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Description

L’Abbaye Bénédictine de Saint-Thibéry dans la seconde moitié du XVIIe siècle (II)
D’après le Registre de Délibérations du Chapitre (1633-1717)

II – Activités et gestion du patrimoine (1)

Baux de Fermage

Pendant cette période de 62 ans comprise entre les dates du Tome 1 (1655-1717), on compte plus de 70 délibérations ayant trait aux baux de fermage. Il est assez difficile, à travers eux, de se faire une idée exacte des conditions économiques de cette époque. On ne donne pas tous les détails qui permettraient d’en juger : nature et diversité des cultures, superficie exacte des terres, rendement et valeur des produits. Il faudrait peut-être pour cela, se reporter aux contrats des baux passés devant notaire qui doivent donner davantage de précisions. Les délibérations ne sont pas un document à valeur économique destiné à donner aux générations futures des données sur la cherté de la vie, mais plutôt sur l’âpreté des gens. Elles reflètent les inquiétudes des religieux sur la valeur professionnelle des preneurs de baux, leur compétence, leur honnêteté, leur aptitude à faire valoir la terre qui nourrit, sans l’épuiser. On relève souvent les expressions : homme solvable, personne capable et sans reproche, en bon père de famille, – et on s’informe de la solvabilité des cautions. Car toutes les affaires se traitent avec deux cautions sur lesquels on se rattrape si le preneur fait défaut. Quand toutes ces conditions sont réunies chez les candidats au fermage, on préfère celui qui fait la meilleure condition. Elles sont rarement les mêmes : certaines terres sont prises à moitié-fruits, semence perdue ; d’autres à moitié-fruits, semence fournie par le bailleur et le preneur ; d’autres à rente fixe en nature quel que soit le rapport de l’année, tel le viguier de Sérignan qui devait livrer 37 setiers de bled pour son fermage qui n’en avait rapporté que 5 à cause de la sécheresse ; ou en rente fixe en argent, mais là aussi il y a des déboires. Il n’y a pas continuité dans les conditions pour une même terre : telle terre est prise d’abord à rente en argent, mais le preneur suivant ne veut prendre la ferme qu’à moitié-fruits. Et les moines, parfois faute de candidats, sont bien obligés d’accepter celui qui se présente même s’il ne parait pas avoir toutes les qualités requises. Il est donc difficile d’essayer de dresser un tableau exact des conditions économiques.

Le seul fermage dont on peut suivre l’évolution des conditions est la terre de Maïan, (22 sétérées) qui est affermée 110 livres le 16 Aoust 1661 ; 110 livres encore le 20 Mai 1667 ; 125 livres le 10 Juin 1677 ; 120 livres le 15 Juin 1679 ; 130 livres le 27 Aoust 1693 ; 150 livres le 6 Février 1702. C’est le seul fermage dont la superficie n’augmente pas, car la surface de ces derniers n’est pas intangible : à l’expiration de leur bail, certains fermiers exigent qu’on leur adjoigne telle ou telle autre pièce de terre qui les touche, même si elle diminue d’autant la part d’un autre fermier, et les moines cèdent souvent à ces exigences. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1976

Nombre de pages

16

Auteur(s)

E. MASSAL, R. OLLIER

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf