Mémoire d'Oc 132
Mémoire d'Oc 132

Mémoire d'Oc n° 132
(avril 2008)
Loisirs et divertissements des temps passés

42 pages – (2008)

Introduction

Dire que notre société est en perpétuelle évolution relève de la lapalissade. Toutefois, depuis le XIXe siècle, de profondes mutations se sont fait jour. La France, pays essentiellement agricole, va lentement d’abord, puis de plus en plus vite s’urbaniser : la campagne est irrésistiblement attirée vers la ville. Elle y trouvait du travail, mais aussi des distractions ; lesquelles ?

Cette modeste recherche s’arrête au début du XXe siècle, soit à celle guerre qui devait être la dernière et que nous connaissons sous le nom de Guerre de 14… même s’il m’arrive parfois, dans un souci de cohérence, de dépasser ce cadre temporel.

Quant à la période actuelle, nous n’en parlerons pas : à quoi bon, du reste, vous êtes en train de la vivre.

Si, au XIXe siècle la société s’urbanise, si elle change, c’est qu’elle va de pair avec le développement industriel ; les divers mouvements ouvriers obtiennent que les politiques se penchent sur les conditions de vie de la classe laborieuse et régulent enfin le temps de travail.

En 1641 : le travail quotidien est ainsi fixé : 8 heures pour les enfants, 12 pour les jeunes.
En 1892 : 10 heures pour tous, sauf les enfants
En 1919 : 8 heures avec parfois la possibilité de la semaine anglaise.

Ces dispositions présentaient de sérieux avantages pour les intéressés, mais plus encore peut-être pour les Autorités qui y voyaient une économie de la force du travail ; une vie familiale, facteur d’ordre et de discipline, favorisée ; et enfin, une augmentation du temps de la consommation donc de la production.

Mais elles étaient aussi un sujet d’inquiétude pour les patrons qui craignaient les risques et les abus : alcool, débauche, paresse, contagion des idées socialistes.

Le résultat fut dans un premier temps l’incertitude et le désordre des esprits et des mœurs et surtout un changement du rythme de vie différent de celui de la vie paysanne. Mais chacun bientôt finit par trouver sa place.

Cette situation nouvelle engendre un nouveau mode de vie pour les travailleurs. Ils disposent désormais de ce que l’on va rapidement appeler loisirs ou temps libre consacré à des occupations pas forcément productives, sinon au niveau familial : bricolage, jardinage, et aussi divertissement, sport.

Le sport va rapidement prendre une place à part entière, si je puis dire, et nous nous en tiendrons ici à ce qui concerne uniquement les loisirs et leur corollaire, les divertissements.

Les divertissements permettent aux gens d’occuper leurs loisirs en s’amusant Et vous verrez qu’ils ne manquaient pas à une époque où l’auto était pour la majorité un rêve inaccessible et où la vie familiale ne se réglait pas sur les horaires de la tété.

On assiste alors à une forte demande de distraction et d’amusement, liée en partie à l’élévation du niveau de vie, à une mutation des métiers, au désir d’accéder au mode de vie des élites, mais qui reste toutefois fortement tributaire d’un image du peuple qui aime s’amuser.

Ce fut souvent un échec pour les politiques de bonne volonté qui espéraient vulgariser par l’école le style de vie des élites et surtout leur culture.

Car la majorité des ouvriers se cultive par la presse et le cinéma naissant ; d’où l’importance du cabaret où l’on peut trouver des journaux et de quoi écrire ; c’est aussi un lieu de discussions politiques tout autant que de fêtes familiales ; c’est là que les citadins fêtent leur mariage, la communion de leurs enfants ou tout autre événement.

Mais c’est aussi le lieu de l’ivresse du samedi soir, des jeux de cartes et de hasard. Relisez Zola et son « Assommoir » !

Bientôt se révèle un souci d’élégance chez les femmes, dû en partie à l’apparition des Grands Magasins pleins de tentations qui proposent désormais des vêtements tout faits bien moins chers que le « sur mesure » et donc accessibles à une nouvelle classe de la société faite d’employés laborieux ou de petits fonctionnaires, pas très fortunée, mais qui aspire à imiter la bourgeoisie.

Cette création des Grands Magasins génère de nouveaux métiers féminins : demoiselles de magasin, lingères, couturières, modistes en chambre qui se considèrent comme supérieures aux domestiques. Elles estiment avoir gravi un échelon dans la hiérarchie sociale et tiennent à le montrer. Et il arrive parfois que quelques unes de ces jeunes femmes joliment dénommées « grisettes » tentent de s’attacher quelque « protecteur » fortuné capable de satisfaire leurs goûts… et leurs caprices.

Montpellier, ville essentiellement commerçante et bourgeoise, était restée à l’écart des grandes mutations industrielles. Malgré ce, sa population s’était modifiée, comme partout, et aux loisirs traditionnels d’autres venaient s’ajouter.

Voyons donc maintenant comment ses habitants occupaient leurs loisirs. Et je vous propose pour cela d’aller des plus simples aux plus élaborés.

Contenu du numéro :

Loisirs de plein air :

La culture du maset ou la gastronomie conviviale :
l’Eponge,
les Dissatiers.

Le Lez ou jeux aquatiques et nautiques :
natation,
joutes,
guinguettes.

Divertissements citadins :

Les sports en salle

Les hippodromes et leurs destins successifs :
l’ancien hippodrome,
le nouvel hippodrome,
le Palais d’hiver.

Les arènes

Les cirques

Les spectacles :
le théâtre,
le casino musical et ses prédécesseurs,
les cafés-concerts et les cabarets.

Les casinos et maisons de jeu.

Loisirs culturels :

la Maison du Peuple et la salle de conférences
Le Pavillon Populaire
Le Kiosque Bosc.

Conclusion

Mémoire d’Oc

Hôtel de Varennes
2 place Pétrarque
34 000 Montpellier

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