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Description

Décembre 1654 – Mars 1655 : l’intermède montpelliérain

Au Mémorial Consulaire des Archives Municipales de Montpellier, on peut lire : « Mgr. le Prince de Conti, général de l’armée de Catalogne, ayant été nommé pour présider pour Sa Majesté dans l’ensemble des États du Languedoc, arrive à Montpellier le dernier novembre, feste de Saint André, 1654, pour faire l’ouverture des dits États ».

Les circonstances sont exceptionnelles. Conti revient chargé de gloire de la première campagne de Catalogne, que la prise de Puycerda a magnifiquement terminée le 21 octobre.

Les consuls, en robe rouge, vont à sa rencontre, lui offrent les clefs de la ville dans un sac de velours bleu, les canons de la citadelle tonnent en son honneur.

Au représentant du Roi, accompagné de sa jeune femme (c’est la première fois qu’elle vient en Languedoc et elle quitte les splendeurs du Palais-Cardinal), la ville offre de loger en la maison nouvellement et luxueusement construite du Trésorier de France Jean-Baptiste Girard de la Treilhe : abord séduisant avec ses belles fenêtres à l’italienne et son jardin qui joint le Champ de Mars ; salons en enfilade permettant au Prince de recevoir les États en corps – et aussi d’y donner la comédie, puisque Montpellier n’a pas encore de théâtre et qu’il est dans les mœurs de transformer en salles de spectacle les salons des maisons des grands seigneurs : quelques tapisseries, quelques livres de chandelles, le décor est vite en place – il est surtout dans les riches costumes des comédiens.

Tout s’annonce sous les meilleurs auspices.

La troupe de Molière, que les États et Conti tiennent en haute estime, a quitté Lyon et sera là pour l’ouverture. Et pourtant, une triste nouvelle, tout à coup : la mort de Sarrazin, que Conti apprend le 6 décembre au cours d’une promenade.

Cosnac : M. le Prince rentra dans Montpellier et monta à la chambre de la Princesse pour lui dire cette nouvelle ; je me retirai dans la mienne d’où, une heure après, il me renvoya quérir. Je trouvai autour de lui beaucoup de gens devant lesquels il faisait fort le triste ; il me prit même à témoin des larmes qu’il n’avait pas versées, et je lui en fis crédit, mais dès le soir, ne sachant à quel moyen recourir pour se consoler, il fit jouer la comédie.

Le fief habituel de Cosnac, l’ambiguïté habituelle de Conti ? Mais enfin, le Prince avait quelques sujets d’être fier et heureux et de repousser la tristesse – sa victoire, l’heureuse arrivée de la Princesse, qu’il avait retrouvée à Remoulins avec mille tendresses, […]

Informations complémentaires

Année de publication

1973

Nombre de pages

4

Auteur(s)

Jessie MAHOUDEAU

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf