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Description

Deux évêques héraultais à Pékin :
Mgr Jarlin (1856-1933), Mgr Fabrègues (1872-1928)

Que deux compatriotes Lazaristes se soient retrouvés missionnaires en Chine dans les années 1880-1930 n’a rien d’étonnant. Les Prêtres de la Mission étant responsables des trois séminaires diocésains, ceux de Saint-Pons, de Montpellier et le Grand Séminaire, ont suscité des vocations pour leur congrégation, sans faire de prosélytisme cependant. L’attirance vers les pays de mission est alors grande en France. Qu’ils soient devenus tous deux vicaires apostoliques en Chine, pourquoi pas ? Le pays est tellement vaste. Mais que l’un ait été nommé coadjuteur de l’autre, voilà qui est moins ordinaire.

La comparaison entre l’action de ces deux Héraultais, appelés à collaborer, ne manque pas d’intérêt, d’autant plus que, point commun, ils ont eu à faire tous deux à l’épisode de la révolte des Boxers et à l’évolution politique d’une Chine agitée qui va connaître bien des aléas, ce qui n’a pas manqué de leur poser à tous deux des problèmes d’adaptation. De plus, la politique missionnaire de Benoît XV et de Pie XI qui insistent sur le caractère universel de la mission contre les prétentions des États et la tentation nationale de certains prêtres européens n’a pas moins bouleversé leurs points de vue et les a amenés à réagir. Etait-il bon de suivre sans discuter les positions du délégué du Saint-Siège, Mgr Costantini ? Fallait-il suivre l’appel du Père Lebbe « se faire Chinois avec les chinois ? » ou écouter la voix de son adversaire, M. Garnier, qui n’avait que méfiance à leur égard ? Devaient-ils favoriser ou tout au moins approuver les ordinations d’évêques indigènes, voulues et pratiquées par Pie XI ? Comment ces deux évêques se sont-ils comportés dans ces périodes difficiles et quelles ont été leurs relations personnelles, en tant que Lazaristes et comme évêques missionnaires français ? La question mérite d’être posée. Elle sera la ligne de force sous-jacente à notre présentation.

Un Sétois en Chine : Stanislas-François Jarlin

1856-1933 : Ses premières années et sa formation

Stanislas-François Jarlin est né à Sète, le 20 janvier 1856, rue des Trois Journées, en face de l’église Saint-Louis, selon Henri Garnier. Le docteur Guirauden, après enquête, conclut qu’il s’agit en fait du 57, Grand Rue Haute. Le document ci-dessous tranche la question du domicile des parents.

Sa famille est originaire de l’Ardèche. Il ne fait pas de grandes études : l’école primaire et les cours du soir, mais il complète son apprentissage auprès de ses sœurs et par de nombreuses lectures. Vers 13 ans, il est embauché comme comptable, dans une entreprise de chaux et ciment, la maison Marquerolle. Il devient chef de bureau, puis fondé de pouvoir. Il fréquente alors le patronage des « Joussépés », noms donnés aux membres de l’œuvre de saint Joseph, fondée par l’abbé Gaffino. Président de son groupe, il installe ses compagnons au 112, Grande Rue Haute. Il est marqué par un voyage qu’il fait à Rome. Il quête pour la Sainte-Enfance, et devient tertiaire de Saint-Dominique. Puis il accomplit son service militaire, à Montpellier. Il entraîne certains de ses compagnons à la messe et les incite à faire leurs Pâques. Il aurait même converti trois juifs… Légende dorée ?

Il devint ensuite surveillant au Collège Catholique de Montpellier, le Sacré-Cœur, tenu par les Jésuites. De retour à Sète (alors Cette), il fait construire un nouveau local avec sa chapelle pour son œuvre – ce bâtiment deviendra l’école St-Jean. Sa mère, femme forte et pieuse, qui intervient souvent dans sa vie durant sa jeunesse, essaie de le marier, puis de le faire entrer chez les Frères de Bourg-Saint-Andéol. Là n’est pas sa voie. Il fait un essai de vie religieuse chez les Dominicains, à Salamanque, puis devient surveillant au petit séminaire de Saint-Pons en octobre 1881. Il en profite pour renforcer ses études de latin commencées dans sa ville natale avec deux de ses compagnons. Il y reste deux ans et demi, jusqu’au printemps 1884. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2006

Nombre de pages

19

Auteur(s)

Louis SECONDY

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf