Description
Apport de l’archéologie et histoire de l’église romane à Saint-Martin-de-Londres
Contexte de réalisation des sondages
Depuis un certain nombre d’années, l’église romane à Saint-Martin-de-Londres fait l’objet de campagnes de restauration dans son élévation.
La tranche des travaux réalisés en 1989 portait essentiellement sur la réfection interne de l’édifice. Elle nous a donné l’occasion d’intervenir, d’une part dans le chœur et en quelques points de la nef, d’autre part, dans un jardin suspendu jouxtant le mur nord de l’édifice.
La rénovation la plus récente, toujours menée sous l’égide des Monuments Historiques, a permis, au printemps 1995, la réfection des parements extérieurs et l’installation de nouveaux vitraux, sans nécessiter toutefois l’intervention des archéologues, les parties situées en dessous du sol n’étant pas affectées par les travaux.
Les zones fouillées en 1989 restèrent relativement modestes – environ 10 m2. La chance nous fut cependant donnée de décliner tous les niveaux archéologiques depuis l’occupation originelle du site jusqu’à nos jours.
A la lumière de ces fouilles nous éclairerons et préciserons donc quelque peu les origines obscures du village.
Le cadre chronologique de la construction des églises successives s’est affiné, la vie quotidienne du Saint-Martinois médiéval s’est révélée à nous ; en contrepartie, de nouvelles pistes se sont ouvertes… Libre aux chercheurs de les emprunter pour de nouvelles investigations…
I. Contexte historique
1. Genèse du village médiéval : l’enclos, le « claustre »
1.1. Nouvelle chronologie de l’apparition du village :
Une attention particulière était portée à ces sondages, du fait de leur situation à l’intérieur d’un enclos. En effet, le Colloque d’Archéologie Médiévale qui s’est tenu en septembre 1989 à Aix-en-Provence, abordant le thème : « L’environnement des églises rurales et la topographie religieuse des campagnes médiévales » (Fixot, 1989, Ed. du C.N.R.S.), a fait apparaître l’intérêt et mis en exergue la nécessité d’études fines dans les aires claustrales pour leur importance dans la genèse du village médiéval.
Prenant un peu le contre-pied de l’idée communément admise où l’on considère que le village se développe à partir du château ou de la motte féodale, il est apparu, lors de ce congrès, que les premiers peuplements se cristallisèrent d’abord à partir des églises rurales, aux alentours et peut-être dès avant l’an mil. La fixation des populations autour des castra aux XIe-XIIe siècles serait donc postérieure au phénomène primitif. Les installations de communautés villageoises autour des sites castraux, plus récentes, ont pu atténuer ou détourner la vigueur naissante des implantations à partir des sites ecclésiaux.
Cette nouvelle donnée met en relief une tendance déjà reconnue précédemment mais fondée cette fois-ci sur des observations significatives de nature archéologique et historique ; ce phénomène, une fois isolé, reste à étudier.
Or les fouilles sont rares et, ces petits sondages, réalisés dans le claustre de Saint-Martin, représentaient une réelle opportunité. Comment pouvons-nous situer ces derniers par rapport à l’historique des enclos et à l’étude de ceux connus par les archéologues ?
1.2. Périmètre de protection
E. Zadora-Rio et M. Fixot (1989), citant P. Timbal (1939), développent un historique de la délimitation de l’asile, présenté ici de façon synthétique ; « Droit d’asile », « Sauveté », « Immunité », « Immunité étroite », « Zone de Paix », sont autant de termes utilisés à des époques et dans des contextes différents, qui recouvrent en fait le même concept : celui de protéger tout ce qui peut se trouver dans un espace délimité. La protection présente différents aspects variables selon : […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1996 |
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Nombre de pages | 26 |
Auteur(s) | Philippe TRONCIN |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |