Catégorie : Étiquette :

Description

Contribution à l’étude de la société piscénoise au XVIIIe siècle :
les fondements de la richesse et le style de vie (suite et fin)

Le précédent article nous a permis, malgré les lacunes nombreuses et inévitables, d’aborder dans son ensemble l’évolution de la fortune piscénoise au cours du XVIIIe siècle.

Il conviendrait d’étudier maintenant les fondements de cette richesse et le style de vie piscénois.

Les fondements de la richesse piscénoise se manifestent d’abord dans le domaine agricole. Par sa situation dans la plaine du Bas-Languedoc, Pézenas est un centré vinicole important et un marché permanent des eaux de vie. Comme en témoigne cette lettre des consuls de Montpellier, Pézenas fixe encore à la fin de l’Ancien Régime le prix des futailles, des « cercles et autres choses servant au raccommodage des tonneaux et cornues ». Mais la vigne n’est pas la seule et unique ressource de la contrée. Les céréales et l’olivier tiennent une place importante dans la vie agricole piscénoise. C’est ainsi que, dans son livre de comptes, François MAZEL, pour la seule année de 1753, nous renseigne sur les productions qu’il a retirées de ses terres piscénoises : Il a récolté 44 lairans de vin rouge produisant 4 muids 4 pagelles, 16 lairans de vin blanc produisant 1 muid et 3 pagelles. Ses champs de céréales lui ont rapporté 140 setiers de blé, 100 setiers de seigle et 12 setiers de misture. Enfin, de son olivette, il a retiré 150 sacs d’olives, qui ont produit 9 charges et 2 mesures d’huile. Tous les documents consultés ont mis en évidence ces trois productions principales auxquelles il faudrait ajouter la culture du figuier et du mûrier. En outre, une place de choix est consacrée à Pézenas aux cultures maraîchères qui se développent très bien le long de la Peyne sur les terres aux alluvions fertiles. En 1780, 72 jardins contenaient 97 hectares 25 ares.

Ce développement agricole se répercute sur la fortune de la noblesse et sur celle des ménagers, dont les revenus augmentent considérablement tout au long du siècle. En tout cas les cahiers de taille et de capitation, ainsi que les contrats de mariage, prouvent une certaine aisance de ces deux catégories sociales.

Cet enrichissement se manifeste d’abord chez les grandes familles terriennes, qui, sans exception, ont vu leurs revenus augmenter et parfois doubler au cours du XVIIIe siècle. Cela s’explique par le fait qu’à partir de 1750 l’aristocratie urbaine des grands propriétaires nobles gagne en fortune et en influence, en raison de la hausse de leurs revenus et de l’accroissement de leurs domaines.

La vigne envahit partout les terres pauvres et même les sols profonds de la plaine, que l’économie vivrière réservait jusqu’ici aux céréales. Les DE GRAVES, par la plantation de vignes nouvelles, augmentent considérablement les revenus de leur domaine de […]

Informations complémentaires

Année de publication

1972

Nombre de pages

16

Auteur(s)

Guy VIBAREL

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf