Les météorologistes dans l’Hérault,
organisation et fonctionnement des réseaux d’observation
(XVIIIe-XXe siècle)

* Chef du service des systèmes d’information et des archives communales aux ADH
** Chargée de collecte et de classement d’archives publiques

[Texte intégral]

« L’air était presque aussi brûlant que celui qui sort d’une fournaise ardente : tout le monde étouffait et on ne trouvait d’autre asile que les caves. En plusieurs endroits, on fit cuire des œufs au soleil. La plus grande partie des vignes des environs de Montpellier furent brûlées en ce seul jour, ce qui peut-être n’était jamais arrivé » 1. C’est ainsi que l’épisode caniculaire est vécu en 1705 à Montpellier et décrit dans les Mémoires de la Société royale des Sciences.

La météo est une préoccupation quotidienne qui a conduit les paysans, les marins ou les scientifiques, à observer le ciel et à interpréter les manifestations naturelles pour en anticiper les changements. Depuis l’Antiquité, les hommes observent les phénomènes météorologiques et leur action sur la nature, essaient de les comprendre et surtout de les prévoir. Issus d’observations empiriques du climat, les dictons et les proverbes aident à prévoir le temps à plus ou moins court terme. Les traces des manifestations climatiques sont nombreuses dans les archives : registre paroissial, compoix, registre de délibérations consulaires ou minute notariale, nous renseignent sur les phénomènes météorologiques et les calamités qui touchent les récoltes.

La naissance de la météorologie moderne à partir du XVIIe siècle met fin à l’empirisme. Après avoir évoqué les premières observations réalisées dans l’Hérault au cours du XVIIIe siècle, nous verrons comment s’est mis en place au cours du XIXe siècle un véritable réseau d’observation héraultais, de quelle manière il a contribué au niveau national aux progrès de la météorologie moderne et enfin, comment il s’est structuré au cours du XXe siècle.

Les premières observations (1700-1850)

L’apparition des instruments de mesure

C’est grâce à l’invention d’une série d’instruments de mesure que naît au XVIIe siècle la météorologie moderne : Galilée invente le thermoscope, ancêtre du thermomètre, Torricelli imagine le premier baromètre, Robert Hooke redécouvre le principe de l’anémomètre pour mesurer la vitesse du vent. Les instruments de mesure se multiplient et se perfectionnent. Entre 1657 et 1667, se met en place un premier réseau de mesure mondial coordonné par la Société météorologique de Florence : les stations à Florence, Bologne, Parme, Milan, Innsbruck, Osnabrück, Paris et Varsovie utilisent le thermomètre florentin, développé par les physiciens de l’Accademia del Cimento. Mais, c’est au cours du XVIIIe siècle que les premiers réseaux de mesures vraiment organisés se constituent.

A partir du XVIIe et XVIIIe siècle, Montpellier est marquée par un mouvement scientifique riche impulsé par la Société royale des sciences, fondée en 1706 et qui, après la Révolution, devient l’Académie des sciences et belles lettres de Montpellier. Dès la fin du XVIIe siècle, les travaux météorologiques sont nombreux et importants. Au nom des Lumières, les élites sociales et intellectuelles s’intéressent à la météorologie. L’observation du temps connaît un véritable succès.

Photographie sur plaque de verre représentant une femme s'abritant du soleil à côté d'une cabane de plage [1890]-[1930]. Archives départementales de l'Hérault, 1926 W 955
Fig. 1 Photographie sur plaque de verre représentant une femme s'abritant du soleil à côté d'une cabane de plage [1890]-[1930]. Archives départementales de l'Hérault, 1926 W 955

Les pionniers de l’observation météorologique à Montpellier

Les premières observations réalisées à Montpellier sont l’œuvre de François-Xavier Bon (1678-1761), premier président de la Cour des comptes, aides et Finances de Montpellier et membre de l’Académie des sciences. Ces relevés 2 sont réalisés de 1705 à 1709 puis de 1737 à 1755. Dès 1699, il observe la pression atmosphérique, puis en 1702, il commence à mesurer les variations de température à l’aide du thermomètre de Sanctorins. En 1705, ses premiers relevés réguliers sont effectués grâce au thermomètre d’Amontons.

Puis, de 1748 à 1766, Jean-Baptiste Romieu, avocat et membre de l’Académie des sciences réalise d’abord des mesures 3 de la température et de la pression atmosphérique entre 1758 et 1759, puis collabore avec Claude Chaptal entre 1760 et 1761. En 1765, il installe un pluviomètre à Montpellier sur une tour de sa maison, dominant la ville. Ces travaux seront repris à son décès en 1767, par Jacques Poitevin. Entre 1758 et 1761, c’est Claude Chaptal, docteur en médecine à l’Université de Montpellier qui procède à des observations quotidiennes 4 depuis la fenêtre de sa maison.

De 1749 à 1756, Jean-Antoine Badon (1715-1792), ingénieur, arpenteur et ancien capitaine garde-côtes poursuit les travaux de François-Xavier Bon. Dès 1756, ses observations deviennent plus précises et portent sur la température qu’il mesure grâce au thermomètre de Réaumur, le vent, la pluie, la neige et l’état du ciel. Ces registres 5 sont tenus avec soin et régularité pendant près de quarante ans, jusqu’à son décès en 1792.

Jacques Antoine Mourgues (1754-1818), membre de la Société des sciences de Montpellier établit des observations météorologiques 6 de 1772 à 1785 depuis la ville de Montpellier, mais aussi sur son domaine de Montredon à proximité de Marsillargues. Ces recherches sont publiées dans son ouvrage intitulé Essai de statistique publié en 1801.

Jacques Poitevin (1742-1807) 7, dès l’âge de 22 ans, mène des observations prenant la suite des mesures pluviométriques de Romieu à partir de 1766. Il installe dans sa maison à Montpellier, l’instrument de ce dernier, poursuivant ses mesures 8, quarante années durant. Président de l’Administration départementale après le 18 brumaire puis Conseiller de Préfecture, il publie en 1803 son Essai sur le climat de Montpellier qui contient les tableaux de trente-six années d’observations portant sur les quantités de pluie par mois et le nombre de jours de pluie.

Les phénomènes météorologiques et leur influence sur la santé

À la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, plusieurs médecins et professeurs de la Faculté de médecine travaillent sur les phénomènes météorologiques, leur influence sur la santé et l’apparition des maladies, tels que Gaspard René en 1761, Fouquet en 1771 avec son mémoire intitulé Recherches sur le climat de Montpellier, ou bien Fournier, médecin à l’Hôpital de Saint-Éloi qui publie en 1766 un mémoire sur la situation, l’air et les eaux de la ville de Montpellier. De 1802 à 1817, le docteur Thomas Méjan, médecin des prisons commence des observations et publie mensuellement ses Ephémérides métérologico-médicales dans les Annales de la société de médecine pratique de Montpellier. La première partie des travaux de Méjan est exploitée et publiée par Jean-Arnaud Murat, docteur en médecine de la Faculté de Montpellier dans sa Topographie médicale de la ville de Montpellier (1810), qui les compare avec des travaux antérieurs et en particulier ceux de Mourgues et de Poitevin. Après avoir fait état des conditions météorologiques de Montpellier, il étudie le « rapport de l’état physiologique et pathologique de l’Homme avec le climat de Montpellier ».

Une pratique amateur marginale au début du XIXe siècle

Au cours de la première moitié du XIXe siècle, contrairement à la fin du XVIIIe siècle, la pratique météorologique amateur reste marginale. Certains travaux paraissent durant cette période. On citera notamment la Statistique du Département de l’Hérault publié en 1824 par Hippolyte Creuzé de Lesser, qui comporte une rubrique consacrée à la météorologie. Gergonne, professeur de physique à la Faculté des Sciences procède aussi à des observations de 1818 et 1829 qu’il publie dans ses Annales mathématiques mais aussi dans l’Annuaire de l’Hérault en 1828. C’est d’ailleurs à partir de cette date que l’Annuaire contient des informations relatives au climat. Eugène Thomas, archiviste départemental et auteur de cette publication de 1821 jusqu’en 1871 fait paraître en 1835 un article intitulé « Notions sur la météorologie et sur la constitution physique des habitants de l’Hérault » 9. Enfin, dans les bulletins de la Société d’agriculture de l’Hérault 10, des relevés menés par Marcel de Serres, les docteurs Rouchy et Brousse font l’objet de publication.

Planche représentant un baromètre-balance enregistreur (1875), Archives départementales de l'Hérault, PAR 2201/1 (Année 1875)
Fig. 2 Planche représentant un baromètre-balance enregistreur (1875), Archives départementales de l'Hérault, PAR 2201/1 (Année 1875)

Peu d’observations semblent être réalisées par des institutions. Néanmoins, certains relevés portant sur la pression atmosphérique, la température, le vent, l’état du ciel et la pluie sont réalisées par l’administration du Canal du Midi à Agde à partir de 1812 et à Béziers dès 1842 11.

La mise en place des réseaux de mesure (1850-1914)

Un intérêt croissant pour l’étude des observations météorologiques

À la suite de la tempête du 14 novembre 1854 qui détruit une grande partie de la flotte franco-anglo-turque durant la guerre de Crimée, Napoléon III demande à Urbain Le Verrier (1811-1877), directeur de l’Observatoire de Paris, de créer un service météorologique en s’appuyant sur le télégraphe électrique créé par Morse en 1837. Ce réseau de mesure va s’étendre progressivement à l’échelle de l’Europe. En 1863, l’Observatoire commence la diffusion des premiers télégrammes d’avertissements aux ports. Ces avis de prévision météorologique interviennent après le lancement de services similaires en Hollande et en Angleterre.

À la même période, dans l’Hérault, N. Martins, professeur à la faculté de médecine, mène des observations au sein du Jardin des Plantes à partir de 1852 et jusqu’en 1859. Il publie plusieurs travaux de recherche consacrés aux pluies et aux orages ainsi qu’aux variations de température. Ces relevés sont poursuivis par M. Roudier, jardinier en chef au Jardin des plantes. De 1857 à 1868, Édouard Roche, professeur à la Faculté des Sciences, réalise des relevés. Il est en particulier l’auteur des Recherches sur les météorologistes et les météorologistes à Montpellier du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours. Cet ouvrage recense de manière très précise les observations réalisées dans l’Hérault.

Dans les années 1850-1860, la pratique de l’observation météorologique se développe au sein des classes moyennes constituées de médecins, d’employés et de professions libérales. Il s’agit d’une pratique scientifique accessible nécessitant peu de connaissances et des instruments qui restent relativement accessibles et de bonne qualité. À titre d’exemple, on peut acquérir pour le prix de 300 francs un ensemble complet d’instruments comprenant un thermomètre, un baromètre, un hygromètre et un pluviomètre. Pour le même prix, on peut seulement acheter un petit daguerréotype.

L’initiative des Écoles normales

Le 3 septembre 1864, le ministère de l’Instruction publique et l’Observatoire impérial font parvenir une circulaire aux recteurs d’académie pour la mise en place des réseaux d’observation par les Écoles normales. Ce réseau, fondé sur le bénévolat et sur le sens du service public des futurs instituteurs est un succès 12. Rapidement les enseignants exerçant dans les écoles primaires manifestent aussi leur intérêt. À Montpellier, sous la responsabilité de Monsieur Jullian 13, directeur de l’École, les premières observations à l’École normale de Montpellier sont réalisées dès 1859, jusqu’à trois fois par jour entre 1866 et 1867. Les observations de nuit sont supprimées à partir de 1868. De 1867 jusqu’en 1879, l’Observatoire de Paris publie un Atlas météorologique qui permet de diffuser les données issues des écoles normales. Cette publication reste succincte et ne contient que des valeurs moyennes annuelles. Dans les années 1880, peu à peu la place des écoles normales diminue, devant faire face à d’importantes transformations organisationnelles. Les instituteurs continuent toutefois à participer au réseau d’observateurs qui se met en place.

Une dynamique locale pour la structuration d’un réseau

En 1865, sous l’impulsion de Le Verrier, une commission des orages voit le jour dans le département de l’Hérault. Monsieur Diacon, professeur à l’École de pharmacie centralise et étudie les observations recueillies. Les premières stations pluviométriques sont mises en place dès cette période sur le territoire héraultais.

Lors de la première session régionale de l’Association scientifique de France qui se tient à Montpellier en 1872, Le Verrier, président de l’association propose un projet d’organisation non plus départementale mais régionale. Sous la présidence de M. Donné, recteur de l’Académie, les météorologistes de l’Hérault, du Gard, de la Lozère, de l’Aude et des Pyrénées-Orientales se réunissent à cette occasion et créent le Comité météorologique de l’Ouest Méditerranéen. André Crova, professeur de physique à la Faculté des Sciences, est alors chargé en qualité de secrétaire général du Comité d’élaborer un plan d’organisation.

Le Comité météorologique de l’Ouest Méditerranéen souhaite se concentrer sur l’étude météorologique du littoral méditerranéen grâce à une centralisation des observations météorologiques réalisées dans les départements. Le comité débute son action en collectant des fonds pour permettre l’acquisition d’instruments de mesure tels que des thermomètres, pluviomètres, girouettes ou abris thermométriques et s’engage dans la publication d’un bulletin annuel par département. Le premier bulletin à paraître est celui du département des Pyrénées-Orientales en 1872. Grâce au soutien financier du Conseil général de l’Hérault voté lors de la session d’août 1873, celui de l’Hérault est publié en 1873. Le numéro du Bulletin du département de l’Hérault publié sous les auspices du Conseil général – Année 1873 – présente l’action du comité et les stations météorologiques localisées sur le département. Le Conseil général de l’Hérault continue à apporter son soutien financier les années suivantes permettant ainsi la publication du bulletin et l’entretien des stations.

L’installation d’un réseau sur tout le département

La première année, le correspondant héraultais du comité diffuse les relevés pris depuis douze stations localisées sur tout le territoire, grâce à une première ligne de stations situées sur le littoral (Sète, Palavas), une deuxième dans la plaine (Montpellier, Clermont-l’Hérault, Pézenas, puis Béziers) et enfin une troisième dans l’arrière-pays (Saint-Martin-de-Londres, Saint-Guilhem-le-désert, Lodève et Bédarieux). Toutes les stations sont munies d’un pluviomètre, de deux thermomètres et d’une girouette.

À Montpellier, les deux stations sont situées, d’une part, à l’École normale, et d’autre part, à l’École d’agriculture. Cette dernière est organisée dans le courant du mois de décembre 1872 grâce à l’installation d’instruments d’observation. Les relevés sont assurés par M. Delacy, surveillant à l’École d’agriculture 14.

Les autres stations sont installées principalement dans des écoles communales ou des collèges comme à Béziers, à Clermont-l’Hérault, à Pézenas, à Saint-Martin-de-Londres ou à Bédarieux, les relevés étant assurés par les instituteurs ou les professeurs de physique. À Palavas, c’est à la gare de chemin de fer que la station est placée : les relevés sont assurés par le Chef de gare. Les stations de Sète et d’Agde sont localisées dans les locaux des Douanes grâce au concours de M. Garat, directeur des douanes à Montpellier 15 où des thermomètres plongeurs sont installés afin de mesurer la température de la mer à diverses profondeurs. Enfin, une station se trouve au Sémaphore de Sète. Outre l’observation et la transmission des communications, les guetteurs ont pour mission d’observer l’évolution du temps. Disposant d’un baromètre et d’un thermomètre, ils ont la charge de hisser les signaux de mauvais temps et de surveiller les signaux de détresse. Les guetteurs doivent noter leurs observations mais aussi signaler les bulletins de coup de vent.

Carte des stations météorologiques de l'Hérault en 1874. Archives départementales de l’Hérault, PAR 2201/1 (Année 1874).
Fig. 3 Carte des stations météorologiques de l'Hérault en 1874. Archives départementales de l’Hérault, PAR 2201/1 (Année 1874).

Au cours de l’année 1872, M. Duponchel, ingénieur en chef des Ponts-et-chaussées chargé du service hydraulique organise parallèlement un réseau de vingt stations pluviométriques. Ces observations sont insérées dans le Bulletin météorologique du département de l’Hérault à partir de 1877.

L’institution d’une commission météorologique départementale

La météorologie connaît une réelle dynamique après la publication du décret du 13 février 1873, prescrivant l’organisation des Observatoires de l’État, puis du décret du 14 mai 1878 qui institue le Bureau central de météorologie à Paris (1878-1920). L’année 1873 voit également la création de l’Organisation météorologique internationale en septembre lors du premier Congrès météorologique international à Vienne. Suite à la publication de la circulaire du 5 mars 1879 du Ministère de l’Instruction publique, la commission météorologique de l’Hérault est créée le 29 mars 1879 dans l’optique de « recueillir et discuter ensemble des documents relatifs à la marche des orages, à l’étude de la grêle et à la distribution des pluies » 16. Nommés par le Préfet pour une période de 5 ans, les membres de la commission sont issus de milieux professionnels concernés par les phénomènes climatologiques à l’image du président de l’aéroclub de l’Hérault, de l’inspecteur d’Académie, du directeur de l’École normale, du directeur des services agricoles, du directeur de l’École nationale d’agriculture ou de l’ingénieur en chef des Ponts-et-chaussées. Le siège de la commission est fixé à la Faculté des Sciences où les scientifiques et chercheurs disposent d’un laboratoire pour leurs travaux, d’une bibliothèque et d’une salle de réunion.

La commission a en charge l’entretien des stations météorologiques et l’acquisition des instruments de mesure. Elle recueille les relevés météorologiques collectés par les observateurs, répartis sur le territoire héraultais. Ces derniers le plus souvent bénévoles sont choisis parmi les instituteurs, les jardiniers, les agents des Ponts-et-chaussées, les agents voyers, les agents des forêts, les gendarmes, les employés des postes télégraphiques ou bien « simples » particuliers. Ces missions ne sont d’ailleurs pas réservées qu’aux hommes : en 1956, sur les cinquante-six observateurs que compte le réseau, cinq sont des femmes.

Les observateurs effectuent un relevé par jour obligatoirement à heure fixe, des conditions météorologiques (vent, précipitations, températures du sol et de l’air…). Pour récompenser l’investissement de ces observateurs, le Bureau central météorologique de Paris attribue chaque année des distinctions honorifiques aux contributeurs. Dès 1884, des diplômes ou des médailles sont distribués : de bronze pour dix ans d’observations, d’argent pour quinze ans et de vermeil pour vingt ans. Chaque année, le bulletin météorologique de l’Hérault fait ainsi état des distinctions accordées aux observateurs du réseau héraultais.

L'Observatoire météorologique de Montpellier

En 1881, André Crova, président de la commission météorologique, est désigné pour occuper la chaire de physique au sein de l’École nationale d’agriculture. M. Foëx, directeur de l’école et membre de la commission, met à sa disposition des locaux et une partie du matériel. L’Observatoire météorologique de Montpellier est créé et devient l’observatoire principal et officiel de la commission météorologique de l’Hérault. À partir de 1885, M. Houdaille succède à André Crova au sein de la chaire de physique et dirige la station météorologique.

Outre l’affectation d’un personnel permanent dédié à la station, des locaux et un parc météorologique sont aménagés et équipés du matériel nécessaire. La bibliothèque, les archives et le laboratoire d’étalonnage des instruments occupent deux salles de l’Institut de physique. Un jardin météorologique est également créé, permettant l’observation des phénomènes météorologiques sur la végétation. Un certain nombre de plantes sélectionnées par Flahault, professeur de botanique à la Faculté des Sciences, permettent d’étudier l’influence des gelées, de la sécheresse et des actions météorologiques sur le développement de la flore.

En 1889, à l’occasion du VIe Centenaire de l’Université de Montpellier, le bulletin de la commission météorologique de l’Hérault qui paraît cette année-là se distingue par son importance. Outre des tableaux d’observations réalisés au sein des différentes stations, on trouve de nombreux articles consacrés à l’étude du régime des pluies, du vent, des radiations solaires ou bien des chutes de neige. Les articles consacrés à la végétation et à la culture de la vigne sont aussi très présents. Lors du Congrès des commissions météorologiques départementales à Paris qui se tient en 1902, le bulletin météorologique de l’Hérault est cité en exemple.

Un service météorologique au service des viticulteurs héraultais

Une calamité agricole survenue le 26 mars 1898 touche gravement les exploitations viticoles. Suite à un épisode intense de gelée, les plantations sont gravement impactées par ce phénomène et trois millions d’hectolitres de vin sont ainsi perdus. De cet événement naît la volonté d’organiser un service d’information météorologique, sous l’impulsion de la Société centrale d’agriculture de l’Hérault. L’École d’agriculture, déjà équipée d’un observatoire opérationnel, engage dès avril 1898 la publication d’un bulletin d’informations météorologiques et agricoles, affiché chaque jour à Montpellier et Béziers, les deux principaux centres viticoles du département. Pour faciliter la diffusion de ces informations et grâce à une subvention allouée par le Conseil général de l’Hérault en avril 1899, le service développe un réseau téléphonique auprès de communes viticoles permettant la communication quotidienne de télégrammes 17. Ces derniers informent non seulement les abonnés sur de potentiels signalements de gelées, diffusent les relevés de températures, vent, pluie et humidité réalisés à l’École d’agriculture, mais aussi renseignent sur les prévisions météorologiques, avertissent sur l’apparition, le développement de parasites végétaux ou animaux et enfin conseillent les agriculteurs sur les traitements et opérations culturales à mener. Une décision ministérielle en date du 25 août 1899 prévoit d’accorder un tarif réduit pour les communications télégraphiques émises par le service d’informations. Le 19 décembre 1899, la commune de Montpellier reconnaissant l’intérêt du service d’avertissements accorde une subvention annuelle de 200 francs allouée à l’entretien de l’observatoire, à l’achat et à la réparation des instruments de mesure.

Pour anticiper au mieux les phénomènes météorologiques, un important réseau se met en place pour assurer la diffusion des relevés. Les observations recueillies chaque jour à l’École d’agriculture vers 9 heures du matin sont combinées avec la Dépêche du temps du Bureau central reçue la veille. L’École d’agriculture est aussi abonnée au Bulletin météorologique international. Des télégrammes sont quotidiennement échangés entre la station de l’Observatoire du Mont Aigoual (Altitude 1 567 m), inaugurée le 18 août 1894, et la station de l’École d’agriculture pour informer des températures à maxima de la veille et à minima du jour 18. Des études ont permis d’établir qu’une chute de températures, relevée en haut du sommet, peut être considérée comme l’annonce de l’imminence de gelées dans les plaines. Les enseignants et scientifiques de l’École se mobilisent pour déduire de leurs recherches les prévisions météorologiques les plus pertinentes possibles.

Extrait du relevé des observations météorologiques du mois de juin 1925 au bureau des agents voyers de la station de Lodève (1925). Archives départementales de l’Hérault, 1 S 665.
Fig. 4 Extrait du relevé des observations météorologiques du mois de juin 1925 au bureau des agents voyers de la station de Lodève (1925).
Archives départementales de l’Hérault, 1 S 665.
Dessin représentant les pavillons utilisés par la station météorologique agricole de Saint-Gervais-sur-Mare (1923). Archives départementales de l'Hérault, 7 M 955.
Fig. 5 Dessin représentant les pavillons utilisés par la station météorologique agricole de Saint-Gervais-sur-Mare (1923). Archives départementales de l'Hérault, 7 M 955.

Ce service d’informations est complété dès 1899 par l’envoi d’une note hebdomadaire adressée à la presse locale, rédigé avec la collaboration du laboratoire de viticulture de l’École d’agriculture. Cette note informe les viticulteurs des conditions météorologiques de la semaine, des températures moyennes, des maxima et minima de températures observés, des variations d’humidité, de l’apparition d’orages ou de pluie au cours de la semaine concernée. Enfin, tous les mois, un résumé succinct des conditions météorologiques du mois précédent est adressé aux sociétés d’agriculture et aux communes abonnées au service d’informations.

La mise en place d’un service d’avertissements météorologiques et agricoles dans l’Hérault est une première. Elle sera suivie plus tard par le département de la Gironde à Cadillac. À Montpellier, ce nouveau service est installé sur les terrains de l’Asile d’aliénés au Domaine de Bel Air dit Mas des Abbés (ancienne propriété du Grand Séminaire), mis à disposition par le Conseil général de l’Hérault au ministère de l’Agriculture. Cet emménagement permet de structurer l’organisation des services localisés sur ce même site entre d’une part, la station régionale de météorologie agricole et d’autre part, la station d’avertissements agricoles. La station régionale de météorologie agricole élabore des bulletins de prévision du temps, étudie les problématiques météorologiques locales et leurs applications à l’agriculture. Elle reçoit également des informations collectées dans différents pays d’Europe, plus particulièrement des observatoires météorologiques du bassin méditerranéen, pour avertir sur d’éventuels phénomènes climatiques d’importance. De son côté, la station d’avertissement agricole est plus spécifiquement en charge d’interpréter les observations météorologiques, d’en déduire les conséquences possibles sur les cultures et de fournir des conseils aux agriculteurs. Les deux stations travaillent en relation étroite pour informer au mieux selon leurs recherches les exploitants agricoles soucieux de préserver au maximum leurs cultures.

Chaque jour, depuis des postes météorologiques agricoles répartis sur tout le territoire, des viticulteurs bénévoles effectuent des relevés de températures, évaluent la quantité de pluie tombée, relèvent l’apparition et l’évolution des parasites de la vigne, puis transmettent ces renseignements aux stations de Montpellier, chargées de centraliser l’ensemble des observations réalisées sur l’Hérault. Ce travail commun permet la diffusion quotidienne d’un télégramme annonçant un avis sur le temps probable et renseignant des avertissements agricoles pratiques. Pierre Rey, directeur de la station météorologique agricole de Montpellier, est nommé en 1911 rapporteur auprès du Ministre de l’Agriculture, en vue de l’organisation d’un service général de météorologie agricole. L’idée est d’étendre à l’ensemble du territoire national le déploiement des stations d’avertissements agricoles. Par décret en date du 16 octobre 1912, le Parlement prescrit la création d’un Service général de météorologie agricole.

Observatoire météorologique du Mont Aigoual [début XXe s.]. Archives départementales de l’Hérault, 17 ETP 11
Fig. 6 Observatoire météorologique du Mont Aigoual [début XXe s.].
Archives départementales de l’Hérault, 17 ETP 11
Photographie du poste météorologique agricole installé sur la propriété privée de M. Chabaud à Saint-Gervais-sur-Mare, conseiller municipal (1923). Archives départementales de l'Hérault, 7 M 955
Fig. 7 Photographie du poste météorologique agricole installé sur la propriété privée de M. Chabaud à Saint-Gervais-sur-Mare, conseiller municipal (1923). Archives départementales de l'Hérault, 7 M 955

L’évolution du réseau (de 1920 à nos jours)

L’intérêt stratégique de l’observation météorologique

Le Bureau central de météorologie devient par décret du 25 novembre 1920 l’Office national de la météorologie 19. Le Bureau central de météorologie fut rattaché successivement au ministère des Travaux publics, puis au sous-secrétariat d’État de l’aéronautique et des transports aériens, au ministère du Commerce et de l’Industrie et enfin au ministère de l’Air à partir de 1929. Durant l’entre-deux-guerres, le développement de la météorologie est étroitement lié aux innovations en matière de transport aérien.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1939, un « secret météorologique » est instauré par les autorités. Les prévisions des phénomènes météorologiques sont des données prisées et même stratégiques en temps de guerre, en particulier pour planifier des interventions militaires aériennes. Aussi, ce secret est imposé à tous les observateurs et leurs transmissions deviennent cryptées. Des consignes sont diffusées aux stations de prévision des crues des Ponts-et-chaussées pour envoyer leurs relevés sous forme de codes chiffrés, composés en fonction de l’indicatif du poste d’observation, de la hauteur des précipitations ou de la date des relevés 20. La communication des renseignements et prévisions devient interdite tout comme les publications, les cours et les conférences en matière de météorologie. Le secret météorologique est supprimé en juillet 1945, l’Office national météorologique invite les commissions météorologiques à reprendre leurs travaux de recherche et la diffusion de leurs publications.

Une organisation administrative instable au ralenti

À la fin du conflit, les postes météorologiques du département dépendent alternativement de quatre institutions : d’une part, la commission météorologique départementale, rattachée en 1945 au ministère des Travaux publics, des Transports et de la Reconstruction, d’autre part, la station d’avertissements agricoles de l’École nationale d’agriculture, mais aussi des services des Ponts-et-chaussées et enfin de l’administration des Eaux et Forêts. La commission météorologique départementale disparait au profit du comité météorologique consultatif de l’Hérault, organisé selon le décret du 26 novembre 1946 et créé par arrêté préfectoral du 28 novembre 1947. Les missions du comité reprennent les axes d’intervention des anciennes commissions, à savoir, la réalisation d’enquêtes sur le climat, l’examen des répercussions climatiques dans divers secteurs tels que l’agriculture, l’économie, l’aéronautique, le tourisme ou bien l’hygiène, et la publication d’études réalisées suite aux observations météorologiques.

Si de novembre 1942 à 1950, le bulletin météorologique de l’Hérault semble cesser de paraître 21, sa publication reprend en 1951 sous un autre nom et sa numérotation redémarre au numéro un. Ce premier numéro fait état des premiers relevés réalisés par la station de Montpellier-Fréjorgues. Sur le plan international, l’année 1951 est marquée par la création de l’Organisation météorologique mondiale, fondée par l’ONU, héritière de l’Organisation météorologique internationale créée en 1873.

L’action du comité prend fin soudainement suite au décret du 26 décembre 1953, supprimant l’ensemble des comités météorologiques dépendant des préfectures, jugés trop nombreux sur le territoire national. Néanmoins, dès mars 1954, les membres de l’ancien comité choisissent de poursuivre leurs travaux au sein d’une nouvelle commission météorologique départementale, rattachée administrativement à la Faculté des Sciences. Le siège de cette commission est fixé à l’Institut de botanique et les ressources financières de la commission sont dès lors assurées par la Faculté des Sciences 22.

L’absence de statuts légaux encadrant la commission pénalise son fonctionnement. D’une part, sur le plan financier, la comptabilité de la commission doit être séparée de celle de la Faculté des Sciences suite à la réforme des universités de 1968. La commission n’étant pas constituée sous la forme d’une association de type loi de 1901, aucun compte bancaire ne peut être ouvert au nom de la commission. Les réunions de la commission s’arrêtent à partir de 1960 en l’absence d’obligation de réunir annuellement les participants. Enfin, les membres fondateurs de la commission se retirent progressivement de leurs fonctions ou décèdent 23. Malgré ces difficultés, l’édition d’une brochure synthétisant les résultats climatologiques annuels se poursuit grâce au secrétaire de la commission, M. Pourcel, en charge de la station météorologique de Montpellier-Fréjorgues, et au maintien de la subvention du Conseil général.

La modernisation du réseau

Aux débuts des années 1970, un renouvellement du matériel d’observation déposé dans les stations est nécessaire. La modernisation du réseau et l’acquisition d’appareils de mesure plus précis ne peuvent être envisagées par le biais de la commission en sommeil. Un renouvellement des membres de la commission est essentiel de même qu’une régularisation du statut de la commission pour assurer son financement. Une nouvelle commission est créée par arrêtés préfectoraux des 24 octobre 1973 et du 6 janvier 1975, en application de l’arrêté ministériel du 1er décembre 1958, sous l’autorité du préfet de l’Hérault et avec le concours financier du Conseil général. Les missions de la commission sont redéfinies : celle-ci a pour rôle d’organiser et d’assurer le bon fonctionnement du réseau climatologique départemental, de diffuser les données climatologiques via la publication des Annales climatologiques, d’étudier les questions météorologiques et climatologiques afin de répondre aux besoins de la protection civile et de contribuer à l’étude des phénomènes climatologiques en lien avec l’ensemble des secteurs d’activités économiques. Sa gestion technique est assurée par les services de météorologie nationale situés sur le site de Montpellier-Fréjorgues et sa gestion administrative et financière par la Direction départementale de l’Agriculture. Son financement est assuré exclusivement par le Conseil général.

La priorité de la commission nouvellement fondée est de restructurer et de moderniser le réseau météorologique existant. Une grande enquête est menée afin de dresser un état des lieux. En 1975, le réseau météorologique de l’Hérault compte alors soixante postes : trente relèvent du réseau national et répondent aux besoins de la météorologie nationale et vingt-quatre constituent le réseau complémentaire départemental. Ces postes sont installés et entretenus par différents organismes : l’Association climatologique de l’Hérault, la Direction départementale de l’équipement, EDF, la météorologie nationale, le Service maritime et de navigation du Languedoc Roussillon, la Compagnie nationale du Bas-Rhône et du Languedoc, le service de protection des végétaux, la Marine nationale. Le réseau complémentaire géré auparavant par la Météorologie nationale devient départemental. Dans les années suivantes, le réseau est complété par l’installation de nouveaux postes d’observation, mieux équipés (soit soixante et onze postes au total en 1977 dont trente-quatre postes dépendant du réseau départemental). Du matériel complémentaire, en particulier des enregistreurs, est acheté afin d’automatiser les stations du réseau et de les rendre plus efficaces. Des indemnités sont accordées aux observateurs : ils sont au nombre de quarante-six en 1977.

Un nouvel acteur, l’Association climatologique de l’Hérault

À la refondation de la commission météorologique, un partenariat se noue avec l’Association climatologique de l’Hérault créée le 10 février 1969 à l’initiative de Gilbert Sénès, maire de Gignac, conseiller général et député, de Pierre Bervillé, inspecteur régional de la protection des végétaux et de Sylvain Guizard, président de la Chambre d’agriculture de l’Hérault. Axée sur les besoins du monde agricole, l’association a pour objectif premier la collecte et l’observation de données climatologiques et agropédologiques. Dès sa création, elle participe au développement des moyens de lutte contre le gel et à la mise en œuvre de programmes destinés à prévenir la grêle, grâce à l’acquisition de matériel de mesure et à des tests de modification des orages de grêle à l’aide de tir de fusées Oblako. L’Association climatologique utilise pour les besoins de l’agriculture les résultats des postes de la commission et si nécessaire, effectue d’autres relevés dans certains territoires où elle a besoin de résultats plus précis. Les résultats des postes météorologiques de l’association sont insérés dans les annales de la commission. Par ailleurs, un bulletin est diffusé deux fois par semaine par l’association à ses adhérents pour conseiller sur les besoins en irrigation des terres cultivables et sur la protection contre les gelées.

L’informatisation au cœur de la prévision météorologique

À la fin des années 1970, grâce à l’informatisation, la météorologie prend un nouveau tournant : un réseau informatique est installé permettant de transmettre et de traiter des volumes de données importants. En 1975, le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme, basé au Royaume-Uni est créé et produit des prévisions à dix jours. Le premier satellite météorologique géostationnaire européen Météosat est lancé en 1977.

Le réseau climatologique départemental est complété en 1979 par l’installation de stations automatiques dédiées à la lutte contre les incendies de feux de forêts et positionnées sur des points hauts tels que le Roc Blanc dans le massif de la Séranne ou de la Quille à proximité de Lodève, sur des terrains d’aviation comme à Saint-Martin-de-Londres et sur des secteurs particuliers (lac du Salagou, Saint-Chinian). Sur les soixante-et-onze postes que comptent le réseau en 1982, vingt sont équipés de pluviographes, vingt-huit de thermographes ou thermohydrographes et un anémomètre.

Photographie sur plaque de verre représentant le quartier du Bassin Rond à Agde, sous la neige [1907-1930]. Archives départementales de l'Hérault, 40 FI 1.
Fig. 8 Photographie sur plaque de verre représentant le quartier du Bassin Rond à Agde, sous la neige [1907-1930]. Archives départementales de l'Hérault, 40 FI 1.

Dans les années 1980, l’Association climatologique de l’Hérault participe aux programmes de zonages des potentialités viticoles (ZPV) et au programme Terroirs. Elle constitue au fil du temps une base de données pédologiques informatisée couvrant une grande partie des communes héraultaises. Les analyses de sol et les avertissements agricoles que produit l’association contribuent à la surveillance des barrages, au suivi des nappes phréatiques, au pilotage de l’irrigation ou encore à la lutte contre l’incendie.

À partir de 2001 à l’initiative du Conseil général et de la Direction régionale de l’environnement, les Annales climatologiques s’enrichissent d’un volet hydrologique portant sur les débits observés et les évènements climatiques majeurs tels que les crues et les étiages les plus sévères. À cette occasion, la publication change de nom et devient les Annales climatologiques et hydrologiques.

Au 1er mars 2018, l’Association climatologique de l’Hérault est dissoute. Les missions de l’association sont reprises par le Département, les agents en poste au sein de l’association sont intégrés au sein de la collectivité ainsi que les seize stations d’observation.

Au fil des ans, le Département de l’Hérault a œuvré pour la mise en place d’un réseau météorologique qui se compose en 2018 de quarante-huit stations automatiques et manuelles couvrant l’ensemble du territoire. Ce réseau contribue entre autres à la lutte contre les incendies et les inondations, à la gestion des ouvrages hydrauliques départementaux et à la surveillance des eaux de surfaces et des eaux souterraines.

Conclusion

L’étude du réseau d’observation météorologique héraultais est l’occasion de voir évoluer des observateurs bénévoles et professionnels, des hommes issus de diverses classes sociales. Se côtoient des chercheurs, des instituteurs, des agriculteurs, des agents des Ponts-et-chaussées. Leur intérêt pour la météorologie répond à divers objectifs qu’ils soient économiques, agricoles sanitaires ou touristiques. Les acteurs sont multiples et travaillent ensemble sur une période longue et continue pour créer un réseau d’observation dense.

Les Archives départementales ont procédé à la numérisation et à la mise en ligne sur le site des Archives départementales du Bulletin météorologique de l’Hérault puis des Annales climatologiques pour la période 1873-2005. Le site internet de l’Observatoire départemental Climatologie Eau Environnement Littoral du Département propose les Annales pour les années 2006 à 2018. Le département de l’Hérault a ainsi la chance de bénéficier de près de 150 ans de données météorologiques qui constituent aujourd’hui un corpus essentiel pour faire l’histoire de la météorologie et pour analyser et comprendre le changement climatique.

BIBLIOGRAPHIE

Généralités

Annales : Annales du Bureau central de météorologie de France : observations météorologiques depuis l’origine jusqu’à 1850. Disponible sur :
« https://Gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6513569b texte/image ».

ANGOT 1895 : ANGOT, (Alfred). Premier catalogue des observations météorologiques faites en France depuis l’origine jusqu’en 1850. Annales du Bureau central météorologique de France, 1895, Tome 1, p. B89-B146.

Bulletin : Bulletin mensuel du Bureau central météorologique de France Ministère de l’Instruction publique, de 1884 à 1920.

CHARLES 2006 : CHARLES, (Lionel). Perspectives sur l’histoire de la météorologie et de la climatologie. Écologie et politique, 2006, N° 33, p. 36-52.

FIERRO 1991 : FIERRO (Alfred). Histoire de la météorologie. Paris : Denoël, 1991, 315 p.

Histoire, 1766 : Histoire de la Société royale des Sciences établie à Montpellier, avec les Mémoires de Mathématiques et de Physique, tirés des registres de cette Société, petit in-4°, en deux parties (A. Histoire, 2. Mémoires) : tome premier, à Lyon chez Benoit Duplain, libraire, 1766.

Historique 1864-1867 : des entreprises météorologiques : 1864-1867 / Observatoire impérial de Paris. Disponible sur :
« https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5828917b/ ».

LOCHER 2008 : LOCHER, (Fabien). Le savant et la tempête : étudier l’atmosphère et prévoir le temps au XIXe siècle. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2008.

SAINTPIERRE 1868 : SAINTPIERRE, (Camille). Revue historique et pratique des documents relatifs à la climatologie de Montpellier. Montpellier : imprimerie Boehm & fils, 1868, 29 p.

Archives

ADH : Archives départementales de l’Hérault : séries D, etc.

Histoire locale

Bulletin météorologique du département de l’Hérault : 1877-1942.

Comité météorologique de l’Ouest méditerranéen : Bulletin du département de l’Hérault publié sous les auspices du Conseil Général, 1873-1877.

Commission météorologique départementale : Bulletin annuel, 1951-1974.

Commission météorologique départementale : Département de l’Hérault. Annales climatologiques, 1975-2018.

MURAT 1810 : MURAT (Jean-Baptiste Arnaud). Topographie médicale de la ville de Montpellier. Montpellier : Renaud, 1810, 206 p.

ROCHE 1898 : ROCHE (Édouard). Recherches sur la météorologie et les météorologistes à Montpellier du XVIIIe jusqu’à nos jours. Montpellier : C. Boehm, 1898.

Société languedocienne de géographie : Géographie générale du département de l’Hérault. tome premier, 2e fascicule : météorologie. Montpellier : [Ricard frères], 1893.

NOTES

1. Histoire, 1766.

2. ADH, D 138.

3. ADH, D 145.

4. ADH, D 143.

5. ADH, D 139-142.

6. ADH, D 144.

7. Son fils Théodore Poitevin publiera en 1798 les Tables de comparaison entre les nouveaux poids et mesures et les poids et mesures en usage en Montpellier et aux environs.

8. ADH, D 148.

9. ADH, PAR 1600.

10. ADH, PAR2001.

11. Annales.

12. ADH, 1 T 4600.

13. Historique 1864-1867.

14. ADH, 7 M 1362-1363.

15. Bulletin 1872.

16. ADH, 6 S 29.

17. ADH, 7 M 953.

18. Géré par l’administration des Eaux-et-Forêts jusqu’en 1943 puis aujourd’hui par Météo-France, l’Observatoire de l’Aigoual, situé dans le département du Gard, à soixante kilomètres à vol d’oiseau de Montpellier est un site essentiel pour la météorologie locale. Actuellement, il s’agit du dernier observatoire météorologique de montagne en activité.

19. En 1945, l’Office est supprimé au profit de la création de la direction de la Météorologie nationale rattachée au ministère des Travaux publics, des Transports et de la Reconstruction, avant de devenir en 1993 l’établissement public Météo-France.

20. ADH, 2411 W 72.

21. Les collections des Archives départementales de l’Hérault sont lacunaires pour cette période alors qu’elles sont complètes pour les autres années.

22. ADH, 545 W 33.

23. ADH, 2133 W 6.