Description
Des Localités non identifiées aux environs de… Saint-Clément-de-Rivière
Cet article a été rédigé avant la parution (en août 2000) du nouveau dictionnaire de Frank R. Hamlin, Toponymie de l’Hérault. Les « localités non identifiées aux environs de Saint-Clément/Montferrier » citées dans cet article ont été relevées dans son précédent ouvrage. Pour les diverses occurrences ci-dessous présentées, nous signalons quelles sont les localisations qui ont été retenues (ou non) par l’auteur dans Toponymie de l’Hérault (= T.H.), Frank R. Hamlin nous ayant fait l’honneur de s’intéresser à nos recherches doctorales et de les prendre en compte lors de la rédaction de son nouvel ouvrage.
Les Noms de lieux du département de l’Hérault, Dictionnaire topographique et étymologique de Frank R. Hamlin (élaboré avec la collaboration de l’abbé André Cabrol) a constitué un précieux document de référence lors de nos recherches doctorales. Notre étude porte sur 17 communes du département de l’Hérault, réparties en 5 zones, et sur un corpus microtoponymique constitué de 3 000 occurrences environ, occurrences qui ont donné lieu à une recherche systématique dans le dictionnaire de F. R. Hamlin, afin de relever les formes anciennes qu’il atteste et les étymologies proposées.
Aussi nous est-il arrivé de relever dans ce précieux ouvrage des formes dénominatives médiévales pour lesquelles l’auteur précise qu’il s’agit de « localité(s) non identifiée(s) aux environs de… ». Nous n’avons retenu que les attestations de ce type qui pouvaient éventuellement être couvertes par nos aires géographiques d’enquête, et nous voudrions présenter ici 5 exemples de « localités non identifiées aux environs de Saint-Clément » ou « de Montferrier-sur-Lez », communes limitrophes, occurrences que la lecture du Compoix, La Val de Montferrand de 1554 a permis de localiser, par le jeu des confronts, sur Saint-Clément-de-Rivière, commune ainsi nommée si l’on restitue la tournure déterminative administrative actuelle.
Cinq occurrences localisées, pour une commune de 1 273 hectares et sur un corpus total de 400 occurrences environ, relatives à cette commune, voilà qui peut sembler bien peu ! Cependant, pour le microtoponymiste, voilà qui est relativement satisfaisant…
1 – Podio AVALSOS (NLDH, p. 1), « localité non identifiée aux environs de Montferrier-sur-Lez », dont la dénomination est attestée en 1245 dans le Cartulaire de Maguelone (II, p. 612). La lecture du Compoix de Saint-Clément, intégré au Compoix de La Val de Montferrand de 1554, autorise le relevé d’une attestation qui n’apparaît qu’en confront, et non en intitulé d’article : le deves de quarante « confronte de van droit en lus patus de puoch abausses » (folio 732). Quarante est toujours de nos jours le nom d’un tènement situé à l’ouest de la commune, et la résistance diachronique de cette forme permet de localiser puoch abausses un peu plus au nord, où se trouve précisément un monticule. Dans abausses, « 1 » devant « s », de avalsos, s’est vélarisé en [u] ; quant à l’alternance « y »/« b », elle est fort fréquente en Languedoc. La forme relevée dans le compoix de 1554 offre donc un exemple de maintien, avec évolution phonétique, de la forme citée par F. R. Hamlin. Cette forme et la localisation ont été intégrées par F. R. Hamlin dans TH. (p. 1). L’auteur donne comme étymologie le lexique occitan avals, avaus désignant le « chêne kermès (Quercus coccifera) », sens qui est corroboré de nos jours encore par l’adéquation référentielle végétale du lieu. Mais le microtoponyme a connu un intéressant et surprenant devenir. En effet, la dénomination a subi un glissement géographique et a été attribuée à un lieu situé un peu plus au nord, où la topographie n’atteste pas de monticule, mais au contraire une dépression, une « combe ». Et ce dernier lieu s’est vu attribuer le nom de Combe des Rabaussés sur les cadastres napoléonien et révisé. Cette interprétation a été retenue par F. R. Hamlin (T.H., p. 320). L’ajout du « R » initial a pu découler de l’influence des autochtones de la commune qui justifient la dénomination par l’évocation de la présence de rabàs, « blaireaux », en très grand nombre naguère en ce lieu (avant que les lotissements ne se multiplient) et en plus grand nombre que sur les autres partis de la commune, selon les témoins rencontrés A moins que ce ne soit l’inverse et qu’une fluctuation graphique (de abausses à Rabaussés) n’ait entraîné une nécessité de justification, pour les autochtones, par le recours à l’analogie lexicale. Il se pourrait même que les « blaireaux » aient été présents en aussi grand nombre sur d’autres parties de la commune, mais que le processus d’association entre une dénomination et un référent rende leur présence plus remarquable en ce lieu dans le souvenir des anciens de la commune. A l’entrée Rabasse, F. R. Hamlin note que le terme occitan rabàs tend à remplacer tais au sens de « blaireau » […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2001 |
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Nombre de pages | 4 |
Auteur(s) | Christine MARICHY |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |