Au jeu des comparaisons Plantes, hommes et animaux

* 24, avenue Aimé-Martin, 06200 Nice.

A l’occasion d’un travail de recensement des noms de plantes en langue d’Oc 1 ayant rassemblé environ 5 000 vocables, nous avons constaté qu’un certain nombre d’appellations faisaient référence à diverses parties des corps animal ou humain, ainsi qu’à des objets usuels.

La tentation était grande de les regrouper pour analyser de plus près ce genre d’inspiration populaire. En fait, apparemment partout présents dans les listes, ces termes, une fois isolés, se réduisaient à quelque 350… Nous avions été le jouet de la prégnance de connotations appartenant au domaine le plus familier qui soit, celui du corps ! Encore faut-il remarquer sur ce point une disproportion flagrante même pas 25 termes se référant au corps humain et près de deux cents pour les animaux. Comme si la création – car, il y eut bien création du mot ou de l’expression, même si nous ignorons quand et comment elle s’est produite -, comme si, donc, cette création n’avait utilisé comme référence à l’homme que quelques termes, alors que les mêmes et d’autres propres aux animaux étaient largement employés. Des deux côtés, la tête, les yeux, les oreilles, la barbe sont amplement évoqués, à l’exclusion de tout ce qui appartient à l’intime du corps. Sauf une exception de taille – si l’on peut ainsi dire – : le nombril de Vénus ! On pourrait croire à une sorte de retenue pour mettre en scène le corps humain, alors qu’avec les animaux, il n’y a pas à se gêner ; ne trouve-t-on pas là une indication sur l’attitude de l’Église au Moyen-Age relativement à tout ce qui touchait le domaine corporel ? Tandis qu’avec les bêtes, le verbe est libre, et vaste le champ : la variété des espèces d’une part, celle des aspects des diverses parties du corps d’autre part, autorisent une multitude de comparaisons.

On perçoit dans cet ensemble une sorte de poésie populaire originale, dans la mesure où la poésie est l’art de transformer en mots évocateurs la vision des banales images quotidiennes. Façon de voir ce que tout le monde ne remarque peut-être pas… Façon de dire avec des mots banaux, mais pas à la manière de tout le monde ! Ce n’est pas l’Œillet des poètes qui nous contredira, lui qui, en Oc, est « l’uèlh de poèta » : l’oeil du poète grand ouvert sur le monde, au contraire de « l’oeillet » français, pauvre diminutif qui a fait carrière dans la chaussure !

Pour présenter la liste qui suit, nous sommes allés fort prosaïquement de la tête aux pieds et l’on notera immédiatement que ce sont ces deux extrémités du corps qui fournissent la moisson de termes la plus abondante. Cela porte à s’interroger, mais la réponse paraît aisée ni les bras de l’homme, ni les ailes des oiseaux, ni les pattes des quadrupèdes n’offrent, le plus souvent, matière à de pittoresques comparaisons. Tandis que la tête, avec ses oreilles, ses yeux, sa barbe, sa bouche (pour le nez, il faudra attendre Cyrano !), tandis que les pieds, avec leurs doigts, griffes ou sabots !…

Reste à savoir, bien sûr, dans quelle mesure la fantaisie ou l’à-peu-près sont présents dans ces diverses dénominations. C’est ce qu’une rapide revue va nous permettre de préciser. Chemin faisant d’ailleurs, le lecteur fera peut-être après nous une expérience singulière : lorsqu’on cherche dans sa mémoire le trait commun qui unit la plante et l’objet de référence, on a parfois du mal à se remémorer exactement celui-ci : ainsi, comment sont faits précisément un œil de vache ? un œil de perdrix ? une patte d’alouette ?… Preuve simplement que nous avons perdu, à notre grand dam, cette familiarité avec la nature que possédaient nos ancêtres.

Réglons d’abord le sort des ressemblances globales, peu nombreuses d’ailleurs. Les analogies des Orchis et des Ophrys avec des formes animales sont bien connues : ici, c’est sans doute la silhouette florale des trois espèces en cause : Aceras, Ophrys et Adonis que veut évoquer le terme monsur = monsieur, celle d’un homme se balançant au gibet (c’est au seul Aceras que s’applique réellement le nom vulgaire d’homme-pendu). Que l’Hysope soit nommée plus loin « queue-de-renard » est dans l’ordre des choses, mais quel rapport avec un bossu (eisopet, Mistral) ? Quant au Carthame, aux feuilles rudement épineuses, même enrichi de l’épithète « laineux », on y chercherait en vain l’image d’un curé, à moins que ceux de l’époque ne fussent particulièrement acerbes vis-à-vis de leurs paroissiens…

Ce ne sont que les premières questions que nous sommes amenés à nous poser. Il y en aura d’autres. Si l’aspect d’un détail de la plante justifie lapinon – petit lapin (inflorescence), limaucada – limace (feuille), le rapport entre un rat et le Panicaut champêtre ou celui d’une poulette (galinèta) à un Scorzonère n’est pas évident. Et gosseton ne semble être qu’une transposition de Cynoglosse (langue de chien) : l’inverse n’est pas exclu, le nom botanique latin ayant pu, lors de l’établissement des premières Flores descriptives, ou même avant, être calqué sur le nom vulgaire.

Nous ne pouvons dans ce court article, continuer à examiner un à un tous les noms de la liste, et nous ne retiendrons que quelques traits caractéristiques.

Comme dans le domaine des « dits » populaires, l’âne est très fortement sollicité dans ces appellations imagées, soit à cause de son aspect un peu hirsute (cap d’ase = tête d’âne), soit à cause des ses oreilles (aureiha d’ase), soit même à cause de son museau (morre d’ase). Mais le bœuf fournit aussi sa part, grâce à sa langue (lenga de buòu) et à son œil. Le porc, apprécié pour sa valeur nutritionnelle, mais mal considéré tant à cause de son aspect physique que de sa prétendue malpropreté, apparaît le plus souvent en connotation péjorative : museau (morre de pòrc – morre porcin), barbe (?) dans une alliance singulière : barbaboc de pòrc (barbe-de-bouc de porc), queue pour les vrilles de la Bryonne, mais, curieusement, son pied manque à l’appel !

Le chat et le chien sont aussi mis à contribution, mais relativement peu : le chien pour sa langue, souvent pendante hors de la gueule (lenga de can ou lenga de gos), sa peau (pel de can), tandis que le chat, comme il se doit, donne vie à des assimilations mystérieuses : en quoi la Nigelle, la Véronique ou l’Aster, ressemblent-ils à un œil de chat ? On voit mal également comment le Bleuet, la Centaurée et autres peuvent évoquer sa langue râpeuse. Par contre, la fleur de Dauphinelle avec sa griffe, les feuilles de certaines Renoncules et de la Vulnéraire font, à la rigueur, penser à une empreinte de patte.

Plus loin, l’Aster encore, et le Myosotis sont magnifiés par leur ressemblance avec l’œil de Dieu ou celui de l’Enfant-Jésus cependant que l’Orchis, le Chèvrefeuille et le Lotier se contenteront d’une analogie avec le pied divin, ce qui n’est pas si mal. Le Solidage, lui, est comparé à la main de Notre-Seigneur, mais on se demande bien par quelle partie de la plante ?

Jupiter n’est évoqué que pour sa barbe : barba Jovis pour la Joubarbe, la préférence pour cet appendice masculin se portant plutôt sur le bouc, la chèvre ou… les capucins. Dans les divers cas, la comparaison est largement justifiée par l’aspect plus ou moins hirsute des plantes ainsi dénommées, telle la Nigelle de Damas que l’on ne se prive pas ailleurs de baptiser toile d’araignée (mais, notre tataranha est tellement plus expressive !).

Un brin de poésie parfois… Ainsi des cheveux de Vénus (encore la Nigelle) ou des cheveux de dame (Cuscute), encore que, pour cette dernière plante on ait le choix entre la dame, le diable et le cocu ! Poésie encore avec l’oreille d’or de la Primevère, le nombril de Vénus, l’oeil du poète et les perles du Grémil (perlièra), mais c’est bien tout.

Dans le domaine des ressemblances avec des objets familiers, les cloches et les clochettes, ainsi que les couteaux, les grelots et les écuelles se taillent la part du lion, et dans des comparaisons très généralement justifiées… et évocatrices. Mais, pas plus que la Circée ne ressemble à un petit chardon ou à… un chardonneret, pas plus l’on ne trouve une parenté entre un siège (ou une assiette) de curé, et une touffe d’Astragale, à moins d’estimer qu’avec ses feuilles au centre et ses fleurs en couronne, elle ne soit propre à recevoir le séant du saint homme ? Par contre, les fleurs du Muflier majeur et du Serpolet bâillent bien comme un ensommeillé, à la pauvre lumière de la lampe à huile que figurent le calel de l’Ancolie et de la Primevère cependant qu’ailleurs, les fruits de la Lunaire bisannuelle (monnaie du pape) tombent dans la bourse du pâtre (capselle). Mais en quoi l’Aphyllante et la même Primevère peuvent-elles rappeler des braies ou des braguettes ? Sans doute à cause de la nervure centrale très marquée des pétales du premier ou des feuilles de la seconde.

L’usage seul, celui qu’en faisaient les galopins, explique le nom de couleuvrine (colobrinièr – dans le Tarn et l’Aveyron, on disait bombardièr -) pour le Sureau noir dont la tige vidée de sa moelle, constituait une efficace sarbacane ; et si, bizarrement, la Renouée bistorte se trouve en cette compagnie, ce n’est sans doute qu’à cause de sa racine tordue.

Le port de la plante explique le terme de candèla pour la Massette et le Molène thapsus, alors que les épines du Paliure austral pourraient à la rigueur servir à pendre un chapeau (mais n’oublions pas que cette dernière espèce s’appelle aussi « épines du Christ ») ; en réalité, c’est la forme des fruits (samares) qui est en cause.

Sur ce chapitre des accessoires, l’Ancolie et la Campanule font bien penser à des gants, et les fleurs de Digitale et du Muflier peuvent évoquer de petites pantoufles ; mais, que le Pape est donc mal loti pour n’avoir à se mettre aux pieds que les raquettes du Cactus opuntia (simella del papa)! Singulière irrévérence, et la seule dans toute la liste…

Ces appellations sont-elles propres à la langue occitane, ou bien le fruit d’une plus vaste inspiration qui ne les auraient pas confinées dans des frontières linguistiques déterminées ? Pour répondre au moins partiellement à cette question, nous avons indiqué dans les listes terminant l’article, sous le nom générique, les noms populaires français que nous avons pu trouver ici et là, les Flores étant loin de toujours les donner. Bien entendu, nous avons consulté Bonnier qui consent parfois à fournir un nom populaire ; mais aussi, sous les entrées les plus riches : tête, oreille, etc. le Littré, dont on ne soupçonne pas toujours la richesse en termes botaniques.

La récolte n’est pas spécialement abondante, comme on le constatera à l’examen des listes. De temps à autre, l’occitan et le français se retrouvent, à propos le plus souvent d’espèces très connues : une trentaine de fois sur 350 termes, c’est peu. Pourtant, on peut croire que la démarche consistant à nommer une plante suit partout le même cheminement mental, que ce soit en pays d’Oïl ou en pays d’Oc. D’autre part, parmi les espèces dénommées, nombreuses sont celles qui n’appartiennent pas spécifiquement à la flore méridionale. Logiquement donc, les convergences auraient dû être plus fréquentes. On peut alors légitimement penser que les seules sources françaises consultées n’abondent pas en désignations populaires inspirées par les ressemblances : c’est tout à fait vraisemblable. Il est probable en outre que si la quête avait été étendue aux quelques centaines d’espèces retenues dans « Les Herbes d’Oc… », il y aurait eu plus de coïncidences. C’est en nous cantonnant à ces inspirations anthropomorphiques ou zoomorphiques, que nous avons sans doute limité le champ des similitudes. Bornons-nous donc à le constater, laissant ainsi la voie ouverte à d’autres recherches.

Il nous fallait bien livrer ces quelques considérations, mais, pour nous, l’essentiel est ailleurs. Ces listes de correspondances entre plantes et hommes, bêtes ou objets ne veulent être que l’illustration des pouvoirs tant de l’observation précise que de la fantaisie imaginative de nos lointains aïeux : ne serait-ce pas là deux traits permanents de la mentalité méridionale expliquant qu’ici plus qu’ailleurs abondent les dénominations pittoresques ? Au tour du lecteur de leur donner libre-cours…

Liste des termes et expressions imagés
(Lit. Littré - Bo. Bonnier – L’* renvoie au glossaire)

Ressemblances globales

(humain)

  • capelan (Carthame)
  • eisopèt * (Hysope)
  • monsur (Acéras)
  • monsur (Ophrys)
  • monsuret (Adonis)

(animal)

  • galinèta (Scorzonère)
  • gosseton (Cynoglosse)
  • lapinó (Arum)
  • lapinó (Muflier)
  • limauca * (Millet)
  • limaucada (Psoralée)
  • rat (Panicaut)

Tête

(animal)

  • cap d’ase (Centaurée lacée)
    (tête d’âne – Lit.)
  • cap d’ase (Centaurée rouge)
  • cap d’ase (Lavande stoechas)
  • cap d’ase (Scabieuse)
  • cap d’aucèl (Trèfle, en général)
  • cap d’aucèl (Séneçon)
  • cap d’aucèl (Mélilot)
  • cap d’aucèl (Lamier pourpre)
  • testa d’ase (Iris des marais)
  • testa d’ase (Narcisse)
  • cap d’aucèl (Plantain des sables)
  • testa de passeron (Jacée des prés)
  • cap blanc (Ammi)
  • cap negre (Orchis brûlé)
  • cap roge (Centaurée des collines)
  • cap ros (Lotier)
  • testa negra (Luzule)

Cheveu - Poil

(humain)

  • èrba dels péus (Dauphinelle)
  • pèu de coguó * (Cuscute)
  • pèu de dama (Cuscute)
  • pèu de lin (Cuscute)
  • pèu de Vénus (Nigelle de Damas)
  • pèu del diable (Cuscute)

(animal)

  • pèu de cò (Carex)
  • bauca-plumet * (Stipe pennée)

Corne

  • bana de cèrvi (Plantain corne-de-cerf)
    (corne-de-cerf – Lit.)
  • cornabuòu (Vesce jaune)
  • cornecer (Plantain corne-de-cerf)
  • cornobuòu (Vesce jaune)
  • còrna-boc (Pistachier vrai)

Crête

  • cresta de gal (Pédiculaire)
  • cresta de gal (Rhinanthe)
    (crête-de-coq – Lit.)
  • cresta de gau (Amarante)
  • cresta de gau (Lytrhum salicaire)
  • cresta de gau (Mélampyre)
  • cresta de piòt * (Pédiculaire)
  • cresta de pol (Amarante)
  • cresta de pol (Pédiculaire)

Oreille

(humain)

  • aureiha d’ôme (Asaret)
    (oreille d’homme – Lit.)
  • aurelha d’ase (Arum)
  • aureiha d’òme (Cardère)

(animal)

  • aurelha d’ase (Centaurée scabieuse)
  • aurelha d’ase (Consoude)
    (oreille d’âne – Lit.)
  • aurelha d’ase (Léontodon)
  • aurelha d’ase (Molène)
  • aurelha d’ase (Renouée bistorte)
  • aurelha d’orsa (Primevère)
    (oreille d’ours – Lit.)
  • aureiha de craba * (Scabieuse)
  • aurelha de garri * (Dorycnium)
  • aurelha de lèbre (Plantain lancéolé)
  • aurelha de lèbre (Plantain pied-de-lièvre)
  • aurelha de lèbre (Statice)
  • aurelha de lèbre (Buplèvre)
    (oreille de lièvre – Bo. et Lit.)
  • aurelha d’aur (Primevère)
  • aurelheta (Chélidoine)

Œil

(humain)

  • uèlh de Dieu (Aster)
  • uèlh de l’efan Jésus (Myosotis)
  • uèlh de poèta (Œillet des poètes)

(animal)

  • uèlh de buòu (Géranium à f. rondes)
  • uèlh de buòu (Matricaire cam.)
    (œil-de-boeuf – Lit.)
  • uèlh de cat (Aster)
  • uèlh de cat (Nigelle des champs)
  • uèlh de cat (Véronique)
  • uèlh de lop (Colchique)
  • uèlh de pavon * (Anémone)
  • uèlh de perdritz (Aéranium à f. rondes)
  • uèlh de vaca (Anthémis des ch.)

Paupière

animal

  • parpèla d’agaça (Pissenlit à f. ovales)
  • parpèl (Coquelicot)
  • parpilhol (Coquelicot)

Bouche - gueule

  • boca de lèbre (Sauge des prés)
  • gula de lop (Muflier)
    (gueule de loup – Bo.)

Bec

(animal)

  • bèc de passeron (Globulaire)
  • bèc de falquet * (Paliure)
  • bèc de grua (Géranium)
    (géranium – Bo.)
  • bèc de lèbre (Buplèvre)
  • bèc de pomièr (Gui)
  • becut (Pois chiche)

Langue

  • lenga-cana (Cynoglosse)
  • (langue de chien – Bo.)
  • lenga boina (Buglosse)
  • lenga d’agnèl (Plantain lancéolé)
    (langue d’agneau – Lit.)
  • lenga d’auca (Laitue vivace et divers)
  • lenga d’auca (Plantain lancéolé)
  • lenga de boc (Vipérine)
  • lenga de buòu (Bourrache)
  • lenga de buòu (Buglosse)
    (langue-de-boeuf – Lit.)
  • lenga de buòu (Hépatique)
  • lenga de buòu (Plantain aquatique)
  • lenga de buòu (Rumex patience)
  • lenga de buòu (Scolopendre)
    (langue-de-boeuf – Lit.)
  • lenga de can (Centaurée rouge)
  • lenga de can (Cynoglosse)
    (langue-de-chien – Lit.)
  • lenga de can (Plantain lancéolé)
  • lenga de cat (Buplèvre)
  • lenga de cat (Épervière)
  • lenga de cat (Bleuet)
  • lenga de cat (Centaurée)
  • lenga de cat (Plantain)
  • lenga de cèrvi (Scolopendre)
    (langue de cerf – Bo. et Lit.)
  • lenga de gos (Cynoglosse)
  • lenga de passeron (Renouée des oiseaux)
    (langue-de-passereau – Lit.)
  • lenga de sèrp (Ophioglosse)
    (langue-de-serpent – Lit.)
  • lente de buòu (Mélilot)

Museau

  • morre d’ase (Pissenlit)
  • morre de feda (Porcelle)
  • morre de moton (Porcelle)
  • morre de pòrc (Barkhausie)
  • morre de pòrc (Chardon aux ânes)
  • morre de pòrc (Chondrille)
  • morre de pòrc (Cirse)
  • morre de pòrc (Urosperme)
  • morre de pòrc (Pissenlit)
  • morre-porcin (Crépis)
  • morre-porcin (Pissenlit)
  • morre-porcin (Barkhausie)
  • morre ponchon (Raiponce)
  • morre (Crépis)
  • morre pelés (Barkhausie)
  • morre pudent (Barkhausie fétide)

Gorge

  • gòrga de lop (Muflier)
  • gòrja de lop (Lamier)
  • gòrja de lop (Iris)

Peau

  • pèl de can (Brome)
  • pèl de can (Carex)
  • pèl de can (Paturin)
  • pèl de cò (Carex)
  • pèl de grapaud (Parcelle)

Barbe

(humain)

  • barba de capuchin (Chicorée sauvage)
    (barbe-de-capucin – Lit.)
  • barba de capuchin (Nigelle de Damas)
  • barba de monge (Cuscute)
  • barbajau (Joubarbe)
    (barbe-de-Jupiter – Lit.)

(animal)

  • barba de cabra (Panicaut)
    (barbe-de-chèvre – Bo. et Lit.)
  • barba de rainard (Astragale)
    (barbe-de-renard – Lit.)
  • barba de vaca (Hydne)
  • barbabé-de-camp (Podosperme)
  • barbaboc (Salsifis sauvage)
  • barbaboc de père (Scorzonère)
  • bochi-barba (Salsifis sauvage)
  • bochina (Salsifis sauvage)
    (salsifis des prés – Bo. et Lit.)
  • bochinas (Salsifis cultivé)
  • bochincabra (Salsifis sauvage)
  • mochibarba (Joubarbe)
  • barbabuta (Clématite)
  • barbarò (Salsifis sauvage)

Main - ongle

(humain)

  • manèta de nostre-senhe (Solidage)

(animal)

  • ongla cavalina * (Tussilage)
  • manetas (Chèvrefeuille)
  • set-arpàs * (Hippocrépis)

Mamelle

  • popa de cabra (Chèvrefeuille)
  • popa de gata (Sédum reprise)
  • èrba de las mamelas (Lampsane)
  • èrba de las tetinas (Lampsane)
  • tetalèbre (Chondrille)
  • tetalèbre (Silène)

Nombril

  • monilh de Venus (Nombril de Vénus)
  • èrba de monilh (Herbe-nombril)

Queue

  • coa de lapin (Lagurier)
  • coa de lop (Molène)
  • coa de mandra * (Amarante)
  • coa de mandra (Mélampyre)
    (queue de renard – Bo.)
  • coa de mandra (Prêle[s])
  • coa de pòrc (Bryone)
  • coa de rat (Lupin)
  • coa de rat (Orge des rats)
  • coa de rat (Plantain majeur)
  • coa de reinard (Amarante)
  • coa de reinard (Mélampyre)
  • coa de sèrp (Bryone)

Jambe

(animal)

  • camba de polh (Pourpier)
  • èrba de camba de poi (Pourpier)
  • camba rossa (Pariétaire)
  • camba-roja (Renouée persicaire)
  • èrba de la pata (Tussilage)

Patte

  • lop-pauta * (Renoncule des champs)
  • lopauta (Benoîte)
  • lopipauta (Renoncule rampante)
  • lotipauta (Renoncule des champs)
  • pata d’aranha (Nigelle de Damas)
    (patte d’araignée – Lit.)
  • pata d’ase (Tussilage)
  • pata d’auca (Renoncule rampante)
  • pata d’auca (Ansérine)
  • pata d’aucèl (Ornithope)
  • pata d’orsa (Acanthe)
  • pata d’orsa (Opuntia cactus)
  • pata de galina (Fraisier sauvage)
  • pata de galina (Potentille rampante)
  • pata de lapin (Trèfle sauvage)
  • pata de lauseta (Dauphinelle)
  • pata de lèbre (Trèfle sauvage)
    (patte-de-lièvre – Lit.)
  • pata de lèu (leon) (Alchémille)
    (patte-de-lion – Lit.)
  • pata de lop (Potentille rampante)
  • pata de lop (Renoncule rampante)
  • pata de passerat (Lampsane)
  • pata de pola (Panic)
  • pata doça (Ansérine)
  • pata mola (Laurier-tin)
  • patalaganha * (Pissenlit)

Pied

humain

  • pè de sant-Joan (Chèvrefeuille)
  • pè del bon Dieu (Lotier)

(animal)

  • pè d’agassa (Lotier)
  • pè d’agnèl (Doricnium)
  • pè d’alauseta (Dauphinelle)
    (pied d’alouette – Bo. et Lit.)
  • pè d’ase (Héliotrope)
  • pè d’aucèl (Lotier)
  • pè d’aucèl (Ornithope)
  • pè d’aucèl (Dorycnium)
  • pè de cat (Dauphinelle)
  • pè de cat (Renoncule rampante)
  • pè de cat (Gnaphalle)
    (pied-de-chat – Lit.)
  • pè de cat (Vulnéraire)
  • pè de Dieu (Orchis)
  • pè de Dieu (Chèvrefeuille)
  • pè de gal (Adonis)
  • pè de gat (Dauphinelle)
  • pè de gau (Ptérothèque)
  • pè de gau (Adonis)
  • pè de gau (Leucanthème)
  • pè de gau (Panic)
  • pè de gus (Ornithope)
  • pè de lèbre (Dactyle)
  • pè de lèbre (Plantain pied-de-lièvre)
  • pè de lop (Lycope)
    (pied-de-loup – Lit.)
  • pè de lop (Renoncule âcre)
  • pè de miòla (Nénuphar)
  • pè de nòvi * (Scolyme)
  • pè de perditz (Erodium)
  • pè de pol (Panic (divers))
    (pied-de-poule – Lit.)
  • pè de pol (Psoralée)
  • pè de pola (Trèfle puant)
  • pè de pola (Tussilage)
  • pé de polin (Psoralée)
  • pè de polin (Trèfle puant)
  • pè de polin (Tussilage)
  • pè-poli (Tussilage)
  • pènaucèl (Lotier)
  • pepolié * (Tussilage)

Objets et divers

  • assèti de capelan (Astragale)
  • badaire (Muflier)
  • badasson (Serpolet)
  • barralet * (Muscari)
  • bava de las mossas (Epipactis)
  • borsa de pastre (Capselle)
    (bourse de pasteur – Bo. et Lit.)
  • orseta (Capselle)
  • bragala (Aphyllante)
  • braihèta (Primevère)
  • calel (Ancolie)
  • calelhon (Primevère)
  • cambajon (Sédum blanc – Orpin)
  • campana (Narcisse des poètes)
  • campanèla (Campanule)
    (clochette – Bo.)
  • campaneta (Liseron des haies)
  • campaneta (Narcisse faux-narcis.)
  • campaneta (Nombril de Vénus)
  • campaneta (Pervenche)
  • campaneta blanca (Campanule)
  • campaneta blanca (Liseron des haies)
  • campaneta de prat (Colchique)
  • campaneta de sebissa (Liseron des haies)
  • campaneta jauna (Narcisse faux-narcisse)
  • campaneta punhenta (Smilax)
  • campanetas (Ancolie)
  • campanetas (Muguet)
  • candèla (Massette)
  • candèla de sant Joan (Molène)
  • capelet (Paliure)
  • capelèta (Liseron des champs)
  • capelèta (Nombril de Vénus)
  • capeliana (Carthame)
  • capeliana (Muscari)
  • cardonilh (Circée)
  • cascaihon * (Groseillier épineux)
  • cascavèla (Mélampyre)
  • cascavéla (Rhinanthe)
  • cascavèla (Jonquille)
  • cascavelèta (Réséda)
  • colobrièr (Sureau noir)
  • colobrina (Renouée bistorte)
  • colobrinièr (Sureau noir)
  • cotèl (Glaïeul)
  • cotèla (Iris)
  • cotèla (Narcisse des poètes)
  • cotèla de valat (Glaïeul)
  • cotelada (Glaïeul)
  • cotèlas (Iris)
  • cotelassa (Glaïeul)
  • cotelina (Canche)
  • cotelina (Narthécie)
  • cotonada (Gnaphale)
  • cròta de rat (Plantain lancéolé)
  • èrba de dedal (Digitale)
  • èrba de la vespa (Ophrys)
  • èrba de vespa (Spirée)
  • èrba dels frisons (Valériane)
  • èrba mosca (Ophrys)
  • escudéla (Jusquiame)
  • escudelèta (Nombril de Vénus)
  • escudelèta (Scutellaire)
  • escudelhon (Nombril de Vénus)
  • escudet (Nombril de Vénus)
  • fer de caval (Hippocrépis)
  • flor d’abeiha (Ophrys)
  • gant (Campanule)
  • gant de pastressa (Ancolie)
  • gantelet (Campanule)
  • grana de catla (Grémil)
  • grana de nièira (Plantain des sables)
  • guihas (Erodium)
  • isòp (Hysope)
  • isòp-de-garriga (Hélianthème)
  • isopèt (Hysope)
  • luna campana (mule aunée)
  • lunetièra (Lunetière)
  • meca de pièt (Amarante)
  • meca de piòt (Lythrum)
  • moneda del papa (Lunaire)
    (monnaie du pape – Bo. et Lit.)
  • pantoflèta (Digitale)
  • pantoflèta (Muflier)
  • pas d’ase (Tussilage)
  • perliera (Grémil)
  • pichot cène (Germandrée)
  • pichot chaine (Germandrée)
  • pichot chaine (Véronique)
  • porta-capèu (Paliure)
  • porta-capèu (Saule épineux)
  • simella del papa (Cactus – opuntia)
  • tataranhas * (Nigelle de Damas)
  • tetarèla (Muflier)
  • tetarèla (Digitale)
  • teuièta (Trèfle des prés)
  • teta-lèbre (Lychnis)

Glossaire

  • arpàs : griffes
  • barralet : petit tonneau
  • bauca-plumet : plume folle
  • capelet : petit chapeau
  • cascalhon : grelot
  • craba : chèvre
  • eisopet : petit bossu
  • falquet : faucon
  • garri : rat – mulot
  • laganha (adj.) : humide limauca : limace
  • lop : loup
  • mandra : renarde
  • ongla cavalina : sabot de cheval
  • pavon : paon
  • pepolié : pied-de-poulain
  • pèu de cuguó : cheveu de cocu
  • piòt: dindon
  • tataranha : toile d’araignée

Notes

  1. Les herbes d’oc et leurs vertus – Les principales espèces végétales méridionales sous leurs divers noms occitans et quelques-unes de leurs propriétés médicinales ou autres. A paraître chez Lacour – Éditeur, Nîmes.