographie ancienne.
Groupe de professeurs coiffés de la barrette
Fig. 3 - Groupe de professeurs coiffés de la barrette
Groupe d'élèves, 1894-1895.
Fig. 4 - Groupe d'élèves, 1894-1895.

Le nouveau destin du Petit Séminaire

Les séminaristes ne vont rester dans ces locaux neufs, si chèrement et si difficilement payés, que 27 ans, par suite des événements politico-religieux des années 1905-1906 et du refus de Pie X de laisser se constituer des associations cultuelles. Mais une première épreuve avait déjà surgi en 1902.

L'expulsion et le remplacement des Lazaristes (août 1902)

Les Prêtres de la Mission qui s’occupaient des petits séminaristes depuis 1845, sont chassés brutalement du grand et du petit séminaire de Montpellier, et de Saint-Pons. L’évêque se retrouve, du jour au lendemain, dans l’obligation de trouver de nouveaux enseignants prêtres pour ces trois établissements. Mgr de Cabrières s’en désole dans une lettre envoyée au Supérieur général des Lazaristes 10. Le récit de ces événements est relaté dans La Semaine Religieuse de Montpellier. Le samedi 2 août, un commissaire de police se présente soudainement chez le Supérieur, M. Romon, lui signifiant d’avoir à quitter dans les 48 heures, soit le lundi suivant, l’établissement, sur lequel les scellés seront ensuite apposés. Les autorités consentirent cependant à transiger elles retardèrent le départ des prêtres de la Mission au jeudi suivant et, finalement, les scellés ne furent pas mis à la maison comme prévu, Mgr de Cabrières ayant « envoyé un ecclésiastique pour prendre officiellement, mais à titre provisoire, la direction de l’établissement ».

Le chroniqueur de la Semaine Religieuse qui signe J. M., s’élève avec force contre de tels procédés : « Ce qui afflige, ce qui alarme dans la conjoncture actuelle, c’est l’effet sommaire et foudroyant du 3e paragraphe de l’article 13 de la loi de juillet 1901. En vertu de ce paragraphe digne de figurer dans une législation asiatique, un caprice ministériel peut étrangler en un instant un établissement et même une congrégation toute entière. C’est la pièce de réserve, le 3e couperet auquel rien ne résiste, qui met fin à toute procédure et barre tout échappatoire légal… Le ministre n’a qu’à tirer, comme le bourreau presse le déclic, et tout est dit. »

L’évêque écrivit à tout le clergé du diocèse pour dire sa douloureuse émotion, le 20 août 1902. Il nomma, comme nouveau supérieur de Saint-Firmin, un prêtre de son diocèse, le chanoine André Martin (1869-1957), docteur en théologie et licencié es sciences naturelles, dont il dit le plus grand bien, en parlant « de ses qualités à la fois brillantes et solides, de son intelligence…, de sa politesse exquise, la douceur de ses manières, et sa profonde piété11 ». Le nombre des élèves, réduit depuis quelques temps, était tombé à 90, l’année avant son arrivée. Il faut dire que de 1895 à 1902, la conjoncture politique n’était guère favorable à ce genre d’établissement. On savait depuis cette période l’existence des petits séminaires menacée. Sous la direction du chanoine Martin, la maison va connaître un nouveau regain. En octobre 1904, l’établissement accueillait 135 élèves. On dut alors créer une troisième division. Le niveau des études monte. En 1905, tout va pour le mieux pour les succès scolaires les cinq candidats présentés au bac sont reçus et trois jeunes abbés obtiennent leur licence.

Mais la situation continue à être menaçante. Après l’expulsion des Lazaristes, deux nouveaux événements vont encore modifier le cours des choses. D’abord, les élèves de l’École du Sacré-Cœur de la rue Rondelet, qui avaient perdu leurs maîtres jésuites en 1902, furent à leur tour chassés de leur Collège. L’évêque jugea bon de les reloger dans les locaux de Saint-Firmin. Lors de ce regroupement, M. Granier devint supérieur des deux maisons réunies qui, du coup, totalisèrent 225 élèves.

En septembre 1905, l’abbé Marie-Joseph-Fulcrand-Jean Flottes, né à Grabels en 1868, licencié es Lettres, est nommé directeur de cette maison jumelle. L’inspecteur d’Académie se demande « si c’est bien régulier que l’on installe les élèves de l’Institution du Sacré-Cœur, ex-jésuite, dans l’aile du Petit Séminaire à Saint-Firmin, dans le seul but d’utiliser les professeurs de cet établissement12. » Mgr de Cabrières rappellera au contraire la générosité de ce geste, en 1905, en écrivant que « le petit séminaire avait montré vis-à-vis du collège, la plus hospitalière fraternité ; il avait loué aux maîtres et aux élèves de ce collège… toutes les salles qui leur étaient indispensables pour continuer à donner et à recevoir l’incomparable bienfait d’une éducation pleinement chrétienne13. »

En juillet 1907, nouvelle épreuve : le petit séminaire doit à son tour déloger. Les élèves réunis à Saint-Firmin allaient quitter leur maison. Ils avaient obtenu un délai, grâce au bail passé entre le Collège et l’armée, pour y demeurer jusqu’au bout de l’année scolaire. Pourquoi ce nouveau départ ?

L'expulsion et l'installation au Sacré-Cœur (1907-1922)

La loi de Séparation des Églises et de l’État, votée en décembre 1905, nécessitait un règlement concernant les biens de l’Église. Elle prévoyait la constitution d’associations cultuelles qui avaient été adoptées sous une forme particulière par l’Assemblée des évêques de France, le 30 mai 1906. Mais Pie X condamna, avec la loi nouvelle, la mise en place des cultuelles 14. Le délai pour leur constitution expirait le 14 novembre 1906. À défaut, le ministre des cultes, Aristide Briand, devait faire procéder à l’évacuation des biens d’église, séminaires, évêchés.., qui seraient placés sous séquestre. Par suite de ce refus, le diocèse perdit tous ses biens. Mgr de Cabrières fut ainsi privé de son logement dans son Palais épiscopal, malgré ses 32 ans de présence dans cette résidence. Il refusa de payer un loyer et préféra en partir, pour aller s’installer, tout près de là, à la rue Pradel. Le Grand séminaire, comme le château d’O, fut lui aussi saisi. Les étudiants ecclésiastiques, après un séjour à Palavas, furent installés dans l’ancien couvent des religieuses de l’Assomption, 24, rue du Carré du Roi, à compter du mercredi 20 mars 1908 15 avant de se retrouver 4, rue Montels, dans le nouveau grand séminaire qu’avaient dû quitter les Ursulines.

À la mi-décembre 1906, un arrêté préfectoral, expulsait les élèves du séminaire Saint-Firmin, comme étant un bien de la mense épiscopale, en application de la loi de séparation. Le 15, eut lieu la dernière messe au petit séminaire et « la maison édifiée par les souscriptions et les dons des fidèles, confisquée ». Il y avait alors 200 élèves. Le petit séminaire y fut toléré encore six mois (janvier-juin 1907), mais refoulé dans l’aile gauche de Saint-Firmin, les soldats étant venus occuper l’aile droite. La situation devint difficile. « On devait aller prendre les repas à l’imprimerie de la Charité. On couchait ici, on jouait plus loin. On avait l’église de tout le monde la cathédrale16. » Quel fut le statut de la partie de Saint-Firmin encore utilisée par les élèves ? L’armée, devenue l’occupante légale, loua cette portion du séminaire à ses « anciens propriétaires », jusqu’à la fin de l’année scolaire. Le supérieur, l’abbé Flottes, fut par la suite, inquiété par l’Enregistrement qui lui réclama le paiement de quelques dégâts causés par les élèves. Il réagit, avec vigueur, dans une lettre du 20 novembre 1907 adressée à son avocat, M. Sèbe. Il lui rappelle que le séminaire a coûté plus d’un million aux seuls catholiques. Et il poursuit : « Depuis la confiscation et l’occupation par les troupes, surtout on fut privé de nos meilleurs agréments et de nos plus précieux avantages. Et l’on nous réclame des indemnités exagérées pour quelques dégradations qu’il est si facile de justifier et de réparer, sans tenir compte des dépenses, des sacrifices que nous avons faits surtout vers la fin de l’année, des aménagements, des embellissements que l’École St-Firmin a laissés17 ». Il soupçonne d’être à l’origine de ses tracas, « le pauvre homme » que l’on y avait placé, dès le 20 décembre 1906, pour garder l’immeuble et nous surveiller ». L’année 1906-1907 écoulée, il fallut donc partir. À la période du bac, on dut décamper définitivement de Saint-Firmin. La cérémonie de distribution des prix pour les deux établissements dut être déplacée dans la grande salle de l’Assomption.

La caserne de Lauwe et les revendications de l'évêché (1928, 1941-43)

Le destin du Petit Séminaire

Que va devenir l’ancien Saint-Firmin ? En 1907, la maison est occupée par trois compagnies du 81e de Ligne, par suite de l’insuffisance de la caserne des Minimes. L’Université avait demandé l’attribution de cet immeuble. Elle se désista de sa demande en obtenant l’ancien évêché de la rue des Carmes qui fut acquis pour 52 000 F versés aux départements de l’Hérault et du Tarn. L’État accepte que Saint-Firmin soit attribué à la Ville, à condition qu’elle prenne à sa charge le passif de la maison soit 171 820 F 18. Le 24 avril 1911, le Conseil municipal demande l’attribution sans la charge du passif, mais finalement, le 8 août, la Ville accepte de le prendre à sa charge. Cet accord la « dispensera d’avoir à effectuer des dépenses supérieures pour le casernement de ses troupes et lui évitera une diminution possible de sa garnison ». Le 18 octobre 1911, le décret d’attribution à la Ville est signé. Il est publié au Journal Officiel le 26 octobre. Les domaines remettent l’immeuble à la Ville le 29 décembre. L’ex-petit séminaire fut alors mis officiellement à la disposition de l’autorité militaire déjà occupante « pour le logement de quelques compagnies, moyennant un loyer annuel de 2 400 francs ». Le 5 mai 1913, le Conseil municipal approuve la cession à l’État de Saint-Firmin, en prévision de l’augmentation des effectifs de la garnison (loi des 3 ans) moyennant le remboursement des 205 029 F 10 dépensés par la Ville pour cet établissement. Une importante restriction est alors consignée : « Cette cession est faite par la Ville de Montpellier à l’État sous la réserve expresse que les immeubles et dépendances de l’Ancien Petit Séminaire seront exclusivement affectés au casernement des troupes de la garnison ». Dans le cas contraire, la Ville pourra faire valoir son droit de préemption.

Le 81ème « Régiment de la Flamme » stationna jusqu’en 1939 dans l’ancien Saint-Firmin qui prit alors le nom d’un de ses officiers, tué le 6 septembre 1918 à Coucy-le-Château, le capitaine Chombart de Lauwe. De 1915 à 1918, la caserne sera transformée en hôpital militaire et, en 1939, y fut placé derechef un hôpital militaire complémentaire. Le diocèse avait-il perdu ce bien à jamais ?

Les démarches de Mgr Mignen (1928)

À vrai dire, entre 1907 et 1943 les évêques ne se résolurent vraiment jamais à se voir dépossédés de leur ancien petit séminaire, dont ils se déclareront durablement et à plusieurs reprises, « légitime propriétaire ».

Ainsi, Mgr Mignen, évêque de Montpellier de 1922 à 1931, va faire démarches sur démarches pour tenter d’en obtenir l’achat, en 1928 en particulier. Dans cette affaire, il s’était assuré l’appui du Maréchal Foch, dont le frère, Jésuite, avait été en résidence à Montpellier. Persuadé de son bon droit, il écrit le 11 février 1928 : « Il Nous semblait que la justice et l’équité devaient se joindre à la bienveillance pour dicter une décision favorable aux deux parties : au possesseur actuel (l’autorité militaire), qui aurait reçu le prix de l’immeuble, et au Diocèse, heureux de reprendre, même à titre onéreux, une maison chère au clergé et aux fidèles, construite avec leurs aumônes… Hélas !, toute espérance s’évanouit de ce côté ; la spoliation demeure » 18.

On remarque dans ce texte les insistances de l’évêque qui portent sur deux points qui seront sans cesse repris l’attachement du diocèse à cette maison et le fait qu’elle avait été payée avec l’argent des fidèles. Il va même jusqu’à proposer de la racheter. Cette démarche ayant échoué, Mgr Mignen décida donc de construire le séminaire Saint-Roch, à Celleneuve. Cette école ouvrit ses portes en 1930. Mais le diocèse persiste dans son idée de récupérer l’ancien Saint-Firmin. Il en fut sérieusement question au cours des années 1941-1943.

Mgr Brunhes : restitution, rétrocession ou échange ?

Mgr Brunhes, faisant fond sur l’attitude de Pétain à l’égard de l’Église, table sur les promesses du Maréchal, en introduisant d’abord une demande en restitution. « Dès votre arrivée au pouvoir suprême, vous avez fait appel aux forces spirituelles de l’Église et à sa collaboration efficace pour vous aider à relever la Patrie terrassée. Afin de lui faciliter cette tâche difficile, vous avez même ordonné de lui restituer certains biens qui lui ont été confisqués par la loi de Séparation.

Cette Loi, Maréchal, a causé au Diocèse de Montpellier, de multiples et, en la plupart des cas, d’irréparables injustices. Pour ne citer que les plus graves, celles qui ont atteint dans leurs sources vives, le recrutement et la formation intellectuelle du clergé de France, car on ne peut recruter des prêtres et assurer leur bonne formation sans des locaux appropriés, Nous signalerons seulement la spoliation du Grand Séminaire de Montpellier et celui de nos deux Petits Séminaires diocésains…

C’est plein de confiance, qu’après avoir écouté vos directives et constaté votre volonté de redressement, nous avons estimé que sur les trois immeubles précités, qui nous ont été confisqués, l’un d’eux tout au moins peut nous être restitué pour y établir notre Grand Séminaire… Il s’agit du Petit Séminaire Saint Firmin… actuellement la caserne de Lauwe » 19.

Le prélat entreprit des démarches auprès des autorités civiles et militaires pour obtenir la restitution – les officiers emploieront le mot de rétrocession 20 -, on voit la nuance – de ce qui était devenu la caserne de Lauwe. Pour étayer sa demande, il crut d’abord pouvoir s’appuyer sur la loi du 15 février 1941 qui autorisait la restitution des biens d’Église « spoliés » par la loi de séparation et non attribués 21. Elle stipule dans son article le, que « les biens mobiliers et immobiliers, ayant appartenu aux anciens établissements publics du culte et n’ayant encore fait l’objet d’aucun décret d’attribution dans les conditions prévues par l’article 1er de la loi du 13 avril 1908, seront, avant le 1er janvier 1943, à l’exception de ceux qui étaient destinés à des œuvres d’assistance ou d’enseignement, attribués par décret, sans aucune perception au profit du Trésor, mais avec toutes les charges et obligations qui les grèvent et leur affectation spéciale, aux associations cultuelles légalement constituées dans les circonscriptions ecclésiastiques où lesdits établissements avaient leur siège. ».

Mais ce n’était pas le cas de l’ancien petit séminaire qui avait été aliéné à la Ville, puis à l’État comme nous l’avons vu. L’évêque, reconnaissant que « ce décret ne trouve pas ici son application » 22, fut donc amené à changer de tactique, Il va désormais tout baser sur une proposition d’échange dont « l’initiative revient à l’Université » 23. Saint Firmin serait repris par le diocèse. En compensation, l’ex-grand séminaire de la rue Montels deviendrait la bibliothèque universitaire. Pour comprendre l’intérêt de ce marchandage rappelons-nous que la nouvelle faculté des Lettres construite rue du Cardinal de Cabrières, était située juste en face du Grand Séminaire depuis les travaux réalisés à l’emplacement de l’ancien évêché de la rue des Carmes. Cet accord avait été négocié entre l’évêque et le doyen Fliche, au nom du recteur Pariselle. L’évêque s’engageait formellement à : « à céder à l’Université de Montpellier les locaux occupés actuellement par notre grand Séminaire, dès qu’il nous sera possible de prendre possession des bâtiments de l’ancien petit Séminaire Saint Firmin et d’y établir notre Grand Séminaire ». Quels furent les arguments utilisés et les phases de la discussion ?

Mgr Brunhes, dans une lettre au maréchal Pétain datée du 21 janvier 1943, insiste une fois de plus sur le fait que « le séminaire a été édifié exclusivement par les dons et les ressources provenant de la charité des catholiques, sans aucune subvention de l’État, du département ou des communes », ce qui veut signifier, en clair, dans son esprit, que le droit de propriété du diocèse est indiscutable et total, et que sa restitution serait un acte de pure justice. Mgr Mignen l’avait écrit en toutes lettres. Or, en 1941-1942, toutes les conditions sont réunies pour que le diocèse entre à nouveau en possession de cet immeuble. L’évêque explique au Chef de l’État que toutes les autorités locales, civiles, militaires, universitaires et religieuses y sont favorables le préfet régional Olivier de Sardan, et son successeur ; la Ville de Montpellier qui a cédé le droit de préemption qu’elle possédait sur la caserne de Lauwe à l’Association diocésaine, le 20 octobre 1941 24, « afin de rendre notre Diocèse propriétaire de cet immeuble ». L’armée y a consenti : le général Altmayer a déclaré « souhaitable que la question du droit de propriété soit réglée immédiatement » – il va même jusqu’à offrir de payer un loyer au Diocèse, si la caserne de Lauwe ne peut être libérée rapidement ; l’Université enfin, qui désire entrer en possession du local alors occupé par le grand séminaire (le futur Centre Saint-Guilhem) pour y installer la Bibliothèque Universitaire. Les termes de l’accord sont précis. Mgr Brunhes « souhaite ardemment voir la caserne de Lauwe revenir à son légitime propriétaire ».

Les deux opérations sont liées. Le prix de vente de l’immeuble de la rue Montels et de ses dépendances, en tout 7 826 m2, avait été estimé, en février 1941, à 1 400 000 francs. Le recteur Sarrailh renouvela cette proposition le 27 janvier 1942. L’évêque déclarait très bien comprendre que la caserne ne soit pas rapidement disponible. Le Général Altmayer faisait valoir en effet que « la libération escomptée des prisonniers en masse » nécessiterait des lieux d’accueil pour recevoir les amputés, les malades des nerfs et pour détecter les éventuelles tuberculoses.

Prenant acte de toutes ces approbations, Mgr Brunhes avait envoyé le chanoine Mailhé, supérieur du Grand Séminaire, en délégation, à Vichy, auprès du Secrétariat particulier du Maréchal. Il fut bien reçu et l’un des officiers de ce bureau, le commandant Tocaben, devant l’unanimité des parties concernées, aurait dit à cet ecclésiastique : « Le Maréchal n’a qu’un désir, aider l’Église de France. Vous êtes ici dans les services particuliers du Maréchal où nous avons à traduire en actes ses pensées et ses sentiments. Dites bien à votre évêque qu’il trouvera toujours ici la plus complète assistance25 ». Dans les bureaux de l’État-Major général de l’Armée, le colonel Bailloux déclara à l’envoyé de l’évêque « que l’Armée pouvait très bien se passer de la caserne de Lauwe, tant il y avait de bâtiments militaires désaffectés et inoccupés dans la XVIe Région ». Le général de Lattre de Tassigny, nouveau commandant militaire du XVIe Corps, avait par ailleurs avoué au supérieur du grand séminaire que « la caserne de Lauwe ne pouvait convenir en aucune façon pour un hôpital » et fait savoir à Monseigneur, par lettre, « qu’il réglerait cette affure au mieux des intérêts de l’Église ». Voici le texte exact : « Mon vif désir est de voir aboutir la question relative au Séminaire Saint-Firmin, dans des conditions qui, tout en respectant les droits de l’Armée, permettent de donner satisfaction complète au vœu si légitime que vous avez exprimé26 ».

Or, malgré toutes ces positions favorables, le général Bridoux, Secrétaire d’État à la Guerre du 18 avril 1942 au 23 mars 1943, rejeta par deux fois cette transaction, qualifiée par l’évêque de « légitime requête », « sous prétexte que les besoins de l’armée ne permettaient pas d’envisager la restitution de la caserne de Lauwe ». Avec son annexe du couvent du Refuge, cet hôpital complémentaire avait une capacité d’un millier de lits.

L’attitude des autorités a donc changé. Qui est responsable de ce renversement d’opinion ? De Lattre ? C’est ce que l’on semble croire à l’évêché : « Nous nous demandons si ce dernier, à cause de la profonde antipathie… qu’il a pour son prédécesseur, le Général Altmayer, n’a pas parlé d’une façon et agi d’une autre ». Il aurait ainsi manqué à la promesse faite à l’évêque, qui devant ce refus parle de « douloureuse déception », dans une minute de lettre au Maréchal, non datée, mais antérieure de peu au 1er juillet 1943. Il poursuit son raisonnement : « L’immeuble transformé en hôpital militaire est-il vraiment encore utile pour l’armée ? ». Mgr Brunhes n’en est pas du tout convaincu. Il va jusqu’à soupçonner les militaires de « faire évacuer, malgré les protestations véhémentes de M. le Maire, les splendides et ultra modernes salles militaires des Cliniques St-Eloi, coûteusement aménagées par la Ville de Montpellier, pour encombrer de leurs effectifs et de leur matériel la Caserne de Lauwe qui était presque déserte » 27, Bien pis ! « On y a même affecté une maternité de femmes d’officiers et de sous-officiers, comme s’il n’y avait pas assez de maternités à Montpellier ». L’armée donne l’impression à l’évêque de faire tout ce qu’elle peut « pour garnir l’hôpital complémentaire de Lauwe en vidant les autres immeubles précédemment affectés à ses services et en parfait état dans le but de justifier le refus de cette restitution ».

Mgr Brunhes revint à la charge, après ce refus. Il redit au Maréchal son souhait ardent du retour au diocèse de l’ancien Saint-Firmin pour y installer son grand séminaire, vu le nombre croissant des clercs et l’exiguïté des locaux de l’immeuble de la rue Montels. « Les cours se donnent dans une atmosphère totalement insalubre28 ». Or il ne peut faire à nouveau appel, surtout dans les circonstances actuelles, à la charité des fidèles pour construire un autre grand séminaire. Il rappelle au Chef de l’État, la promesse faite par Foch après la guerre. Selon lui, l’échec des négociations entreprises dans les années 20 est due à l’opposition de « la Franc-maçonnerie (qui) veillait ». Le ministre de l’Intérieur avait fait savoir que si l’armée évacuait la caserne, la ville de Montpellier, conformément aux conventions de la loi de Séparation, reprendrait possession de cet immeuble. L’évêque commente : « Aujourd’hui, où la Franc-maçonnerie ne préside plus aux destinées de notre malheureuse France, l’Armée seule, que l’Église a toujours aimée et défendue, s’oppose à cette restitution ».

D’où cette supplication adressée au Chef de l’État : « Vous qui tenez les promesses, Maréchal, même celles des autres, réalisez la promesse formelle de l’illustre Foch à notre évêque… Nous espérons cet acte de justice de votre haute bienveillance… 29 ».

Dans sa lettre du 2 juillet 1943 au chef du gouvernement, Pierre Laval, l’évêque insiste : « Depuis la dissolution de l’armée il n’y a plus de militaires à hospitaliser, depuis l’éloignement de notre région des chantiers de jeunesse, il n’y a plus de jeunes à y soigner. Les quelques malades qui pourraient s’y trouver encore pourraient très facilement être reçus et soignés aux cliniques St. Eloi où toutes les anciennes salles militaires sont vides et où il y a tout un matériel des plus modernes pour l’exercice de la médecine et de la chirurgie.

« Quant à l’avenir puisqu’aussi bien il faut prévoir la reconstitution de l’armée il y aura suffisamment de locaux dans la XVIe Région pour loger les troupes comme il y en avait avant septembre 1939. À Montpellier, s’il y a des casernes anciennes il y en a aussi de très modernes et de toutes neuves ». Et l’évêque d’énumérer les anciennes casernes qui sont libres ou qui ont changé d’affectation « faute de militaires à y loger ». Et de citer celles d’Agde, de Lunel, de Lodève, de Mende, de Béziers (Saint-Jacques et Duguesclin). « De telle sorte que la restitution du Petit Séminaire Saint-Firmin à son affectation primitive ne semble pas devoir gêner en quoi que ce soit l’Armée future ».

L’affaire en resta là. C’est ainsi que l’ancien petit séminaire demeura caserne non sans avoir servi, en 1944, à la Milice, comme lieu d’internement et de torture comme nous l’a rappelé Françoise Nicoladzé, dans son ouvrage : Passant, souviens-toi…30. « En Mai 1944, écrit cet auteur, les miliciens et leurs familles se regroupent dans la caserne de Lauwe réquisitionnée. « Nous sommes ici chez nous », affirment-ils avec arrogance ». Ainsi ce havre de paix qui avait eu tant de mal à naître et avait fourni tant de prêtres au diocèse et tant de soldats, devint-il un temps un lieu de souffrance et de martyre que rappelle la plaque posée à la mémoire des suppliciés qui y figure.

À la Libération, la caserne redevient hôpital. En 1946, l’État-Major de l’armée de terre met cet ensemble à la disposition du service de l’Intendance pour y installer l’École Militaire d’Administration. Le 1er juillet 1986, l’EMA fusionne avec l’École du Commissariat de l’Armée de Terre implantée à Paris. Le quartier de Lauwe devient alors celui « des Écoles du Commissariat de l’Armée de Terre » jusqu’au 1er juillet 2001, date à laquelle il joue un rôle nouveau sous le nom de « École Militaire Supérieure d’Administration et de Management »

L’armée a aujourd’hui quitté ce site. L’enseignement y a retrouvé sa place, à travers un collège d’excellence. L’immeuble a gardé, à ce jour, les traits extérieurs caractéristiques d’un petit séminaire classique du dernier quart du XIXe siècle, avec son fronton, ses hautes façades aux nombreuses fenêtres, ses cours de récréation et son parc, même si les études, le réfectoire, les dortoirs et la chapelle ont été profondément remaniés au cours des ans. C’est une des pages de cette histoire urbaine, où tant de lieux de culte et de maisons religieuses ont disparu ou ont changé d’affectation. Il y aurait un beau livre à écrire sur ce sujet. Le destin du Château d’O en est un bel exemple, comme celui que nous venons d’évoquer.

Notes

1. L. Secondy De Saint-Pons à Saint-Roch. Montpellier, Imp. de La Charité, 2000, et les différents ouvrages de G. Cholvy sur le diocèse de Montpellier.

2. F. Saurel, Marie-Nicolas Fournier évêque de Montpellier, baron de la Contamine, surnommé « le Père des Pauvres ». Montpellier, Boehm, 1892, p. 372, (Acte passé en octobre 1822 devant Maître Caizergues).

3. Voir son testament in F. Saurel, op. cit, p. 438.

4. Ibidem.

5. Mandement de Carême de Mgr Le Courtier, 1865. Le dossier établi par le Service régional de l’Inventaire énumère les travaux de surélévation sur les quatre côtés d’un étage supplémentaire et des étages également construits au-dessus de la galerie en bois, afin d’installer le maximum de « cellules » et au-dessus de la galerie « du cloître ». Ces travaux furent exécutés à différentes époques 1808, 1823, 1828, 1837. La construction d’une nouvelle aile est prévue en 1847.

6. F. Béral, Notice publiée à l’occasion des fêtes jubilaires du petit séminaire Saint-Firmin, s.l.n.d. p. 12, note 2. Cet auteur raconte d’une manière assez détaillée tout ce qui concerne le petit séminaire de Montpellier et surtout le récit de la construction de l’Enclos Farrel. Il nous sert ici de guide, les archives dont il s’est servi n’étant pas toujours disponibles aujourd’hui.

