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Description

A propos de l’Église Saint-Jean-Baptiste de Ceilhes et de ses vitraux

« Chaque jour quelque vieux souvenir de la France
« s’en va… Chaque jour nous brisons quelque lettre
« du vénérable livre de la tradition. »
(Victor Hugo : « Guerre aux démolisseurs ».
La Revue des Deux Mondes, Mars 1832).

L’église paroissiale Saint-Jean-Baptiste de Ceilhes est mentionnée dans une bulle du pape Innocent I , promulguée à Pise au mois de juin de l’an 1135 et qui confirme les possessions du monastère de Joncels, au diocèse de Béziers.

Cette bulle se réfère aux donations précédentes de Pascal II (1099-1118) et de Grégoire VII (1073-1085). On peut donc présumer que la donation initiale de l’église de Ceilhes – et donc l’existence de celle-ci – remonte au 11e siècle.

Sans trop anticiper, faute de place, sur une étude plus complète, que nous projetons de consacrer à cet édifice, nous pouvons cependant dire que c’est, en effet, de cette époque et du début du 12e siècle, que date sa partie la plus ancienne. Cette dernière consiste en une petite nef romane de deux courtes travées, séparées par un fort arc doubleau reposant sur de grosses colonnes demi-circulaires engagées dans des pilastres.

A une époque qui semble s’être étendue du 13e siècle au début du siècle suivant, elle a été remaniée dans sa partie la plus occidentale et son clocher carré sensiblement surélevé en respectant le style d’origine, avec, sur chaque face, deux baies romanes géminées aux arcs en plein cintre.

Durant la même époque, la chœur primitif détruit, l’ancienne nef a été prolongée vers l’est par l’adjonction, dans le même axe, d’une grande nef en une seule et longue travée, nettement plus haute et plus large que la première. Sa voûte est en berceau brisé. Les murs, moins épais que ceux de la nef primitive, sont soutenus par la poussée de vigoureux contreforts, simples, très saillants, amortis par un seul glacis et, sur la face sud, reliés par des arcs surbaissés.

Le chœur, plus bas et plus étroit, se termine par une abside au chevet plat cantonné de deux contreforts de même facture que les précédents et entre lesquels est bandé un grand arc obtus derrière lequel a été ménagé un mâchicoulis du type assommoir. La voûte du chœur, sur plan carré, est supportée par une croisée d’ogives dont le centre est occupé par une clé circulaire sculptée. Le chœur et le sanctuaire sont confondus.

Au ras de l’arc triomphal, relativement important, deux chapelles latérales peu profondes s’ouvrent, de part et d’autre, dans la grande nef. Leur style est voisin de celui du chœur, avec une croisée d’ogives. Elles ont été remaniées vers le milieu du 19e siècle.

Le clocher mis à part – il a d’ailleurs été restauré en 1930 – l’ensemble des transformations et extensions des 13e et 14e siècles est du style de transition et du gothique primitif, la partie la moins ancienne étant le sanctuaire. De plan très simple, comme on le voit, sans piliers ni bas-côtés, l’édifice correspond bien à l’école du Midi de l’architecture religieuse de l’époque et aux églises fortifiées, très répandues dans la région. Faisant corps avec les remparts, dans ce bourg qui ne comportait pas de château à l’intérieur des murailles, il constituait le point fort du système de défense. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1977

Nombre de pages

9

Auteur(s)

Charles BONAMI

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf