Présentation de la publication
Revue Etudes Héraultaises 1984-4
Revue originale aimablement fournie par J.-C. Richard
AU SOMMAIRE
Catherine FERRAS,
Un exemple d’éclectisme architectural en Bas-Languedoc : Les « Châteaux du Biterrois »
« Un paysage de vignes, soulevé parfois par de vastes ondulations à la ligne sévère et tendue… la vigne y déploie jusqu’à l’horizon ses vertes rangées rectilignes et parallèles ; çà et là, en quelques nœuds du paysage, des arbres puissants, groupés en une sorte d’architecture, enveloppant ou protégeant des édifices spacieux… » Quand Jaurès écrit ces phrases en 1905, le Biterrois est, depuis peu, nanti de ces « édifices spacieux » qui émergent « des arbres puissants » de leurs parcs. C’est en effet à la fin du Second Empire qu’a commencé dans la campagne biterroise la construction de ce que Viollet-le-Duc nommait « maisons des champs » mais que la tradition locale appellera volontiers « châteaux ». Cette frénésie de construction prendra fin avec le début du XXe siècle […]
Michel NEGRE,
Physionomie de l’activité industrielle en Languedoc-Roussillon
Arriver à connaître le niveau, les différentes composantes et l’évolution de l’activité économique d’espaces infranationaux, et en particulier d’espaces régionaux, constitue l’un des objectifs essentiels de l’économiste régional. La chose est toutefois malaisée. En effet, l’instrument privilégié de connaissance qu’est la comptabilité économique reste peu développé aux niveaux régional et infrarégional.
Certes, l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (I.N.S.E.E .) calcule régulièrement – depuis peu – les valeurs des agrégats que sont le produit intérieur brut et le revenu des régions, ou, de façon plus précise, les valeurs ajoutées régionales et les revenus des ménages régionaux ; mais cette information reste trop limitée, trop globale et vraisemblablement insuffisamment fiable. Aussi le responsable, l’économiste, ou tout simplement l’esprit curieux, est-il conduit à rechercher une information – sans doute moins synthétique – qui lui permette d’appréhender de façon plus précise les résultats de l’activité économique des régions […]
Jean NOUGARET,
Notes sur quelques tapisseries à Montpellier au XVe siècle
Plusieurs documents conservés aux Archives Municipales de Montpellier font état de l’existence en notre ville, à la fin du Moyen-âge, d’un certain nombre de tapisseries désignées sous le terme générique « d’Arras » ou « de Ras ». Oudot de Dainville, dans sa publication des Archives du Greffe de la Maison Consulaire en a scrupuleusement relevé et transcrit les mentions.
Les inventaires du mobilier de la maison de ville, dressés en 150B et 1519 affirment la présence dans cet édifice, « al canssel près ladicte sale (del consolet) », d’une caisse de noyer contenant : « Premièrement un grant drap d’Arras Iii ont es l’ymaige Nostre Dame an son mantel estendut là ont son los seignors consolz et lo notari ambe las armes dels seignors consolz aIsquatre quantons » et « ung drap d’Arras là ont son les sept eaiges appellat lo drap dels enfantilhorgues ». Le texte de 1519, plus succinct, signale : « Primo ung grand drap d’Arras de Nostre Damme ont son los six consuls et lo notary » et « un autre drap de ras vieilh là ont sont les sept eages » […]
Jean-Claude RICHARD et Armand ROUGERIE,
Monnaies de l’Oppidum d’Aumes (Hérault) (1977-1981)
Le territoire de la commune d’Aumes (Hérault) a donné lieu à deux publications récentes qui ont fait connaître des documents numismatiques mis au jour durant les trois premiers quarts du XXe siècle. Nous présentons aujourd’hui un ensemble de monnaies découvertes, de 1977 à 1981, par l’un d’entre nous (A.R.) lors de prospections de surface autorisées soit un total de 209 documents, et, d’autre part, une dizaine de monnaies qui nous ont été généreusement communiquées par M.M. Lhermet. Aux 35 documents de 1976 et aux 11 de 1981, nous pouvons ajouter les 218 qui font l’objet de notre étude et qui nous permettront de présenter une vue d ‘ensemble de la circulation monétaire fondée sur une base statistique suffisante […]
Alain DEGAGE,
L’amirauté de « Cette » de 1691 à 1735. II. Le trafic portuaire
Au tout début de l’existence de l’amirauté sétoise existe un ensemble des rapports de mer établis du 8 mai au 3 juin 1696 : en 27 jours, 97 déclarations de patrons et capitaines de navire. L’hypothèse d’un intense trafic portuaire n’est cependant pas fondée car seuls 30 bateaux entrant à Sète y relâchent volontairement pour prendre ou décharger le fret, dont 15 sur lest, 5 pêcheurs marseillais venant pour la saison, 3 petites jauges de Gènes et de San Remo « pour tâcher de vendre » des fruits, lémons, oranges, ou des anchois pris à Nice, 4 nolisés à moitié pour Sète ; restent donc plusieurs 35 à 50 t chargés de savon, riz, laine, alun, cire, poivre ou de barriques vides et de cercles de fer servant plus de lest que de fret. On ne saurait en tirer aucune conclusion. Les 67 autres bâtiments font escale à Sète pour cause de mauvais temps ; les plus éloignés viennent de Malte, trois 105 t, chargés de coton et de soie pour la Cerdagne, mais la jauge moyenne est de moitié pour les côtes françaises ou catalanes au fret de grains pour le « munitionnaire du Roy », vins et eaux-de-vie, tabac et planches souvent associés au même transport, pierres à aiguiser et lames de faux qui ne se séparent pas. Là encore, les données étant succinctes, il est inutile de tenter une synthèse. Au contraire, les rapports sont précis sur les vents et la mer rencontrés, sur l’horaire des navigations […]
Michel PERONNET,
Le sud : mythes, images, réalités