7. Ibidem, p. 14.

8. Ibidem, p. 15.

9. Louis. Secondy, Christian Vella, Jean Nougaret, Montpellier Ville de savoir, Ed. Le Mistral, 2006, p. 145-150.

10. La Semaine Religieuse de Montpellier, 1902, p. 491-493.

11. La Semaine Religieuse de Montpellier, 20 août 1902, p. 522.

12. ADH, série T, non classée, I. A., 13 septembre 1905.

13. La Semaine Religieuse de Montpellier de 1905, p. 553.

14. Sur tous ces points, cf. G. Cholvy, Histoire religieuse de la France contemporaine, t. 1-2, 1880-1930, Toulouse, Privat, 1986, p. 114-115 : « Rome choisit l’intransigeance ». Pie X, par l’encyclique Gravissimo interdit de former des cultuelles si la loi n’est pas amendée (10 août 1906).

15. La Semaine Religieuse de Montpellier, mars 1908, p. 161.

16. Mgr Gervais in Bulletin de l’Association des Anciens Élèves de Saint-Firmin, 1911, p. 7.

17. Archives diocésaines. 1 F 2/1

18. Lettre Pastorale du 11 février 1928, Montpellier, Imprimerie de la Charité, p. 6.

19. Document non daté (1941 ?).

20. Lettre du 14 avril 1941 du commandant de la XVIe Région militaire à Mgr Brunhes.

21. Loi relative aux biens mobiliers et immobiliers ayant appartenu aux anciens établissements publics du culte et n’ayant fait l’objet d’aucun décret d’attribution, Vichy, le 15 février 1941.

22. Lettre du 2 juillet 1943, de l’évêque au chef du gouvernement ministre de l’Intérieur (Pierre Laval).

23. Ibidem.

24. Séance du 20 octobre 1941. La convention du 5 mai 1913 stipulait que la cession faite par la Ville à l’État de l’ancien petit séminaire et de ses dépendances était consentie « sous la réserve expresse que les immeubles et dépendances… sont exclusivement affectés au casernement des troupes de la Garnison ». L’affectation de l’ancien petit séminaire devant être modifiée, la Ville doit décider si elle renonce à user de la réserve qu’elle avait apportée à la dite cession. « Après examen, nous estimons que la Ville ne peut qu’envisager favorablement la restitution au Diocèse de Montpellier de l’Ancien Petit Séminaire St Firmin et nous vous prions de décider […] qu’elle renoncera à faire valoir ses droits de réserve qu’elle avait insérée à cet égard dans l’article 2 de la Convention du 5 mai 1913 ». Cette renonciation n’est consentie qu’en faveur de l’Association diocésaine, « la Ville s’opposerait à toute cession de l’immeuble en dehors de toute affectation à caractère religieux ». Les conclusions du rapport de M. Ricateau sont adoptées et tous les membres présents ont signé. » Le maire est alors M. Paul Rimbaud.

25. Ce passage figure sur le document préparatoire conservé aux Archives diocésaines 1 H 2/1.

26. Lettre du général de Lattre à Mgr Brunhes, évêque de Montpellier, 29 juillet 1942. Archives diocésaines, 1 H 2/1. Citation extraite du courrier de Mgr Brunhes au Maréchal Pétain en date du 1er juillet 1943, p. 3.

27. Archives diocésaines, 1 H/2 Brouillon de lettre, non datée, (vers la fin juin 1943). On lit ces mots manuscrits : « Signaler les faits les plus marquants de la mauvaise volonté du Corps sanitaire ».

28. Ibidem.

29. Projet de lettre du diocèse de Montpellier à Monsieur le Maréchal Pétain, chef de l’État, Archives diocésaines, 1 H 2/1

30. F. Nicoladzé, Passant, souviens-toi. Montpellier : les lieux de mémoire 1940-1945. Montpellier, Presses du Languedoc, p. 97-101.