Description
Céramiques grecques ou de type grec et autres céramiques en Languedoc Méditerranéen, Roussillon et Catalogne (VIIe-IVe siècles avant notre ère)
Faire révéler tout leur sens possible à des choses médiocres, voici le travail d’un archéologue. Tenter une reconstruction du passé à l’aide de tessons et d’objets, telle a été notre ambition. Au delà de l’analyse, au delà des dénombrements, il y a donc eu une tentative de synthèse. Le plan de mon exposé est le suivant : tout d’abord l’observation chiffrée, les questions de fréquence et d’importance ; puis la réflexion, l’interprétation : certaines prises de position, des remarques générales.
L’observation chiffrée, la fréquence, l’importance :
Trois groupes d’idées ont été retenus : ce qui concerne en premier lieu les céramiques, en second lieu le métal, en troisième lieu la chronologie.
1 – LES CÉRAMIQUES
Deux remarques préalables doivent être faites : D’abord on peut constater que la répartition des séries de céramiques comme de leurs formes s’est faite dans des proportions très différentes selon les régions et selon les sites. Par ailleurs il est évident que les limites chronologiques de la répartition ont une importance primordiale. Les rappels qui vont être faits se rapportent aux séries de céramiques, à leurs formes, aux importations de haute époque, puis à la céramique de Marseille.
LES SÉRIES :
Une douzaine de séries ont été reconnues. Les plus nombreuses séries sont datables au VIe s. avant notre ère : il y en a une dizaine. Parmi ces céramiques, et avec une légère antériorité, il faut placer en tète de liste la céramique étrusque qui est fréquente à partir de la fin du VIIe s. Toutefois, elle n’est pas fréquente partout. Des exemplaires de la céramique gréco-orientale sont connus dès le début du VIe s. Avant 550 la céramique grecque d’Occident est bien attestée dans certaines régions, par exemple dans la basse vallée de l’Hérault où elle dépasse en nombre les vases gréco-orientaux. Un gisement qui peut être considéré comme étant caractéristique à cet égard est la nécropole de Saint Julien, à Pézenas, dans l’Hérault. En effet, il s’y trouve six fois plus de vases de la céramique grecque d’Occident que de vases importés (gréco-orientaux) : 294 exemplaires dans le premier cas et 53 exemplaires dans le second. Pour ce qui est de la céramique attique, à part quelques rares pièces antérieures à 550 environ avant notre ère, c’est à partir de 550/540 que les importations de vases à figures noires ont eu lieu sur les rives du Golfe du Lion et de la baie de Rosas. Entre 540 environ et la fin du IVe s. j’ai eu la possibilité d’examiner 9 638 exemplaires attiques (vases entiers ou fragmentaires et, surtout, tessons). À vrai dire presque la moitié de ce chiffre se rapporte à des exemplaires qui proviennent uniquement de deux gisements – la cité portuaire grecque d’EMPORION / Ampurias et le site indigène voisin d’Ullastret / ST ANDRÉ avec une répartition quasi à égalité pour l’une et l’autre de ces localisations.
Les 3 séries qui viennent d’être mentionnées sont des séries fréquentes avec des prolongations au Ve s., première moitié pour les amphores étrusques, la totalité de ce siècle pour les deux autres séries. Une série assez fréquente à partir de 550 environ (1), dans l’Ampurdan et en Languedoc occidental, est celle des amphores phénico-puniques. Des variantes de cette forme seront encore représentées pendant les siècles suivants dans les mêmes régions.
Au VIe s. d’autres séries sont connues mais leurs exemplaires sont ou bien peu nombreux (céramique corinthienne : 36 exemplaires) ou rares (céramique chalcidienne, céramique laconienne). Vers le milieu du VIe s., on peut placer les vases en pâte de verre, dits de Naucratis, représentés principalement sinon uniquement à Ampurias. Rares sont les exemplaires de la série étrusco-corinthienne même si, dès les dernières décennies du VIIe s., la forme proto-corinthienne de la coupe-skyphos est attestée, par exemple à Mailhac, dans la nécropole du Grand Bassin. Par contre, avec une datation dès le début de la seconde moitié du VIe s., la série de la céramique ibéro-languedocienne est fréquente dans le Roussillon et en Languedoc occidental : en deçà des Pyrénées 14 gisements en ont fourni. Une progression jusque sur la rive nord de l’étang de Thau s’est produite et c’est ainsi que dans la nécropole de Saint-Julien, à Pézenas, deux variantes d’une forme typique de cette céramique se trouvaient dans deux sépultures (cf. J.-J. Jully, AMPURIAS, 38-40, 1976-78, p. 390, fig. 4 et 5. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1982 |
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Nombre de pages | 7 |
Auteur(s) | Jean-Jacques JULLY |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |