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Description

Chant grégorien et liturgie latine et occitane dans un manuscrit

* Professeur d’Études romanes, Department of Romance Studies,
Morrill Hall, Cornell University, Ithaca, NY 14853-4701, USA.

Le manuscrit 120 de la Bibliothèque municipale de Montpellier (aujourd’hui la Médiathèque centrale d’agglomération Émile Zola) ne figure que dans un seul répertoire imprimé des manuscrits provenant de l’abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert, à savoir celui de Donatella Nebbiai-Dalla Guarda. Émile Appolis, Aimé-Georges Martimort et Jean-Loup Lemaître n’en font pas mention. C’est un missel fragmentaire de vingt feuillets. On y décèle l’écriture de deux copistes (fol. 1r-8r, 9r-20r), et la musique est notée en neumes pour tous les textes sauf l’introduction aux Lamentations de Jérémie. Le catalogue informatisé de la bibliothèque indique que ce manuscrit sur parchemin et relié en parchemin date du XIIIe siècle et qu’il mesure 250 sur 170 mm, mais les rubriques latines reproduites dans le catalogue ne disent pas tout sur l’importance du missel, étant donné qu’elles sont incomplètes, que deux poèmes en occitan font partie de la liturgie et que la présence de musique est passée sous silence. En outre, la provenance du missel n’est pas indiquée. Ce manuscrit contient les textes liturgiques suivants, tous en latin à l’exception des farcitures occitanes des épîtres :

Le texte de notre prose de saint Étienne, qui commence par les mots « In mundi terminis » (« Partout dans le monde »), fut publié en 1900 par Clemens Blume dans les Analectica hymnica d’après deux missels imprimés à Saragosse en 1485 et 1498 et un missel biterrois imprimé à Lyon en 1535. Selon ces missels, cette prose se chantait à la fête de la découverte du corps de saint Étienne (3 août), mais la fonction liturgique du poème n’est pas précisée dans le manuscrit 120.

Chacune des épîtres farcies se compose de la leçon sur le martyre de saint Étienne (Actes des Apôtres, 6 : 1, 8-10 ; 7 : 54-599) et de la farciture, à savoir un poème en occitan dont les strophes alternent avec les passages en prose latine et les paraphrasent pour les rendre accessibles aux laïcs. Autrement dit, chaque épître farcie prend la forme d’un prosimetrum bilingue. Bien que les deux poèmes soient des tropes, le manuscrit 120 n’est pas signalé par Heinrich Husmann dans son inventaire des manuscrits contenant des tropes et/ou des séquences, mais, pour recenser les poèmes en langue vulgaire, Clovis Brunel a consacré une courte notice à notre missel dans sa Bibliographie des manuscrits littéraires en ancien provençal. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2008

Nombre de pages

10

Auteur(s)

Alice Mary COLBY-HALL

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf